Regarde nous courir partout... Alors que finalement c'était juste une drôle de plaisanterie...

J'adresse un sympathique sourire à la créature qui me regarde les yeux grands ouverts. Fendus, deux prunelles dorées me fixent comme intriguées. Ou alors, plutôt comme intéressées par le contenu du bol que je tiens au bout de mes doigts. Je pose le récipient devant l'animal qui s'approche et l'hume timidement. Puis sans plus attendre enfonce son museau dans le liquide blanc et doux. Un sourire attendrit se dessine sur mon visage. Je caresse le pelage ébène tacheté de blanc du chaton. Tout son petit corps est secoué par un étrange frisson. Tout en lapant, il se met à ronronner bien plus fort que sa petite taille ne laisse croire une chose pareille possible. Je glousse, amusée par son attitude. Il manque un instant de s'étouffer, ayant visiblement du mal à se goinfrer de lait et à m'encourager à le caresse en gigotant dans tous les sens. J'enlève ma main, recommence à ébouriffer sa fourrure quand il relève la tête et pousse un miaulement mécontent.

" Tu pourrais aussi demander de façon plus agréable. Un chaton autoritaire ne risque pas d'attendrir tout le monde !"

Je passe un doigt léger sur son petit nez rose avant de quitter le bord de la fenêtre. Je laisse le petit félin déguster son petit déjeuner et entreprend d'aller prendre le mien en compagnie de ma famille. Je traverse la chambre d'un pas tranquille et me promène plus ou moins dans les couloirs sans réel but, mis à part celui d'atteindre le Grand Salon. Pour ma plus grande surprise, pas un bruit ne se fait entendre dans le Manoir. Pourtant, il est tard, tout le monde devrait être levé... Ah les petits fripons, ils profitent du fait que je sois occupée à materner une créature orpheline pour gagner des heures de sommeil... Je vais de ce pas aller les réveiller dans ce cas, ils seront surpris quand une fanfare viendra jouer à leur porte. Je les images déjà à courir tout débraillés dans les couloirs ne comprenant pas la raison de toute cette agitation. Décidément, je ferais mieux d'essayer un jour, l'imagination c'est amusant, mais mettre ses idées en action c'est vraiment exaltant. Je pouffe, posant quelques doigts sur mes lèvres étirées par un vilain sourire ravi.

Je décide de partir réveiller Felicità en première. Après tout, c'est elle que je suis certaine de retrouver dans sa chambre. Et puis j'aimerais la saluer avant que nous n'allions rejoindre l'Arcana pour un réveil en commun. Je change de direction, salue quelques domestiques d'un signe de la tête puis m'arrête devant la porte en bois de ma jeune fille. Je donne trois petits coups afin de lui signaler ma présence, attendant un quelconque signe m'autorisant à entrer. Aucune réponse. Je fronce légèrement les sourcils et recommence en intensifiant le force des coups. Toujours rien. Un peu agacée j'attrape la poignée et l'ouvre de moi même. Une pièce vide, un désordre absolu s'étendent devant moi. Mais ce n'est pas un désordre normal, tout semble avoir été mit sans-dessus-dessous. Je déglutit, ma contrariété se transformant lentement en crainte, pour ne pas dire panique. Je fais demi-tour en entendant des pas dans le couloir. Des pas agités, j'espère me faire des idées. J'espère de tout cœur que cette allure pressée n'est qu'une farce trop mauvaise plutôt que la réaction d'un personne à la recherche de quelqu'un pour lui annoncer une mauvaise nouvelle...

" Courir dans les couloirs est dangereux ! "

Il fallait que je donne un ordre pour me calmer, tendue.

La journée aurait pût être comme toutes les autres non ? On se lève, on s’assure inutilement peut-être que tout le monde va bien avant de finalement se décider à se mettre à travailler ? C’est ce qui aurait dût se passer oui c’est Luca n’avait pas eu un fâcheux évènement pour lui retourner les nerfs. Comme si notre homme avait besoin de ça sérieusement, il avait déjà assez souvent les nerfs qui partent en vrille pour un rien, ce n’était pour en plus lui donner un semblant de raison de s’inquiéter. Bon d’accord, de son point de vue et avec du recul cela devait être une bonne raison. Mais laissez-moi donc vous expliquer le souci du jour. Alors qu’il était comme souvent le matin de bonnes heures dans la cuisine, l’homme aimait bien quand il se levait un peu plutôt que tout le monde, se rendre ici. Déjà c’est calme. Pas de domestique dans ses pattes, ni un Pace qui tente de vous prendre ce que vous venez tous juste de finir. Impossible de cuisiner avec lui dans les parages c'est bien lui qui peut vous l’affirmer. Ainsi, il s’attelait doucement à la préparation de petit biscuit. Tout simples, ce qui ne les empêchait pas d’être plutôt bon et de retrouver le pot vide le soir. Pourquoi faire ça ? Par plaisir de cuisiner voyons, ainsi que pour le plaisir de retrouver le pot de biscuits vide le soir en rentrant. Cela veut dire qu’ils ont été appréciés. Il aimait de temps à autre laisser ce genre de chose en libre-service, tout le monde pouvait en profiter ainsi pas de jaloux. Contrairement à quand cela lui prenait d’offrit quelques chose à ses amis. En même temps c’est normal car, comme le mot l’indique c’est ses amis… Fier de son travail, il passa le revers de sa main sur son front pour regarder son œuvre refroidir. Oh il pouvait bien laisser là. Les domestiques se chargeront de poser ça quelque part quand cela sera froid. Changeant de gant et retrouvant sa veste et son chapeau, l’homme regarda l’heure. Déjà ? Il n’avait pas eu l’impression de passer autant de temps dans la cuisine, il était temps de se lever même si c’était tôt. C’est ainsi qu’on ne perd pas une journée !

Sortant de là, il se rendit alors pour commencer doucement son travail avant tout le monde, voulant profiter du fait qu’il n’y avait pas grand monde de levé encore, et donc personne pour le déranger dans son travail pour x raison. Son passage devant la chambre d’Oujo-sama le fit changer d’idée. S’il l’a réveillait doucement ? Persuadé d’être plus agréable que les domestiques pour sa pauvre maîtresse, le valet se décida à toquer doucement à la porte. Une fois. Deux fois. Trois fois. Ah.. elle dormait à ce point bien.. ? Timidement, la voix gênée, il entre-ouvrit la porte pour glisser sa tête à l’intérieur, comme s’il avait peur de la déranger ou de tomber sur quelque chose qu’il ne devrait pas voir. Même si techniquement elle devrait être sous ses draps.

- Oujo-sama… ? Il serait bien de vous lever…

D’une voix vraiment pas assurée, il entra doucement en voyant qu’il faisait encore bien sombre dans la pièce. N’ayant pas de réponse, il s’approcha du lit pour tenter de la réveiller, avant de se rendre compte qu’il était vide. Hein ? Tapotant les draps, il n’y avait rien à faire, pas de petite rousse cachée sous les draps ! Courant vers les rideaux pour les ouvrir et avoir la lumière du jour pour mieux y voir, rien à faire, elle n’était pas là. Il faut l’avouer, notre homme eut un réflexe un peu idiot, fouillé partout dans la chambre. Pourquoi faire ça alors que ladite personne recherchée n’était pas du genre à se cacher dans les armoires pour faire une blague de si bon matin ? Allez savoir, peut-être pour ne pas vouloir réaliser qu’elle avait disparu. Sortant en courant de la chambre en laissant le bordel derrière lui, l’homme couru le manoir en long en large et en travers. Réveillant très certainement des personnes au passage, ces dernières devant certainement se dire qu’il faisait encore des siennes pour rien. Sa course le ramena alors à la chambre qui était de nouveau ouverte. Espérant y voir la bonne personne dedans, il fit face à face à la mère de cette dernière, Sumire lui donnant plus ou moins l’ordre qu’il ne fallait pas courir dans les couloirs. S’arrêtant net, les larmes aux bords des yeux, essoufflé d’avoir couru partout, l’homme tomba presque à genoux pour tirer doucement sur les vêtements de la femme qu’il connaissait bien.

- M-Mamà ! O-oujo-sama n’est pas là! Où est-elle ? Je ne sais pas où elle est ! On m’a rien dit ! Je… je…

Plus embrouillé et rapide que lui tu meurs je crois. Il était temps qu’il s’arrête et respire un grand coup le pauvre…

Comprendre ce qu'il me dit, est clairement la première difficulté à laquelle je dois faire face. Il débite des mots à une allure incroyable, à peine ponctuées ses phrases me sont presque insaisissables. Il est extrêmement paniqué, si ce n'est plus que moi. Mais il faut garder son calme, dans pareille situation, l'agitation nous fait perdre toute capacité de réflexion. Et réfléchir, c'est bien l'une des principales choses qu'il faut être en mesure de faire. Après tout, si Felicità n'est pas dans sa chambre, ce n'est pas forcément pour une mauvaise raison ! Mais peut-être que si... Voir Luca paniqué, n'a rien de rassurant, mais rien de réellement anormal non plus. Il faut sans cesse le reprendre, Felicità est grande n'est-ce pas ?! Il y a des choses qu'elle sait faire toute seule... J'ai beau tenter de m'en persuader, un doute subsiste et l'inquiétude demeure.

Je passe une main bienveillante sur sa joue, garde une expression calme, afin de le rassurer. Certes, la chambre est plus désordonnée que d'habitude. Oui Luca ne sait pas où elle se trouve et moi encore moins, mais ce n'est pas une raison pour se laisser aller n'est-ce pas ?! Je lui adresse un grand sourire, lui tend une main afin de l'aider à se relever.

" Tout va bien Luca. Je suis sûre que Felicità va bien, j'en suis persuadée. Ne te met pas dans cet état pour si peu tu veux ?! Tu la cherchée partout dans la Manoir ? Ou dans la Jardin par exemple ? As-tu pensé à demander aux domestiques ou encore à quelqu'un de la Famiglia ?"

Ma voix est aussi calme qu'elle peut l'être dans une situation que je ne parviens pas à comprendre. Une situation qui échappe à tout ce que j'aurais pu prévoir des évènements de cette journée. Quelque chose qui me fait frémir, dont je voudrais que ce ne soit qu'un stupide cauchemars.

" Elle n'a pas disparue j'en suis sûre, elle doit être quelque part, d'ailleurs, je n'ai vu personne ce matin, tu ne sais pas où ils sont tous passés ?"

Hrp:

Un Luca qui panique c’est une chose plutôt normale non ? Techniquement oui, il n’était même pas vraiment rare de le voir s’agiter pour pas grand-chose et qu’on doive le calmer pour ne pas voir ses nerfs partir dans tous les sens et d’être obligé de l’envoyer se calmer dans son coin. Mais il arrivait tout de même qu’il panique pour une bonne raison ? Oui quand même, il ne faut pas abuser. Reste à savoir si c’est pour une bonne raison ou pour rien une nouvelle fois. S’il y avait bien une chose qu’on ne pouvait pas retirer à la douce compagne de Mondo, c’était qu’elle avait le don pour être calme et apaiser son entourage. Comment ne pas apprécier cette femme très sincèrement ? Luca l’avait toujours aimé, voyant en elle comme une mère très certainement, même si elle ne s’est jamais vraiment occupée de lui c’était plutôt le contraire. Mais cela n’empêchait pas qu’il l’appréciait beaucoup, on peut même dire qu’il avait beaucoup de respect pour elle et ne cessait de se dire que Mondo n’aurait pas pût se trouver une meilleure compagne. D’ailleurs inconsciemment, bien qu’annoncer à la mère que sa fille adorée avait disparu n’était pas la meilleure nouvelle qu’il pouvait annoncer. L’homme se sentit soulagé en la voyant, comme si sa simple présence allait réussir à régler le problème. Bon d’accord pas vraiment, mais disons qu’il avait au moins réussit à se poser et à souffler un bon coup. La main caressant doucement sa joue comme une mère le ferait avec un enfant en train de pleurer dans la rue. Maintenant elle allait le ramener chez lui ? Non ce n’était pas exactement la même situation dirons-nous.

Soufflant, respirant plus calmement. L’homme tenta de calmer ses tremblements et surtout ses nerfs qui le poussaient à courir partout presque. Il ne fallait pas. D’ailleurs, la femme lui demande des choses pas bêtes du tout. Au lieu de courir partout dans le manoir il aurait dût voir dehors, elle était de sortit… ? Oui c’est cela. Du moins c’est ce qu’il se répétait sans cesse pour se rassurer et garder cet état de calme qu’il avait réussi à trouver. Demander aux domestiques ou autre oui… Bien qu’on puisse remarquer qu’il prenait nettement sur lui pour garder un minimum son calme et parler sans bafouer une série de mot sans queue ni tête. Tout le monde devait être en train de travailler à cette heure, mais personne ne l’avait arrêté pour lui dire que la demoiselle était tout simplement dans son bureau en train de travailler. Ou bien c’était vraiment une trop grosse habitude de le voir courir dans tous les sens dans les couloirs en panique ?

- Je… Tout le monde doit être train de travailler dans les bureaux ou à Regalo… Pardon Mamà, je ne voulais pas vous inquiéter je ne devais pas…

A l’entendre on se dirait qu’il finirait par pleurer d’une minute à l’autre. Heureusement il sût se tenir un minimum, bien que sa voix le trahisse grandement, tout comme ses jambes qui tremblaient doucement. Serrant les poings pour tenter de se reprendre il tenta de paraitre plus déterminer soudainement.

- Je n’ai pas pensé à chercher ailleurs ou demander. Je suis un idiot, ne vous en faites pas ! Je la retrouverais ! Vous ne devez pas vous inquiéter !

Sous-entendu je vais m’en charger. Ne voulant pas qu’elle s’inquiète inutilement. Même si notre homme avait probablement déjà conscience que c’était raté pour ça, vu la panique et le remue-ménage qu’il venait de causer. Après si Mamà restait sereine, cela voudrait dire qu’elle était certaine que sa fille était en sureté.. ? Espérons… Ah Luca, toujours aussi dévoué et serviable, que demander de plus ?

[Ne t'en fais pas courage uu, par contre n'hésite pas à me dire si tu veux que j'aille plus loin ._.]

Luca, à toujours eu ce côté soucieux et légèrement maniaque si je peux le présenter ainsi. Je ne l'ai jamais vu autrement que bien organisé, toujours impeccable. Mais c'est ce côté précis qui devient rapidement un défaut chez lui. En effet, quand il pose quelque chose à sa place, s'il ne le retrouve pas exactement au même endroit, c'est la panique ! C'est sans doute ce qu'il à fait ce matin. Il est entré, à vu la chambre dérangée et a filé dans les couloirs sans demander son reste. Tout comme ce que je m'apprêtais à faire mais moins énergiquement pour ma part. Mais bien souvent, son côté ordonné me fais plutôt pensé qu'il doit être légèrement, toqué. J'apprécie quand les choses sont toutes bien à leur place, mais pas à ce point ! Chez lui, jamais rien ne dépasse et cela fait quelques années que je n'essaye plus de comprendre d'où il tire tant d'énergie et duquel de ses deux parents lui a fournit cette obsession maladive. Peut-être Jolly ? Quoique, je ne connais pas la mère de Luca, c'est difficile de savoir.

Je me sens légèrement soulagée, de savoir qu'il s'est juste mis à courir partout comme un fou. Ce garçon, c'est vraiment la dernière personne que je préviendrai en cas de crise, faut de quoi il ne me serait pas d'un immense secours n'est-ce pas ? Prévenir le personnel ou demander à tout le monde ou est passée Felicità, c'est une règle de base depuis le temps ! La pauvre doit avoir peur de réapparaître quand elle entend le pas rapide de son ami... A sa place, je me cacherai !
Cette pensée totalement idiote me fait sourire. Si la jeune demoiselle commence à se cacher volontairement, je vais devoir installer une équipe médicale à plein temps pour prévenir un infarctus !

Je me demande comment il fait pour parler aussi vite, me demande par la même occasion par quel miracle je parviens à comprendre ce charabia. Sans doutes est-ce quelque chose tel qu'un traducteur maternel ou je ne sais trop quoi qui fait à présent partit de moi ? Je ne saurais pas répondre à cette question pour le moins étrange. Détendue au point de me remettre à faire de drôles de blagues je semble être. Par ailleurs, il faudrait que je parvienne à décrisper ce pauvre garçon, il ressemble déjà à une statue ! Je pose ma seconde main sur sa joue, attrapant son visage face au mien. Mon coeur ayant reprit un rythme normal, ma respiration s'étant très nettement calmée c'est beaucoup plus apaisée que je plonge mon regard dans le sien. C'est tout juste si je ne lui chuchote pas mes mots, pour le forcer à se concentrer sur mes paroles et non pas sur son inquiétude de jeune maman.

" Allons, calme toi. Tu as bien fait de m'en parler, tu sais pourquoi ? Parce que ce n'est pas bon de courir tout seul dans tous les sens paniqué. Il ne faut jamais hésiter à venir me voir, tu ne me dérange jamais et j'espère que tu le sais. Maintenant, nous allons la chercher, ensembles. Et maintenant, nous savons par quoi commencer, alors nous allons y aller paisiblement, parce que certes, courir te permet d'aller plus vite, mais après tu es contraint de t'arrêter avant que si tu t'étais contenté de marcher... "

Je dépose un léger baiser sur son front, dans le but d'au moins stopper ses tremblements compulsifs. Maintenant qu'il m'a prévenue et inquiétée, il est hors de question que je le laisse faire des va-et-viens dans le manoir tout seul. Autrement il ferait peur à tout le monde, et en plus il lui faut un traducteur parce que tout le personnel n'est pas encore équipé pour comprendre les termes et demandes d'un pauvre Luca tout apeuré. Surtout qu'ils n'auront pas tous la patience de le supporter dans cet état ou il se retient visiblement de ne pas fondre en larmes.

" *Rien ne sert de courir, il vaut mieux partir à point* comme l'explique si bien La Fontaine dans sa fable *Le Lièvre et la Tortue* ! Ne pleure pas, nous allons la retrouver saine et sauve, comme toujours. "

HRP:

Si Luca devait au final comparer Sumire à quelque chose, ce serait une mère. Elle était douce, bienveillante et surtout très gentille. Cette femme, notre homme la connaissait plutôt bien, le sorte de lien qu’ils avaient créé tous les deux était plutôt étrange. Alors qu’il était encore tout jeune, il avait été chargé de la prendre en charge elle et sa fille. Lui apprendre la langue et les coutumes locales pour mieux s’intégrer. On peut dire que c’était à ce moment-là lui qui la guidait dans ce pays qu’elle ne connaissait pas, normal, en y ayant jamais mis les pieds. Maintenant, depuis le temps qu’elle s’était installé en Italie avec son mari, la femme connaissait parfaitement la façon de vivre à l’Italienne et en maîtrisait même parfaitement la langue ! Qu’elle femme intelligente. Très sincèrement, on pouvait dire qu’elle était le genre d’épouse parfaite. Douce, attentive, aimante, bonne mère et intelligente. Que de qualité. En tout cas ce n’était pas Luca qui allait lui trouver des défauts à la japonaise au contraire. Respectant grandement Mondo qui s’était un peu occupé de lui quand il était tout jeune, il ne pouvait pas espérer mieux pour lui ! En plus ils ont fait une fille géniale dont il avait la charge, que demander de plus ? Peut-être retrouver la dite fille hm ? Oui c’était probablement une bonne idée, puisque c’était actuellement le souci principal de notre homme qui avait pour le coup totalement oublié de se mettre à son travail. Bon, il était travailleur habituellement et ne croulait pas sous les dossiers en retard et n’était pas le seul au secrétariat mais tout de même, il faisait passer le bien être de son entourage avant tout ceci, c’est la moindre des choses.. ? Commencer par se calmer pour mieux chercher serait une bonne idée, on dit merci à la Mamà de la Famiglia !

Son regard étant de force, bien que cela ne soit pas vraiment une contrainte pour lui, posé sur le doux visage de la femme, le rythme cardiaque de Luca trouva le moyen de se calmer un peu. Comme si le simple fait qu’elle lui prenne le visage comme on le ferait à un enfant qu’on veut rassurer, lui parlait doucement suffisait. Presque presque ! Soufflant un coup, il eut même quelques rougeurs lorsqu’elle déposa un baiser sur son front. Assez peu habitué à ce genre de contact et n’ayant jamais eu une vrai mère, le cuisinier avait parfois un peu de mal à cacher sa gêne, mais ce n’était pas pour autant qu’il n’appréciait pas. Au contraire. Elle n’avait pas tort en plus, il s’était agité un peu rapidement pour ne pas faire grand-chose d’utile au final. Cela ne résolvait pas le problème, même si au fond il préférait ne pas inquiéter la femme au sujet de sa fille. Bien que cela soit mieux qu’elle soit au courant elle plutôt que Mondo… Soufflant un coup de façon parfaitement visible, histoire de montrer qu’il faisait l’effort de se calmer. Bien qu’encore tendu, on ne pouvait pas le refaire hein. Il parla, visiblement honteux.

- Pardon… Je ne voulais pas vous inquiétez mais vous avez raison… Il faut faire les choses comme il faut !

Tentant d’afficher un sourire pour se rassurer à nouveau lui-même mais aussi elle. Il se redressa, comme pour faire comme s’il n’était pas pitoyablement en train de presque pleurer l’instant d’avant. Il fallait se bouger s’ils voulaient la retrouver ! En espérant qu’elle aille bien… Non ! Pas question de penser à ça ! Serrant les poings comme si une détermination nouvelle venait de s’emparer de lui, il fixa alors la femme.

- Nous allons la trouver ensemble venez !

Et sans perdre de temps, il se mit alors en route, marchant sans le vouloir d’un pas plutôt soutenue bien qu’il se retint de se remettre à courir. Elle aurait de toute façon vite fait de hausser le ton et le faire s’arrêter à nouveau. Arrivant devant diverses personnes qui travaillaient, elles visiblement, il tenta calmement de demander s’ils avaient vu la Princesse. La réponse fût bien sûr négative, ce qui ne fût pas vraiment bon pour les nerfs du pauvre brun. A chaque négation, sa façon de parler était déjà moins calme…

- … Personne ne sait rien… Pourquoi…

Tremblant légèrement, il eut pourtant la force de se contenir jetant alors un regard tellement attristé à la femme qui le suivait. Avait-elle une idée ? Un espoir pour le faire se remettre sur pied. Quelle petit cœur fragile ce Luca, on ne pouvait pas lui reprocher d’être inattentif à son entourage, on pourrait plutôt le reprocher de ne pas l’être avec lui-même.

J'avance dans les couloirs à ses côtés. Nous maintenons un pas rapide et particulièrement énergique. L'adrénaline procurée par l'inquiétude, me permet de tenir l'allure affolée. A chaque fois que nous rencontrons quelqu'un, nous nous approchons, et posons tout un tas de questions précipitées. Nous n'obtenons qu'un hochement de tête négatif la plupart du temps. Parfois des indications que nous nous hâtons de vérifier, sans résultat. Les tapis au sol, rendent le bruit de notre demi-course sourde. C'est presque la première fois que je ne regarde pas autour de moi pour jeter un coup d’œil aux tableaux familiers, et aux décorations rassurantes. Les alentours défilent à une vitesse folle, sans que je ne leur porte la moindre attention.
Perdue dans mes pensées, je ne pouvais concevoir cette évidence qui ne cherchait qu'à me faire trépasser. Impossible. Je refuse.

<< Si...Si elle avait été enlevée ? >> pensais-je à voix haute.

Mes sourcils se froncent. C'est impensable ! Je l'avais vue dans le Manoir le matin même en compagnie de Pace et de Nova. Ils ne l'auraient jamais laissée seule, sous aucun prétexte. Surtout pas si elle avait l'intention de sortir en ville. Les Momento -car aucun autre groupe n'oserait s'attaquer à l'Arcana Famiglia- pouvaient être les seuls responsables. Mais aucune accusation ne se faisait sans preuves... Sur mon visage, se dessine les traces d'une intense réflexion. Je repasse en vitesse tout les lieux que nous avons vérifiés, avant de m'adresser à Luca :

<< Il reste le domaine extérieur, notamment le jardon à vérifier. Peut-être sont-il tous là-bas ? >>

Je le prend par la main. Nous descendons les escaliers, pas trop vite, mais pas trop lentement non plus. Nous arrivons sous peu dans l'immense Hall. La porte principale est grande ouverte, les rayons du soleil pénètrent la bâtisse et font scintiller des éclats de verre sur le sol. Dans la pièce, il règne un désordre infernal. Les plantes sont toutes écrasées sur le sol, la terre et leur pots sont éparpillés un peu partout. Les meubles sont sans-dessus-dessous. Une main tremblante se pose sur mon visage, tandis que je serre mon étreinte sur celle de Luca.

<< C'est... Ma fille ! Mon mari ! Mes enfants ! >> articulais-je maladroitement, << Qu'est-il advenu de notre famille ? >>