Mais que faisait-il là, sérieusement ? Si on lui avait dit qu'il se retrouverait dans cette situation... Quoi que, cela l'aurait-il tellement étonné ? Oui, tout de même, mais c'est vrai qu'il avait parfois tendance à abuser, la faute à sa fougue - bien qu'à ce niveau, on pouvait même le qualifier de boulet. N'empêche que ce n'était pas de sa faut si c'était arrivé !

Tout avait commencé un peu plus tôt dans la journée. Journée qui aurait pourtant du s'avérer plutôt tranquille mais, visiblement, le destin n'avait pas été de cet avis. Il était sortit dans l'après-midi, en toute innocence, profitant du temps qui était plutôt clément, donc propice pour faire une virer en ville. Il voulait juste se promener un peu pour se dégourdir les jambes et en profiter pour faire un tour du marché - Le jeune homme était bien incapable de passer une journée entière enfermée, le voir en dehors du manoir n'avait donc rien de bien exceptionnel. Ce n'était pas un crime, n'est-ce pas ? Jusque là, non, personne ne lui avait fait de réflexion et on l'avait laissé tranquille. Tout allait donc bien, mais ça n'avait pas duré.

Le marché attire les curieux ainsi que les éventuels clients, malheureusement il attire aussi les voleurs espérant profiter de la foule pour prendre ce qu'ils souhaitent sans se faire remarquer. Libertà en avait bien conscience pour en avoir souvent vu et poursuivi, c'est pourquoi il prenait soin de rester sur le qui-vive pendant qu'il avançait parmi les nombreux étalages. Il faisait bien, parce qu'au bout de quelques minutes il avait remarqué un individu suspect, un peu plus loin, s'éloignant après avoir caché un objet dans son manteau. Il s'était donc immédiatement mit à sa poursuite en l'interpellant. Certes, le fait que le concerné ne se sauve pas et reste, au contraire, immobile avec une expression franchement étonné, avait décontenancé notre blond. Il avait néanmoins continué sa course mais, au moment où il arrivait près de l'individu, s'était pris les pieds dans ce qui avait du être un cailloux fourbe - quelle idée avait-il eu de traîner au milieu de chemin ? - et s'était écroulé dans un stand de fruit. Dire que le marchand à qui appartenait le stand était en colère serait un euphémisme.

Comme si ce n'était pas suffisant, des policiers faisant un tour des environs pour veiller au bon comportement avaient été alertés par les bruits. Le jeune fou avait bien tenté de s'expliquer, mais puisque son soi-disant voleur s'était finalement avéré être un honnête homme, son excuse tombait à l'eau. En particulier avec le marchand de fruit qui s'acharnait à le rendre fautif, utilisant l'argument du "On ne doit pas chahuter au milieu d'un marché !".

Bien sûr, sa faute n'était pas des plus graves, alors les agents avaient simplement proposés qu'il rembourse les marchandises perdus. Bien entendu, il n'avait pas assez d'argent sur lui et puisqu'ils étaient persuadé qu'il était mineur - il n'avait évidemment pas de papier attestant le contraire sur lui -, ils avaient donc décidés de l'amener au post et de le faire appeler un proche qui viendrait le chercher et payer par l'occasion. On pouvait dire que ce n'était vraiment pas son jour de chance. Penaud, il avait donc choisi d'appeler Tao. Il savait qu'il pouvait compter sur lui et puis, ce n'était de toute façon pas la première fois qu'il viendrait le chercher pour une raison ou pour une autre... Même si ça l'embêtait bien de lui demander de payer les pots cassés - presque au sens propre de l'expression - à sa place. Bien sûr il lui rembourserait les fruits, mais le simple fait de le faire se déplacer pour venir le chercher l'embêtait déjà. Il ne manquerait pas de s'excuser lorsqu'il arriverait.

En attendant, il était tout de même bien gêné de sa situation.