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L'art du cambriolage en présence du maître des lieux.

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Will von Loewenstein
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MessageSujet: L'art du cambriolage en présence du maître des lieux. L'art du cambriolage en présence du maître des lieux. EmptyMar 12 Mar - 23:45

[HRP=Même principe, quand c'est du gras, c'd'l'allemand, sinon c'est de l'italien =D Sauf pour les PNG, eux j'm'en fous, mais je couplerai jamais du gras à de l'italique T_T]

Ah~ L'air était décidément de très bonne qualité ici. Il faisait aussi particulièrement chaud. Un chaud idéal pour se balader à l'extérieur, pour profiter des rayons du soleil. Will rayonnait quand à lui d'un sourire qui ne quittait pas ses lèvres depuis ce matin. Contrairement aux autres nuits, il n'était pas retourné sur son bateau. Ça ne l'avait pas empêché de dormir, loin de là. Il s'était juste offert une nuit un peu moins paisible que les autres. Allons, il était un homme, et les hommes, avec de l'argent, pouvaient à peu près tout s'offrir. Lui était pirate en prime.

Le capitaine s'était donc dirigé de bonne heure et de bonne humeur vers son navire à quai. La vie battait déjà son plein, tant par les bateaux de pêches quittant la protection des eaux du ports que les hommes s'activant sur les ponts. Lui n'avait pas repris la mer depuis une bonne semaine déjà. Mais ça ne le manquait pas encore, il venait à peine de découvrir les joies de cette petite ville pleine d'énergie, Regalo. Regalo, rigolo. Les italiens étaient vraiment pleins d'imagination. Quelque part, ça lui faisait aussi penser à un beignet. Pourquoi, il n'en savait rien, mais tout ceci finit par lui donner faim. Sans doute venait-il simplement de s'en rendre compte. Sans doute. Quoiqu'il en soit, il salua ses matelots à son retour sur le bateau. Friedrich, un homme d'une cinquantaine d'années et l'un de ses plus fidèles matelots, s'adossa au mat principal et croisa les bras d'un air sérieux avant de morigéner le plus jeune.

-À l'avenir, quand tu batifoleras, préviens-nous. Je t'ai cherché toute la nuit en te croyant perdu ou que sais-je. Tu es tellement doué quand tu t'y mets que je préfère m'inquiéter de ton sort avant de te voir pendu.
-Ce que tu peux être cruel, mon cher. Et j'ignore si les pirates sont encore pendus de nos jours.

Will se mit à sourire tout en passant une main gênée derrière ses cheveux. Son ami n'avait pas tort. S'il n'avait pas un équipage prêt à risquer sa vie pour sa petite personne, Will ne serait certainement plus de ce monde ou bien au fond d'une cellule. Les interpellations ne manquaient pas, et pourtant, lui s'en était toujours sorti sans avoir à prononcer son nom. Le capitaine s'excusa par la suite tandis que son interlocuteur grognait dans sa barbe. Les relations de hiérarchie n'étaient suivies qu'en mer ou ne cas d'extrême danger. Le reste du temps, tout le monde considérait un peu Will comme la petite mascotte, puisqu'il restait après tout le plus jeune d'entre eux à une exception près. Beaucoup l'avaient vu grandir et nombreux le connaissaient mieux qu'il ne se connaissait lui-même. C'était sa grande famille.

Un peu plus tard, le jeune homme se changea. Il enfila une chemise beige, un peu plus clair que son teint naturel, une veste noire et des chaussures de la même couleur. C'était rare. Très rare qu'il s'emploie à utiliser autre chose que des bottes. Et à vrai dire la veste était une veste à tout à fait dans l'air du temps, ne décrivant ni sa qualité de marin et encore moins celle de pirate. Sur cette même lancée, il choisit soigneusement un chapeau classique, typique de l'époque. À sa sortie, une des marins ne put s'empêcher de l'alourdir de réflexions en tout genre. À la fin du long monologue, le capitaine s'approcha du matelots et posa sa main sur le crâne chauve face à lui. D'un air vraiment sérieux, il dit :

-Si je veux voler en toute discrétion, il faut me fondre dans la masse. Mes habits font trop étrangers. Ça devrait aller mieux ainsi.

Ceci dit, il retira sa main, empoigna son épée ainsi que son pistolet et sauta agilement du bateau pour se réceptionner sur le pont flottant. Ce n'était qu'une mise en bouche afin de voir si les vêtements tiendraient le coup en cas de fuite. Visiblement le résultat se trouvait très positif. Il passa son épée à sa droite et le pistolet à sa gauche, en retrait, puis passa sa veste par-dessus. La lame n'était guère camouflée, mais il n'avait pas non plus l'intention de le faire. Il soupira et prit la route de Regalo.

Quelques minutes plus tard, à la périphérie de la ville, l'homme marqua un arrêt devant le grand portail noir. Il ne put s'empêcher de poser ses mains sur ses hanches et de siffler, impressionné. Une belle maison blanche, à quelques mètres de là... approximativement quarante mètres. Un jardin soigneusement entretenu, quelques arbres de-ci de-là. Une esthétique assez carré, mais tout de même plus libre que les jardins français. Une fontaine un peu plus loin. Will porta une attention particulière au sol. Gravier blanc. Une grande allée jusqu'à la maison avec une chose ressemblant à un garage. Oh, ça sous-entendait voiture. Ça sous-sous-entendait richesse. Et ça sous-sous-sous-entendait Will dans les parages, pas bon du tout.

Qu'importe, son regard tourna à droite puis à gauche, vérifiant l'état des passants et ses chances potentielles de passer par-dessus les barrières sans crainte de se faire arrêter. Heureusement, la chance semblait être avec lui ce jour-là, et tout semblait désert. Ça pouvait paraître louche, mais pour lui, c'était plutôt une bonne nouvelle. Après tout, la seule personne louche ici, c'était lui. Donc, pas vu pas pris, le capitaine n'attendit ni une ni deux et passa par dessus le grillage avec une facilité déconcertante. Ça valait bien le coup de mettre un portail ici. Le problème des nobles, ce n'était pas tant de mettre des portails, mais bien de les forger esthétiquement à tel point qu'il était enfantin de trouver des emplacements où mettre les pieds. En tombant de l'autre côté, ses chaussures rencontrèrent la surface molle d'un duvet vert. Il était tombé sur l'herbe, première bonne nouvelle. Le gravier était son pire ennemi, comme pour la majorité des voleurs d'ailleurs.

Personne aux fenêtres, le jeune capitaine fonça à l'arrière de la maison et manqua de se casser la figure en se stoppant net dans un coin de la maison. Par réflexe, il retint son souffle et ferma les yeux. Là, juste à côté. Il y avait quelqu'un. Il lui était impossible de prévoir que cette personne traînait ici, tout comme il était impossible de prévoir qu'il allait voler dans cette maison. Will passa sa tête à l'encoignure de la maison, et fixa intensément la dame assise sur la terrasse. Hm, grande terrasse elle aussi. Orientée plein sud, un bon choix. Et le jardin dont on ne voyait pas la fin, mais avec beaucoup d'arbres. Bon choix les arbres, ça pouvait permettre au monsieur de s'enfuir sans trop de problème dans le pire des cas. Cependant, Will ne tarda pas à recentrer son regard sur la jeune femme. Elle était à un quinzaine de mètres de là. Pas plus. Trop proche. Mais elle ne l'avait visiblement pas remarqué, certainement trop absorbée par son livre. Le capitaine fronça les sourcils. Une jeune femme sans défense ? Non, c'était trop beau. Où étaient les gardes ? Il devait forcément y en avoir, pour une maison pareille. Des domestiques au moins, même si ce n'était pas à proprement parler une nuisance pour le jeune homme. Il plissa les yeux afin de mieux apercevoir la dame. De profil, elle avait des longs cheveux noirs. Jolie. Vraiment très très belle. Bien habillée. Et puis, elle l'avait l'attitude d'une noble. Trop droite, il fallait lui apprendre à se détendre un peu.

Will se cacha de nouveau à l'ombre de la maison. Il fronça les sourcils, cherchant un moyen de rentrer dans la maison sans éveiller les soupçons. Dur. L'entrée était trop visible d'une personne lambda se baladant dans la rue, et même si cette dernière n'était que peu fréquentée, elle n'en restait pas moins potentiellement fréquentable. Le risque à prendre était trop grand. Mais alors, passer par l'arrière signifiait s'adresser à la possible maîtresse de maison. C'était une drôle d'entrée. Et puis, il n'était pas vraiment censé être là. Alors, quitte à devoir jouer le gentil cœur, il préférait s'amuser aussi et assouvir ses volontés premières, à savoir s'enrichir. Et puis, de toute façon, il avait du temps à tuer. Alors, qui ne tente rien n'a rien, Will sortit alors de son coin avec précaution... avant d'être terriblement déçu du manque de réactivité de la part de la jeune demoiselle. Il s'approcha. Pas à pas. Doucement. Était-il... était-il vraiment possible de ne pas se faire remarquer et d'entrer ? Ou bien la demoiselle faisait-elle semblant de ne pas le remarquer ? Ce livre était-il si intéressant ? Le pirate se trouvait fort embarrassé. Bien vite, il se retrouva presque derrière la dame. Il s'était fait silencieux au possible, mais il était trop risqué d'ouvrir maintenant la porte de la maison. C'est pourquoi il s'avança vers la noble. S'il s'était agi d'un homme, il l'aurait probablement tué sur le coup, mais son caractère de femme changeait beaucoup à la donne. Will se pencha alors un peu plus dans le dos de l'étrangère et murmura :

-Bonjour.

Avec son superbe accent venu du fin fond de l'Allemagne profonde. Le tout, bien sûr, rehaussé d'un magnifique sourire. Le mode séducteur venait d'être activé, semble-t-il.
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Ana Francisca Sforza
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MessageSujet: Re: L'art du cambriolage en présence du maître des lieux. L'art du cambriolage en présence du maître des lieux. EmptyMer 13 Mar - 23:28

Voyons le côté positif des choses. Etre exilée à l'autre bout de l'Italie reste être en Italie. Même si c'est un autre bout. Il y fait donc beau, bon et les gens y parlent italien. Ana avait pensé que son départ et l'acclimatation à un nouvel environnement serait plus difficiles que cela. Certes elle a tendance à se perdre dans les rues qu'elle ne connait pas, même si elle a déjà repéré une partie du quartier. Et oui, toutes les nouvelles choses à gérer lui font tout drôle. Avant hier par exemple, elle a eu la surprise de découvrir deux jardiniers sur son péron, qui lui ont appris qu'elle les avait soit disant appelés pour entretenir la propriété. Alors oui, il y avait besoin d'une bonne coupe. Seulement, elle n'avait pas eu l'intention de s'en occuper avant au moins quelques jours de plus. Visiblement, ses parents n'étaient pas du même avis. Quel intérêt de l'envoyer ici si c'est pour continuer à la surveiller et à faire les choses à sa place, hein ? Ana a un sacré esprit de contradiction et, si elle n'aime pas spécialement avoir beaucoup de responsabilités, elle n'aime pas pour autant qu'on ne lui fasse pas confiance quand on lui en donne. Ses parents verront bien ! En attendant, elle a déjà fait réarranger une partie des pièces de la demeure, trouvant par ici que les sièges étaient trop mal placés pour profiter de la lumière du jour aux meilleures heures, ou encore que tel tableau serait bien mieux ailleurs. Ou tout simplement que non pas de vase bleu dans le coin inférieur gauche de la pièce parce que ça porte malheur ! Comme les chats noirs. Et tous les chats en général, parce que c'est bien connu que les chats sont des créatures sorties tout droit des enfers. Comment expliquer les neuf vies sinon, hein ? Elle n'aura jamais de chat et rien à faire qu'ils puissent paraître très nobles dans une maison, surtout ceux bien poilus et qui marchent la tête haute comme si tout leur était conquis. Bref, les premiers jours ont été hauts en déménagements en tout genre. Heureusement qu'elle a été envoyée ici avec quelques domestiques. Deux pour être exact. Deux que la femme de vingt-deux ans a pris soin de faire compléter par deux autres. Elle vit seule ici, il n'y a pas besoin d'une armée. Une cuisinière et un majordome qui vivent sur place. Une femme de ménage qui passera dorénavant trois à quatre fois par semaine. Et un jardinier permanent, engagé juste hier. Lui aussi vit sur place, et elle lui laisse le soin de s'occuper du jardin. Jusque là, c'est un sans fautes. Un sans fautes pour une noble décidée à devenir une ermite*, c'est vrai. C'est qu'elle n'a pas encore été faire un tour chez ses voisins de classe du quartier. Et chez personne en règle générale, alors que le but même de son envoi ici est aussi de lui apprendre à se tenir correctement. Du coup, elle ne connaît encore personne. Si elle s'est promis d'y travailler, la jeune noble ne s'est cependant pas fixé de date. Elle n'est pas pressée. Du tout.

Ce matin, elle a été réveillée de bonne heure par le majordome. Loin de la déranger, elle apprécie en effet de se lever tôt pour pouvoir profiter de ses journées. Après le petit déjeuner et s'être habillée - ce qu'elle tient à faire toute seule, sauf quand il s'agit de robes qu'il n'est pas humainement possible d'enfiler seule - elle est passée saluer chacun de ses employés. Puis elle s'est décidé à enfin commencer un livre de comptes dans lequel a pu consigner chacune des dépenses des derniers jours. Les chiffres l'amusent beaucoup moins que les lettres, il est sûr, mais puisqu'il s'agit juste d'opérations basiques et surtout de beaucoup, beaucoup de listes, elle consent à s'y mettre. Dans une pièce silencieuse, seul le grattement du stylo sur le papier s'est fait entendre pendant un petit quart d'heure. La jeune femme a ensuite laissé le livre là, ouvert, décidée à ce que cette pièce devienne son bureau. Du moins c'est la réflexion qu'elle s'est faite en sortant de là, regagnant rapidement sa chambre juste pour y attraper un livre dont elle n'a pas finit la lecture, avant de dévaler les escaliers deux à deux, sous l'oeil horrifié de la cuisinière qui passait par là. Madame va se blesser. Mais Madame est arrivée saine et sauve en bas de l'escalier qui lui voulait du mal, et Madame est rapidement allée s'installer sur la terrasse d'où elle n'a pas bougé jusqu'à maintenant. Bien calée dans sa chaise, elle est plongée dans sa lecture depuis bientôt une heure et personne ne l'a dérangée depuis. Chacun vaque à ses occupations dans le manoir. Un peu plus tôt, la femme a ramené ses cheveux entièrement lâchés sur une épaule, afin de pouvoir s'appuyer sur le dossier de sa chaise sans tirer dessus. Sa stature reste droite sans qu'elle y pense, même posée ainsi, tellement elle y a été habituée. Ses yeux dévorent les mots sans relâche, maintenant qu'elle est bien dans sa lecture, tout le reste est oublié. Même le fait qu'elle soit seule dehors, ou bien encore absolument pas dans sa ville natale. Il fait bon de toute façon, la différence entre l'intérieur et l'extérieur ne se fait absolument pas sentir, même en portant une robe légère. Blanche, la robe. Et bleue.

Voilà pourquoi, toute à sa lecture, elle ne voit pas la menace envahir son territoire. Jeune femme innocente qu'elle est. A peine sent-elle cette étrange impression dans le dos de la tête lorsque que quelqu'un vous observer avec insistance. Cette impression qu'elle a tôt fait de balayer d'un revers du neurone. Et là, c'est le drame.

- Bonjour.

Une voix basse à l'accent d'outre-tombe, juste là dans son cou et contre son oreille. La femme se lève en sursaut en même temps qu'un cri s'échappe. La seconde d'après, elle a déjà envoyé dans la figure de la Bête sa seule arme : son livre. 800 pages. Couverture rigide. Edition limitée. On ne plaisante pas chez les Sforza avec la littérature. La Bête qui se révèle être en fait tout à fait humain vient de se prendre le poids de la connaissance dans la figure, via un coup magistral pour une femme de cette carrure. Jeune femme qui passe de l'effroi à la panique la plus totale en se rendant compte qu'elle vient de frapper assez violemment - du moins de son point de vue - un être humain. Paniquée, elle dépose son arme sur la table et vient prendre le visage de sa victime entre ses mains, à la recherche d'une marque de traumatisme. Le tout en s'excusant avec abondance à l'oral.

- Vous allez bien ? Je suis vraiment, vraiment désolée !

Elle le relâche et note enfin son apparence. Un cache oeil, une coiffure rouge désordonée, et surtout, surtout, une épée à la taille. Une arme. Une vraie, pas comme son livre. Puis la jeune femme se rappelle que le portail est fermé et qu'ils n'attendaient personne. Si quelqu'un avait sonné, le majordome serait venu le lui annoncer avant d'aller ouvrir. Le comportement d'Ana change alors à nouveau du tout au tout - on appelle ça l'ascenseur émotionnel - tandis qu'elle reprend son livre et met deux bons pas d'écart entre elle et l'envahisseur. Son arme de fortune fermement serrée contre sa poitrine et prête à être dégainée si besoin, elle demande d'une voix autoritaire :

- Qui êtes-vous et comment êtes vous parvenu jusqu'ici !

Bien sûr maintenant qu'elle sait qu'elle vient de taper sur un monsieur louche mais armé, la peur au ventre est revenue. Cependant, elle n'essaie pas de fuir. Parce que dans les livres, dans ces moments là l'agresseur poursuit sa victime, la rattrape et la fait taire à jamais. Sauf qu'Ana, elle a encore plein de choses à dire.


[*Hrp: JE DOIS ME CONFESSER VOTRE HONNEUR. J'ai tapé "ermite" sur Google pour en vérifier l'orthographe - bloc note power. Dans les 6 petites images que Google images en profite pour afficher, la 5ème était un tas d'épluchures de patates AVEC DES GERMES. DES GROSSES GERMES. Aussi traumatisant que votre paquet de pommes de terres mutantes, votre honneur. J'appelle ça un signe.]
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Will von Loewenstein
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MessageSujet: Re: L'art du cambriolage en présence du maître des lieux. L'art du cambriolage en présence du maître des lieux. EmptySam 16 Mar - 17:10

[HRP=Il est pas causant hein ? Je trouve aussi, j'ai jamais fait d'aussi gros pavés pour dire si peu de choses. Je contrebalance par les gestes c'est ce qui compte hein O: Si t'as pas d'idée pour la suite euh... BEN JE SAIS PAS. Si je sais, mais c'pas marrant si j'te le dis. Bref, bonne lecture.]

Son très cher ami italien l'avait souvent prévenu du caractère relativement imprévisible des dames de l'île. Lors de cette discussion, Will n'avait attaché aucun intérêt à ses dires, mais à présent ces mots lui revenaient en mémoire. Imprévisibles, ah ça oui. Le ciel lui était tombé sur la tête. C'était relativement, oui relativement effrayant. Son chuchotement avait éveillé la défense de la demoiselle. Et quelle défense. L'obscurité s'était abattue sur la tête du pirate, recevant toute la fougue de la jeune femme. Vraiment. Un livre. Un gros livre. Une couverture épaisse. Ce que les femmes pouvaient être violentes. Le bonhomme frotta alors sa tête tout en fermant les yeux, tâchant d'abolir la douleur. Oh, il y avait eu bien pire, mais jamais il n'avait été pris au dépourvu dans une attaque. Et quelle attaque.

Aussitôt, l'engin maudit fut éloigné de sa victime, et la dame se retourna pour faire face au garçon. Et alors, deux mains se posèrent sur chacune de ses joues. Il eut le loisir d'observer la finesse du visage de l'inconnue. Il n'y avait pas de doute possible. Elle était vraiment très belle, même de près, et appartenait sans conteste à cette catégorie de gens riches. Sa toilette était soignée, tout comme ses habits. À l'instant même, le garçon eut la soudaine envie d'embrasser l'inconnue, comme à son plus grand plaisir, mais il se retint, conscient de faire capoter son affaire s'il exauçait tous ses désirs. Alors, à défaut de parler, il se redressa un peu plus.

- Vous allez bien ? Je suis vraiment, vraiment désolée !

Il fallut un certain temps d’acclimatation au jeune homme pour comprendre la totalité de la phrase, mais il y parvint néanmoins en quelques secondes. De toute façon, il était quasi sûr qu'il s'agissait d'excuses. Après tout, le ton était significatif, et les nobles adoraient en mettre des tonnes. Il comprenait l'ensemble, c'était déjà une bonne chose. Et puis, il y avait une question. S'il allait bien peut-être. Oh, une idée lui vint alors en tête. S'il mimait à la perfection une impression de mal être, sans doute la dame accepterai de le faire entrer dans la maison. Il n'aurait par la suite qu'à l'enfermer quelque part, voler de petites choses puis partir. Il n'en aurait pas pour longtemps. Mais pour ça, il fallait aussi se débarrasser des domestiques. Hm, le plan était encore trop instable pour fonctionner. Au final, il ferait toujours pareil. Il improviserait. Et si ses matelots craignaient tant pour sa vie, c'était pour cette unique raison. Will fonctionnait entièrement à l'instinct. Il réfléchissait, ça oui, mais réfléchissait rarement à un plan avant d'être sur le lieu. Lorsqu'il était soumis à une pression, ses idées n'en étaient que meilleures. Mais il avait aussi deux fois plus de raisons de se faire attraper ou remarquer. En clair, il fonçait souvent dans le tas. D'ailleurs, à l'instant même, il pensait capturer la dame afin de demander une rançon. Mais bon, d'un autre côté, il se sentait mal à l'idée de devoir garder une femme sur son bateau. Beaucoup de ses hommes gardaient une attitude assez conservatrice des femmes en mer. Will ne put s'empêcher de soupirer ouvertement à cette pensée. Pour l'instant, en somme, il était un peu à la merci des agissements de la noble.

-Ça va.

Allons bon, il ne fallait pas s'attendre à des gros discours de sa part. Il ne connaissait pas cette langue et quelque part, ça avait tendance à l'handicaper. Il ne pouvait pas faire ses blagues à trois mark et six sous. Enfin ça, il était même persuadé qu'en étant bilingue, personne ne comprendrait ses blagues allemandes. Surtout si elles touchaient aux cultures étrangères. Will pourrait même se construire une sale réputation. Même si c'était le cadet de ses soucis, ça mettrait pourtant en péril ses capacités de voleur. Bref, à part ça, l'homme ne trouva rien à dire de plus. Il était limité, paraîtrait même simplet, mais ce n'était qu'à son avantage. Malgré tout, il ne jouerait pas ce rôle en connaissance. Il n'était pas simplet, point.

La dame se recula alors un peu et sembla enfin remarquer quelque chose d'étrange. Maintenant, il fallait rapidement inventer quelque chose. Ou pas d'ailleurs. Face à un homme armé, la noble n'avait probablement aucune chance. Mais Will avait un grand respect pour les femmes quand ça l'arrangeait. Alors, il observa d'un air moqueur la dame créer un espace entre eux deux. OH, le retour du livre. Fermement collé contre sa poitrine. L'occasion au jeune homme de pouvoir apprécier le beau décolleté et les belles formes arrondies si typique des dames. La chaleur et le soleil avait cet avantage de dévêtir même les femmes les plus pudiques. Bonne chose. D'ailleurs, son inspection continua encore un peu plus. Une robe légère, enfin toujours trop froufrouté au goût du capitaine. Des belles formes, oui vraiment. Fines mais bien rondes. Parfait. Elle devait avoisiner la vingtaine d'année. Là, c'était une moins bonne nouvelle.

- Qui êtes-vous et comment êtes vous parvenu jusqu'ici !

Will tourna aussitôt la tête vers la maison, ignorant presque les paroles de la dame. Le « demoiselle » s'était volontairement exclu de son esprit. Vingtaine d'année. Le pirate connaissait bien les nobles pour savoir que les femmes à cet âge étaient rarement célibataires, volontaires ou non. À cette idée, il frissonna légèrement. Il craignait un peu le mari dans tout ça. Et le mari était rarement seul. Les nobles étaient souvent de bons bretteurs. Avec les pirates c'était différent. Eux, ils étaient simplement violents. Et le mari d'une si jeune femme devait probablement avoisiner la quarantaine. Sans aucun doute. Il avait donc plus d'expérience que lui. Instinctivement, le jeune capitaine posa la main droite sur son épée.

Il se retourna l'instant d'après vers la noble, les sourcils froncés. Ses yeux jaugèrent ses atours. La culture était forcément la même que chez lui lors d'un mariage. Après tout, l'Allemagne n'était pas si loin de l'Italie à l'échelle du monde. La main gauche. Mais cette dernière, en compagnie de l'autre, serraient fortement le livre, si bien qu'il n'y voyait strictement rien. Mauvaise chose, la réponse était plus que vitale pour lui. Alors, il relâcha la poigne sur son arme et voulut s'approcher à grands pas, mais s'en retint. Partit comme ça, il était décidé à se prendre une nouveau coup sur la figure. Celle-ci semblait assez sensible à première vue. Même à deuxième vue. Il était vraiment inutile de vouloir l'effrayer davantage. Will baissa alors la tête et prit son épée dans sa main droite. Il dégainait de la mauvaise main, mais c’était intentionnel. Ceci fait, il planta la lame dans le sol. De toute façon, tant qu'il possédait une arme sur lui, le pirate ne craignait rien. Et si son pistolet restait invisible à beaucoup de monde, c'était pour prévenir ce genre de situation.

Cette fois, le capitaine s'approcha alors et prit la main gauche de la dame avec une infinie douceur. Il était difficile de croire que la sienne était souillée du sang de nombreuses personnes. Il ne comprenait pas les manières des nobles, mais avait appris à les imiter pour sauver sa propre peau. Il y avait bien une bague, mais elle n'était pas au bon doigt. Ça compromettait son plan ça. Et si le mariage imposait la bague au majeur ? Afin de ne pas paraître étrange à fixer ainsi la main de la dame, il déposa ses lèvres sur le dos de la main tendue. C'était ce qu'on appelait un baisemain. À peu de choses près en tout cas. Le voleur ne s'arrêtait pas à ça. En retirant sa propre main, il bloqua la bague entre son majeur et son pouce et retira la possible alliance sans difficulté. Sauf qu'à défaut de partir avec ce seul trophée, il mit ses deux mains dans son dos et les tendit alors face à la noble, poings fermés. C'était une curieuse invitation au jeu. Simpliste, mais la dame se rendrait bien vite compte de ce que contenait l'une des mains. Et puis, ça lui permettrait aussi de voir si cette bague était véritablement une alliance ou non. Les riches restaient riches. Tant qu'il n'y avait pas de valeur sentimentale forte, ils se fichaient pas mal de leurs objets. En tout cas, c'est ce que Will croyait.
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Ana Francisca Sforza
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MessageSujet: Re: L'art du cambriolage en présence du maître des lieux. L'art du cambriolage en présence du maître des lieux. EmptyDim 17 Mar - 19:25

S'il est vrai que l'on pourrait, à juste titre, douter de l'efficacité d'un livre contre une épée, la pauvre femme n'a réellement rien d'autre pour se défendre. Oh, elle pourrait prendre la chaise ou la table, mais elle ne voudrait pas non plus fracturer le crâne de l'inconnu. Après tout, à part posséder un étrange accent et s'être introduit par effraction dans sa propriété, il n'a rien fait de mal. Enfin, rien de violent, à défaut. Un délie ayant d'ors et déjà été commis. L’imagination fertile de la femme s'est déjà imaginé mille et un scénarios sur l'identité de l'inconnu. Du plus basique, un simple voleur d'origine étrangère, à la plus farfelue, un noble qui se fait passer pour un voleur d'origine étrangère afin d'échapper à la monotonie de son quotidien. Bien sûr, il est traqué par les forces de l'ordre, mais quand il a vu une aussi grande et belle propriété, son coeur de voleur a été plus fort que lui est il est entré. Et puis il l'a vue, elle, pauvre jeune femme sans défense installée là plongée dans sa lecture et, attiré par son charme indéniable, s'en est approché. Et puis il s'éprendront l'un de l'autre et il l'emmènera au loin faire le tour du monde avant de revenir pour qu'elle le présente à ses parents. Qui l'accepteront, bien sûr. Et ils vivront heureux et auront beaucoup d'enfants.
Voilà pour la version courte du scénario farfelus. Et fantaisiste, aussi. Tout cela en l'espace de quelques secondes, bien sûr, tandis que l'étrange voleur se remet du coup. Et puis finalement, il parle à nouveau :

- Ça va.

A nouveau son accent est parfaitement audible. De son expérience, Ana pencherait pour la région de l'Allemagne ou de ses alentours. Ce n'est absolument pas français, ni espagnol et encore moins anglais pour les plus proches et connus.
Après, l'homme se livre à ce qui ressemble suspicieusement à une inspection fort peu discrète de son physique. Un léger rose vient alors teinter les joues de la demoiselle d'être ainsi observée. Léger car elle n'est pas tout à fait sûre de ce qu'il fait. Et puis, soudain il détourne la tête vers la villa derrière elle. La femme ne peut s'empêcher de faire de même, par réflexe. Sauf qu'elle n'y voit rien de suspect et son attention se reporte bien vite sur l'inconnu armé. Inconnu qui, l'instant d'après, darde son regard vert sur elle, lui faisant serrer un peu plus son livre, comme si cela offrirait une quelconque protection contre un excès de violence de la part de l'inconnu. Livres ou pas livres, elle serait bien prête à s'enfuir tout de suite. En criant, pour que le majordome et le jardinier viennent à son secours. Elle n'a strictement aucune idée de s'ils maîtrisent une quelconque arme, mais ce sont des hommes. Ils auront, quoi qu'il arrive, plus de force qu'elle. Et puis il dégaine son épée et son coeur accélère. Pourtant, ses jambes ne bougent pas, quelque chose dans l'attitude de l'homme n'est pas hostile et elle observe, presque fascinée, comment il semble prendre maladroitement - car de la mauvaise main - son épée avant de la planter dans le sol comme s'il ne s'en souciait plus. Quoi, il va l'étrangler à mains nues, c'est ça ? Il ne semble pourtant pas pressé quand il l'approche juste après. Les mains de la jeune femme sont toujours fermement pressées contre la couverture et, quand l'homme vient pour en prendre une, elle est tellement intriguée qu'elle desserre sa prise pour le laisser faire. Pourquoi un homme capable de prendre la main d'une femme aussi doucement s'amuserait-il à entrer par effraction dans une propriété privée ? Elle sent alors en même temps qu'elle voit les lèvres de l'homme sur sa main. Un baisemain. Sa réaction est immédiate, ses joues se teintent d'un rouge bien plus prononcé. L'inconnu retire ensuite ses mains sans qu'elle ne sente sa bague partir avec. Sauf que l'instant d'après, il lui tend ses deux poings fermés et elle observe sans comprendre. Ce n'est qu'en ramenant sa main gauche vers elle qu'elle sent, de la droite, qu'il y manque quelque chose. Ce voleur ! Elle fronce les sourcils en l'observant. En voilà des manières, faire rougir une pauvre jeune fille innocente ainsi, pour mieux la piller ! C'est vrai qu'elle ne tient pas particulièrement à cette bague, elle en a des semblables et ne sait même plus où est-ce qu'elle a pu l'obtenir. Mais tout de même ! Quel rustre. La seule chose qui la retient de lui envoyer à nouveau le livre dessus est le fait que son épée ne se trouve pas très loin. Quelque part, dans un coin de son esprit, elle garde en mémoire qu'elle est en présence d'un voleur, d'un homme, bien plus fort qu'elle et qui pourrait la briser en deux très rapidement s'il le souhaitait ou se sentait menacé par elle. Tout ce qu'il lui reste à faire est de gagner du temps en espérant que quelqu'un de la maison les repère et agisse. D'ici là, il vaut mieux se plier au jeu. Alors, tout en désignant la main droite de l'homme, elle lui fait remarquer :

- Vous ne m'avez toujours pas dit qui vous êtes.

Elle tâche de parler d'un ton assez ferme pour se montrer plus forte et plus assurée qu'elle ne l'est réellement. Si l'homme s'aperçoit qu'elle est en réalité très apeurée, il pourrait déduire qu'il n'y a peut-être personne pour aider la jeune femme. Du moins, qu'elle ne sait pas où sont les personnes en question. Qui sait si le jardinier n'est pas au fin fond de la propriété, tandis que le majordome est enfermé dans un bureau à faire des papiers et que la cuisinière est partie faire les courses. Quelqu'un pourrait venir dans les cinq prochaines minutes, tout comme dans deux heures. Et, dans deux heures, il sera bien trop tard. La femme se rend bien compte que ce n'est pas avec ses rudiments d'escrime qu'elle pourra se défendre. Elle n'a d'ailleurs même pas d'épée. Et s'il décidait de la kidnapper pour demander une rançon ? Et que ses parents l'apprennent trop tard et qu'il l'ait déjà exécutée car elle ne lui servait à rien ? Ou pire, qu'elle tombe sous le syndrome de Stockholm et qu'il en profite. Pourquoi est-ce que les oiseaux ne viennent pas à son secours comme dans les contes ? Fichus volatiles.
Si le voleur - en fait, elle suppose que c'est un voleur - n'en a qu'après les richesses de sa villa, elle pourrait presque le laisser entrer. La maison est encore bien vide d'effet, il n'y a, pour la plupart, que des meubles. C'est vrai qu'il y a ses effets personnels dans sa chambre ou encore de l'argent - bien caché - mais en gros, il ne trouvera pas tant que ça. Ana n'a jamais particulièrement affectionné tout ce qui est joailleries, aussi n'en a-t-elle emmené que peu. Sûrement que les couverts seraient plus intéressants à la revente que l'anneau qu'il lui a retiré par exemple. Pour autant, elle n'est pas prête à lui ouvrir grand la porte de la villa - métaphoriquement parlant, en réalité elle est déjà déverrouillée. Alors elle décide de l'en informer :

- Il n'y a pas beaucoup de choses à prendre ici.

Après, il est clair qu'il pourrait très bien ne pas la croire. Mais elle décide de pousser un peu son jeu, en posant son livre sur la table, sans gestes brusques. Qui sait, encore une fois elle espère lui faire croire qu'elle n'a pas - ou peu - peur. Ce qui est loin d'être le cas. Et, maintenant, elle regrette la présence du livre. C'était une défense complètement inutile, mais c'était rassurant.
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Will von Loewenstein
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MessageSujet: Re: L'art du cambriolage en présence du maître des lieux. L'art du cambriolage en présence du maître des lieux. EmptyMar 26 Mar - 22:17

Ça va. Oui, ça allait. Ça aurait pu aller mieux si le pirate ne s'était pas pris un violent coup -incontrôlé- de livre la part d'une demoiselle surprise. Ça aurait pu aller mieux s'il n'était pas assailli de questions existentielle sur la potentielle présence d'un mari. Ça pourrait aller mieux s'il était en mesure de s'exprimer clairement et non en usant d'une gestuelle parfois trop libre. Mais bon, il faisait beau, il faisait chaud, la grande maison offrait probablement quelques richesses alors oui, ça allait pour le mieux.

C'est à cette pensée que Will avait lâché la morne réponse. Oui, oui, ça allait bien. Malgré tout, il s'était pourtant bien mis dans le crâne la présence d'un homme sur les lieux. Il ne pensait pas aux domestiques. À vrai dire, ces derniers n'étaient pas même comptabilisés en tant que tel. Ils étaient une gêne sans en être une. Après tout, il était vraiment rare d'avoir à faire à des domestiques terriblement surentraînés au combat. La plupart du temps, ils tâchaient de protéger leur maître et ça s'arrêtait là. Or, comme la plupart du temps, Will se contrefichait des personnes tant qu'elles ne se mettaient pas en travers de son chemin, le voleur n'avait décidément rien à craindre. Mais pour en revenir au sujet principal, si la présence d'un homme, plutôt d'un mari se faisait sentir, il était fort à parier qu'une confrontation était inévitable. Et en observant la dame sous toutes les coutures, Will finit persuadé par cette option. Il était impensable de la penser encore célibataire. Elle était si jolie, elle devait être visiblement si riche, le garçon se demandait même comment il avait pu hésiter.

Mais une simple déduction ne suffisait pas. Les preuves, les preuves avant tout. Sans preuves, on n'avançait rien. Et les preuves, à défaut de rentrer dans la demeure à l'improviste et d'examiner chaque pièce à la recherche d'un quelconque objet de valeur en espérant ne pas tomber sur un éventuel mari... c'était aussi risqué que de trouver le Minotaure au hasard du labyrinthe de Dédale. Et malheureusement, Will ne s'appelait pas Thésée et l'issue ne s'en trouvait pas si évidente. Il y avait beaucoup trop de facteurs de probabilité. Et Will n'aimait pas les probabilités, ni même les lois binomiales. Dans sa tête il n'y avait pas réussite ou échec, il y avait « je meurs » ou « je vis ». Et quitte à parier sur sa vie, autant vouloir la rendre la plus longue possible.

Qu'importe, le pirate semblait bien décidé à en savoir plus sur ces probabilités de se faire tuer ou non dès ses premiers pas dans la maison blanche. Il livra la jeune femme à un petit jeu de son cru. Un petit jeu tellement idiot et universel qu'il était inutile d'en énoncer les règles. Pour lui, peu importe la réponse, il avait gagné. C'était un voleur après tout. Les tours de passe-passe, il les avait découverts sans l'aide de prestidigitateurs. Après tout, il suffisait d'attirer le regard sur quelque chose pour que cette chose disparaisse. C'était d'une simplicité déconcertante une fois le truc expérimenté deux ou trois fois. Et ça en devenait terriblement amusant. En tout cas, à travers ce petit jeu, Will désirait savoir si oui ou non, la dame y tenait. En observant d'un œil les mimiques de la dame, il nota tout de suite son allure décontractée. Non, pas vraiment décontractée. Elle voulait donner cette sensation, mais elle n'était pas vraiment à l'aise. Et puis, en vérité, il la comprenait. Tout de même, elle n'avait pas semblé plus outragée que ça lorsqu'il lui avait volé sa bague. Ce qui, entre autre, venait confirmer l'objet en tant que simple valeur sentimentale et non en tant que témoignage de cérémonie. Ça lui suffisait. Malgré tout, malgré toutes ces révélations, ça ne suffisait pas. Elle pouvait tout aussi bien l'avoir laissé quelque part. Il pouvait tout aussi bien y avoir un ami chez elle. Peut-être même un amant. Quoique, à bien y penser, elle ne serait certainement pas dehors dans ce cas de figure.

À cette pensée, le sourire de Will pencha un peu plus dans le sadisme mais il ne dit rien. Même s'il n'en pensait véritablement pas moins. Que vouliez-vous ? Le pirate avait toujours été accro aux femmes dès lors qu'il en voyait une. Mais alors, si en plus elle rougissait, elle était mignonne et belle, elle n'était pas assurée mais jouait la forte, comment pouvait-il ne pas s'imaginer pareille scène ? Après tout, il n'était pas rare pour une femme affaire à un amant et un mari. Ça rendait aussi les choses tellement plus épiques et romantiques.

- Vous ne m'avez toujours pas dit qui vous êtes.

Allô la Lune ? Will baissa les yeux jusqu'à trouver l'index en direction de sa main droite. Bien. Will n'avait même pas besoin de jouer l'apprenti magicien. Et quand à la signification de la phrase prononcée, le capitaine préférait la mettre sur répondeur. Au début, il crut comprendre qu'elle lui signifiait simplement sa main droite, mais la phrase était vraiment trop longue. Dans ce cas de figure, peut-être avait-elle ajouté quelque chose. Peut-être avait-elle même probablement raconté autre chose. Au final, le bonhomme opina pour la fin de phrase. Quelques mots avaient résonné dans la grande caverne qu'était son cerveau. Qui êtes-vous. À peu de choses près, il devait s'approcher de la réalité. Eh bien, allait-il vraiment lui répondre ? Elle savait qu'il était un voleur, pourquoi voulait-elle qu'en plus, il lui donne son nom ? Et pourquoi pas le nom de son bateau, histoire d'y ameuter la garde de Regalo ? Hm, vraiment, judicieuse idée. Enfin, après tout, peut-être posait-elle aussi cette idée parce qu'elle n'était pas tout à fait sûre de la réponse. Et s'il ne se trompait pas, Will avait une chance de ne pas passer pour ce qu'il était. Il suffisait simplement de jouer le joueur. Moralité, répondre d'une façon la plus honnête possible sans l'être. Avec un peu de chance, il s’attirerait la confiance de la dame. Quoique, son physique état déjà un obstacle en soi, alors si en plus il ne parlait pas italien, il n'avait que très peu de façon de se justifier.

-Fried. Et vous ?

La signification de cet ultime mot ? En vérité, c'était un prénom. C'était une sorte de réponse simplifiée -on ne peut plus simplifiée- à la question posée. Qui demandait aussi une réponse. Il mentait. Oh ça oui, il mentait. Comme s'il allait donner son nom à qui veut. Depuis qu'il était arrivé, on lui avait demandé son nom une bonne dizaine de fois. Il en avait sorti une bonne dizaine, sonnant véritablement allemand. Pour le coup, aujourd'hui, il était tombé en panne d'inspiration, et n'avait rien trouvé de mieux que de prononcer celui de son collègue. Mis à part ceci, il ouvrit sa paume droite, vide. En ouvrant la gauche, il tendit alors l'anneau à sa propriétaire et lui sourit d'un air sympathique sans piper mot. De toute façon, que pouvait-il dire ? Il possédait pourtant un très bon vocabulaire, trop bon pour appartenir à un pirate. Mais en allemand. Et pour galérer avec une langue inconnue, Will savait pertinemment qu'il était inutile de plonger la demoiselle dans son jargon natal. Vraiment inutile.

Une fois de plus, le capitaine osa un regard vers la maison. Il y avait beaucoup de fenêtres, ça 'était une bonne chose. Non pas parce que ça faisait entrer la lumière et offrait une impression d'infini dans une pièce, mais simplement parce qu'il était plus facile de s'échapper en cassant une vitre plutôt qu'en traversant un mur pour le moins épais. Voilà tout. Alors, il entendit une nouvelle fois la dame s'exprimer et la fixa une bonne dizaine de secondes.

- Il n'y a pas beaucoup de choses à prendre ici.

Oh, le capitaine faisait probablement ses plus grands efforts de compréhension depuis son arrivée ici. Mais là, il n'y avait décidément aucune consonance familière ? Pourquoi avait-il fallu que l'italien et l'allemand soient de si lointaines langues ? S'il était né français, au moins, il aurait pu éprouver moins de difficultés ne serait-ce que dans la compréhension. Mais là... là c'était quasi impossible. Alors... alors Will sortit enfin la phrase tant attendue.

-Je ne parle pas italien.

Comment avait-il fait pour répondre aux questions précédentes ? Comment avait-il fait pour s'exprimer ne serait-ce même qu'un tantinet ? Il était fort, simplement fort. Néanmoins, lui demander la lune était impossible. Et, sans comprendre la véritable signification des paroles de la dame, il lui tourna le dos d'un air désobligeant et prit son épée plantée avant de la ranger dans son fourreau. Will ne voulait pas se prendre la tête. Will aimait bien élaborer des plans, mais lorsque cela prenait trop de temps, cela pouvait devenir encore plus dangereux. Alors, il fonçait dans le tas. Et c'est exactement ce qu'il fit. Foncer dans le tas. Si quelqu'un venait, il n'avait qu'à simplement lui tirer dessus. Après tout, son épée n'était pas sa seule amie, il avait de quoi se défendre autrement. Moralité, le pirate se dirigea alors fermement vers la bâtisse avant de se stopper brutalement et de faire demi-tour. Si quoique ce soit devait arriver à l'intérieur -parti comme il l'était, il semblait même se faire à l'idée qu'un dragon gardait la maison- il aurait au moins la prétention de n'avoir laissé s'échapper aussi belle créature. C'est pourquoi notre magistral garçon se pointa droit sur la dame et vint lui chiper un baiser. De l'extérieur, ça donnait l'air d'être timide. En vérité, c'était pour l'unique raison que Will ne voulait pas non plus s'attarder dessus au risque d'y passer des heures mais plutôt se concentrer sur la véritable raison de sa présence ici. À savoir : aboule la monnaie.

Le capitaine glissa alors un léger « Merci » près de l'oreille de la femme dont il ne connaissait pas le nom et fila à toute allure dans la maison qu'il trouva ouverte. C'était presque TROP facile pour être vrai.
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Ana Francisca Sforza
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MessageSujet: Re: L'art du cambriolage en présence du maître des lieux. L'art du cambriolage en présence du maître des lieux. EmptySam 20 Avr - 21:31

Si l'inconnu n'était pas armé, elle serait peut-être naïvement plus rassurée. Comme s'il n'était pas un homme avec nettement plus de force qu'elle, ce qui de base n'est déjà pas un exploit à réaliser. Cela se voit, sans avoir l'air frêle, il est clair qu'elle n'a pas beaucoup de force. Elle court relativement vite, en contrepartie. Enfin nul doute qu'ici aussi il la rattraperait sans problème. Elle le sait, en fait, s'il voulait se débarrasser d'elle, elle n'aurait que peu de chances de s'en sortir. Alors, quitte à ce que tout soit perdu, autant résister un peu. Cela commence par gagner du temps. Avec un peu de chance le majordome se révélera être un grand héros comme dans les romans, et il passera par la fenêtre du premier étage en volant avant d'atterrir entre elle et le voleur pour la sauver. Il se trouvera que sa transformation en héros romanesque l'aura bien entendu rajeunit et qu'ils pourront donc avoir une aventure tous les deux, qui sera tellement passionnante qu'elle ne lui fera pas rembourser la vitre qu'il aura cassée en passant à travers au premier.
Et voilà, le voleur, le majordome, qui est le prochain sur la liste des fantaisies d'Ana ?

- Fried. Et vous ?

Il s'appelle donc Fried. La jeune femme hoche la tête. Le fait qu'il ait pu lui mentir ne lui traverse même pas le cerveau, parce qu'après tout pourquoi faire ? Et puis, même si elle savait son vrai prénom, cela ne l'avancerait à rien. Ce n'est pas comme si elle le reverra un jour. L'homme ouvre ensuite la main qu'elle a désignée, vide. Plus jeune, Ana aurait probablement boudé un peu. Puis elle aurait souri de toute ses dents lorsqu'il aurait ouvert l'autre main pour lui rendre son bien. Ici, elle se contente de sourire poliment, se demandant réellement à quoi est-ce qu'il peut bien jouer. Elle remet néanmoins sa bague en place, et répond :

- Je m'appelle Ana.

Et le voilà qui regarde à nouveau en direction de la propriété, pendant qu'Ana se creuse le cerveau à la recherche d'un moyen poli mais clair de dire à un voleur qu'il devrait aller voir ailleurs. Poli, clair et qui marche. Ce n'est pas qu'elle croit encore au Père Noël, mais... Elle tente sa chance quand même. Et lui de répondre :

- Je ne parle pas italien.

La jeune femme marque un temps d'arrêt. Parce que "je ne parle pas italien" dit en italien, ça entre en collision dans son cerveau. Elle ne l'aurait pas deviné toute seule, comme il a répondu à ses questions précédentes. Du coup, elle comprend aussi qu'il va falloir des phrases très simples et surtout très courantes pour qu'elle se fasse comprendre. Ça, et des gestes. Mais elle n'a pas le temps de commencer à gesticuler. Fried lui tourne le dos afin de récupérer son épée, provoquant au passage une brusque crispation de la noble qui se détend un peu quand elle voit qu'il ne fait que rengainer la lame. Et puis il lui passe devant d'un pas assuré, se dirige vers la villa et Ana le suit du regard, complètement décontenancée. Et voilà, c'est tout ? Elle ne représente tellement pas une gêne pour lui qu'il lui passe sous le nez comme ça, tranquille Emile Raoul Roucoul ? Ana Franscisca n'aime pas ça du tout et elle est à deux doigts d'oublier toute prudence pour aller le secouer par le col, quand il fait demi-tour et revient en ligne droite vers elle. Il colle alors ses lèvres aux siennes et la réaction d'Ana est immédiate, elle devient aussi rouge que les cheveux du voleur. C'était son premier baiser, en plus. Il lui glisse ensuite un merci et détale. Deux secondes plus tard, la noble est sur ses talons, le rattrape et le dépasse parce qu'il n'allait visiblement pas si vite que cela, et se plante devant lui. Elle lui décoche immédiatement une baffe aussi forte qu'elle le peut, toujours rouge, mais maintenant comme ça ils sont deux. Bien que pas pour les mêmes raisons. Et puis elle croise les bras et se campe sur ses deux jambes, plantée devant lui.

- Partez !

Il va bien la comprendre là. Même si elle ne fait pas très crédible avec ses joues rouges, elle ne veut pas d'un voleur chez elle. Il lui a volé son premier baiser, même s'il n'est pas au courant, il a donc déjà volé quelque chose. De très précieux, en plus, aux yeux de la jeune noble qui croit encore au prince charmant. Elle n'a pas crié très fort, aussi si personne n'est dans le voisinage proche, personne n'aura entendu. Mais elle est tout à fait capable, maintenant qu'il a mis les pieds dans la villa, de se mettre à hurler s'il le faut. Néanmoins pour le moment elle s'abstiendra, car elle pense à toute autre chose. Commencer par reprendre une teinte normale, ce n'est pas une mince affaire. Elle s'y plie tout de même. Tous ses efforts sont réduis à néant à l'instant même ou, inconsciemment, elle porte une main à ses lèvres, avant que le souvenir ne revienne se jouer dans sa tête et qu'elle ne repique un fard. Le tout en cinq secondes chrono. La jeune femme amène ses mains à ses côtés, sert les points et inspire profondément. Et puis elle essaie de se faire comprendre :

- La maison - elle désigne l'ensemble de la villa de ses mains - est vide.

Et pour mimer le vide, elle attrape le vase le plus proche - sans grande valeur par ailleurs - et le retourne pour montrer qu'il est vide. Mot qu'au fond, Fried connaissait peut-être déjà. Qu'est-ce que fichent les domestiques ? Pas un ne semble s'inquiéter pour la maîtresse de la maison, qui, elle, ne sait plus quoi faire pour faire partir l'odieux personnage en face d'elle. Oui, odieux, parce qu'elle n'est pas prête de lui pardonner.
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Will von Loewenstein
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MessageSujet: Re: L'art du cambriolage en présence du maître des lieux. L'art du cambriolage en présence du maître des lieux. EmptyVen 31 Mai - 23:09

Le regard du pirate restait rivé sur les yeux sombres de la demoiselle. Cette discussion n'avait pour ainsi dire ni queue ni tête. C'était par pure politesse... ou tout du moins par pure envie que Will répondait à toutes les questions de la dame, en paraissant le plus honnête possible. De toute façon, si la jeune femme espérait gagner du temps, alors autant lui proposer un petit verre à l'extérieur. En effet, le jeune homme avait toute la journée devant lui, et passer du temps auprès d'une si charmante dame était tout à fait une chose qu'il savait apprécier à sa juste valeur.

Quoiqu'il en soit, Will retourna rapidement la question à son interlocutrice. Lui y avait répondu, en mentant certes, mais il l'avait fait. C'était à la jeune demoiselle d'y répondre à présent, et probablement plus honnêtement que lui ne l'avait fait. S'il crevait d'envie de connaître le nom de la jeune demoiselle ? Non, pas plus que ça, mais il ne pouvait s'empêcher de vouloir mettre un nom sur les beaux visages de ses rencontres. Et celui-là était particulièrement charmant. Le charme de noble. Cette attitude un peu effrayée. Et cette posture droite, le menton haut. Elle n'avait décidément rien à envier aux autres dames de bonne famille. Le pirate essaya de deviner le prénom de la jeune femme, sans y parvenir.

- Je m'appelle Ana.

S'il s'était pris au jeu, et s'il connaissait davantage l'italien, il ne se serait même pas retenu de dire qu'il le savait. Mais par manque de moyen, Will préféra simplement hocher la tête, satisfait. Ana. Un joli nom, fin, italien. Il le savait. De quelle famille pouvait-elle bien venir ? Après tout, il y avait tellement de familles nobles par ici. Mais certains n'en possédaient que le titre, non les richesses. Et ce que le pirate désirait par-dessus tout, c'était l'argent. Sa couleur, sa saveur presque. Il ne était enivré depuis sa tendre enfance. L'or et son bateau suffisaient à le rendre heureux chaque jour passant. Voler était son passe-temps préféré, mais rien de plus normal pour un pirate. Beaucoup s'employaient à lui dire que c'était « mal » de voler. Que ce n'était pas gratifiant, et que ça ne le nourrirait pas. Que ce n'était pas un métier. Pourtant, pour lui c'en était un. Dangereux, aux risques sans cesse grandissant, aux plaisirs pervers. Il s'estimait heureux de s'être penché vers cette voie. Ce qui n'était pas le cas de ses amis comme de ses pauvres victimes. Mais après tout, il tuait rarement.

Par la suite, l'adulte décida qu'il était temps pour lui de faire un tour des lieux. Mais avant ça, Will tourna les talons et vint planter ses lèvres sur celles de la belle Ana. Au moins, il ne rentrerait pas chez lui bredouille. C'était déjà un vol en soi. Tout sourire, le pirate se dirigea alors vers la grade bâtisse délaissant pour lors la demoiselle tout en récupérant son épée, plantée sur son chemin. Cette dernière était un peu son échappatoire au cas où les choses tourneraient mal. Il préférait ne pas s'en servir, et elle faisait souvent simplement office d'artifice, ou même de prévention. Parce que, après tout, il n'avait pas que ça à sa ceinture. Et cette deuxième arme, ce pistolet, lui, pouvait faire bien plus de dégâts en moins de temps. C'était en quelque sorte une arme de tricheur, et Will ne cesserai d'approuver ce point de vue. Qu'importe.

Il marcha lentement lorsque la dénommée Ana vint se planter devant lui, prête à défendre son grand bout de terrain. C'est qu'elle en deviendrait vraiment mignonne avec ses joues toutes rouges. Était-ce son premier baiser ? À cette pensée, le pirate n'en savoura qu'encore plus son geste. Juste avant de se prendre la baffe la plus monumentale du mois – parce que non, ce n'était pas la première fois – et de reposer son regard surpris, sa main sur la joue endolorie. C'est qu'elle possédait plus de force qu'il ne l'avait pensé !

- Partez !

Ça avait le mérite d'être clair. Très clair. Il n'avait pas besoin de traducteur pour ça. Et puis, il avait déjà entendu ce mot quelque part. Il ne lui était donc pas si étranger que ça. Sa moue se fit un peu vexée, parce qu'après tout, tout ceci n'était qu'un jeu auquel il jouait. Et il fallait avouer qu'il s'amusait bien. Finir les festivités aussi rapidement n'étaient pas dans ses projets actuels. Mais il n'eut pas le temps d'élaborer une stratégie ou même de penser à une quelconque phrase de réplique. De toute manière, il n'avait pas assez de vocabulaire pour tâcher de persuader Ana. C'était donc perdu d'avance. Il écouta alors la seconde phrase de la demoiselle, en taisant ses propos.

- La maison est vide.

Will eut droit à une magnifique démonstration de mimétisme. La dame ferait certainement fureur dans cette carrière. Il n'avait quasiment rien compris à la phrase, pour ne pas dire rien. En revanche, grâce aux mouvements ordonnés de la jeune noble, le pirate était parvenu à en comprendre les grands axes. Le bâtiment était donc... vide ? La demoiselle venait-elle juste d’emménager ou bien était-ce simplement un effet de style pour dire qu'il n'y avait pas grand chose ? Dans ce cas, il restait toujours aussi intéressé. L'extérieur d'une maison n'était que la partie immergée de l'iceberg. En vérité, l'intérieur devait se composer de quelques merveilles au prix tout aussi palpitant.

Nullement persuadé de faire demi-tour et de s'en retourner à son bateau, le capitaine opina la tête, pour au moins signifier qu'il avait compris. La maison était vide. Dans ce cas, elle ne verrait pas de problèmes à le faire entrer s'il n'y avait rien à voler. À moins qu'il n'y avait quelques petites choses à cacher. Et c'est ce que Will recherchait. Des bijoux, faciles à emporter, qui valaient leur beau prix revendu dans d'autres pays. Peut-être même allait-il les garder pour lui, comme trophée. Ce genre de démonstration d'égoïsme lui arrivait de temps en temps.

-Je vais voir ça.

Ses phrases étaient décidément de plus en plus courtes, mais c'était pour l'instant son seul moyen de communication, avec la gestuelle. Il n'aurait jamais pensé que la langue puisse être un tel handicap à ses habitudes. Il ne savait même pas s'il faisait des fautes de langage ou non. En vérité, il s'en fichait. De toute façon, il n'avait pas l'intention de s'arrêter de sitôt. Alors, il décala gentiment la demoiselle et pressa le pas pour rentrer dans la maison. Il poussa la porte et fut en face d'un magnifique salon. La dame n'avait pas menti. Les gros objets avec canapés en tout genre étaient encore sous plastique, attendant d'être déballé. Mais mince, il devait bien y avoir quelques bijoux dans leur boite ? Une femme comme elle devait bien en posséder d'autres semblables à celle qu'elle portait, non ? Il avait du mal à penser le contraire. Comment pouvait-il persuader Ana de l'emmener jusqu'à ces derniers ? C'était impensable, dans l'état. Il se ferait démasquer à des kilomètres. Alors, il soupira. Il était désespéré. Pas de vol pour aujourd'hui. Vraiment pas ? Non, il n'abandonnerai pas. Quitte à passer toutes les pièces au peigne fin. Alors, tout aussi rapidement, il fila dans la pièce la plus proche, sans même savoir où il se dirigeait. Avec une peu de chance, il finirait par l'exaspérer et elle lui donnerai quelque chose. Ou bien, il y avait une autre technique, bien moins sympathique. En vérité, il y en avait même deux, particulièrement éprouvante pour une femme. Bref, il n'en avait de toute façon pas l'envie. Et sa perversité s'arrêtait avant ce genre de choses. Will était gentil, quoiqu'on puisse en penser.

Bon, un truc à voler.
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