Les seules choses réfléchies par ces dizaines de miroir autre que Chealsey étaient les boites encore prête à être déballées. Malgré l'allure vide de la pièce, le plus gros du travail était fait. Ce qui serait une fois l'aménagement finit l'atelier commençait à prendre forme. Salle ronde d'un diamètre de six mètres son apparence avait sut séduire le jeune homme. Chaque portion de mur partant de trente centimètre au dessus du sol était couverte de miroirs raccrochés les uns aux autres ne laissant pas une miette de surface non couverte jusqu'à deux mètres de haut. La dernière manœuvre avait été de s'occuper des deux portes de la même manière. Un travail poussé à la perfection qui avait pris deux jours entier à l'anglais. Le résultat, il l'avait sous les yeux. Son reflet comme projeté à l'infini.

Il devrait encore poser des étagères au dessus des miroirs. La pile de caisse infligeait un coup au blond. Il ne pourrait pas ouvrir boutique tant qu'il n'aurait pas finit de s'installer et ce genre de décors lui donnaient envie de se remettre au travail. Il était déjà tard et le jeune homme en avait conscience. Peut-être devrait-il penser à faire installer une vitre au dessus de la pièce celle-ci ne comportant pas de fenêtres. Le prix lui était bien égal à l'heure actuelle. L'appuis financier de sa "famille" ne serait valable que durant les deux prochains mois. On le payait pour disparaître. Contrat tout à fait acceptable pour Chealsey qui comptait bien en profiter. L'anglais appuya avec son pied sur l'interrupteur situé par terre à côté de la porte. Il réfléchirait à quelque chose de moins contraignant plus tard. Il saisit la poignée ressortant d'une percée précise dans le miroir et passa dans ce qui serait plus tard la boutique.

La lumière orangée était filtrée par les fenêtres et percutait doucement le sol. Il ne faisait pas encore tout à fait nuit. C'était là l'occasion de se repérer un peu face aux différentes enseignes présentes dans la rue. L'avantage du soir pour se repérer était le calme des paysages. Un décors peu fréquenté et évoluant de façon négligeable. Passant sa main sous le comptoir, Chealsey saisit un petit livre qu'il glissa dans l'une de ses poches. Malgré le fait qu'il en connaisse les bases, l'Italien n'était pas encore des plus fluide pour le blond qui ne parvenait pas à se débarrasser de son accent. La pratique viendrait certainement à bout de cette tare de langage.

Fermant derrière lui et glissant la clé dans sa poche, le jeune homme fît ses premiers pas semi nocturne dans les rues bordant sa future boutique. Il leva les yeux aux ciels. C'était une soirée agréable pourtant les rues étaient étrangement vides. Le seul bruit perceptible était celui de ses pas sur le sol. Puis soudain un coup de feu. Face à un croisement, l'anglais interrompit sa balade et tendit l'oreille. Lui s'enfuir et se cacher ? Peut-être était-il simplement un peu trop curieux pour agir de manière censée. Des pas, une marche rapide ou plutôt une course. Puis un homme passant à toute vitesse. Une fois qu'il fut dépassé, Chealsey s'avança dans la rue. À peine eut-il perçut le nouveau sprint se dirigeant droit dans sa direction, le jeune homme fût heurté de plein fouet.

Le blond parvint à se rattraper en catastrophe, pivotant par la même occasion pour faire face à la jeune femme. Une gamine ou peut-être pas. Elle était armée et il ne s'agissait pas là d'un simple couteau de cuisine. Ses mots étaient simple et compréhensible. Peut-être un peu brusque un accent un peu moins prononcé que celui du jeune homme ressortait d'ailleurs. S'il avait quitté ce pays ce n'était surement pas pour croiser des anglais à tous bout de champ. Dans la logique, elle était armée, le fuyard ne l'était pas. Qui était la personne en tort. Chealsey n'en avait aucune idée et n'avait pas particulièrement envie de se donner la peine de réfléchir à ce sujet. Ce qu'il en savait était qu'il éprouvait une certaine compassion pour ceux qui fuient et méprisait naturellement les anglais. Il avait fait son choix. Il leva les mais à hauteur des épaules mécaniquement.


L'oreille musicale du jeune homme se froissa sous sa propre voie. L'Italien était une si belle langue et il se mordait la joue à chaque fois qu'il se prenait à la massacrer. S'il était pris pour un complice il serait vite laissé n'ayant techniquement rien ait de mal. Si cette gamine était celle en tort et qu'elle lui avait conseillée de rentrer, ce ne serait pas pour le tuer maintenant et créer les vagues qu'elle aurait souhaité éviter. Chealsey avait machinalement enfilé un sourire agréable à voir. Un peu de risque faisait toujours plaisir au blond occasionnellement. Fuis mon gars, je l'aurais au moins un peu retenue.

Il s’était embarqué dans une drôle de situation, il n’y avait pas à dire. Seul détail inconvénient était qu’il y risquait peut-être sa vie. Mais après-tout, ce n’était qu’une probabilité. Une chance parmi tant d’autres. Tout était possible. Il pouvait très bien rentrer chez lui ce soir alors que son fuyard n’aurait eu aucune difficulté à rejoindre un lieu sur jusqu’au moment de sa prochaine chasse à l’homme. Oh ça, il y en aurait une. Si la cible était suffisante pour qu’on n’abatte pas Chealsey au beau milieu de la rue comme on l’aurait fait avec celle-ci, l’enjeu devait être gros. Le jeune homme percevait seulement le côté surréaliste de son histoire. Jusque-là, le fait qu’il ne vienne pas d’ici était particulièrement plausible. Ville marchande située en bord de mer, les touristes devaient affluer dans cette direction. Le cadre devait poser un peu plus de problèmes. Il ferait bientôt nuit. Alors ce que faisait un touriste au crépuscule à demander à une femme armée de le ramener jusqu’à chez lui. C’était une très bonne question. Elle mériterait mure réflexion mais une autre fois, l’heure n’était pas à ce genre de réflexions. Arcana, inconnue au registre. Peut-être en avait-il entendu parler dans la rue rapidement. Tout ce qu’il en savait était que ça sonnait plutôt bien mélodiquement parlant. Il en revenait à son accent. Il devait pratiquer mais n’en avait pas envie. Il devait être possible de parler avec les oreilles bouchées ? Ceci apparaitrait comme particulièrement ridicule.

Donc en partant de ce principe comme quoi cet « Arcana » serait une milice, ce qui semblait logique sinon pourquoi poursuivre les ‘’méchants’’. Oui, Chealsey avait très probablement là contribué volontairement à la fuite d’un criminel recherché pour meurtre. Si cette fille en venait à nommer les journaux, l’affaire avait dû être ébruitée. La possibilité d’une couverture pour effectuer un buisness personnel était aussi délirante que son comportement. Le jeune homme ne pouvait malgré tout rien en dire. Il ne lisait pas les journaux, particulièrement les journaux Italien. Un jour peut-être. Quand ses cheveux seraient blancs et qu’il ne tiendrait pas sans des toilettes à moins d’une dizaine de mètres. Il ne vivrait sans doute pas si vieux mais le doute était permis. Le blond n’éprouvait pas de remords particuliers. Ce n’était pas vraiment son problème au final. Si cette milice se retrouvait à courir après sa cible, alors ses compétences étaient particulièrement discutable. Ah du sang… Le regard du jeune homme s’était échappé un bref instant sur les marques au sol. Il était blessé ? Elle savait peut-être un peu se servir de son jouet bien que la prise en main aurait pu être meilleure. Il critiquait, oui. Ce n’était surement pas légitime étant donné que Chealsey était incapable de se servir de ce genre d’attirail mais elle était Anglaise. Tout était donc bon pour la descendre en flèche. Le jeune homme prît un ait particulièrement gêné et plongea sa main dans sa poche. Il en sortit le petit dictionnaire emporté au cas-où. Puis, l’ouvrant sous le nez de la mercenaire, il sélectionna quelques mots du discours de celle-ci avant de relever les yeux vers elle. Son Italien n’était pas si mauvais mais il ne voulait décidément pas entendre son accent. Si la discussion passait en anglais il aurait quelques instants de répit. Il reprit en Italien semblant soudain choqué après avoir aperçu le mot « tueur ».

« Non… je suis arrivé il y a deux jours. »

Il aurait rêvé de le formuler autrement mais il le fît ainsi sans vraiment en connaître les raisons. Un Italien aussi basique était pitoyable mais il voulait placer le moins de mots possibles dans sa phrase le son de sa propre voie lui arrachant un léger frisson de dégoût. Elle lui proposait désormais de le ramener chez lui ? Elle n’avait donc pas de travail à prendre au sérieux. Elle devait ne pas être seule sur cette affaire pour se dérober aussi facilement à sa tâche. Où était-elle purement irresponsable. Chealsey était loin d’être machiste mais tous les prétextes paraissaient bon. Ca le démangeait. Il voulait lui compliquer la chose. Peut-être la faire tourner légèrement en bourrique s’il était de bonne humeur. Le tout en se nourrissant de son personnage. Quelle belle perspective que celle qui lui venait à l’esprit. Le jeune homme prît un air gêné et rassurer avant de pointer une direction du doigt.

« Merci, J’habite là-bas, je crois. »

Toujours stricte minimum. Aucune chance qu’il fasse d’avantage tant qu’il parlerait en Italien. Les deux derniers mots ? Absolument indispensable. Le jeune homme avait fermé la boutique, il avait prévu large pour sa balade, il pouvait bien prendre un temps pour s’amuser. Il était peut-être risqué de jouer avec la milice mais dans le pire des cas il serait prît pour un paumé ou un abrutit de première. Aucune importance pour l’heure, il formait déjà le plan de leur balade. Elle était anglaise. Seule raison et raison suffisante. Avec le temps, peut-être en viendrait-il à moins les mépriser. Pour l’heure, il se faisait plaisir. Comment feriez-vous si celui que vous avez accepté de raccompagner est prêt à tout pour faire de cette marche de routine une torture ?

Jusque-là, on pouvait en dire que tout se passait pour le mieux. Un écervelé aux mains pleines de sang que ce soit le sien ou celui des autres. Une gamine instinctivement détestable n’évoluant pas grandement dans l’estime de l’anglais au fil des minutes. Il ne fallait pas oublier la magnifique nuit qu’allait représenter cette soirée de randonnée urbaine. Chealsey commençait à progresser dans une direction plutôt hasardeuse. C’était certainement la façon la plus distrayante d’apprendre à connaître la ville, il y avait peu de doutes là-dedans. Du moins, ce fût le cas jusqu’à ce que le jeune homme fût violemment brutalisé. Étais-ce là le modèle de ceux qui étaient supposés protéger ces rues ? Sans omettre le fait que leurs compétences dans la maitrise d’éléments suspects étaient plus ou moins bancales. Cette ville ne paraissait pas vouée à un avenir radieux dans de telles conditions. Ne manquait plus qu’ils aient dû instaurer une sorte de couvre-feu pour protéger la population. Ah mais oui, vu l’état des rues, la possibilité que c’eut déjà été fait était déjà particulièrement présente. Savaient-ils ce que cela donnait dans une grande ville où une majorité de la population se fiche des rumeurs en partant du principe que la possibilité pour qu’elle se retrouve cible est presque impossible ? Enchainement de faits allant à la séquestration des paranoïaques. Quels adorables petits moutons devaient brouter dans ces chaumières pour que les rues soient si tranquilles avec un malheureux petit tueur blessé. Bon certes armé. Personne n’avait entendu parler de Jack l’éventreur dans le coin ? Ce n’était pas pour rien qu’il était parvenu à trouver des victimes. Bon, des prostitués qui font grèves à white Chapel ça ne s’est jamais vu mais on espérait faire croire à Chealsey que la quantité de fêtard dont disposait cette ville était inférieure à ce que nécessiterais une petite bande d’alcoolique déambulant dans les rues une bouteille à la main ?! Non ? Pas une seule ? Eh bien du moins, pas dans le quartier résidentiel. Quand le blond fût poussé dans la ruelle, son réflexe fût direct. Il décrochait immédiatement le contact physique provoqué par la mise à couvert. C’eut pu être interprété comme un geste de surprise face à ce coup de feu qui ne venait définitivement pas de l’arme de son escorte. C’en restait beaucoup plus important. Le jeune homme ayant horreur de tous genres de contacts physiques et ne réservant que ses mains aux différentes poignées de bonne entente.

« Pour quelle raison ? »

Le jeune homme parut légèrement inquiet. Le débat était tout autre. Pour la première fois depuis longtemps, il fût ravi de parler anglais. Un poids venait de retomber. Casser ses propres oreilles en parlant était quelque chose qui avait été si simple à réaliser. Ici encore, repasser du côté obscure de cette langue aurait pu ressembler à une rechute familière à de l’alcool. C’était plus fluide, plus compréhensible et incroyablement plus soutenu ? Oui, on changeait difficilement une éducation qui faisait sa fierté. Une tare venait pourtant d’être découverte dans ce scenario. Le fuyard comme la gamine étaient armés d’engins de morts et Chealsey ? Il était vrai que lu durant vingt heures consécutives un coma aurait pu en ressortir mais le temps à des suppositions aussi peu efficaces sur ce coup de grâce n’était pas venu. Plus sérieusement, comment était placé le jeune homme dans ce combat. Entre deux feux avec pour seule arme un dictionnaire pouvant loger dans sa poche. Ah ! Quelle bonne blague. Preneur de risque peut-être mais pas suicidaire. L’idée de filer comme si de rien était infusait dans son esprit. Pourtant, cette échappatoire paraissait bien compliquée. D’ailleurs, même s’il était désagréable de le reconnaître, cette fille serait son meilleur bouclier. Non, ce n’est absolument pas ignoble comme réflexion, c’est simplement en consentement avec son tempérament naturel… Bon, peut-être un peu finalement, il ne pouvait pas la classer dans les boucliers même si celle-ci semblait se fier au rôle à la perfection. Il détestait les anglais, il méprisait donc cette gamine mais vouloir sa mort était largement excessif. Jusque-là elle n’avait rien fait de… Le blond se crispa, ses ongles pénétrant soudain la paume de sa main avec une force particulière. Tous ses muscles étaient tendus jusqu’au derniers et la raison en était simple. Qu’elle arrête de le toucher ! Il n’était pas un enfant dont on avait besoin de tenir la main. Enfin, il s’en était donné l’air donc pouvait surtout se le reprocher. Malgré la manche faisant office de barrière, Chealsey ne parvenait en rien à se détendre. Au bout de quelques virages, la patiente avait atteint ses limites. Le blond dégagea brutalement son bras, le ramenant vers lui comme un avare protégeant son portemonnaie. Bon, elle avait eu assez de contact physique avec lui pour sa vie. Y’avait des limites à ne pas dépasser tout de même.

« Je saurais me tenir au courant. »

Celle-là, il n’aimerait pas la revoir. Même au matin venu, il était hors de question qu’il la laisse voir où était sa boutique. Enfantin ? Oui, particulièrement et alors ? Ses gestes avaient déjà dégagé une certaine distance avec son expression faciale et ses paroles. Ce n’était pas tellement là le problème. Si les choses étaient ainsi, le jeune homme refusait d’être désavantagé à ce point.

Merci de cette réponse. Vraiment, merci de cette réponse, incroyable ! Révolutionnaire ! Splendide ! Digne du personnage. Non mais vraiment. Autant le jeune homme était parti avec pas mal de préjugés racistes et médiocres au sujet de cette fille autant jusque-là, il n’avait pas été surprit par ses diverses actions. De qualité moindres sans grande importance et parfois, franchement inutiles. Tout le monde pouvait faire partie de cette espèce de milice appelée Arcana ? Peut-être que demain matin il pourrait aller retrouver son siège pour y demander un poste. Pour l’avoir tous les jours comme collègue ? Obtenir une formation bancale et devoir raccompagner chez eux à n'importe quel moment des idiots s’étant perdus en chemin ? Il fallait rester réaliste. Chealsey était luthier. Ce travail-ci n’était simplement pas taillé pour lui et ne le serait jamais. Il fallait d’abord rester réaliste. En se basant sur les critères précédents, il fallait étudier ses chances de s’en tirer vivant. Chances qui étaient plutôt aléatoires étant donné que son fuyard semblait aussi doué quand muni d’une arme à feu voir pire que la gamine qui l’accompagnait. Il était difficile de savoir sur quel pied danser lorsque votre vie se limitait à un vulgaire pile ou face, une pièce à peine déséquilibrée à la main. Il n’avait pas vraiment son mot à dire dans cette affaire, chose qui était particulièrement frustrante. Non pas qu’il en dise souvent long sur ses réelles intentions mais ses pensées n’étaient presque jamais muselées. Il se tenait simplement à carreaux pour l’heure. Il n’allait tout de même pas placer sa vie sur une balance en jouant avec dans le cadre d’une rancune interraciale et pourtant. Chaque geste de cette fille lui donnaient envie de prouver le contraire. C’était là le principe même de la psychologie inversée. Elle lui demandait de la suivre, il mourrait d’envie de partir dans l’autre sens. Elle posait son doigt sur sa bouche, il se transformait en un volcan prêt à entrer en éruption ayant soudain toutes les choses du monde à dire. Tient, apparaissait par ailleurs chez celle-là le symptôme de la maîtresse d’école. Peut-être souhaiterait-elle l’envoyer au coin pour il ne savait quelle raison. Soudain, une lumière éblouissante faisait son apparition. Elle venait de la fille ? Bon, c’était bizarre, vraiment très étrange. Il existait donc des pays où les filles pouvaient faire briller un de leurs yeux comme ça. Étrangement, Chealsey était particulièrement certain du contraire. C’était dans son encyclopédie interne, à côté du mot « femme » et rien n’en disait une chose pareille. Le blond dû plisser les yeux pour y voir quelque chose. Le reste se produisit particulièrement vite. Le phare humain qui s’éloigne, un coup de feu et une question idiote. Bon au moins c’était toujours elle, aucun monstre n’était sorti. Pour le coup, on pouvait dire qu’elle attirait l’attention. Mise en garde au voisinage, le soleil se lèvera en avance ce soir.

« Non, je vais bien, merci de vous en inquiéter. »

Il avait failli le tuer ! Non, ELLE avait failli le tuer, elle était entière responsable. Elle et elle seule. Pourquoi fallait-il que ce soit elle qu’il ait rencontré ?! Pourquoi son œil faisait de la lumière ?! ET pourquoi est-ce que sa hanche droite lui faisait mal ? Oh… Ca, c’était particulièrement… Bête…Idiot…Stupide… Le tout se mêlant à son bonheur intense, il ne voyait désormais plus assez pour en déduire quoi que ce soit même en y jetant un coup d’œil. Peut-être devrait-il demander à cette fille de rallumer son ampoule intégrée. AH ! Enfin une utilité démontrée et complétement illogique. Il fallait après tout bien que ça arrive. Quoi qu’il en soit, Chealsey n’avait aucune envie de rester maintenant dans ses pâtes. Il ne manquait plus que ça. Ce n’était certainement qu’une égratignure. Il était même possible qu’elle ne soit pas liée à la balle. Une éventuelle faute d’attention due à la concentration de haine vis-à-vis de cette fille. Chez lui au moins, il pourrait voir un peu mieux. Il collait tout de même sa main sur l’impact. Juste un cas de prévoyance. Il pouvait marcher ? Oui, il pouvait marcher. Ce n’était pas très équilibré mais c’était déjà cela.

« Je reconnais le voisinage, je vais rentrer chez moi. Prenez soin de vous et encore merci. »

Puis il commençait à partir.

Comment ? Hein ? C'était quoi ÇA au juste ? Le pas du jeune homme ralentit légèrement. Il regardait ses pieds, se basant sur quelque chose de solide pour ne pas flancher et faire demi-tour pour éclaircir sa pensée. Non mais sérieusement ! C'était comme ça que cette fille percevait les bonnes manières ?! Oui, bien sur, il était "normal" pour une salle gamine rencontrée en pleine rue de ne rien comprendre à la splendeur que représentaient les bonnes manières. Ils allaient se quitter sans trop de haine alors pourquoi faire des vagues ? Cette tendance à chercher le conflit avait beau échapper à Chealsey, ses poils se raidissaient sur sa nuque. Être hypocrite nécessitait nombre de connaissance dont cette gosse ne savait probablement rien. Effectivement, le blond rêvait de se retourner pour aller enfoncer ce phare humain dans les méandres de l'incompréhension. Il RÊVAIT car elle était armée, incarnait un potentiel démon païen et provoquerait une discussion des plus haineuse qui n'en finirait pas. Ça il fallait le reconnaître, l'anglais avait beau avoir un certain goût du risque, il n'était pas complètement suicidaire non plus. Après, il y avait maintes façons de se calmer comme voir à quel point cette gamine était anti-conformiste. Alors que son "peuple" est le portrait même de la froideur et de l'hypocrisie constante, elle parle avec cette chose qu'on appelle pseudo-honnêteté ? N'avait-elle donc reçu aucune éducation ? Même élevés à même la rue on apprenait à ne pas dire ce que l'on pense. Qu'elle honte pour son patrimoine historique. Il y avait finalement un aspect rassurant dans cette réflexion. N'était-elle pas à plaindre en vue de son éducation ? Chealsey avait la chance de jouir d'un "savoir être" à toute épreuve. Cette fille, non seulement phare mais aussi renégate de la société. Elle n'était pour ainsi dire pas gâtée par la nature. Par ailleurs, revenir pour quoi faire ? Commencer à boiter à mis chemin et gueuler en se vidant de son sang la main sur la hanche ? Bon, là, s'eut été lui qui aurait fait pitié et il cultivait une certaine fierté alors bon, autant ne pas la priver de lumière. Toujours le regard rivé vers le sol, le blond retrouvait son calme. Il serra les dents à l'entente du coup de botte. Elle l'avait tué ? "désolé mon gars mais je ne peux rien faire pour toi." telle était la pensée qui encombra l'esprit du jeune homme. Celle-ci se fondant avec la vision peu ragoutante de la boite crânienne transperçant la cervelle. Il allait prétendre n'avoir rien entendu malgré l'écho de la rue. Chealsey n'allait pas vomir pour si peu bien que la tentation le fît déglutir et presser plus fort contre la source de la douleur. Aucunement pour entraver la douleur mais pour la renforcer d'une certaine façon. Allez savoir pourquoi. Le jeune homme finissait par relever les yeux, les fermant immédiatement et secouant la tête de gauche à droite pour se ressaisir. Quand il les rouvrit, le garçon se heurta à quelque chose. Le contact fût franc identifiable, c'était un individu. Bon, plutôt un ahuri au beau milieu de la rue. Un "excusez-moi" mécanique et discret fît son apparition au contact. L'automatisme état tel que Chealsey n'avait pas pris le temps de voir la personne à laquelle il s'adressait. N'y avait-il pas une histoire de couvre feu ? Sceptique, le jeune homme relevait son attention. Il fallait bien prendre en compte que l'anglais n'avait jamais atteint le mètre quatre-vingt et était par conséquent assez aisément dépassé. C'est dans son étude des différents caractères physique de cette personne que le mode de raisonnement du blond  tombait dans une impasse. Durant dix longues secondes qui parurent comme une éternité, Chealsey restait immobile comme on aurait pu le faire face à un carnivore ne percevant que le mouvement. Puis l'air le plus naturel du monde collé à son visage, le jeune homme tournait simplement la tête en direction de la gamine. Elle avait bien son fuyard à ses pieds alors que faisait-il ici ?! Un élan de panique inexpliquée saisir le blond. Avec, la réaction la plus rationnelle du monde.


C'était la langue locale. D'abord l'ampoule vivante et maintenant le double maléfique ?! Même dans ses rêves, les choses n'avaient jamais étés aussi délirante. Une réaction étrange ? Vous plaisantez là ! Allez vous promener dans les rues de Regalo une nuit de couvre-feu, on en reparlera ! Tout ce qu'il demandait. TOUT ce qu'il demandait était de rentrer à la boutique pour s'assurer que le manque d'efficacité de cette fille ne l'avait pas tué. Ah mais si ça se trouve, il était déjà mort. Merci la milice. Son dernier délire avant que son coeur n'arrête de battre n'aurait pas pu être plus emmerdant. Alors que leurs yeux se croisaient depuis un moment déjà. La copie aborda un regard entendu. Heu... Quoi ? Puis il l'attrapait, passant un couteau sous sa gorge. Il n'y avait pas de réelle force là-dedans c'était... Es-ce que Chealsey venait de devenir complice ?! Mais non ! Il voulait pas d'ennuis avec la milice, trois jours qu'il était là. Trois jours ! Tout ça c'était à cause de la gamine. Si elle n'avait pas critiqué son jeu, il n'en serait pas là. Donc voyons. Si il ne jouait pas le jeu auprès de la gamine, cette bourine allait le tuer sachant qu'il était peut-être déjà mort dans le cas où elle ne le ferait pas déjà en ratant sa cible. Au contraire, s'il ne jouait pas le jeu auprès de la copie, le couteau était déjà sous sa gorge. Sérieusement, c'était quoi ce foutoir.  


Qu' on lui donne l'original, que la gamine ne lui tire pas dessus par erreur, qu'on le laisse rentrer chez lui et que cette p***** de copie arrête de le toucher !!

Ce fût des plus grandes surprises de la soirée lorsque la gamine laissa tomber son arme l’air de dire qu’elle n’en userait pas. Elle n’allait donc pas courir le risque et blesser le jeune homme ? Enfin, blesser, il avait déjà subi les retombées de son incapacité. La chance pouvait avoir un impact dans la suite. Le karma ne voulait pas qu’il aille se soigner. Ah ! Bien sûr mais non. Chealsey n’était pas superstitieux. Avec toutes les emmerdes qui lui étaient tombées dessus dans la vie, commencer à percevoir une volonté divine aurait eue des conséquences désastreuses. A quoi bon vivre si le plan qui vous est destiné est une suite d’échec et de peine infinie. Le seul plaisir à vivre serait alors de tenter d’être heureux simplement afin de contrarier les idées du tout puissant. Il y avait une idée derrière cette parade. La conscience de l’être vivant était limitée chez tout Homme. Cette fille ne faisait pas exception à la règle. Cette parade n’était qu’un moyen pour parvenir à ses fins, il n’y avait aucun doute là-dedans. Voilà qu’elle clamait la survie du premier modèle. Un soupçon de vérité ou encore un mensonge étouffé par le choc de la botte ? Ici, ce n’était pas la valeur accordée à la vie de ce fuyard qui trouvait de l’importance mais bien ce que l’anglaise faisait de ses mots. Un vulgaire souci d’esthétique à l’image de la couleur. Avouer sa mort revenait surement à condamner le blond mais ce détail n’avait ici pas la moindre importance. Malgré la présence de la copie dans son dos, tout se figea un instant. Comme si il n’y avait plus que deux protagonistes. Immobiles, cherchant à lire dans un esprit en y cherchant ce que l’on veut y trouver. L’anglais abordait un regard sans scrupules, jugeant sur les actions, les paroles ou la logique.

Il n’y avait pas de bonnes ou de mauvaises personnes, simplement une appréhension du monde vacillant selon son interprétation. Caché par le manque de lumière, Chealsey était clairement sortit de son rôle ne serais-ce que par son expression faciale. Bien qu’il soit au milieu ce n’était à nouveau pas lui que l’on regardait. Ce combat n’était pas le sien. Ceci l’agissait, l’énervait. Il en avait vu assez pour aujourd’hui. Cette logique fût plus présente encore lorsque le jeune homme fût définitivement lâché. Il n’était plus présent pour aucun des protagonistes, même dans le cas où cette gamine avait agis de sorte qu’il ne soit pas tuée, c’était là le rôle de la milice. Après tout, il ne se connaissait pas, n’avait aucun lien et ils n’auraient aucune raison d’en développer. A vrai dire, il s’était simplement mêlé de ce qui ne le regardait pas. Il y avait un soupçon de regret derrière tout cela et ce n’en était que plus encombrant. Dans son exclusion, le jeune homme chercha un mur pour de rattraper. Il fixa le sol. Ce qu’il se passait à côté, il n’en avait rien à faire mais il avait un devoir là-dedans. Rester inertes, poupée témoigne de ce geste héroïque. Le blond secoua la tête il avait enfin là une raison valable de haïr cette anglaise. Une chose contre laquelle il est impossible de s’opposer, qui est innée et qui ronge tous les êtres à un moment ou à un autre. On appelle ça de la jalousie. C’était l’attention que cherchait le jeune homme, c’est elle qui en disposait. C’était décidemment aussi simple que cela. Une lumière brutale revint. Le phare venait de se rallumer. Suffisamment puissant pour pousser l’anglais à crocheter sa blessure avec ses ongles pour se redonner du cœur à l’ouvrage. On n’arrêtait pas une pièce pour une question de ressentiment, ce point-là de la doctrine était sans appel. Remis sur pied, Chealsey se tint droit et avança vers la gamine. Il semblait que la lutte avait été rapide. Le jeune homme aurait pu profiter de cet instant pour partir mais il ne l’avait pas fait et n’était pas en mesure d’apporter des réponses à cette interrogation. L’amour que pouvaient lui porter les ennuis était sans importance comme celui de tout être vivant. Tout ce que l’anglais désirait par-dessus tout était être vu et ne plus jamais se retrouver comme l’enfant tenu au silence dans une dispute entre adulte.


Pour le coup, le jeune homme n’avait pas montrée le moindre effort. L’anglais était encore la meilleure option lorsque l’on tentait de s’adresser à l’une des personnes que l’on avait visualisée comme des plus méprisables. Ce qu’il y avait de plus détestable encore devait être que cette haine s’avèrerait surement se retrouver à sens unique avec le temps. Quoi qu’il en soit, bien que ces deux personnages soit divisés, leur poids paraissait certain et peu importe à quel point elle pouvait en avoir l’habitude, elle n’allait pas trainer ces deux trucs toute seule.

Il n’y avait décidemment rien pour sauver cette relation dès son commencement vouée à un échec certain. Pour le jeune homme, il avait toujours était plus simple de côtoyer les personnes qu’il méprisait. Ces gens là dont il n’avait rien à attendre, aucune trahison, aucune blessure. C’était tout simplement car il n’avait rien à attendre d’eux. Une tactique pour éviter d’être blessé au possible et surtout ne pas être surpris par une nature aux premiers abords cachée. Se rapprocher de ses ennemis et fuir ceux qui auraient pus devenir ses amis. C’était là une drôle de démarche qui faisait malgré tout le quotidien de Chealsey. Ah, de la violence, encore de la violence. Qu’avaient les enfants à user des poings pour exprimer leur mécontentement ? Pour quelle raison ne pouvaient-ils pas tout simplement se taire et intérioriser ? Ce message ne s’adressait pas seulement au fuyard et à sa copie mais aussi à la gamine. Il est vrai que si le blond était honnête envers ses émotions, il serait certainement des plus gratuitement violents de cette ville pourtant le débat n’était pas là. Il était que cela permettrait d’éviter bien des ennuis. Dans cette soirée,  la dose de violence semblait sans limite. Un coup de feu par ci, un coup de pied par là… Honnêtement, c’était peut-être un peu trop pour le quotidien du jeune homme. Son momentané goût du risque l’avait mené loin.

Ce devait être ce manque de manières qui avait permis d’attirer une certaine attention sur elle. Il était navrant de voir que des éléments comme ceux-ci pouvaient favoriser un certain entourage et ce malgré le fait que ce soit un monstrueux défaut. Ce n’était pas de l’hypocrisie dont elle faisait usage mais de l’ironie. Oui, il ne devait y avoir que cela, c’était son arrogance qui attirait l’attention, son mauvais caractère qui faisait qu’on la regardait. Y avait-il vraiment de quoi être jaloux ? Cette chose ressemblait à la crasse de la société mélangée à un soupçon d’honnêteté mal placée. On ne regardait peut-être pas Chealsey de la même manière qu’on le faisait pour cette gamine ni peut-être autant mais lui au moins était certain de ne pas faire honte à sa mère et d’adopter un comportement qui ferait sa fierté. Une attitude conforme au milieu dans lequel elle aurait rêvé subsister. La gamine marquait un point, elle n’était pas plus détestable que ces gens de la haute. Pourtant, elle apportait un seuil d’irritation critique. Oui, il y avait beaucoup que le jeune homme méprisait en elle mais peu à détester conventionnellement. Conformément à son masque il ne pouvait malgré tout pas faire grand-chose contre cela, juste supporter et ignorer au possible. Mettre son estime et sa fierté un instant de côté. Il devait être capable de tendre l’autre joue. S’il continuait à prétendre alors peut-être qu’un jour ce masque finirait par absorber sa personne. Cette possibilité serait des plus belles. Plus rien à prétendre, oublier jusqu’à la possibilité d’être trompé. S’oublier lui-même, réaliser ce que sa mère avait voulu pour lui.

Le jeune homme arrivait devant la copie au sol se retrouvant face à un dilemme particulier. Ce truc faisait presque deux fois son gabarie ? Un détail, ça n’avait pas tellement d’importance. Après tout, si la gamine pouvait porter l’original, il n’y avait pas de raison que Chealsey n’y arrives pas. Cependant, elle paraissait ne pas avoir un problème qui dévorait déjà le blond. Comment allait-il parvenir à trimballer cette chose ? Il était hors de question qu’il le porte sur son dos. Même dans le cas très supposé où il ne serait pas humain, un contact si prononcé ne permettrait certainement pas à l’anglais de faire plus de deux pas sans commencer à paniquer. Oui, paniquer était bien sa manière de réagir face à un contact trop oppressant. Il commença donc par tenter de saisir une manche. Logique oblige, il était simplement en train de lui enlever son manteau à moitié. Jusque là, la chose à trainer n’avait pas avancé d’un centimètre dans la direction qu’avait commencé à emprunter la gamine. Le fait de tenter de tirer sur le manteau ayant la même conséquence, Chealsey tenta une chose qu’il se refusait à faire habituellement. Ses mains n’étant pas particulièrement affectées par son rejet du contact, le blond saisit celles de la chose gisant au sol par les poignets et recommença à tirer. Cette fois, lentement mais surement, le truc commença à se déplacer dans la bonne direction. Cette approche était certes moins efficace que celle de la gamine mais ce devait être l’une des seules choses que l’anglais était capable de faire pour lui « venir en aide ». Les premiers mètres se passèrent plutôt bien jusqu’à ce que le jeune homme prenne conscience d’une chose effroyable. Il le sentait au bout de ses doigts. Le cœur de cet homme qui battait. Un frison parcourut le corps de Chealsey qui ne lâcha pas les mains pour autant. Cette sensation d’un cœur étranger était des pires. Il fallait malgré tout la supporter. La nuque du blond se raidit alors que ses mains se mirent à trembler surmontant la douleur transperçant sa hanche. Il fallait qu’il apprenne à surmonter cela et à avancer. La gamine en était capable ? Il n’y avait aucune raison que ce ne soit pas le cas pour lui !