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Au clair de la lune [Pv : Juan ]

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Libertà - Il Matto
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Libertà - Il Matto
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MessageSujet: Au clair de la lune [Pv : Juan ] Au clair de la lune [Pv : Juan ] EmptyDim 17 Mar - 22:23

Il faisait déjà nuit. Le jeune blond n'avait pourtant pas eu le temps de voir passer cette journée qu'il avait en grande partie passée dehors. Au moins, c'était preuve qu'il n'avait pas eu le temps de s'ennuyer en traînant de droite à gauche et en travers de la ville. Résultat, il n'avait pas passé beaucoup de temps avec Felicità et s'en voulait un peu. Il savait bien que la demoiselle n'avait nullement besoin de lui pour s'occuper, mais il aimait quand même être avec elle. Surtout que ces derniers temps, il se produisait des choses plutôt étrange. L'Arcana Duelo qui, notamment, avait été annulé sans que l'on ne leur donne de raisons précises.

Maintenant que tout était noir et que la lune brillait dans le ciel peu nuageux, peu de son était perçu dehors et la plupart des volets se trouvaient déjà fermés. Il ne devait y avoir que peu de monde dans les rues à cette heure-ci. C'était mieux ainsi. S'il se passait quelque chose dans les parages qui pouvait inquiéter Mondo, alors il y avait des chances que les civils puissent courir un danger. La famiglia allait devoir se battre, sauf que ce ne serait pas un tournoi prévu par leur chef et donc sans vraiment de danger qui allait se produire, mais de vrai ennemi à mettre à terre. Enfin, ce n'était pas la peine de penser à tout cela maintenant, il verrait ce qui les attendaient au moment venu et n'hésiterait bien sûr pas à combattre.

Ne souhaitant pas rentrer maintenant, Libertà continua à errer sans but en particulier, laissant ses pas l'emmener au hasard dans Regalo. Il ne s'y trouvait plus vraiment d'ailleurs, s'était déjà éloigné plus qu'il ne l'aurait pensé, le voilà qui était maintenant à proximité de la plage. La mer était calme, des vagues venant doucement se poser sur le sable fin avant de se rétracter pour recommencer indéfiniment ce petit manège et laissant derrière elles une odeur salée. Il n'y avait rien de mieux pour se détendre que cet endroit. Voir cette longue étendue d'eau qui semblait infini avait quelque chose d'agréable, surtout lorsqu'elle était faiblement éclairée par le clair de lune.

Le vent vint ébouriffer légèrement ses cheveux blonds qui était déjà bien rebelles de nature. Il s'assit sur le sable fin, se laissant aller à la beauté du ciel et à ses pensées. Peut-être que rencontrer quelqu'un lui changerais les idées, mais pour cela il aurait surement du s'y prendre plus tôt. A cette heure-ci, il ne s'attendait pas à voir qui que ce soit qu'il serait susceptible de connaître ; mais il peut toujours y avoir des surprises après tout.
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MessageSujet: Re: Au clair de la lune [Pv : Juan ] Au clair de la lune [Pv : Juan ] EmptyLun 22 Avr - 23:12

C’était ennuyeux. Tout était ennuyeux de toute façon lorsque l’on trainait depuis des heures dans les longs boyaux qui servaient de couloir au domaine Momento. Au début, c’était amusant. De toute façon, c’était toujours amusant au début. Toujours, sans exception. La possibilité de découvrir de nouvelles choses. Apprendre à connaître des individus. Savoir ce qu’il est possible de faire avec eux. Quelle limite est-il possible de dépasser. On ne le fait pas au départ. On se contente de hocher la tête lorsqu’ils nous expliquent tous, que l’on a aucunement le droit de faire telle ou telle chose, sinon, on subirait leur colère. Intérieurement, c’est risible. Comme dire à un enfant qu’il ne peut pas manger plus de deux sucreries par jours, sinon, ses dents tomberont une par une et il se retrouvera comme un vieil homme à uniquement manger de la soupe. Matin, midi et soir. Adieu les autres bonbons. Les petits croissants spécialement importés de France pour lui. Ses amis se moqueraient de lui pour le restant de sa vie. Si amis il avait encore. Alors, ce même enfant, ne faisait rien au début. Il mangeait uniquement le nombre limite de bonbon et s’en tenait à cela malgré son envie sans faille de dévorer tous le paquet et de ne pas laisser son gros cousin tout dévorer devant les rires des mères plus bêtes les unes que les autres. Puis après, il en prend un troisième. Essai pendant quelques jours. Il faut toujours qu’il essai. Les enfants ne sont pas faits pour écouter les ordres et les suivre pas à pas toute leur jeunesse. C’est le but d’être un môme. Pouvoir transgresser les règles sans le moindre souci. Alors, il surveillera si ses dents ne tombent pas. Un jour. Deux jours. Une semaine. C’est bon, elles sont toujours à leurs places. Alors, il ne se prive plus. A bas les règles despotiques des foutus adultes. Ils ont été jeunes eux aussi de toute façon. Alors faisons des bêtises avant de devenir des adultes mornes et sans intérêt. Il suffit alors de calquer cet exemple de l’enfant sur l’espagnol et il est tout simple de comprendre ce qui se passe dans la tête du jeune homme. Effectivement, au début, il avait été tout gentil ainsi que calme. Après tout, il ne connaissait le manoir Momento et la ville de Tradimento que de l’extérieur. Puis, peu à peu, après quelques nuits passées dans les draps des femmes de chambres. Des membres moins importants. Par cette interpellation, il faut entendre, les membres qui ne servent qu’à être des pions humains destinés à mourir parce qu’ils n’ont pas eu la chance d’avoir un lien direct avec une carte du Tarocco et donc, ne servent à rien d’autres qu’être des sacrifices. Il avait appris les limites du domaine. Ce qui fallait faire ou a contrario, ne pas faire. Une petite limite par ci, puis une par là et voilà déjà qu’il les avait toutes transgressées. Le fait est, qu’il avait fait cela bien trop rapidement. C’était amusant au commencement. Les membres criaient dans les couloirs. Lui faisait le sourd. Disait à celui qui voulait l’entendre, que la femme du portier était enceinte du jardinier. Alors que c’était complètement faux. De une, elle n’était pas enceinte. De deux, c’était avec lui qu’elle avait fait le péché d’adultère. Non avec le jardinier et ses deux doigts en moins. En parlant de ça, qu’est ce qu’il avait foutu cet imbécile pour perdre deux doigts ? Un frisson parcouru l’Amant, alors qu’il parcourait lascivement les différents couloirs. S’imaginant alors qu’il avait du les perdre après qu’il ait fait quelque chose de vue comme « contraire au bien être de la grande famille des Momento ». Bref, au bout d’un court moment. Il n’avait plus rien trouvé à faire. Dans un premier temps, il avait rapidement fait le tour des femmes de ménages. Puis des femmes mineures au sein de la famille et à son grand damne, il n’y avait aucune femme contractante d’une carte. Du moins, à sa connaissance. Dans ces cas là, il avait fait le tour de toutes les bonnes femmes potables du manoir et les autres le rendaient malades. Dépassé toutes les limites possibles et désormais n’avait quasiment rien à faire. Alors il tournait en rond, comme un poisson rouge dans un bocal. Il fallait impérativement qu’il trouve quelque chose à faire sinon il allait devenir fou. Habituellement, Juan était une personne calme. Qui n’abusait pas de ses pouvoirs pour s’amuser. Mais là, c’était un cas d’extrême urgence. S’il devenait fou, quitte à se faire du mal, il priverait un petit cobaye de ses cinq sens. Un à un. Lentement. Doucement et surtout sadiquement. Ou alors, il prendrait toutes les sucreries dans le bureau du maître des lieux, quitte à se faire taper sur les doigts.

Bifurquant dans les cuisines, il attrapa quelque chose à manger et se dépêcha de quitter les locaux. S’il ne trouvait rien à faire à chez sa nouvelle « famille » comme ils aimaient s’appeler entre eux. Autant qu’il aille se balader en ville. Peut-être qu’avec de la chance, il pourrait avoir une femme déjà mariée, avec des enfants et voir une dispute s’engendrer avec le mari, soulard, qui ne la touche plus, parce qu’il est beaucoup trop imbibé d’alcool pour se rendre compte de l’endroit où il se trouvait. Ni, de sa femme qui essai de tout faire pour le séduire. Foutu égoïste. Lui au moins, faisait des efforts pour les écouter et leur donner au moins ce qu’elle voulait. Les autres hommes ne faisaient pas réellement d’efforts. Foutus égoïstes. Alors, il replaça son cache œil et enroula une écharpe autours de son cou tout en quittant le domaine. Bon, finalement, qu’allait-il bien pouvoir faire ? Déambulant dans les rues sombres, il fini par s’arrêter dans un bar. La fin de journée permettait de pouvoir prendre un verre au calme sans avoir à se battre avec tous les habitués qui se croient un peu trop permis à son goût. S’asseyant au comptoir, il commanda la chose la plus forte possible. Il voulait avant tout oublier à quel point les individus de cette ville vivaient beaucoup trop dans leurs habitudes. Parfois, cela pouvait avoir quelques points positifs. Comme ne jamais être pris dans un tourbillon d’actes changeants jours après jours. Ne pas avoir à s’habituer à de nouveaux changements tous les trois heures pour devoir encore une fois les oublier. Puis, au moins, il n’y a jamais de soucis. On ne peut pas se perdre en prenant inlassablement le même chemin tous les matins après avoir pris son pain, chez le même boulanger, de peur que celui de la rue voisine ne soit pas aussi doué et d’ainsi être déçu. Oui, voilà. L’unique but de l’habitude. Ca évite d’avoir peur. D’être déçu. De ne pas savoir à quoi s’attendre. Au fond, se laisser tomber dans ce cercle sans fin, ca évite de devoir attendre et d’être surpris. Mais, aux antipodes, ces individus trouillards passent à côté des plus belles choses dans la vie. D’apprendre à connaître d’autres personnes qui pourraient et faire changer leurs vies. Il faut avant tout vivre sa vie dangereusement selon le membre des Momento pour ne pas perdre son temps.

Tout en écoutant les conversations inutiles des citoyens de la ville, il avala d’une traite son verre, faisant glisser son regard vers la porte ouverte. Même si Tradimento n’était pas une ville Soleil comme son homologue, personne ne pouvait passer à côté du fait qu’il faisait de plus en plus chaud même le soir tombant. Payant sa consommation, il quitta d’une manière non amicale les lieux. Le jeune homme en avait déjà marre. Faisant lentement le tour des extrémités de la ville en commençant par le port, il ne trouva rien d’autre à faire. Soupirant, il leva les yeux au ciel. L’inconvénient lorsque l’on vit dans une toute petite ville cachée de pratiquement tous comme celle-ci, il y a vraiment peu de chance de rencontrer de nouvelles têtes avec lesquelles jouer tous les jours. C’est pour cela que sa ville natale avait tendance à lui manquer. Au moins, en Espagne, il y avait des jolies filles toutes les heures. Ou au moins, de quoi s’amuser. Ébouriffant ses cheveux, il remit correctement son écharpe avant de se tourner vers ce fameux chemin. Une fois à droite. Une fois à gauche. Personne. Il avait donc le champ libre pour rejoindre un lieu de mouvance. De perpétuel changement, sans que n’importe qui vienne à lui tomber dessus pour le rappeler à l’ordre et le ramener au manoir comme un vulgaire gamin. Il ne pouvait plus rester à sa place de toute façon et sa décision était prise. Or, le possesseur de Gli Amanti ne revenait pratiquement sur ses choix. On pouvait dire que c’était un imbécile. Parce que seuls les imbéciles ne reviennent pas sur leurs paroles et sur leurs choix. Alors, oui, il était un bel idiot et aimait particulièrement ce genre d’appellation.

Le temps qu’il fasse le chemin jusqu’à la ville voisine. Celle qu’il se plaisait à appeler « la ville du soleil », la nuit était totalement tombée. Lui permettant de pouvoir commencer par admirer les étoiles remplissant lentement le ciel. C’était une belle vue et plutôt romantique, du moins, lorsque l’on a un tempérament de romantique. Ce qui n’était pas le cas. Bon dieu, ce que c’était lent de marcher entre les deux villes. Sans parler des gardes qui l’avaient longuement regardé pour finalement le laisser passer. Après tout « on ne peut pas contester le choix d’un Momento majeur n’est ce pas ? ». Bien répondu l’artiste puisque le calme dont faisait preuve le brun arrivait de plus à plus en son terme. Quelques temps plus tard, l’ennemi avait fini par mettre le pied sur la terre qui l’avait accueillie en première. Au moins, malgré son mauvais sens de l’orientation, il y avait peu de chance qu’il se perde. Sa mémoire ne lui faisait que très peu défaut, comme il connaissait un minimum les rues, il pouvait rechercher les maisons de certaines femmes dont il avait été l’amant. Toutes fermées. Toutes les portes étaient déjà closes. Les volets ne laissaient même pas passer la lumière venant de l’intérieur. Bon, qu’allait-il bien pouvoir faire si même la ville de Regalo avait fini par s’endormir elle aussi ? Que des petits vieux apparemment. Affichant un léger sourire, il décida qu’il allait passer sa fin de soirée seule, mais accompagné d’un arbre comme dossier et de l’herbe comme matelas. Au moins, il faisait assez bon pour passer la nuit à la belle étoile et de ne pas avoir à faire encore un aller vers Tradimento en pleine nuit. Après tout, il ne savait pas non plus qui il pourrait rencontrer et n’était pas en forme pour torturer gratuitement des individus. Il espérait au moins que les membres de l’Arcana Famiglia soit aussi vieux jeu que les citoyens eux même. Au moins, il n’aurait pas à gâcher une si belle nuit par le sang d’un gamin ou d’une gamine qui aurait été choisi comme lui par une carte. Autant qu’ils profitent de la vie avant de devoir se faire égorger comme des cochons par la famille qui prendrait le contrôle de l’île bien plus rapidement qu’ils ne peuvent le penser. Non pas que Juan soit un grand fan d’Elysion Momento, ni prêt à tout pour l’aider à assouvir sa soif de pouvoir uniquement après un claquement de doigts de sa part. Mais le jeune brun aimait particulièrement faire parti du clan des gagnants et il voulait parier sa main droite voire même la gauche sur la victoire du mec qui avait joué sa vie sur la décision d’un vieux paquet de cartes miteuses.

Pas après pas, l’homme avait fini par se retrouver en dehors de la ville. Là, les soucis pouvaient commencer pour lui. Parce qu’ils ne connaissaient pas du tout les lieux en dehors des rues marchandes ou même des bars. Bon, que devait-il faire désormais ? Réajustant ses gants noirs, il afficha un léger sourire tout en continuant son chemin. Certes, l’espagnole savait pertinemment qu’il aurait du prendre une arme sur lui. Après tout, il fallait être fou pour se rendre dans la ville ennemie de son propre chef, sans apporter avec lui un seul couteau. Au moins, il pouvait clairement se faire passer pour un innocent et non un tueur sanguinaire travaillant pour le compte de l’homme le plus déséquilibré mental que la décennie ait pu connaître. Dans le pire des cas, avoir une certaine carte en sa possession l’aiderait, fallait-il seulement qu’il cache son tatouage assez longtemps. Puis zut, qui serait assez libre dans cette ville pour se balader seul ? Une odeur lui parvint alors jusqu’aux narines. Il la connaissait assez bien pour avoir trainé longtemps près du port. Celle du sel, donc par conséquent – ce qui serait la réponse la plus probable- de la mer. Bon, ce n’était pas de l’herbe. C’était plutôt gênant, mais dormir sur le sable ne pouvait pas le gêner plus que ça. Les longs vas et vient de la dame la plus dangereuse de tous les temps suffiraient amplement à l’endormir. Enlevant ses grandes bottes noires tout en les gardant à la main, il s’habitua au sable fin entre ses doigts de pieds tout en continuant d’avancer. La vue était magnifique. Beaucoup plus belle qu’à Tradimento, il ne pouvait pas le nier. Si les Momento prenaient le pouvoir, il demanderait à avoir une maison non loin d’ici. Lui permettant alors de petit déjeuner non loin de la mer autant de fois qu’il le souhaiterait.

Soudainement, il se stoppa. Non, ce n’était pas possible. Ne pourrait-il pas être au calme finalement même en pleine nuit. Enfin, c’était vite dit, mais il se faisait de plus en plus tard. Encore, ci l’inconnu avait été une femme, il aurait moins grogné. Mais non, il fallait qu’il tombe sur un homme. De surcroît un gamin ou plutôt un adolescent. Soupirant, il s’approcha au maximum tout en retenant son écharpe lorsqu’une bourrasque de vent monta violemment. Il ne faisait pas froid, mais la nature ne semblait pas savoir comment s’accorder. Allait-il faire chaud ou non cette nuit ? Fourrant sa main droite dans sa poche de pantalon, il s’humidifia les lèvres tout en faisant une grimace. Comment des grains de sables avaient-ils fini sur ses lèvres ? Quel fourbe ce vent.

« Les gamins de ton âge devraient déjà être au lit depuis longtemps à l’heure qu’il est. »

Il souriait tout simplement, parce qu’il était loin d’être antipathique et de paraître associable aux yeux de tous. Posant sa veste au sol, il se posa doucement dessus pour ne pas trop remuer le sable et ne pas être aveuglé. Puis, il est vrai qu’il ne voulait pas salir son pantalon qui lui avait coûté, il fallait l’avouer, une petite fortune. Il était aussi vrai qu’il n’avait demandé à personne et encore moins à la personne concernée s’il pouvait s’asseoir près de lui. Mais ce n’était pas une approbation qu’il attendait de la part d’un gamin. Si celui-ci n’était pas d’accord, il pouvait toujours partir. Ce n’était pas un réel souci pour le possesseur des Amants tant que ce gosse n’était pas quelqu’un qu’il pouvait voir comment potentiellement dangereux.
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MessageSujet: Re: Au clair de la lune [Pv : Juan ] Au clair de la lune [Pv : Juan ] EmptyMar 30 Avr - 5:26

Le vent avait décidé de jouer des tours maintenant que la nuit était tombé. Il ne faisait pas vraiment froid, mais puisque lui était un peu plus frais que la température ambiante, il rafraichissait forcément les alentours à son passage. Cela ne gênait pas pour autant Libertà, ça pouvait même avoir quelque chose d'agréable, le sable qui voltigeait un peu partout pouvait l'être bien moins par contre. On faisait avec ce que la nature daignait nous offrir malheureusement. Du moment qu'il ne faisait pas froid, il n'y avait pas vraiment de quoi se plaindre de ce qu'il en pensait, après il s'agissait là de son propre avis.

Une voix qu'il ne connaissait pas se fit alors entendre près de lui, il se tourna vers celui qui venait de l'interpellé et qui lui était finalement tout autant inconnu que sa voix. Bah, on ne pouvait pas connaître tout le monde dans les environs. Il ne s'attendait quand même pas à ce que quelqu'un d'autre que lui puisse traîner dehors à l'heure qu'il était, ce n'était pas vraiment une heure à laquelle on penserait pour aller se promener, mais il y en avait certainement quelques uns pour sortir tard dans la nuit, il en était actuellement une preuve n'est-ce pas ? Alors ce n'était pas tellement une surprise qu'il puisse y en avoir d'autres dans ce cas ; c'était tout de même étonnant quand on ne s'attend pas à faire de rencontre la nuit tombée. Au moins, il n'était pas le seul qui ne s'y attendait pas puisque la phrase de l'homme laissait supposer la même chose. Quoi que, il lui disait qu'il devrait être au lit vu son âge. Eh, ce n'était plus un gamin ! Enfin, mentalement peut-être encore un peu, thématiquement il avait maintenant 18 ans ce qui n'était déjà pas trop mal. Bref, il le regarda avec curiosité avant de lui répondre.

-Il n'y a pas que les enfants qui devraient être couchés, si ?

Il était tard quand même, alors adulte ou non ça revenait à peur près au même pour le moment et lui aussi était levé après tout. Levé au sens figuré bien sûr, au sens propre il n'allait pas tarder à ne plus l'être puisqu'il s'assit peu après à côté de lui, s'installant sur sa veste. Nullement dérangé par la proximité de l'inconnu, le blond s'interroge un peu sur son identité. La curiosité est peut-être un vilain défaut mais Dieu comme c'est bon de l'assouvir, ne serait-ce qu'un peu, alors quand on rencontre quelqu'un on a envie d'en savoir plus sur lui, c'est normal. Et puis, l'homme n'a pas l'air d'être méchant, il n'y a pas de raison qu'il le soit d'ailleurs, mais on ne sait jamais sur quel genre d'énergumène on peut tomber. Ce n'était pas non plus comme si le jeune fou n'était pas capable de se défendre, bien au contraire. Du moment que l'autre ne se montrait pas menaçant, il n'avait pas de raison de s'en prendre à lui.

-Tu t’appelle comment ?

Voilà, il fallait bien qu'il finisse par la poser sa question sinon elle l'aurait embêté pendant un moment. Si il restait ici avec lui pour les prochaines minutes alors il voulait au moins connaître son prénom, c'était un minimum. Après, l'homme pourrait ne pas avoir envie de le lui dire, il n'y avait cependant pas de raisons que ce soit le cas, ce n'était pas grand chose de donner un nom. Sauf quand on cache son identité, mais c'est un cas à part, ça ne court pas les rues les gens qui refusent que l'on connaisse leur identité. Ça arrive de temps en temps, sans plus. Généralement on ne s'en rend même pas compte s'ils en viennent à en donner une fausse, à moins de s'amuser à vérifier. Bref, il pensait trop et commençait à perdre de vue le vrai sujet, à savoir : lui.

[Voilà, c'est court par rapport à toi mais j'espère que ça te va quand même !]
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MessageSujet: Re: Au clair de la lune [Pv : Juan ] Au clair de la lune [Pv : Juan ] EmptyMer 15 Mai - 22:59

« Faites des enfants pour continuer à perpétuer l’espèce humain » disait-on. Quelle bonne idée voyons. Faire des enfants pour que la race humaine en elle-même, ne vienne à ne pas disparaître, c’était une solution comme une autre, il y a bien des décennies. Effectivement, avoir plus d’une dizaine d’enfants était monnaie courante au commencement. Il fallait bien que la Terre se remplisse peu à peu de ses êtres humains, qui un jour, viendrait à la détruire à petit feu. Lentement mais sûrement disait l’adage. Personne n’était contre l’idée de faire des enfants pour continuer à exister. Pour voir se créer une famille, puissante ou pas et croire, que dans la futur, la situation ira de mieux en mieux. Qu’ils finiront par laisser une marque dans l’Histoire. Puis, faire des enfants pour se sentir vivant. Pour satisfaire un désir égoïste de voir se progéniture devenir quelque chose lorsqu’il sera assez grand pour savoir faire un tant soi peu de choses avec leurs dix doigts sans manquer de s’en couper un ou deux au passage. Cette période pourrait se référer à la Féodalité. Néanmoins, il subsiste clairement un doute puisque les familles faisaient des enfants, non pas pour que leurs petites tributs s’agrandissent, parce qu’ils les aiment d’un amour inconditionnel qui pourra toujours les sauver. Non, ça c’est dans les romans d’amour, ou alors très mauvais romans. Bien évidemment que non. Ils font des enfants pour remplacer ceux qui sont morts d’une maladie avant. Pourquoi croyez-vous qu’ils portaient tous le même prénom à cette époque ? Ce n’était pas pour prouver que c’était un bon prénom à garder. En même temps, on commençait réellement à donner une identité à son enfant passé le cap des six ans. Avant, c’était juste une bouche à nourrir, qui risquait de mourir à tout moment. A quoi bon se casser les pieds à devoir lui donner une raison d’exister au sein de la société ? Il ne fallait pas non plus pousser grand-mère dans les orties. Puis un jour. C’est la décadence totale. Une idée nouvelle apparaît. Très mauvaise idée soit dite en passant. Dans un premier temps, on fait des enfants, parce que c’est une manière, au sein des couples, de se montrer que l’on s’aime. C’est un peu le cadeau de Dieu pour leur montrer que leur patience est une vertu qu’il récompense dorénavant. A contrario, les mauvais couples, ceux qui sont ensembles pour l’argent. Pour la beauté de l’autre et non ce qui se trouve à l’intérieur. Ne mérite pas d’avoir des enfants. C’est leur punition pour ne pas respecter correctement les règles de l’institution qui porte le nom de « mariage ». Ou alors, leurs enfants, meurent les uns après les autres, dans d’atroce souffrance si le « tout puissant » est de très mauvaise humeur. C’est qu’il est assez susceptible celui-ci. Passé le temps des croyances. Du culte de la religion. De l’Eglise toute puissante, apparaît le temps, où l’on fait un enfant parce que l’on vient à le désirer. Depuis quand désire t-on des enfants ? Ces êtres braillards qui ne sont jamais satisfaits. Qui ne savent que créer des dépenses toujours et encore, sans ramener d’argent. Croyaient t-ils vraiment que leurs parents avaient des bourses qui se remplissaient en claquant des doigts ? Bande d’idiots. Bon, c’est mignon lorsque c’est petit. Ca bave partout certes. Mais c’est un peu comme des animaux. On s’y attache vite. Par la suite, ils grandissent. Mon Dieu, ca devenait vraiment plus ennuyeux. Fini les moments mignons. Ils se cassent des deux. Deviennent capricieux. On ne peut plus les berner comme avant. Voilà qu’ils commencent à devenir intelligents. C’est la fin. Non, bien sûr que non. Il existe encore pire que ça. Un mot qui fait frémir les parents généralement. L’adolescence. C’est horrible n’est ce pas ? Ce moment où le gamin commence à vouloir se rebeller contre tout et n’importe quoi. Plus rien ne l’intéresse. Ses parents ne comprennent vraiment rien à la vie de toute façon. Puis, ils reviennent peu à peu vers les parents. Premier bisou. Premier amour. Premier fois. Première bêtise. Première peine de cœur. Finalement, ils deviennent des adultes. Pas trop bêtes avec de la chance. C’est à leur tour d’avoir des enfants. De devenir matures et de supporter le rôle de leurs parents avant eux. Finalement, les enfants devraient passer du stade « mignon » au passage à l’âge adulte, sans les soucis du milieu. Juan, restait un enfant dans son âme. Mais à ses yeux, aucunes des règles qu’il prévoyait ne fonctionnait sur lui-même. Alors, il pensait toujours que l’adolescence tendait à forger la rébellion. Il l’avait fait. Tous l’avaient fait avant lui. Tout comme ce gamin le faisait actuellement. Que faisait-il encore dehors à cette heure ci au final ? Acte de petite rébellion ?

Juan vint à se retenir de soupirer. Depuis quand venait-il à penser comme quelqu’un de bien plus vieux que son âge véritable ? Comme son père aussi. Oui voilà, comme son père. Cet homme qui lui donnait des ordres. Qui lui disait avec un sourire – un peu trop gentil- de ne pas faire telle ou telle chose sous prétexte que cela ne rentrait pas dans l’éthique d’une famille comme la leur. Il détestait cela. Le jeune homme n’était pas du genre à aimer que l’on lui dise quoi faire et cela, n’avait jamais évolué, même au cours des années. Encore plus, depuis qu’il était devenu le possesseur d’une des cartes appartenant à la famille Momento. Il avait du pouvoir. De quoi se faire entendre. Bien qu’il ne donnait que très rarement ses avis. Préférant écouter puis agir dans l’ombre pour mettre des bâtons dans les roues, discrètement si possible. Le jeu n’en restait que plus amusant. Permettre de montrer à des citoyens lambda que l’on est beaucoup plus puissant qu’eux. Que bien évidemment, la partie ne serait pas assez équilibrée. Si le jeu peut durer plus longtemps, autant le faire durer ne serait-ce qu’un moment. Un long moment pour la jeune victime en général. Lui faire croire que l’on est de son côté. Qu’elle peut se confier à eux. Que les méchants, ce ne sont pas eux. Puis finalement, tout en gardant son côté innocent, faire en sorte que tout commence à aller mal. Sans se salir les mains peut-être. Sans même se faire attraper. Avoir une carte, c’est avant tout, posséder une longueur d’avance sur les autres. Le jeune homme le savait et se permettait d’avoir quelques points de pression sur ce cas. Un jour peut-être, si l’envie lui prenait, il tenterait une partie anodine avec un autre membre des Momento, pour voir s’ils sont vraiment aussi idiots qu’ils veulent bien le montrer. En fait, il commençait réellement à se voir comme quelqu’un de supérieur. Certes, il avait toujours eu ce côté un peu hautain. Mais il ne savait pas, que l’ambiance permanente qui régnait dans le domaine des fous, pouvait l’atteindre à ce point précis pour commencer à considérer comme idiot toutes les autres personnes l’entourant. Ou alors, il irait certainement s’amuser chez les membres de l’Arcana Famiglia. Pour finalement se faire sa propre opinion. Voir de ses propres yeux s’ils étaient plus intelligents que leurs ennemis. Non. Il n’y était pas. Ils seraient réellement plus intelligents, s’ils ne prenaient pas part à la guerre qu’Elysion Momento préparait déjà depuis certainement des années. Cette guerre que les « gentils » seraient incapables de gagner en étant réglementaires. Ils allaient devoir commencer à tricher maintenant. Sinon, les pseudos « gentils » perdront très clairement.

Cependant, l’espagnol ne pouvait que laisser un faciès contrarié s’afficher sur son visage lorsqu’il constata la présence de la tête blonde – autant au terme littéral que sur le visuel- sur le lieu qu’il avait choisi pour se reposer et accessoirement se perdre, puisqu’il était évident, qu’avec son sens légendaire de l’orientation il aurait bien des difficultés à rentrer jusqu’à Tradimento correctement. Après tout, il n’avait même pas fait attention au paysage qui avait défilé lorsqu’il s’était promené. Toujours un peu dans les étoiles, il ne prenait pas la peine de regarder autours de lui. Lorsqu’il connaissait déjà les lieux, ce n’était pas un souci. Certes, il avait vaincu pendant quelques temps à Regalo et donc, connaissait la ville en elle-même et donc, quelques femmes aussi. Bon, il était certain qu’elles avaient pris quelques années, tout comme lui. Mais comme les bons vins français, une femme pouvait être encore meilleure avec l’âge. Fallait-il seulement tomber sur la bonne. La chose était simplement, que même s’il connaissait les lieux. Qu’il commençait à connaître un tant soi peu Tradimento, ce n’était pas le cas du chemin qui reliait les deux villes. L’ayant même trouvé avec un coup de chance pour une fois. En attendant, s’il fallait connaître quelque chose sur le possesseur de Gli Amanti, c’est tout simplement qu’il ne supporte pas de partager avec quelqu’un. On pourrait clairement dire qu’il est arrivé second et que donc, le lieu ne lui est pas réservé. Qu’il fait parti du clan des méchants, alors qu’il ne peut pas décider de rester sur un lieu classé appartenant à la ville du Soleil, ce qui par conséquent, est une possession directe du clan Arcana et d’aussi de leur vieux jeu de cartes miteuses. Qu’il n’est pas une personne si importante que cela, puisqu’il n’est pas immortel, comme tous les humains, alors qu’un jour, il finirait par mourir et donc, qu’il n’aurait laissé aucune marque dans le temps. Il s’en ficherait plus ou moins, en vous racontant qu’’il vit l’instant présent, avant de faire perdre un ou deux sens à la personne ayant osée le contre dire. Parce qu’il en a le pouvoir. Parce qu’il est Juan et qu’il avait décidé de faire quelque chose qui marquerait les esprits. Que ce soit en bien ou en mal. Il s’en fichait éperdument. Tout ce qui l’occupait plus ou moins actuellement, était de terminer la lettre qu’il s’était promis d’écrire à son père tous les mois. Puis finalement il n’avait pas tenu cette promesse. Ca faisait deux mois que sa lettre trainait sur le vieux bureau en chêne dans sa chambre. Tien, lorsqu’il rentrerait, il se mettrait à la tâche. Seuls les fainéants avaient le syndrome de la page blanche.

Finalement, le jeune brun s’était assis sur sa veste pour ne pas salir son pantalon. Si Arte était la capitale, elle portait très bien son titre, puisque tout était assez cher dans ce lieu. Rien que quelques morceaux de tissus lui avaient coûté une petite fortune, soit plus de deux mois de salaire, sans compter les missions bien évidemment. Certes, sa veste n’était pas non plus un vêtement médiocre, mais elle était beaucoup plus vielle et il se sentait beaucoup moins mal de devoir s’asseoir dessus et la salir voire même l’abîmer. Cela lui donnerait une excuse pour en acheter une nouvelle et de meilleure qualité bien évidemment. L’espagnol n’avait pas demandé son reste à l’autre personne. Après tout, ce n’était pas une réponse négative qui allait l’empêcher de prendre place. Bon, il avait tout de même engagé la conversation, parce qu’il n’aimait pas le silence. Parce qu’il ne manquait jamais une occasion de faire une remarque. Sur le moment, tout ce qu’il avait trouvé, c’était de lui faire comprendre qu’il était trop jeune pour sortir la nuit. Ce qui implicitement, voulait dire qu’il pourrait tomber sur le grand méchant loup. Non pas avec une connotation sexuelle, mais tout simplement, que certains individus dérangés pourraient avoir envie d’en faire de la bouffe pour animaux rachitiques. Cachant tout de même son poignet droit, parce que l’on ne joue pas avec la sécurité, même si l’autre personne ne semble être qu’un enfant. Croyant ne pas avoir de réponse de la part du gamin, il avait fermé les yeux quelques minutes pour sentir de part tous ses sens, l’air marin dans ses cheveux et sur son visage. Ca faisait du bien. C’était relaxant. Lui-même perdait quelques années. Venant même à se souvenir de la première fois où il avait mis les pieds à Régalo. La première fois qu’il avait senti l’air marin de cette ville, assez différente selon lui, de sa ville natale. Bon Dieu, il venait de prendre un coup de jeune. C’était peut-être lui qui ne devait pas rester dehors finalement. En ouvrant de nouveau les paupières, il se contenta de réfléchir aux paroles du gamin blond. Il n’avait pas tort, vue l’heure tardive, c’était dangereux pour n’importe quelle personne de rester dans les rues. Sauf que Juan n’était pas une personne lambda, il avait certain don, qui faisait qu’il n’était pas vraiment l’agneau dans l’histoire, mais plus le loup. Puis, il ouvrit doucement la bouche, dans un élan soudain. Sans même avoir pris la peine de réfléchir.

« Il est plus de minuit, c’est l’heure du crime petit. Je suis plus à l’abri que toi sur le sujet. »

C’était quelque chose qu’il avait lu dans plusieurs livres. Que l’heure du crime était souvent vers minuit, puisque les citoyens allaient se mettre au lit et qu’il était largement plus facile d’entrer chez eux et de les tuer sans vergognes, faisant de leurs calvaires une véritable boucherie sans précédent. Juan eu pourtant une seconde révélation alors qu’il passait sa main droite de ses cheveux pour se gratter l’arrière de la tête tout en prenant appui sur son bras droit pour ne pas tomber sur le dos. Minuit était aussi l’heure d’une tout autre chose. Une chose que les enfants ne doivent pas connaître. Que les adolescents adorent expérimenter sans souci, quitte à faire une énorme bêtise. C’est le secret des adultes pourtant. Alors, une nouvelle fois, sa bouche se métamorphosa en un léger rictus, laissant même apparaître une rangée de dents blanches avant que les paroles ne quittent une nouvelle fois sa gorge pour se déplacer jusqu’aux oreilles du blondinet à ses côtés.

« C’est aussi l’heure du sexe. Mais t’es un peu trop jeune pour ce genre de discussion. Je ne voudrais pas te traumatiser. »

Sans tourner la tête, il imagina sans barrière que le gosse auprès de lui rougissait comme une jeune demoiselle prise en flagrant délit ou une femme au lit avec un homme. Ce qui fit rire légérement le jeune homme. C’était toujours un sujet sensible pour tout le monde. On ne disait jamais ce genre de chose. Ce n’était pas politiquement correct après tout. Ce qui n’était pas le cas de l’étranger. Il s’en fichait un peu d’aborder ce genre de conversation avec n’importe quelle personne. Il était jeune et cela faisait partie intégrante de son caractère depuis trop d’année désormais, pour qu’il pense à préserver les oreilles des plus jeunes. Frappant du revers de la main gauche un moustique ou autre insecte, il passa sa main à l’arrière de son dos, plus précisément dans le bas de celui-ci pour sentir quelque chose. Une lame. C’était plutôt petit, mais bien assez pour se défendre, bien qu’il n’ait pas vraiment le besoin de se défendre dans les rues sombres de la ville à une heure pareille. Mais c’était quelque chose de rassurant. Non pas parce qu’il avait peur. Mais uniquement parce qu’il savait qu’avec cela, il n’avait pas besoin d’utiliser son pouvoir. Donc de se fatiguer et par conséquent de perdre l’usage d’un ou de plusieurs de ses membres avant de devenir vulnérable. C’était là sa plus grande peur. De ne plus pouvoir se défendre alors qu’il en avait largement les capacités auparavant. Ce n’était pas dans ses habitudes d’avoir si peu confiance en ses capacités, mais ce n’était que rare, heureusement pour lui. Détournant lentement ses yeux vers le gamin. Il perdit le fil de ses pensées, alors que ses tympans captèrent une question. Ah les individus avaient cette mauvaise habitude de toujours tout vouloir savoir à leurs risques et périls sur l’inconnu qui ne leur a rien demandé. Quoi que si, puisque c’était Juan qui avait engagé la conversation. Dégageant les grains de sables se trouvant sur ses fines lèvres, il prit une nouvelle fois la parole.

« Mon prénom est Juan et oui, ce n’est pas italien. Au contraire du tien je suppose. »

C’était plus une infirmation qu’une question au final. Mais ce n’était pas dans le genre du jeune homme de montrer directement, qu’il s’intéressait à quelque chose. Non, il le faisait comprendre indirectement à la personne en face de lui. C’était aussi pour cela qu’il avait devancé la question – si question il pouvait y avoir- sur l’origine de prénom. Les individus possédaient toujours et encore ce besoin étrange de poser des questions. Si le gamin lui avait demandé rapidement son prénom, l’espagnol pouvait mettre sa main à couper qu’il n’en resterait pas là et que la curiosité semblait être l’un de ses principaux défauts. Ce qui le rendait, pour un vulgaire gamin, quelque peu intéressant. A lui de continuer à en découvrir sur lui. De toute façon, avec la nuit qui devenait de plus en plus noire, il y avait peu de chance que Juan se souvienne du visage de son vis-à-vis dans quelques jours ou même en plein soleil.

[C'est pas génial je le conçois.. J'espère que ça t'ira quand même ! ]
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MessageSujet: Re: Au clair de la lune [Pv : Juan ] Au clair de la lune [Pv : Juan ] EmptySam 22 Juin - 23:19

Enfant, on ne fait pas la différence entre les deux genres. Les garçons, les filles, ça ne change rien pour eux. Ce, jusqu'à que vienne l'adolescence et que s'effectuent des changement dans le corps ainsi que dans la mentalité de chacun. De nouveaux sentiments, une nouvelle façon de voir le monde et de penser prennent ensuite place d'eux-même, c'est dans la nature des choses.  Libertà était encore un peu jeune pour réfléchir à la possibilité d'avoir des enfants plus tard, même si certains avaient déjà des projets d'avenir très tôt, lui n'y pensait pas plus que cela. On vivait au jour le jour et ce qui devait arriver arrivait. Malgré tout, il est bien de penser à ce que l'on va faire de notre vie plus tard, cependant ce n'est pas forcément à l'amour qu'il faut penser, on demande plutôt aux adolescent à réfléchir à leur travail parce que c'est une garantie dont on aura besoin. On doit même y réfléchir très tôt pour être prêt au moment venu. Il peut paraître un peu étrange que le plus important choix de notre vie se déroule quand notre maturité n'est pas encore arrivé à on terme et que l'on est pas très au clair avec la vie d'adulte. Du moins, lui n'avait pas à y réfléchir, son travail il l'avait déjà et il le satisfaisait pleinement, alors il pourrait se permettre de penser à des choses plus futiles, moins urgente. Il ne dirait pas qu'il n'avait jamais réfléchi à l'amour. Enfin, pas la peine d'en parler maintenant ; mais le blond ne devait tout simplement pas encore avoir la maturité de penser aux enfants qu'il pourrait ou non avoir un jour. De plus, pour l'heure, c'était lui qui était un enfant aux yeux -ou l'œil  en fait, puisque le second était caché- de l'homme avec lequel il discutait. Il ne savait pas vraiment quel âge pouvait lui donner son interlocuteur ; certainement plus jeune qu'il ne l'était réellement. Lui pensait tout de même être suffisamment grand pour se permettre d'être encore dehors à cette heure-ci, même si mentalement il devait être un peu immature, il avait passé l'âge des couvre-feu. L'autre avait beau dire que c'était l'heure du crime, il n'y voyait pas vraiment de problème.

- Je ne risque rien à ce niveau-là !

Il savait se défendre seul tout de même le jeune fou, son épée lui servait suffisamment pour ça. Il serait même prêt à affirmer qu'il était plus fort que le pois-chiche tiens ! Ce dernier aimait bien affirmer le contraire, mais une fois il lui montrerait que c'était lui qui avait raison. Une rivalité puérile de deux adolescents, soit. Sa confiance en lui le poussait aussi à penser qu'il n'y avait rien de sûr dans le fait que le brun était plus à l'abri que lui au sujet des meurtres. Il était tout à fait apte à être plus fort que ses aînées donc attention à ne pas trop le sous-estimer. En plus, ça paraissait plutôt être stéréotypé cette histoire de crime à minuit, digne des romans d'horreur. Ils avaient tout de même lieu le plus généralement en pleine nuit, ça pouvait dans ce cas être plausible.

Le jeune homme n'avait pas non plus pensé à la deuxième proposition qui parvint à ses oreilles. N'ayant pas eu de relations amoureuses, il n'était pas non plus arrivé à ce point. Certes, ces deux éléments ne se rapportaient pas toujours, certains n'attendaient nullement d'aimer pour offrir leur corps, quitte à ce que ce soit à quelqu'un qu'ils ne connaissent qu'à peine, voire à un parfait inconnu. En tout cas, c'était souvent le sujet de conversations assez gênantes. Pour lui ça l'était, il sentait déjà le rouge venir à ses joues suite à la pensée de ce thème sensible pour beaucoup, parfois tabou. Il ne pouvait cependant pas nier que ce devait être l'heure idéal pour que les couples ou les amants puissent se retrouver au calme et à l'abri de tout regards indiscrets. "Amant", en y pensant le terme correspondait à l'arcane de Felicità, bien qu'elle ne fasse pas partit de la conversation.

- J'imagine que oui...

La réponse était venu d'elle même, elle semblait plus adressé à lui qu'à la deuxième personne présent à vrai dire. De toute évidence il n'aurait rien eu d'autre à y répondre. Au moins, il apprenait à faire doucement connaissance avec quelqu'un, on ne rencontrait pas souvent une personne de cette façon, mais il était agréable de faire de nouvelles connaissances ; tout comme ce pouvait être désagréable d'ailleurs. Tout dépendait de celui ou celle que l'on rencontrait. Suite à leur conversation, il venait de gagner un nom à mettre sur le visage de l'individu, Juan. En effet, ça ne sonnait pas italien comme prénom. Qu'importe ? Les habitants du coin n'état pas tous d'origine italienne, ce n'était pas quelque chose de rare. Il avait quand même raison, son prénom à lui avait une sonorité italienne à son contraire, c'était une bonne supposition.

- Je m'appelle Libertà ! répondit-il à sa suite.

Juan ne lui avait pas réellement demandé son nom, mais il devait surement s'attendre à une réponse de la part du blond, et même si cela n'avait pas été le cas ce n'était pas grave, comme ça il s'aurait comment l'appeler plutôt que d'utiliser des surnom le faisant passer pour un enfant. Cependant, sa curiosité était maintenant attisée et il avait bien envie d'en savoir encore un peu plus celui qu'il venait de rencontrer. Pour le moment il n'avait que son nom, rien d'autre. C'était un bon début, soit. Seulement si ça pouvait ne pas être qu'un début ce serait bien. Puisque son nom n'était pas d'origine du pays, autant continuer dans cette voie. Il ne savait pas trop comment il pourrait formuler sa question par contre. Les mots s’échappèrent donc d'eux même comme souvent.

- Tu habite ici depuis longtemps ?

Il n'était même pas sûr qu'il habite dans les environs à vrai dire. S'il était là c'est que son habitation ne devait pas se situer bien loin logiquement. Quoi que, on ne sait jamais. Il verrait bien avec la réponse qu'il recevrait, en espérant que ce n'était pas trop indiscret comme demande. La curiosité était un vilain défaut encore une fois. Jusque là ça ne paraissait pas déranger le brun de discuter avec lui, alors ça devrait aller. S'il allait trop loin, il lui dirait certainement d'arrêter, donc en attendant il essayait d'obtenir plus d'informations. De plus, ce n'était même pas sûr qu'ils se reverraient par la suite, ce ne serait peut-être qu'une simple, rencontre d'une journée comme on en fait beaucoup d'en une vie.


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MessageSujet: Re: Au clair de la lune [Pv : Juan ] Au clair de la lune [Pv : Juan ] EmptyVen 19 Juil - 14:42

La moquerie était monnaie courante dans les conversations entre deux personnes. Que ce soit entre deux hommes ou deux femmes. Mais principalement entre des enfants ou bien des adolescents. Effectivement, il était plus difficile de comprendre l’humour de ces abominables adultes. Parce qu’il était plus fin. Plus incompréhensible et pour finir, plus salace. Les femmes quant à elles, ne rigolaient que très peu. Leurs conversations restant exclusivement basée sur leurs progénitures ou la dernière mode en matière de vêtement à obtenir. Que cela pouvait être ennuyeux Bon Dieu. Tout au contraire, les enfants étaient purs et riaient sans aucunes retenues. Bien qu’au final, l’adage «  les enfants sont méchants entre eux » prenait rapidement tout son sens. Après tout, ils se disputent, mais finissent par rapidement se réconcilier. Néanmoins, ils n’en restent pas moins des animaux sauvages qui se crachent des insultes au visage à tout bout de champs. Les enfants sont des êtres cruels avant tout. Leur humour en était une preuve assez flagrante pour ne pas tergiverser plus longtemps sur le sujet. Les choses devenant alors bien plus intéressantes lorsque les monstres miniatures commencent à atteindre l’adolescence. Là, on peut rire tranquillement. La voix qui mue. Les crises à répétition. Le besoin de défier en permanence l’autorité de leurs parents. Certes, ce n’est pas non plus réellement de l’humour venant de leur propre personne, mais cela en reste tout bonnement jouissif pour les spectateurs un peu déplacé comme lui. Bien évidemment, ils ont d’autres qualités qui leurs sont propres. Comme le fait de commencer à comprendre l’humour noir et même de le pratiquer. Ah ! Ca aussi c’était plutôt bon ! En grandissant, ils le perdaient de temps à autre, mais avaient au moins la chance de le garder la plupart du temps. Après tout, la vie n’était-elle pas trop courte pour s’ennuyer à rester politiquement correcte dans les soirées mondaines ? Autant en profiter pour placer quelques répliques qui puissent mettre mal à l’aise un vis-à-vis ou tout bonnement le faire rire lorsqu’il n’est pas le principal concerné. Parce que oui. Les individus aiment bien en général rire du malheur ou des moqueries atteignant toutes personnes outre que leur propre égaux. Dès le moment où le contraire tend à se passer. Ce n’est plus du tout le même refrain qui est chanté. Ni même les louanges. Le moqueur devient alors l’objet de toutes les insultes et réprimandes possibles. Qui était-il pour ainsi juger les individus de toute façon ? Personne. Alors bon, pourquoi se permettent-ils de faire des moqueries aussi dégradantes. Ca aussi, ce n’était pas désagréable à entendre. C’était la preuve que l’être humain en lui-même n’est autre que vanité en son sein. Ne fais jamais à quelqu’un ce que tu n’aimerais pas que l’on te fasse. C’est beaucoup trop facile de réagir soudainement, alors que l’on se contentait de regarder auparavant. Pourtant, il existe le moqueur qu’il est possible de catégoriser dans une boite de gentils. Ils sont simplement présents pour pouvoir détendre un tant soi peu l’atmosphère. Créant ainsi une conversation plaisante et ressemblant peu à peu à des retrouvailles entre vieux amis. Ce n’était pas réellement le cas de Juan Lucero. Ce dernier ayant commencé par une moquerie d’enfant. Pour permettre à son père de parler d’autre chose que de ses voyages dont sa mère et lui ne pouvaient pas participer. Puis, pour oublier. Oublier la violence d’une mère dépressive. Violente. Puis, continuer par ne plus penser à la perte de son œil. A la douleur occasionnée. Au fond, ce n’était qu’une façon de s’échapper et de tout oublier. Peu à peu, il en avait fait un trait de caractère intégral. Désormais, il ne pouvait plus se passer du fait de rigoler un peu avant de prendre un tournant radical et plus sérieux dans une conversation. Après tout, c’est beaucoup plus plaisant de commencer de cette façon. Il ne pouvait plus s’en passer. Ce n’était pas méchant. Puis, après tout, cela permettait de détendre l’atmosphère et d’attirer les jolies jeunes femmes dans ses bras. Puis dans ses draps. C’était devenu en quelque sorte son modus operandi . Puis, cela fonctionnait aussi lorsqu’il était en mission. Du genre, se faire passer par un simple voyageur ou toute autre personne possédant un peu d’humour. Approcher sa victime. Le priver soudainement d’un sens et profiter de la panique pour lui assigner un coup mortel ou en savoir plus. Rapide et précis.  Le jeune homme le savait, tout cela n’était que mensonge de sa part. Il riait pour mettre les individus en mauvaise position. Apprendre à les connaître avant d’agir et surtout de parler sérieusement. Mais c’était avant tout une protection contre le fait d’être découvert. De paraître trop suspect auprès d’une personne. Lui-même ne riait que pour ça. Rien de plus, rien de moins.

Ainsi, l’espagnol avait engagé la conversation sans se gêner plus que cela. Après tout, si l’enfant n’était pas parti dès son arrivée, c’était que cela ne le dérangeait pas. Alors autant profiter de la situation pour discuter un peu et peut être obtenir quelques informations. Habituellement, cela aurait mieux fonctionné avec des femmes. Quelques sourires. Compliments. Après, elles parlaient sans pouvoir s’arrêter. Au début, il voulait simplement s’amuser. Puis, peu à peu, il s’était rendu compte qu’il obtenait ce qu’il désirait sans trop se fatiguer. De quoi se nourrir. De nouveaux vêtements avec les femmes les plus riches. Une entrée dans la société plus mondaine. Bourgeoise. Pour avoir un meilleur réseau. Tout cela avec la complicité de sa belle gueule. Même s’il lui manquait un œil. Cela n’était pas le souci principal. Il arrivait à bien contrôler ce qu’il faisait. Ainsi, il s’était adonné à un nouveau petit jeu.  Obtenir des informations sans pour autant se montrer violent. Il avait horreur de ça de toute façon. Devoir frapper des individus pour les faire parler. Le jeune homme trouvait cela pitoyable. Autant rester diplomate et arrêter de faire passer les Momento pour des psychopathes et des fous furieux ne sachant que faire de leurs dix doigts en face de l’ennemi. C’est ce qu’il aimait chez les Arcanien de la Ville Soleil. Leur calme avant toute chose. Au fond, s’il avait du faire un choix, il serait resté du côté des gentils. Or, le destin en avait choisi autrement. Puis, les Momento ne possédaient pas que des mauvais côtés. Parfois, on en trouvait une ou deux à séduire. Très rarement, parce qu’elles n’étaient jamais très bien formées au niveau des attributs féminins. Oh qu’il aimait Régalo ! Lorsqu’il pouvait faire ce qu’il voulait. Se concentrant de nouveau, son regard se détourna vers le jeune garçon qui l’accompagnait. Celui-ci prononça une courte phrase. Le fait qu’il ne craignait rien. Sur le coup, le contractant de Gli Amanti voulait lui rire au nez. Oh, que les enfants étaient vantards. Néanmoins, son œil capta quelque chose. Une épée. Oh. Un rire léger quitta alors sa gorge.

« Je crois voir ça. Depuis quand les enfants manipulent-ils des armes ? Ou ont-ils le droit d’en porter ? »

Autant jouer cartes tables, du moins pour ce sujet. D’autres prendraient plus de temps. Mais une pensée lui vint soudainement à l’esprit. Ce n’était pas le fait de savoir s’il était autorisé à porter une arme à feu ou blanche. N’importe ce qu’elle est. Ni même s’il sait correctement la manipulée. Néanmoins, le questionnement logique, serait, pourquoi porte t-il une arme à sa ceinture ? Pourquoi en ressent-il tout simplement le besoin ? Pour se protéger. C’était certain. Pourtant, ce n’était pas légitime. Pas pour quelqu’un qui vivait dans la ville du soleil. Juan trouverait cela tout à fait normal si c’était un individu vivant et évoluait perpétuellement dans son homologue au ciel teinté de noir. Sous le joug d’un fou comme l’était le chef. Elysion Momento. Lui et sa fille complètement atteinte. Il avait un jour entendu une rumeur parmi les gardes, comme quoi cette dernière passait son temps à parler à un crane humain. Etait-il lui-même fou au point de rester dans ce clan ? De vouloir l’extermination d’une famille soudée comme celle de l’Arcana Famiglia. De diriger d’une main de fer violente et ferme toute une ville si paisible. Non. Il ne l’était pas. Bien au contraire. Sinon, il ne serait pas venu sympathiser avec les citoyens si souvent. Cela devenait une habitude avec lui. Il doutait. Le jeune espagnol détestait douter. Alors, il se leva soudainement pour se diriger vers l’étendu d’eau qui s’offrait à lui. Se penchant légèrement vers l’avant, il recueilli le maximum de liquide entre ses doigts avant de le verser sur ses cheveux. Répétant plusieurs fois le même geste. Il faisait plutôt chaud. L’eau froide lui faisait du bien. Lissant ses cheveux vers l’arrière, il se tourna soudainement vers le jeune blond.

« Répond plutôt à cette question. Qu’est ce que ca fait de faire parti de la célèbre Arcana Famiglia ? »

Un sourire vint se loger sur ses lèvres, creusant un léger trou dans sa joue droite. Cela lui donnait un air plus jeune. Tien. C’était une question que lui-même se posait souvent. Qu’aurait-il ressenti s’il avait possédait une carte au sein de cette famille ? Si son père ne vouait pas un culte à l’histoire et à la connaissance. S’ils n’étaient pas partis pour Tradimento du jour au lendemain. Il aurait du dire non. Après tout, il s’en foutait royalement d’avoir une carte et un pouvoir qu’il ne possédait pas auparavant. Sa vie été très bien quand il n’avait aucune autre pensée que de trouver une partenaire pour la nuit. Ou bien la journée tout simplement. D’autres questions vinrent soudainement embrumer son esprit. Comment aurait été sa vie, si sa mère ne l’avait pas battu. S’il avait été assez fort pour se défendre ce jour là. Moins petit. Plus fort. Avec des si, il aurait pu refaire le monde. Ca, le brun le savait pertinemment. C’est avec ces mêmes si, qu’il avait décidé de ne rien dire à propos de son appartenance à la famille ennemie. Dans un premier temps, parce qu’il ne voulait pas entrer dans un conflit de compréhension et de façon de penser. Dans un combat inutile avec un gosse. Dans un premier temps, parce qu’il n’avait pas été entrainé au combat à la base. Mais simplement depuis son entrée dans la Momento Famiglia. De plus, ce petit l’amusait. Alors bon, le torturer. Le tuer. Ce n’était pas la première de ses priorités. En ce moment même, tout ce qu’il voulait faire, c’était boire une bonne bière en profitant de la vue. Oh oui, une bière.

Néanmoins, Juan dirigea la conversation vers un tout autre sujet. Ca c’était bien plus amusant. Le sexe. Généralement, les individus avaient bien du mal à rester concentrer ou bien sérieux sur cette fameuse discussion. Ce n’était pas politiquement correct de vouloir parler comme cela. Après tout, n’était-ce pas du domaine de la vie privée ? Ce qui se passe au lit, reste au lit. Ce qui se passe ou dit en public peut être répété. Puis après tout, ce sujet ne devrait pas être mis sur le tapis en présence d’enfants. Ils sont purs. Personne ne devrait coucher avec une femme, ou un homme – au choix- avant le mariage. Seul le tout puissant doit être le témoin de cette union psychique, puis charnel. Cette simple pensée fit sourire et rire doucement l’espagnol.  Depuis quand le fameux tout puissant avait-il arrêté de faire attention à ses ébats nocturnes ? Oh bien longtemps. D’où venait cette pudeur devant une simple conversation ? L’enfant à ses côtés n’était pas aussi jeune que Juan voulait bien le faire croire. Alors bon, n’avait-il jamais pensé à cela ? Etre l’amant d’une jeune demoiselle ? Le contractant de Gli Amanti se fit alors la remarque, qu’il portait bien sa carte au final. Autant occuper son temps à faire quelque chose d’intéressant plutôt que de le voir passer à toute vitesse en restant un être passif. Près tout, faire parti d’une famille ayant des cartes était assez suffisant pour être actif. Que ce soit dans l’art de tromper les individus ou de lutter les uns contre les autres. Tournant son œil unique vers le jeune homme à ses côtés, il essaya de voir grâce à la lumière naturelle de Dame Lune, sa réaction. Un rictus étira les lèvres du Momento. Oh, mais d’où venait les rougeurs qu’il croyait voir apparaître sur les joues de son petit compagnon ? Ils avaient véritablement tous la même réaction. Parfois, ils tournaient la tête pour ne pas montrer qu’ils avaient certaines images dans l’esprit. Ca, ca le faisait rire. Parfois, l’espagnol se disait que c’était très facile d’avoir le pouvoir de lire dans l’esprit des individus. Mais que c’était bien plus amusant de connaître le langage du corps. Cette façon de détourner les yeux à droite pour montrer que l’on cherchait dans sa mémoire. A contrario à gauche, pour chercher un mensonge.  Se triturer les doigts pour montrer une certaine gêne ou timidité. Tiens, lui, ne le faisait pas. Des paroles vinrent entrer en collision avec ses tympans. Une simple petite phrase qui provoqua l’hilarité du brun. Ce dernier frotta gentiment la tête du blond.

« Ne t’en fais pas ! Je ne vais pas te questionner sur tes relations charnelles ! »

Il garda sa main quelques secondes de plus sur la tête du plus jeune. Le temps de se calmer. Puis la ramena près de son corps. Voilà qu’il avait l’air d’un adulte protecteur. Ah non ! Juan n’était pas comme cela. C’était un briseur de couple. Un fouteur d’emmerdes. Mais pas un grand frère psychologique compatissant. Son regard se dirigea vers sa propre main  pendant ce moment de flottement. Il avait certainement à ses côtés un membre de l’Arcana Famiglia. Ses soit disant ennemis naturels. Sa main droite venait de le toucher et pourtant, il n’avait rien fait. Non. Il riait de la naïveté d’un enfant, plutôt que de faire souffrir soudainement un pactisant de carte à l’endroit. Qu’attendait-il pour faire son travail ? Il suffisait simplement de lui toucher l’épaule, de prononcer sa phrase et de choisir un sens à lui enlever. Non ! Juan n’était pas décidé à se battre aujourd’hui. Tout ce qu’il voulait, c’était profiter de la chaleur. De la plage qu’il n’avait pas vue depuis qu’il avait quitté la Ville Soleil pour la Ville Sombre. L’odeur du parfum. Merde alors. Il devenait sentimental. Soupirant, il remit correctement les quelques bracelets en laine pour cacher sa marque. C’était précaire comme solution. Souvent inutile aussi. Mais ca pouvait toujours servir dans des cas où seule la lune sert de lumière naturelle. Après tout, ce n’était qu’un gosse. Puis, qui lui disait qu’il possédait une carte ? Juan n’avait pas vu de marque qui pouvait le prouver. Juste une épée. Certainement une arcane mineure. Ce n’était pas très utile de se faire du souci dans ces cas là. Dans le cas contraire. Il ferait comme toujours. Celui qui n’était pas au courant. Elysion n’avait qu’à faire sa guerre tout seul ! Quel vieux casse pied celui-ci. Le jeune homme n’avait jamais de chance. Vraiment jamais.

Peu de temps après, le jeune garçon lui demanda son prénom. Ce à quoi, il ne chercha pas à mentir. Tout en rajoutant, que oui, il n’était pas natif de l’Italie. Après tout, le borgne détestait cette question idiote. Oh, ce n’est pas italien ? Non. Non, ce n’est pas du tout italien même. Son accent n’était-il pas assez prononcé pour que tous les individus se sentent obligé de lui poser une telle question ? Parfois, il lui arrivait de faire l’individu ne comprenant pas l’italien. Alors, il parlait dans sa langue natale. Ca, ca fonctionnait à chaque fois. La personne le regardait avec un air incrédule, avant de lui faire signe qu’il partait et de tourner les talons le plus rapidement possible pour ne pas passer pour un idiot ou bien souvent, une idiote. Au moins, le jeune garçon ne tenterait pas de lui demander autre chose. Etrangement, l’espagnol n’ajouta rien. Ce n’était pas son genre de vouloir en apprendre plus sur les autres individus. En général, il restait en compagnie de beaucoup de femmes. Avec elles, il faisait ce qu’il avait à faire. Puis, partait. Pas de paroles ou alors très peu. Il ne viendrait certainement pas la revoir. C’était ainsi. Néanmoins, le gamin lui donna une réponse. Libertà. Oh, il s’en souviendrait certainement. Parce que c’était un homme. Mais surtout parce qu’il était assez intéressant. Ou plutôt amusant. Passant sa langue sur ses lèvres, le jeune homme prononça quelques paroles.

« Aucun doute, ca sonne vraiment italien. Même si je préfère t’appeler « petit ».  

Ce n’était pas forcement méchant comme surnom et ça lui permettait de se souvenir que Libertà n’était qu’un enfant. Qu’il ne pouvait pas lui faire du mal gratuitement ou juste parce qu’il faisait parti – ou non- des Arcaniens. Ce n’était pas lui. Il respectait les individus. Enfin. Plus ou moins selon les différents points de vue. Juan savait qu’il changeait. Peu à peu. Il devenait un véritable Momento et ça, il n’était pas prêt. Il ne serait jamais prêt. S’allongeant sur sa veste un peu plus, le brun observa le ciel une nouvelle fois. Oh, il y avait beaucoup d’étoiles. Il ferait beau lorsque le jour se lèverait. Le silence ayant repris ses droits, il sentit qu’il commençait à s’endormir. Bon Dieu, n’avait-il pas assez dormi la nuit dernière ? Des paroles le ramenèrent à la réalité. C’était intéressant. Depuis quand vivait-il à Regalo ? Plusieurs années déjà. Du moins, lorsqu’il y vivait encore. Soupirant, il tenta de compter un peu. Pouvait-il lui dire qu’il habitait désormais dans la ville ennemie ? Parmi un groupe de fou furieux avec des cartes inversées, qui n’avait l’air heureux que dans la souffrance des citoyens et de la mort des membres de l’Arcana Famiglia. Non. Il ne fallait pas non plus forcé dans la vérité. Une idée lui traversa soudainement l’esprit. Il n’y avait pas qu’une ville dans les alentours. Juan pourrait très bien vivre à Arte. La capitale. Voilà, c’était tout décidé. Repliant ses jambes vers le reste de son corps. Il décida enfin de lui répondre.

« Tu veux dire en Italie ? Ca fait trois ans. Mais si tu parles de Régalo. Je n’y vis plus depuis quelques temps déjà. »

Voilà. C’était au gamin de vouloir le croire ou non. De chercher à savoir dans quelle ville il vivait désormais. Du haut de ses 24 ans, le jeune espagnol n’était pas du genre à prendre des responsabilités. D’où le fait de venir calmement de présenter dans la ville ennemie sans prendre le temps de faire attention. Après tout, ses «  collègues » avaient bien le droit de venir faire ce qu’ils voulaient. Quitte à se faire remarquer. Dans ces cas là, il mettait au défi toute personne d’oser lui dire quelque chose à propos de sa petite escapade nocturne. Il se sentait bien dans sa première ville d’accueil. Tellement bien qu’il commençait à être déçu de ne pas avoir pu rester. Il détestait les Momento. Détestait Tradimento. Les mots quittèrent sa gorge plus rapidement qu’il ne l’aurait voulu. Pas grave.

« Dis moi, que penses tu de Tradimento et des Momento ? »

De cette façon, le contractant de la sixième carte inversée pouvait obtenir des informations. Mais pouvait savoir de quelle façon ils étaient vus par les habitants de Régalo. Ce n’était peut être pas très intelligent de sa part de poser de telles questions. Mais ce qui est fait est fait. Ce n’était plus le moment de posséder des remords comme cela. Une question vint soudainement s’imposer devant son œil valide. Etait-il prêt à attendre ce qu’avait à lui dire le jeune garçon blond à ses côtés ? Oh certainement. Après tout, il ne se sentait pas Momento dans l’âme. Juan serra légèrement le poing droit en l’attente d’une réponse. Positive. Ou négative.
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MessageSujet: Re: Au clair de la lune [Pv : Juan ] Au clair de la lune [Pv : Juan ] EmptyVen 30 Aoû - 20:40

Égoïste, impulsif, fourbe même. Les enfants avaient ces défauts que l'on leur pardonnait toujours pour la simple raison que ce sont des enfants. Ils sont dans cette innocence bien à eux qui leur donne l'impression que seul eux comptent pour le monde, de cette façon ils peuvent faire tout les caprices qu'ils souhaitent. C'est bien sûr à leur parents de freiner les envies sans limites de ses petits monstres qui n'hésitent pas à user de leur perfidie pour avoir ce qu'ils veulent. Il y a les remarques sournoises, destiné à attiré innocemment l'attention de ses parents sur l'objet qu'il aimerait, mais sans le réclamer, espérant qu'ils lui demandent s'il en a envie. Autrement, il peut jouer les enfants modèles qui mérite donc une récompense. Tant de possibilités de manipuler ses géniteurs. Il y en a qui n'ont même pas besoin d'utiliser ces petites facettes malignes de leur cervelle puisqu'il y a des parents qui céderaient tout et n'importe quoi juste pour faire plaisir à celui qu'ils considèrent comme leur petit ange. Ceux-ci finissent bien souvent par ce rendre compte qu'ils auraient du être plus intransigeant une fois que l'ange devient un démon intenable, trop tard malheureusement. Une fois que l'éducation est fait, il est plus que difficile de parvenir à un retour en arrière, le petit ne comprenant pas pourquoi ses habitudes se retrouveraient ainsi changées sans raisons valables à ses yeux -et pour un gosse, il n'y aura jamais de raisons valables justifiant que l'on ne lui cède pas. En partant de ceci, on pourrait en conclure que la vie serait bien compliqué si tout le monde se comportait comme à l'âge de huit ans. Certes, mais il y aurait aussi des avantages après tout. Lesquels me diriez-vous ? Les enfants sont sincères, parfois cruels. Malgré tout, lorsqu'ils se disputent, ils se réconcilient presque aussitôt, oubliant tout comme si ce n'avait jamais existé. Les guerres n'auraient pas lieu avec ces chérubins, il ne se battrait pas durant des jours et avec une violence inouïe pour quelque chose de simpliste contrairement à ce que les adultes sont capables de faire. Il leur suffirait d'un jeu ensemble pour resserrer leur liens et faire d'eux des amis, qu'ils garderont ou non étant donné qu'ils ont la capacité de se faire des amis d'un jour, seulement le temps de ne pas s'ennuyait seul. Ensuite, s'ils ne revoient pas l'autre enfant, ils n'en seront pas plus perturbé que cela. C'est la même chose pour l'amour. L'amoureux peut l'être de plusieurs personnes en même temps sans que ce soit vraiment gênant, ils sont petits et ne connaissent pas la notion de fidélité, pas plus qu'ils ne connaissent le vrai amour finalement. La tromperie n'existant pas, il n'y aurait pas de crise de jalousie tournant mal, ni de femme battu, ni rien d'autre.
Finalement, le monde est surement bien mieux tel qu'il est. Il faut de tout pour qu'il tourne rond.

Le jeune homme avait-il réellement eu le choix quant à son appartenance dans l'Arcana Famiglia ? Il ne s'en était jamais senti forcé et son travail ne lui déplaisait nullement, bien au contraire il était heureux de s'y trouver. La question se posait essentiellement parce qu'il n'avait pas lui-même choisi ou était choisi pour obtenir une des carte du Tarocco. D'aussi loin qu'il se souvenait, il avait toujours été lié à Il Matto, même s'il l'avait toujours utilisé inconsciemment lorsqu'il était sous le coup d'une forte émotion. De plus, il travaillait maintenant aux côtés de Dante et cet homme comptait beaucoup à ses yeux depuis que celui-ci l'avait rencontré et même sauvé. Il avait aussi de bonnes rencontre à la Famiglia, qu'il s'agisse de Felicità ou de Nova, malgré leur diverses disputes et que ce dernier l'agace souvent. Ils agissaient comme des enfants, en fait. Tout simplement. Et puis, la famille était importante pour Regalo ; c'est toujours bien de se sentir utile. De ce fait, c'était bien lui qui devait protéger et non être protégé, aussi jeune soit-il. Juan avait d'ailleurs remarqué l'épée qu'il gardait avec lui, on ne pouvait la qualifier de discrète.
Il réfléchit un instant à ce qu'il pouvait lui répondre. La vérité, rien d'autre ; il n'avait pas de raisons de donner d'autres réponses. Cependant, il n'eut pas à répondre à cette question puisque s'en est une autre que lui donna le brun.

« Je ne pense pas que cela change beaucoup d'autres travail, mais j'aime beaucoup la Famiglia. »

Le plus âgé souriait ce qui semblait lui donner un aspect plus apaisant, plus jeune aussi. Libertà ne savait pas vraiment à quelle genre de réponse il s'attendait à recevoir. Après tout, mis à part son lien avec la carte du fou, il se sentait comme n'importe quel adolescent.

Le second sujet pouvait être mis en parallèle avec cette fameuse adolescence. C'était principalement à cette époque que commençait à venir les besoin charnels, que les jeunes commençaient à se questionner et à vouloir essayer les plaisirs de la chair. Certains étaient plus intéressés que d'autres, ou avaient des pulsions plus ou moins faciles à gérer. Ainsi, le jeune blond n'affirmerait pas n'y avoir jamais pensé, il paraissait juste impossible que l'idée n'est, ne serais-je, jamais effleuré l'esprit de quelqu'un de son âge. À moins de vivre coupé du monde -et encore. Ce n'était pas pour autant, et heureusement, que tous avaient déjà fait cette expérience qui devait tout de même être importante pour chacun. Juan paraissait plutôt calé sur le sujet, il était plus âgé que lui aussi, bien que certainement jeune quand même. Qu'il ne lui demande rien sur ses relations et, disons-le, ce qui concernait sa vie privé, le rassurait. C'était un sujet plutôt gênant pour beaucoup ; les rougeurs de son visage en témoignaient.

Que son nouveau surnom soit "petit" ou non, sa nouvelle rencontre était bien sympathique. Elle le paraissait en tout cas ; il agissait plus comme un grand frère qu'un adulte envers lui. Le jeune homme se demandait s'il n'y aurait que cette soirée ou s'ils se reverraient une autre fois. Dans d'autres circonstances peut-être. S'il habitait dans le coin c'était fort possible, même s'il ne l'avait encore jamais vu jusque maintenant. Puisqu'il y réfléchissait, Juan répondit enfin à sa demande, celle concernant justement le lieu d'habitation. Enfin, ce n'était pas exactement ça. Seulement s'il habitait dans le coin depuis longtemps, puisqu'il n'avait pas l'air de venir d'Italie.  
Trois ans, effectivement. Mais il n'était plus de Regalo depuis quelques temps, ce qui expliquait qu'il ne l'ait encore jamais rencontré jusque maintenant.

« Tu ne dois pas habiter bien loin pour venir ici à heure tardive, non ? »

Libertà restait bien curieux, mais il fallait avouer qu'il ne voyait pas pourquoi il viendrait dans la nuit sur la place s'il n'était pas du coin. De plus, il gardait un peu de réserve dans ses réponses, alors il avait envie d'en savoir un peu plus. Si son interlocuteur ne souhaitait pas lui en dire plus qu'il n'en avait dit, il n'insisterait pas là-dessus. La question pouvait être trop intime pour deux personnes qui venaient juste de se rencontrer.

La conversation continuant se dirigeait vers un nouveau sujet : Tradimento et les Momento. Ce n'était pas un sujet qui s'abordait facilement. Tradimento était un lieu sombre, mal fréquenté et sombre. Rare étaient ceux qui voudraient y aller pour passer du bon temps ou faire du tourisme ; à vrai dire on pouvait surtout soupçonner les personnes y habitant d'être dans des affaires louches. Ce n'était heureusement pas le cas de tous, mais en général c'était ainsi que l'on caractérisait les résidents. Quant aux Momento, il n'y avait pas beaucoup de détails connu sur eux. Quelques uns étaient possesseur des cartes inverses, de cette façon et de part les caractéristiques qui leur été donné, c'était la famille inverse à la Famiglia. Leurs ennemis même. Libertà ne savait pas grand chose, pas assez à son goût. Mondo leur cachait quelque chose, c'était sûr, mais il refusait de leur en parler, de leur donner plus de détails sur la situation. Bien sûr, le jeune s'inquiétait, il y avait quelque chose d'étrange, c'était une certitude.

« Tradimento n'est pas un endroit très bien fréquenté, je ne pense pas que ce soit une ville agréable à vivre... Concernant les Momento, je ne sais pas grand chose, mais ils n'ont pas bonne réputation. C'est rare d'avoir ce genre de question. »

En fait, c'était surement la première fois que l'on lui poser cette question. On ne pouvait pas dire que les conversation qu'il avait avec Juan ressemblait à celles qu'il avait généralement, en particulier avec quelqu'un qu'il ne connaissait que depuis quelques minutes. Les Momento suscitait tout de même la curiosité, il devait bien l'avouer. Pourquoi demander son avis en particulier cependant ? Peut-être parce qu'il avait deviner qu'il était de la famille inverse et qu'il pouvait donc être le mieux placé pour y répondre.
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MessageSujet: Re: Au clair de la lune [Pv : Juan ] Au clair de la lune [Pv : Juan ] EmptySam 28 Sep - 17:26

La notion de différence entre le bien et de mal, semble être étrangement subjective. Effectivement, ce maigre fossé dépend du point de vue de la personne questionnée. Et parfois même en fonction de l’âge d’une même personne. Le fait de répondre à cette distinction à vingt ans, puis à cinquante, n’est clairement pas la même. La vision change. L’individu mûri et ne voit plus les choses de la même façon. Ce qui, auparavant aurait pu passer pour un acte de traîtrise dix ans auparavant. Se retrouve être vu comme de la simple légitime défense. Une protection. Un recul, une seconde fois. Au fond, rien ne décrit dans les livres ou bien dans des dossiers plus anciens, ce qui doit être considéré comme bien ou mal. Certes, une certaine «  Bible » se permettait sous prétexte de retranscrire la «  parole divine » d’expliquer ce qui pouvait être rangé dans une première catégorie. Puis dans une seconde. Non. Ca ne fonctionnait pas comme ça. Pourquoi, sous le regard d’un tas de vielles feuille moisies, l’enfer serait le côté mauvais de la chose ? Et soudainement, le paradis serait une bonne chose ? Certes, avec le temps, les deux mots se sont bien ancrés dans les esprits des humains. Générations après générations. Ainsi que la distinction qui en découle. Néanmoins. L’inverse aurait aussi pu être possible. Après tout, ce fameux créateur n’est –il pas un dictateur, à l’instar de certains dirigeants des pays du monde ? N’est ce pas lui, qui dans son livre, balance des règles les unes après les autres ? Certes, il se veut défenseur de la veuve et de l’orphelin. Mais cela n’est pas non plus une raison pour dicter le comportement des hommes. Qui pour la plupart, le suive aveuglement depuis des années déjà. N’est ce pas lui le diable dans l’histoire ? Le représentant du mal. Semblerait-il. La question est à travailler peu à peu. Lui et ses maudits commandements. Sauf que, les choses n’ont jamais changé avec le temps. Les individus continuent toujours de suivre ces principes sans réfléchir. Peut être que s’ils venaient à commencer à réfléchir comme des adultes –qu’ils sont-, la notion de bien et de mal finirait certainement par être modifié. Une aversion totale. C’est amusant de voir à quel point les individus ne pensent pas de la même façon. Le mal pour certains n’est que l’expression de la bonté ou du bien. Ce n’est pas une question de jugement. C’est simplement une question d’éducation et de mentale. Effectivement, la socialisation enfantine reste le meilleur moyen de faire comprendre ces banales notions. Néanmoins, cela dépend avant tout des parents. Si les parents voient le vol comme une façon de subvenir à leurs besoins primaires. Alors les enfants verront la même action, de la même manière également. A moins que les enfants finissent par la suite par avoir de l’argent. Parce que l’argent permet les changements. Il permet ensuite la différence des mœurs. C’est un traître. Un fin film plastique qui dissimule le vrai genre de l’homme. Jusqu’à ce qu’il finisse par disparaître par la suite. A ce moment précis, la nature véritable de la personne finit par ressortir. Dès le moment où les mains ont touché la richesse, c’est impossible de s’en passer. Une drogue destructrice. Rien de plus. Ainsi, lorsque l’enfant d’un riche, viendra à voir de ses propres yeux, l’enfant d’un pauvre voler une malheureuse pomme pour ne pas mourir dans les quelques heures qui suivent. Instinctivement, il ira prévenir les forces de l’ordre. Parce que c’est du vol. C’est mal. Il faut travailler. Pour avoir de l’argent et par la suite se nourrir. Et non le faire sur le dos des honnêtes marchands. Il mérite sa punition cette ordure des bas fonds de la ville. Après tout, ils sont dans cette situation parce qu’ils sont fainéants. Alors, ils sont punis. C’est tout à fait normal. Le mal, dans la plus grande généralité. Ce sont les autres. Ces êtres tellement différents de la personne. Ils n’ont pas la même relation. Ne mangent pas pareil. N’ont pas la même langue. La même façon de parler.  De vivre et de survivre. De voir le monde. Mais principalement, de définir la notion du bien ou du mal. Cependant, il faut se dire, que tout le monde est un jour au l’autre, le mal d’une personne. Quoi qu’il fasse. Quoi qu’il dise. Après tout, les humains ne sont pas faits naturellement pour vivre en communauté. Tout ce qu’ils savent faire, c’est être égoïste. C’est indéniable. Ainsi, chaque individu, restera quoi qu’il arrive, toujours dans sa propre notion du bien ou du mal. Sans pouvoir en sortir à un moment ou un autre. Néanmoins, peut –être devrait-il retenir que la frontière est douloureusement voire même tout simplement, dangereusement fine. Et qu’il ne faudra que d’un petit incident mineur pour faire pencher la balance. Un accident. Une déprime. Une rupture. Alors, soudainement, la frontière fini par disparaît. Après tout, qu’est ce que l’on peut bien en avoir à faire de la différence entre le bien et le mal ? De la vulgarité et du politiquement correct ? Au fond dans l’esprit de l’homme, le changement ne se fera jamais. Quoi qu’il advienne, celui-ci fera toujours l’erreur de croire que quelque chose est un geste bon, alors que c’est tout simplement le contraire. Parce qu’il n’est pas formaté pour croire de tout son être à cette mince différence. Alors toujours, il fera des erreurs. Ces mêmes erreurs qui l’éduqueront comme il faut.  

Juan lui s’en fichait. Oh, il connaissait parfaitement la notion de bien et mal. Ainsi que les différences que lui avaient inculquées ses parents quelques années plus tôt. Mais, ca ne changeait pas sa vie. Surtout dès le moment où cette dernière n’était pas en danger. Dans le cas contraire, bien évidemment, il pourrait se révolter et s’énerver consciencieusement. Mais ce n’était pas le cas dans beaucoup de situations. A contrario, il préférait braver bien des interdits moraux pour s’amuser un peu et rencontrer de nouvelles petites têtes. Comme il se plaisait à le dire. C’était un peu pour ça, qu’il se retrouvait actuellement à discuter avec un gosse vivant de l’autre côté de la barrière. Autrement dit, retourner parfois sur sa première terre d’accueil et discuter du beau temps et de la pluie avec des individus qu’il ne connaissait pas encore.  Puis au fond, qu’est ce qu’il faisait de mal ? Rien. A part peut être bravé les interdits une fois de temps à autre. Rien de bien grave. Oh certes, il aurait pu le prendre pour un ennemi potentiel. Le torturer et le faire parler sur tout ce qu’il savait sur l’Arcana Famiglia. Mais ce n’était pas son besoin primaire. Non. Il aimait mieux s’amuser comme un gosse de quatorze ans pour le moment. Le temps d’être sérieux et de décimer tous les membres de la Ville Soleil viendrait plus tard bien évidemment. Il avait largement le temps. Puis au fond, il n’avait rien contre eux. Pour avoir vécu près d’eux – mise à part le refus par le Tarocco à l’endroit- il les connaissait comme pas méchants.

En y repensant, pour le moment, l’espagnol aimait bien ce jeune homme. Il ne posait pas des questions idiotes comme « pourquoi tu mets tes cheveux devant ton œil » ? Ou alors pour savoir ce qui lui était arrivé par tous les moyens. Non pas qu’il n’aimait pas y répondre. Avec le temps, c’était comme une habitude. Au début, il avait frappé bien des petits garçons qui se moquaient de lui. Mais désormais, il souriait et trouvait une excuse différente à chaque nouvelle personne qui lui demandait. Parce qu’il ne se savait pas encore prêt pour expliquer sa mère n’est jamais sortie de sa déprime post- naissance. Et cela, même après tant d’année. Sauf, que ce blondinet ne l’avait toujours pas questionné. Alors, oui, il l’aimait bien. Certes, il faisait noir, mais tout de même. Un œil manquant, ca se remarquait. Quoi que. Et le taquiner semblait tellement facile, que l’amusement n’en était que décuplé. Même à vingt cinq ans, le contractant de Gli Amanti n’en restait un grand enfant. Et cela jusqu’à son plus vieil âge certainement. La nuit ne faisait que de commencer de surcroît. Ce qui fit sourire l’étranger. Ah, il pourrait certainement rigoler encore un peu avant de devoir rentrer. Parce qu’il se souvenait soudainement d’avoir un rendez vous avec un autre Momento et qu’il devrait  être à l’heure pour une raison qui lui échappait encore. C’était frustrant de devoir écouter des ordres comme cela. Surtout que dans la famille, ils étaient tous au moment niveau. Pour la peine, il arriverait en retard. Très en retard. Voire même pas du tout.  Ca lui apprendre à lui donner des ordres. Il n’était pas Juan Lucero pour rien. Que l’on en doute ou pas.

Jouant avec les grains de sable entre ses longs doigts, il leva l’œil au ciel. Décidément, même les étoiles semblent être plus belles de ce côté que dans la Ville Sombre. Il avait du faire beaucoup de mal dans sa vie antérieure pour avoir été choisi comme le contractant des Amants inversés. Se retrouvant dans le clan le plus mal vue. Parce que oui, même si son père était un historien reconnu en Espagne. Un chercheur impliqué dans tout ce qu’il faisait. Ce n’est pas pour autant que son fils était la même chose. Il croyait au Destin. La réincarnation et tout ce qui allait avec. Une façon de ne jamais avoir peur. Après tout, il était humain. Tous les humains avaient peur. A un moment ou un autre. Il détestait Tradimento sur bien des points. Mais l’aimait sur tellement d’autres. C’était difficile à expliquer. Mais l’adulte était particulièrement contradictoire. Comme la vision qu’il avait. Ce jeune homme, à peine plus âgé qu’un adolescent, mais qui portait tout de même une arme. Arrêt sur image. Depuis quand des individus lambda de la ville portaient des armes aussi ouvertement à leurs ceintures ? Pas quand il y vivait toujours. Non, la police. L’arcana est mise en place spécialement pour ça et non pour que les citoyens puissent faire justice eux-mêmes. Bien au contraire de cela.  Sinon. Ce sera l’anarchie totale. Comme dans Tradimento. Toujours  Tradimento. Décidément, cette ville ne donne rien de bon. Rien du tout. Néanmoins. Ce n’était pas le sujet. L’œil bleu de Juan se tourna lentement vers le jeune garçon en attendant une explication. La preuve. Il posa même une question. Demandant depuis quand un enfant avait le droit d’en porter une. Surtout un enfant. Ce à quoi ce dernier, répondit bien rapidement. Peut être trop rapidement. Comme une sorte d’habitude.

Enfin rapidement. Comme il aurait pu répondre à quelqu’un qui en quelques secondes – le temps d’humidifier ses cheveux- qui venait de dégainer deux questions différentes, ayant pour autant un léger lien. Ainsi, il rajouta en toute gentillesse, ce que ca faisait de passer pour un membre des gentils ? Ajoutant à cela un petit sourire. Le blond lui répondit par la suite que ce n’était qu’un travail comme un autre. Et qu’il aimait particulièrement faire parti de l’Arcana Famiglia. En même temps, il est rare que les individus n’aiment pas faire parti de la famille qu’il représente. Juan vint à douter. Aimait-il réellement faire parti des fous Momento ? Oh, par moment oui. Mais par d’autres, pas du tout. C’était tout à fait normal. Ayant été élevé dans la violence de sa mère, il tendait à retrouver son enfance peu à peu au travers de sa seconde famille. Cette vie difficile qu’il avait lorsque son père n’était pas présent. Au contraire, il adorait particulièrement la douceur et la paternité de l’Arcana. Celle qu’il avait ressentie en rencontrant Mondo pour la première fois. A cause de son paternel encore une fois. Même s’il n’avait pas était pris comme carte principale. Ce n’était pas grave. Pour le moment, le jeune homme oscillait dangereusement entre deux sentiments. Certainement trop dangereux. Sauf que non. Ca changeait des autres travaux. Bien évidemment. On trouvait beaucoup de courage. Mais surtout de savoir faire. Il ne faut pas d’agents doubles. Les dirigeants doivent faire attention à tout. Contrairement à un vulgaire commerçant. Sur le coup, le jeune homme se demanda quel était son rôle ? Un simple pion de second rang ou alors une carte maîtresse ? Vu l’arme. L’espagnol optait pour la seconde solution. Sinon, il était véritablement fort. Et cela prouverait du niveau supérieur des cartes.

« C’est le principal. Que se passerait-il, si soudainement cette dernière te décevait ? Si tu ne supportais plus les règles instaurées ? Dis-toi, que beaucoup d’individus sont dans ton cas. Mais bon après, tout est subjectif. »

Tellement subjectif. Etre un enfant facilite tellement de choses. Parce que l’on ne se pose pas de questions trop existentielles. On aime ou on n’aime pas. Il n’y a jamais d’entre deux. Dès le moment où l’on devient un monstre adulte, soudainement tout devient compliqué. La façon d’être. Voire même la simple notion de petit déjeuner. Que manger.  Quand le manger. Le temps imparti. Etre adulte, c’est perde toute notion. Toute vie. C’est potentiellement frustrant. Juan se savait presque atteint du syndrome de Peter Pan par moment. Il ne voulait pas grandir. Parce qu’il s’amusait mieux. D’un autre côté, être adulte lui permettait de faire des choses de grands. Comme le péché charnel. Ca, c’était particulièrement intéressant pour quelqu’un de son âge. Mais ce n’était que ça.  Sinon, il deviendrait comme son père. Ca. Il était contre. Ce dernier ne passant son temps que dans ses vieux livres pourries. Certes, il voyageait beaucoup. Mais c’était le seul fait le plus intéressant. Rien d’autre. Vraiment rien.

La suite fut justement plus dans son domaine de prédilection. Le sexe. Les autres individus disaient beaucoup que ceux qui en parlaient le plus, sont ceux qui en font le moins. Sauf que Juan était l’exception qui confirme la règle. Parce que lui, savait de quoi il parlait. Cela depuis très longtemps. Combien déjà ? Ah, ça remontait à beaucoup trop pour y penser. Juan rigola soudainement. Parce que la situation l’amusait particulièrement. Les rougeurs sur les joues du plus jeune surtout. Cela prouvait tellement de chose. Comme le fait qu’il n’ait encore rien connu de tout cela. Qu’en parler était particulièrement dérangeant pour ce dernier. L’espagnol se tint le ventre. Il avait mal aux côtes. C’était tellement, mais tellement amusant. Reprenant de grandes respirations, le jeune adulte réussi à reprendre son calme tout en levant une de ses mains pour le poser sur la tête de Libertà et le frotter doucement. Il avait l’impression de se comporter comme un grand frère et étrangement, ce n’était pas dérangeant. Bien au contraire. Il avait toujours rêvé d’avoir quelqu’un à conseiller et défendre. Encore plus désormais. Dans un sens, il venait peut être de le trouver. Si un jour ils se retrouvaient dans une meilleure situation. Et non en tant qu’ennemi de deux chefs qui se lancent dans une guerre. Cette même guerre dont il ne connaissait rien. Et ne voulait rien connaître. C’était comme ça. Ne relevant pas Juan continua à lui frotter la tête tout en observant la marque sur sa main. Elle lui paraissait tellement visible. Il suffirait d’une phrase et d’un ordre pour qu’il perde ses sens. Lentement. Un à un. Dans une lourde panique. Sauf que Juan ne voulait pas. Ne voulait vraiment pas.

La conversation dériva une nouvelle fois sur un tout autre sujet. Depuis quand vivait-il en Italie. Après de vifs calculs, le jeune homme répondit rapidement. Il n’était pas du tout natif du pays en forme de bottes. Mais de l’un de ses voisins à la langue toute aussi chantante. Désormais, il était pratiquement bilingue, même si certains mots échappaient encore et toujours à sa compréhension et à sa mémoire et que son espagnol faisait toujours et encore son retour lorsqu’il s’énervait et parlait beaucoup trop vite. Mais bon, quelqu’un pourrait-il réellement lui en vouloir de parler dans sa langue natale ? Certainement pas, sinon, il se vengerait à coups sûrs. Respectables. Mais particulièrement méchant lorsqu’il faut. Se levant une nouvelle fois pour épouser ton pantalon, le jeune homme repoussa encore une fois ses cheveux. Libérant son œil fermé et sa cicatrice. Une question le fit sortir de sa torpeur. Mon Dieu, il était drôlement curieux ce gosse ! Un nouveau sourire se dessina sur le visage jovial de l’étranger qui cherchait quoi répondre. Autant ne pas mentir. De toute façon, la plupart de ses questions allaient dans un même et unique sens. Il s’accroupi alors, le visage face à celui du blond. Libertà. Non. Il allait clairement tout lui dire. Un peu détourné.

« Pas réellement. On va dire que j’ai juste à traverser une frontière pour passer d’une ville à l’autre. »

Un indice de plus sur sa véritable identité. Quoi qu’il n’avait pas encore menti. Il se nommait bien Juan Lucero, avait le même âge. Sauf qu’il avait caché quelques éléments indispensables. Comme le fait qu’il possédait la carte inversé de Gli Amanti. Qu’il était donc naturellement son ennemi. De souvenirs le fils de chercheurs savait que c’était la fille du chef de la Ville Soleil qui possédait la même carte que lui. Au fond, il ne savait que ça. Parce que certains gardes en parlaient. Mais rien de plus. Elysion ne disait jamais rien après tout. Enfin, c’était une bonne chose. Comme ça, il n’avait pas à parler une nouvelle fois à cet individu trop étrange. Fermant les yeux. Il soupira légèrement. Il détestait ce vieux. Véritablement. Mais, il ne cachait pas son envie de rencontrer un jour au l’autre. Pour ressentir ce que ressentaient deux cartes qui se rencontrent. Cet électrochoc. Puis avec de la chance, elle serait peut être mignonne. Et beaucoup plus ouverte que la fille de son chef. Parce qu’il fallait dire ce qui est, elle était quand même vachement bizarre celle-ci. Ainsi, de fil en aiguille, il posa la question de ce que Libertà pensait de la ville voisine et de ses «  protecteurs ». Parce qu’il était véritablement curieux de savoir son point de vue. Pour le peu qu’il avait pu lui parler. De ce qu’il avait entendu, Juan se disait qu’il n’était pas si gamin que son physique voulait bien le montrer. Bien au contraire. Une conversation normale pourrait être tenue correctement.  Ainsi qu’une bonne argumentation. Puis le Momento pourrait savoir ce que ses ennemis pensent d’eux. Quelques minutes de flottement avant que la réponse ne vint. Juan garda sa position en face du blond. Plongeant son œil bleu électrique amusé dans le regard du jeune homme. Ah, cette flamme enfantine. Affichant une nouvelle fois un petit sourire. La contractant de la sixième carte répondit à la précédente phrase.

« C’est rare. Mais il faut en parler. Sinon, on s’ennuie. C’est un sujet tellement bizarre ! Tu n’as pas tort, Tradimento n’est vraiment pas une belle ville. Il pleut tout le temps. Les habitants sont moroses et de toi à moi, les femmes sont beaucoup moins belles qu’ici ! »

Un petit rire sorti de sa gorge rapidement. C’était vrai après tout ! Pourtant, l’espagnol n’avait pas abordé un seul sujet. Celui des Momento. Parce qu’il devait se demander si lui, il les aimait bien. Comment, il les trouvait. Il ne les aimait pas beaucoup au fond. Parce qu’ils étaient tous fiers de posséder des pouvoirs. N’avaient pas beaucoup de scrupule et travailler sans même réfléchir à réaliser le moindre des ordres du vieux fou. Ca, ca l’énervait plus qu’autre chose. Parce qu’aucun d’entre eux ne savaient réfléchir par eux même. De se révolter. Non, ils n’étaient que de vulgaire pantin sans cerveau. A se pavaner pour attirer l’œil. Se montrer. Parce qu’ils sont égoïstes et égocentriques. Oh, le jeune homme savait qu’il pensait particulièrement à lui. Et uniquement qu’à lui. Mais ce n’était pas une raison. Il savait se faire ses propres opinions et ne se laissaient pas influencé non plus par les autres. La preuve, il ne serait pas ici en train de sourire et de rire avec un gosse de la famille opposé. Du moins, c’est ce qu’il en déduisait clairement. Puis, il les aimait bien lui les membres de l’Arcana Famiglia, parce que les membres avaient rigolé à ses blagues lors de sa première visite il y a quelques années. Puis désormais, ce petit homme qui réagissait à la moindre moquerie. C’était tellement intéressant. Rejetant la tête sur le côté pour cacher avec sa mèche de cheveux son œil mort. Ca suffisait, il avait été assez vu ce jour.

« Et pour ne pas te contre dire. Les Momento sont tous très étranges. Ils s’amusent de choses bizarres. Sont bêtes comme leurs pieds pour la plupart et sont un peu trop fières à mon goût. Du moins, plus que moi ! C’en est frustrant ! »

Faisant un clin d’œil au blond, Juan se releva une nouvelle fois. Ces genoux lui faisaient un peu mal. En même temps , sa position n’est pas fortement confortable. Il fallait désormais qu’il lui dise ce qu’il pensait. Parce qu’il devait avoir deviné depuis le temps. Ce petit blond n’était pas si bête qu’il en avait l’air. Du moins, l’espagnol l’espérait. Sinon, il partirait. La frustration au ventre.

« Bref, comme tu l’as deviné, je suis un Momento. Tu l’avais bien deviné hein ? Rassure-moi petit ! »

Un sourire se dessina encore une fois. Ah, Juan aimait particulièrement sourire et rire, même dans les pires situations. Ça permet de détendre l’atmosphère. Surtout dans une situation comme celle-ci. Après tout, ne venait-il pas, en quelques minutes d’avouer qu’il était le potentiel ennemi de Libertà ? Ce petit homme qu’il avait envie d’embêter comme un grand frère moqueur ? Si. Maintenant, il attendait désormais une réponse. Savoir s’ils allaient en venir aux mains ou terminer par une simple poignée avant de se séparer. Étrangement, le brun ne se faisait pas de fausses idées. Il y avait peu de chances qu’ils deviennent de grands amis. Regardant une nouvelle fois la marque de son contrat, Juan ne voulait pas que ça se termine en bagarre. Véritablement pas.

[Je suis désolée, j’ai pris beaucoup de temps à répondre et en plus, ce n’est pas bien. Excuse-moi ! Et dis le moi si quelque chose ne va pas.]
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MessageSujet: Re: Au clair de la lune [Pv : Juan ] Au clair de la lune [Pv : Juan ] EmptySam 7 Déc - 18:54

Le bien et le mal n'était que des inventions de l'humanité, il s'agissait de rien de plus que des mots que l'on utilisait pour désigner un avis, un sentiment. Pour l'Homme, une personne qui lui faisait du mal intentionnellement était quelqu'un de mauvais. De méchant même. Cependant, ce n'était pas quelque chose que l'on pouvait réellement affirmer s'il ne s'agissait pas de méchanceté gratuite. Après tout, cette personne peut avoir son propre, elle peut considérer que c'est au contraire sa victime qui est mauvaise et qu'elle se contente de le lui faire payer. De même qu'une personne attentionnée et gentille ne peut pas être considérer comme étant bonne aux yeux de tous. Sa gentillesse peut-être fausse, une simple manipulation ; même si, d'une façon, la gentillesse est toujours une sorte de manipulation. Ces personnes peuvent l'utiliser ne serait-ce que pour espérer obtenir de la gentillesse en retour. Enfin, le bien et le mal ne désigne pas seulement un groupe ou quelqu'un en particulier, il peut aussi s'agir d'un avis, d'une chose. Les avis divergent que soit ce dont on parle.
N'importe qui peut être tenter par le mal, mais là où certains ce laisseront corrompre, d'autres fuiront les éventuelles mauvaises pensées pour rester dans la voie jugée comme "bonne". Mais si les premiers se plaisent dans la voie de l'ombre et si leur vie les satisfait, ne pouvons-nous pas en déduire que c'était leur bonne voie à eux ? S'ils avaient été malheureux dans leur bienveillance, prisonnier de leurs pulsions meurtrières -ou non-, alors la voie lumineuse était pour eux la mauvaise. Et ainsi, le mal et le bien s'inverse.

Dans tout les cas, les Hommes souhaitent toujours se trouver dans le bon camps. Celui qui serait, pour eux, celui des gentils. Quant à ceux qui se dressent contre eux, il s'agit des méchants. Tout simplement. Les oeuvres ne sont pas différentes de la vraie vie. Le narrateur d'un récit décide les rôles et cela semble donc naturel que ces rôles soient les bons. Mais à bien y regarder, on pourrait toujours trouver à débattre dessus. Si l'on cherche à connaître les intentions de chacun ou ce qu'ils auraient vécus par le passé, on peux comprendre ou, du moins, éprouver de la compassion. Cela n'excuserait en rien les mauvais actes, mais offrirait une autre vision des choses : le mal ne serait-il pas plutôt ce qui aurait rendu cette personne ainsi ? Ne pourrait-elle pas revenir dans le bien ? Au final, tout reste relatif autant que subjectif.

L'amour aussi à ses variantes. Lorsque l'on est enfant, tout est simple, on aime ou on aime pas. Point. On ne cherche pas plus loin. En devant adulte on apprend à peser le pour et le contre. Une chose que l'on aime vraiment pas, au point de la rejeter entièrement et d'en éprouver un réel dégoût peut-être qualifier d'une chose que l'on déteste ou même que l'on hais. Autrement, on se contente de ne pas aimer. On pèse aussi la différence entre aimer, mais sans plus et aimer au point de s'en rendre accro. De plus, on découvre des choses sur lesquels on aime certains points mais ne supporte pas d'autres points. Ainsi il devient bien plus difficile de mettre un mot sur ce que l'on ressent.
La nouvelle question que lui posa alors Juan à propos de l'Arcana Famiglia le déconcerta un peu. Que ferait-il si la famille le décevait ou que les règles ne correspondrait plus à ces attentes ? C'était l'une de ces questions auxquelles il était difficile de répondre parce que l'on ne pouvait pas vraiment savoir comment l'on réagirait sans vivre la situation donnée. On ne pouvait jamais être sûr de savoir si, une fois face à la réalité, nos réactions sont comme que ce que l'on avait prévu.

Alors, comment pouvait-il voir les choses ? Bien sûr, dans un groupe, il se s'agit pas toujours de tout le monde en général. Chaque personne se distingue de par leur caractère et personnalité. S'il devait être déçu, serait-ce pas la famille en elle-même ou par un membre de cette dernière ? On ne pouvait pas s'entendre avec tout le monde, c'est certain, donc si un membre le décevait, il chercherait à régler le problème avec lui, tout simplement. S'il n'y parvenait pas et bien, il ne pourrait surement rien y faire de plus. Ensuite, si c'était comme ce que voulait lui dire Juan, c'est-à-dire que la façon d'être de la famille en elle-même le déçoit, il ne savait pas ce qu'il ferait. Libertà ne se voyait tout simplement pas quitter la famille. Il ne se voyait même pas vivre sans la famille. Et après tout ce temps, il s'était attaché à bien des personnes en faisant partit. Il pourrait peut-être agir avec eux. Ou peut-être pas, soit.
D'une façon, il avait été déçu quand Mondo avait décidé de donner la main de sa fille au vainqueur du Duello. Cependant, il avait décidé de se battre, rien de plus. Il n'avait pas songé quitter la Famiglia ni quoi que ce soit d'autre.

« Je pense que j'essaierais de me dresser contre ce qui me déplaît... mais je ne sais pas ce que je pourrais faire de plus. »

Le vent balayant la mèche de Juan, dévoilant son œil manquant, Libertà se demanda tout de même ce qui avait pu lui arriver. Qui ne s'en poserait pas la question ? Étrangement, les humains s'intéressaient toujours à ce qui n'était pas habituel qu'à ce qui l'était. Tout comme l'on faisait généralement plus attention aux défauts qu'aux qualités. Cependant, il ne lui demanda rien à ce propos. Pour le moment du moins. Parce qu'ils étaient déjà en pleine discussion et qu'il préférait, pour une fois, attendre le moment approprié pour en savoir plus là-dessus. En fait, il n'était même pas sûr que le brun souhaiterait en parler. Les blessures peuvent parfois venir d'accidents banals, mais d'autres peuvent venir d'un souvenir que l'on n'aimerait pas raviver.
La dite conversation s'était portée sur son lieu de vie. Enfin. Libertà lui avait seulement demander s'il venait de loin et Juan venait de répondre qu'il n'avait qu'à passer d'une ville à une autre pour venir à Regalo. Il n'était donc pas très loin d'ici. Seulement, cette réponse attirait l'attention du jeune homme. Il n'y avait pas tant de ville se trouvant à une frontière de celle dans laquelle ils se trouvaient actuellement ; Tradimento était celle qui sautait aux yeux. Était-ce de là dont il venait ? En fait, ce pourrait expliquer pourquoi il lui avait maintenant demandé ce qu'il pensait de cette ville.

C'était un sujet bizarre d'ailleurs, oui, et il semblait bien s'y connaître sur ce sujet, ce qui ne que renforcer l'idée qu'il habite bel et bien là-bas. Après tout, quelque part entre les Momento et les voleurs, il devait bien y avoir des personnes biens dans cette ville. Comme partout. Et puis, il en avait peut-être même parmi les deux catégories susnommée. Les tamponner comme mauvais seulement parce qu'ils sont dans ces groupes relevait du stéréotype. Cela n'empêchait en rien que les Momento était le clan opposé à la Famiglia, ceux qu'ils devaient à présent qualifier d'ennemis, sauf si les choses venaient à changer. C'était embêtant par contre, parce qu'il avait la sensation que sa nouvelle rencontre était avec eux. Il les décrivait comme s'il les connaissait vraiment et ses paroles lui laissaient cette impression. Le blond n'eut cependant pas la peine d'y réfléchir plus longuement étant donné que la réponse lui fut donnée dans l'immédiat.

« Oui, j'avais deviné. »

Il réfléchissait à ce qu'il pouvait dire de plus. En fait, il réfléchissait surtout à ce qu'il en pensait. Il venait de rencontrer cet homme avec lequel il avait discuter durant tout ce temps et qu'il appréciait déjà par sa facilité à parler et sa sympathie. Parce que sympathique il l'était selon ce qu'il avait pu voir de lui. Certes, qu'il soit un Momento annonçait qu'ils devaient surement se retrouver confronter à cause du différent entre les deux familles, mais il n'avait pas l'envie de lui vouloir du mal ou quoi que ce soit. Résultat il ne savait pas s'il devait agir contre lui ou non. Peut-être que oui, parce que c'était techniquement un ennemi. Pour autant, il n'en ferait rien. Pas si Juan ne se montrait pas menaçant, or c'était le cas, donc il n'avait pas de réelle raison de s'en prendre à lui pour l'instant. Rien ne les obligeaient de se battre, ils pourraient aussi bien se quitter sur une note plutôt positive. C'était la possibilité que préférait Libertà.

« Est-ce que ça doit changer quelque chose ? »

Au moins, en posant cette question il serait fixer. Son interlocuteur n'avait pas un sourire inquiétant, effrayant, qui aurait pu annoncer un mauvais tournent. C'était en grande partie ce qui pouvait lui faire penser qu'il n'était pas mal pour faire du mal. Ni à lui, ni à quelqu'un d'autre. Sinon pourquoi venir en pleine nuit alors qu'il n'y avait personne dehors ? La façon dont il parlait des siens l'aidait aussi à avoir cette pensée. Alors ils n'avaient surement pas besoin d'en arriver aux mains, c'est ce qu'il espérait en tout cas.

[Ta réponse était très bien ! C'est plutôt moi qui devrait m'excuser pour mon retard phénoménal et ma réponse... bonne lecture quand même !]
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MessageSujet: Re: Au clair de la lune [Pv : Juan ] Au clair de la lune [Pv : Juan ] EmptyDim 26 Jan - 23:14

Certains endroits étaient faits pour créer des souvenirs profonds, des sentiments inoubliables et un je ne sais quoi qui donne toujours et encore des envies de revenir même à des centaines de milliers de kilomètres. Parfois, ces sensations ne tiennent qu’à très peu d’éléments. Pour un groupe donné d’individus, il s’agit du soleil, de la chaleur et de la bonne humeur des locaux. Pour d’autres, il peut s’agir de la nourriture de très bonnes qualités ou des magasins qui offrent un grand choix d’objets, de vêtements et de tout et n’importe quoi à prix défiant toutes concurrences. L’attache est différente en fonction de la personne à qui la question est posée, c’est un peu ce fait qui permet de créer la magie d’un lieu. Les individus interrogés ne donneront jamais la même réponse, parce que leurs sentiments, sensations, ressenties ne seraient jamais les mêmes et pourraient même évoluer en fonction du temps et des nombreuses découvertes qu’il pouvait offrir. Cet endroit était l’un des seuls qui permettait de se créer une petite bulle lorsque la vie tournait soudainement le dos. Lorsque tout va mal et qu’il faut soudainement se ressourcer. C’était ainsi, l’humain suivait la plupart du temps cette mécanique bien ancrée. Pourtant, cela devenait souvent difficile de quitter son pays tant aimé pour un autre, pour des raisons personnelles ou professionnelles. Et là, c’était la rupture, rien n’était facile, il y avait du regret, des larmes et parfois même des cris pour les plus jeunes. Alors que pour certains, il n’y a pas du tout d’attaches, ainsi il est vraiment plus facile de quitter toutes les terres d’accueilles. Juan avait connu cette situation, plusieurs fois même. Dans un premier temps, il avait dû quitter l’Espagne pour des terres qu’il ne connaissait même pas de noms. Cela pour suivre son père dans ses nombreux voyages. Mais, il ne se sentait véritablement pas mal, parce que le jeune homme savait qu’il reviendrait toujours dans sa maison avec sa famille entièrement. Puis, le borgne avait pu voir le monde de ses deux yeux, c’était merveilleux, il se souvenait d’avoir fait de l’Asie son Eldorado, suppliant son paternel des semaines entières pour pouvoir y retourner ne serait-ce que quelques jours. Ce monde était tout simplement magique, toutes les beautés, la langue, la culture, il en voulait encore plus, toujours et encore. Mais, il se sentait aussi chez lui en Espagne, parce que c’était sa terre natale et qu’il sentait qu’en se promenant à pieds nus sur le sol humide, il pourrait s’y enfoncer et ne fait qu’un avec celle qui lui avait permis de naître. Certainement le syndrome de la Terre Mère qui remplaçait l’amour que sa mère ne lui avait jamais offert. Pourtant,  même après l’accident, l’adolescent qu’il était avait complètement refusé de partir. De tout abandonner. Il n’avait pas pleuré devant sa famille pour autant, il était resté fort, mais il devait bien avoué qu’il avait quitté l’endroit qui lui permettait de se sentir bien en toutes circonstances même dans les pires moments. Tout en disant adieu à son Eldorado au passage, parce que son chercheur de père avait soit disant trouver quelque chose de vraiment intéressant en Italie. Même après sa réticence et sa mauvaise foi, il avait fini par accepter cette nouvelle terre qui s’offrait à lui. Effaçant complètement l’Asie de sa mémoire pour enfin faire Regalo sa nouvelle Eldorado, il adorait cette ville. Le fait de ne pas rejeter les étrangers comme eux, de ne pas juger sur son œil mort. De le croire comme la personne pleine de vie et vivante qu’il était pouvait et surtout voulait en découvrir énormément. Il adorait vraiment cette ville, faisant oublier sa vie passée et la tristesse de quitter le soleil espagnole et les belles filles. Quoi, qu’avec le temps, il en avait trouvé des magnifiques à Regalo. Pourtant, encore une fois, il avait du le quitter pour la pire ville du monde. Tradimento. Heureusement pour lui, il pouvait toujours se rattacher de temps à autre à sa ville d’accueil. Celle pour qui il pourrait trahir sa nouvelle famille et aussi sa carte. Quitte à ce que cette dernière le rejette et le fasse devenir un homme comme tout le monde.  Au fond, il s’en foutait clairement que redevenir un étranger aux yeux des deux familles, au moins, il pourrait faire ce qu’il souhaite, et quand il le souhaite.

C’était un peu pour cela qu’il avait fini par se retrouver en pleine nuit sur une plage qu’il avait visité une multitude de fois. Parce qu’il en avait soudainement ressenti le besoin de venir se ressourcer dans ce qui lui rappeler son chez lui natale. D’oublier la journée décevante qu’il avait passé parmi ces idiots de Momento, eux même, qui ne trouvaient rien de plus intéressant que de frapper les pauvres réclamants de quoi se nourrir et de voler leur maigre salaire. Juan avait vécu près des quartiers pauvres dans beaucoup de pays, il avait parfois aidé certaines de ses amis de passage à se faire de l’argent, alors ce genre d’attitude l’énervait tout particulièrement. C’était un peu pour cela qu’il avait sacrifié sa main gauche pendant plus d’une heure pour punir l’un d’entre eux de la vue. Ah, ça les enquiquinait bien lorsque quelqu’un de plus puissant qu’eux jouait à leur propre jeu. Mais le borgne était quelqu’un de juste et une telle situation l’énervait tout particulièrement. Dans la ville du Soleil, jamais il n’avait vu de tels traitements, même si la pauvreté était présente comme elle l’était partout, les gens s’entraidaient un peu, et c’était ce qu’il voulait. Oui, il était très mal tombé en obtenant le Gli Amanti inversé, mais ce n’était pas pour autant qu’il avait décidé de changer. Ah ça non, et même s’il devait tenir tête à tous les autres abrutis de la Ville Sombre, seul avec sa carte ou avec son couteau, il le ferait.

C’était un peu pour cela qu’il n’avait pas repoussé ce jeune blond et avait même commencé à se comporter avec lui, comme il l’aurait fait avec ses amis. Autrement dit, en se moquant de ce gamin comme il le faisait habituellement, en lui parlant franchement, le prenant au même grade que lui. De toute façon, Juan était naturellement quelqu’un de sociable, de dragueur et de blagueur, alors pourquoi deviendrait-il soudainement une autre personne sous prétexte qu’il se trouvait face à une personne qu’il ne connaissait pas ? Et surtout, qu’il sentait être comme un membre de l’Arcana Famiglia de part son arme et cette sensation qu’il ressentait tout au fond de lui. Non pas, qu’il se sentait être en face à sa jumelle de carte, mais il sentait un petit quelque chose, qui lui donnait peut être l’envie d’en savoir plus et de continuer à le taquiner encore et toujours. Il était si amusant ce gosse qu’il serait vraiment bête de le laisser partir comme cela. Même s’il commençait à se faire très tard, et qu’à son âge le bel espagnol dormait énormément et dès qu’il le pouvait. Parfois dix heures par nuit, pour ensuite refaire une sieste toute l’après midi. Il mangeait énormément aussi parce qu’il en dépensait beaucoup plus. Regardant le jeune homme du coin de l’œil, Lucero eut l’impression de se revoir presque dix ans en arrière. Jeune dans un premier temps, et ce regard très sûr de soi, qui montre que l’on en veut beaucoup et que l’on pourrait en faire énormément aussi. Non, le brun ne prenait pas le blond aux yeux bleus comme un ennemi, bien au contraire, plus comme un petit frère qu’il avait soudainement envie de prendre sous son aile pour lui apprendre la vie.

Et cela commençait par des questions que le Momento posait sans retenu au gamin Arcanien. Des questions plus ou moins dérangeantes ainsi que plus ou moins personnelles. Certaines étaient simplement pour meubler la conversation, parce que Juan était un grand bavard et haïssait par-dessus tout les blancs lors des conversations alors il parlait, toujours et encore. Pour éviter de ne penser à d’autres choses beaucoup moins plaisantes et de plomber l’ambiance. Par conséquent, il parlait, toujours et encore, sans jamais s’arrêter, même si cela ne plaisait pas toujours à tout le monde. Si son vis-à-vis ne répondait pas à l’une de ses questions, ce n’était pas fort grave, il en trouvait d’autres. Parfois même, il en disait beaucoup trop sur lui-même. Mais ça aussi, ce n’était pas gênant, parce qu’il n’avait rien à cacher de spécial. Il s’appelait Juan Lucero, fils d’un grand chercheur et d’une dépressive à tendance psychopathe. Il avait vingt six ans et était espagnol d’origine, ne parlant l’italien que depuis très peu de temps. Il était borgne parce que sa mère avait bien failli le tuer un beau soir et qu’il avait eu de la chance de s’en sortir avec uniquement un œil en moins. Ah oui, il était membre des Momento, parce qu’il avait fait un pacte avec la sixième carte «  Gli Amanti » , mais ce n’était pas le plus intéressant. Non, il était un fin dragueur et adorait séduire les jeunes femmes. Ah, ça c’était vraiment intéressant. Qui pouvait s’en faire qu’il soit un membre du clan des grands méchants de la ville Sombre ? Personne. Ou alors peut être ceux qui devaient apparaître dans la case «  ennemi », les membres de l’Arcana Famiglia. Certes, Juan n’était pas un traite et était plutôt fidèle aux personnes qu’il se devait de servir – même s’il ne les aimait pas particulièrement- pourtant, il n’aimait pas l’injustice. Alors non, il ne ferait pas de mal à ce petit blond sans prétexte convainquant et celui du «  il est notre ennemi, nous déclarons la guerre à Régalo » n’en était pas un bon. Point à la ligne. Alors, il posa des questions sur les relations amoureuses du blond – uniquement pour le taquiner- et plus sérieusement sur sa famille pour savoir comment il réagirait. L’une des dernières fut la réaction de Libertà si sa famille venait à la décevoir. La réponse fit alors sourire le borgne qui pour la énième fois se levait et époussetait ses vêtements. Il adorait cette réponse, alors, il se pencha de nouveau vers le blond, un sourire aux lèvres.

« Bonne réponse mon ami ! Que pourrons-nous faire de plus que d’être des pantins ? Ah si, nous pouvons nous contenter d’être nous même. C’est déjà un bon point ! »

Parce que oui, selon l’espagnol la seule et unique chose que pouvait encore faire les contractants lorsqu’ils n’étaient pas d’accord, ce n’était pas de se rebeller avec la force, parce que si les Arcaniens n’étaient pas du genre à tuer pour une petite vendetta, le moindre refus pouvait avoir des conséquences catastrophiques et engendrait comme cela le faisait à l’époque grecque ou bien féodale bien plus tard, la mort. Les Momento ne rigolaient pas pour ce genre de chose et ils savaient pertinemment qu’il pouvait exister plusieurs contractants pour une même carte en fonction des situations. Perdre un contractant équivaut à en retrouver un autre quelques temps plus tard. Alors, Juan resterait lui-même jusqu’au bout et ne dérogerait jamais à ses propres règles ça c’était sûr et certain. Alors oui, se rebeller était un début puis il partirait & recommencerait une nouvelle vie. Ainsi soit il, il n’allait certainement pas changer pour une bande d’imbéciles heureux. Avoir une carte, un pouvoir, n’était pas une finalité en soi, juste un changement conséquent dans la vie d’un homme ou d’une femme lambda parmi tant d’autres hommes et femmes du même genre. Il fallait toujours savoir rebondir, parce que même avec la capacité de priver les autres individus d’un ou de plusieurs de leurs sens, Juan restait un homme mortel et sa vie était rythmée comme celle des autres et non pas par les décisions d’un chef vaniteux.

Sans rajouter un seul mot vis-à-vis de cette conversation, Juan continua de fixer le ciel, qu’il trouvait véritablement plus beau de ce côté ci de la frontière. Certes, il ne valait pas celui des nuits chaudes d’Espagne, mais c’était un très bon début. Le Momento trouvait toujours cela intéressant de voir à quel point une vision d’un même élément pouvait donner lieux à des pensées et une vision des choses différentes en fonction des lieux où une même personne se trouvait. Bien évidemment, il ne fallait pas tenir compte de la pollution et des lumières environnantes, mais du simple élément, seul, isolé de tous. A Regalo, le ciel était plus clair, plus proche aussi, ainsi il permettait de se laisser aller à biens des rêveries. A contrario, celui de Tradimento n’était pas très accueillant, bien au contraire, il donnait même une impression de lourdeur, de noirceur, comme ci le vieux fou des Momento lui avait jeté un bien mauvais sort. Un jour, il faudrait se débarrasser de cet homme véritablement et sur le coup, Juan serait bien partant pour participer à ce lynchage public. Parce qu’il ne l’aimait pas, véritablement pas. Alors, dans un élan de sincérité, Gli Amanti se contenta de rajouter qu’il n’aimait pas trop non plus ses autres collègues, non par pour passer pour plus sympathique qu’il ne l’était déjà aux yeux du jeune homme, mais tout simplement parce qu’il pensait vraiment comme cela au quotidien. C’était un clan ennuyeux à mourir, avec des gardes sérieux, très peu de jolies femmes, des Momento qu’il aimerait tout particulièrement voir tomber de leur petite tour et bien d’autres malheurs. C’était rare, mais oui Juan pouvait aussi être tout particulièrement désagréable.

Encore une fois, sans permettre au petit blond de donner son avis sur la question, il rajouta que certainement il avait du deviner son appartenance au clan des grands méchants. Dans le cas contraire, ce ne serait pas réellement amusant, parce que cela lui montrerait que son petit camarade n’était pas très vif d’esprit et un peu aveugle, puisque le borgne avait depuis longtemps arrêté de cacher la marque sur son poignet, ses bijoux ne suffisant plus depuis longtemps. Au fond, le brun était presque – non mensonge- véritablement heureux d’être tombé sur un membre de l’Arcana Famiglia, parce qu’ainsi, il voyait que tous ne vivaient pas dans un esprit de vengeance, d’espionnage et de manigances comme dans les livres. Si ça pouvait être amusant quelques minutes, passer sa vie à faire ça, non merci. Oh, il n’était pas dupe et savait pertinemment que l’Arcana avait envoyé des espions plus ou moins qualifiés chez eux, mais il s’en fichait, ce n’était pas pour lui une chasse aux sorcières, enfin, ca pouvait le devenir si la sorcière était mignonne et plutôt bien foutue et qu’elle voulait passer la nuit dans sa chambre avec lui. En somme, comme le gosse qu’il était, Juan s’émerveillait réellement de voir que ses ennemis savaient penser à autre chose qu’à faire la guerre, contrairement à «  eux ».

Enfin le gamin répondit et le sourire devint plus visible sur le visage du bel homme aux cheveux bruns pendant qu’une lueur d’amusement se dessinait dans son unique œil valide. Voilà une réponse qui lui plaisait énormément ! Il était intelligent le petit et surtout, il n’avait pas eu de mouvement de recule fasse à l’annonce de l’appartenance de Juan à la mauvaise famille. Ca, ce n’était que du positif et donnait à l’homme une envie accroissant d’en découvrir un peu plus sur ce gosse, même si la nuit commençait déjà à vouloir se terminer. Il ne pourrait plus rester très longtemps désormais, parce qu’il allait encore avoir des problèmes si les gardes balançaient qu’il était sorti en pleine nuit sans autorisation pour faire on ne sait quoi. Le borgne ne savait pas si les autres Momento avaient des doutes quant à sa loyauté, mais il ne pouvait pas prendre trop de risque, ce serait bien bête de déclencher les hostilités à cause d’une simple visite surprise. Alors, sa voix quitta une nouvelle fois sa gorge.

« Ta réponse me plaît énormément gamin. J’apprécie les personnes clairvoyantes comme toi ! »

Oui, les propos du plus vieux étaient à nuancer parce qu’il avait donné beaucoup d’indice à l’Arcanien sur son appartenance, mais il ne fallait pas croire qu’il n’ait rien maîtrisé. Bien au contraire, Juan savait toujours ce qu’il faisait et n’aurait pas dit qui il était s’il avait senti la moindre hostilité de la part de son vis-à-vis, bien au contraire.  Seulement, il fallait pourtant rester prudent, parce que même en pleine nuit, les murs avaient des oreilles et les lampadaires des yeux. Si Régalo semblait être en apparence une ville plutôt chaleureuse et douce, le brun connaissait l’existence d’espions de son clan de ce côté ci. Le seul hic était qu’il ne connaissait pas du tout leurs noms et ça c’était dérangeant lors de ses petites escapades nocturnes. Une voix le fit alors sortir de ses pensées, son regard se tourna alors vers le petit  homme à ses côtés un peu surpris puisque ce dernier lui demandait si ça pouvait changer quelque chose. Un rire sortit alors de la gorge de Juan, avant qu’il ne réponde.

« Uniquement si tu pense que ça peut changer quelque chose. Pour ma part, je n’en ai que faire de cette guerre froide entre Momento- Regalo du moment que tu ne viens pas séduire les jeunes femmes sur mon territoire. »

Le jeune homme ponctua sa phrase d’un clin d’œil au plus jeune. Son territoire ? Toute l’île bien évidemment, parce que oui, Juan n’aimait pas trop la concurrence en matière de séduction et là, cela pouvait le pousser à s’énerver. Ce n’était pas un homme très sérieux sur bien des sujets, mais il ne fallait pas venir le chercher sur son propre terrain de chasse, parce qu’il pouvait devenir redoutable de par son esprit plutôt fourbe. Soudainement, il se planta bien en face du petit blond et lui tendit une main chaleureuse, comme il le faisait bien souvent, sans réfléchir et sans arrières pensées soudaines. Non, il improvisait tout simplement.  Bien qu’il se sentit soudainement obligé de se justifier devant Libertà.

« J’trouve ça dommage de ne pas être tombé sur une femme, mais soyons ami d’accord ? La prochaine fois que je reviendrais, je te promets d’apprendre à draguer ! »

Une petite boutade de plus de la part de Lucero qui attendit sagement la réponse de son vis-à-vis. Non pas que sa présence lui déplaisait tout particulièrement, mais il trouvait qu’il s’était assez amusé pour le moment et qu’il était temps pour lui de rentrer – à contre cœur- au manoir des Momento, histoire de se reposer un peu, de mettre du grabuge dans les papiers des autres, de cacher leurs affaires et de faire tourner en rond les gardes toujours plus bêtes les uns que les autres. Alors, oui, il attendait et après cela, il quittera son jeune compagnon de la nuit et chose dite chose promise, il reviendrait faire un tour à Regalo le plus rapidement possible. Parce que Juan était un homme d’honneur et qu’il tenait toujours ses promesses quoi qu’il lui en coûte.

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MessageSujet: Re: Au clair de la lune [Pv : Juan ] Au clair de la lune [Pv : Juan ] EmptyMer 17 Sep - 23:55

L'être humain était fait pour s'attacher sentimentalement. Ses émotions le pousse à aimer, ne pas aimer, préférer tel chose à une autre. Ses préférences provoquaient alors un sentiment d'attachement pour une chose ou une autre, quelle quelle soit. Ainsi, l'Homme s'attachait à ses semblables ; il aimait la compagnie de tel ou tel personne, que ce soit pas amitié ou par amour, le poussant à rester avec ces personnes auxquels il tenait. Ce n'était cependant pas le seul attachement qu'un humain pouvait avoir. Ce pouvait tout aussi bien être un lieu, un endroit précis ou seulement une nature de lieu. Certaines personnes vont aimer la mer ou bien la montagne, parce que ces paysages lui sont agréable à la vue, par leur température ou par les activités praticables à ces endroit. Ces personnes peuvent aussi être attaché à un lieu particulier qui serait lié à des événements affectueux, tel qu'une cabane au fond d'un bois qui leur rappellerai leur enfance. L'attachement pouvait encore être matériel. Une affection portait à un objet ; soit parce que son utilisation ou son design plaît ; soit parce que, tout comme certains lieux, il rappelle un souvenir ou une personne qui lui est chère. Oui, les humains étaient fait pour s'attacher à toute sorte de choses, plus ou moins futiles, dont la séparation pouvait être déchirante et les retrouvailles apaisantes.

En ce qui le concernait, Libertà était attaché à toute sorte de personne. Il s'éprenait vite d'amitié et adoptait rapidement un sentiment d'attachement pour son entourage. Ceux auxquels il tenait le plus étaient en général des membres de sa Famiglia ; il s'agissait de ceux qu'il côtoyait le plus après tout. Mais, ce soir, il sentait déjà qu'il se prenait d'une certaine affection pour l'homme qu'il venait de rencontrer. Il était taquin, sympathique et parlait de façon légère ; il lui faisait un peu penser à un grand frère.
Concernant les lieux, le blond avait sans le moindre doute une préférence pour la mer. Il avait été emprisonné, petit, et suite à sa libération il s'était retrouvé sur un bateau, avec Dante. Son amour pour la mer avait demeuré depuis ce jour. Il aimait les variations de bleus de l'eau, des bleus qui s'étendaient à l'infini. Pour lui, il s'agissait là de la représentation de la liberté : une infinité sans entrave. Cette représentation se perfectionnait lorsque la mer et le ciel venait à se confondre, lorsque l'on ne parvenait plus à délimiter la frontière entre les deux, comme si l'on flottait dans les airs et que le sol n'existait plus. Allant de pair avec la mer, la place plaisait aussi beaucoup à Libertà. Il l'aimait bien que d'être sur un bateau, mais il l'aimait aussi avec son sable chaud et le va-et-vient des vagues sur ce dernier. C'était surement pour ces raisons que ses pas l'avaient naturellement guidé jusqu'ici ce soir. La plage était belle la nuit aussi, mais elle était surtout calme sans le bruit de la circulation alentour et des vacanciers allant se baigner. Seul le bruit apaisant des vagues se faisait entendre à cette heure tardive.

Juan parlait beaucoup. De tout, de rien ; le meilleur moyen de faire connaissance avec quelqu'un. Quoi que les premières choses dont on parle avec une nouvelle rencontre n'est habituellement pas de sexualité, ni de questions philosophiques à propos des règles. Libertà était de nature bavarde et extraverti, mais ces conversations n'étaient pas des choses dont il discutait souvent. Cela ne le gênait pas pour autant - sauf la sexualité, mais cette dernière était tabou et embarrassante pour beaucoup - au contraire, c'est ce qui rendait le brun intrigant et même amusant. C'était facile de se sentir à l'aise avec lui.  
Il avait raison à propos des choix qui s'offraient si la famille les décevait - bien que le blond doute que cela puisse arriver un jour. En temps qu'Arcane primaires, ils étaient plus ou moins bloqués. Il n'imaginait cependant pas quitter la Famiglia, abandonner son arcane. Le pouvait-il seulement ? Aussi loin qu'il se souvenait, il avait toujours eut Il-Matto, même sans en avoir conscience ; il était même surement né avec ce pouvoir. Il n'était pas l'un de ces membres qui l'avait obtenu en entrant dans la famille ; lui était entré parce qu'il l'avait déjà.

Cette conversation était certainement terminée. Il n'avait rien à rajouter en tout cas et Juan ne rebondit pas dessus non plus. Ce n'était pas pour autant que leur entretien s'arrêtait là. Tout deux semblait disposer à offrir encore un peu de temps à l'autre et un autre sujet était déjà sur le tapis. Ce n'était pas le moindre : l'homme était un Momento. Ce n'était pas tout les jours - ou plutôt, toute les nuits dans le cas présent - qu'un membre de l'Arcana Famiglia sympathisait avec un Momento. Pourtant, Libertà ne ressentait pas d'animosité de son compère et ne souhaitait pas se confronter à lui alors que Juan n'avait rien fait de mal - dans le cas présent du moins ; mais même s'il en aurait fait par le passé, il n'en avait pas la moindre preuve. De plus, il ne l'avait pas pris par surprise ; comme il l'avait dit, le contractant de Il Matto l'avait deviné avant : le brun ne semblait pas prendre la peine de cacher le tatouage de son contrat. D'ailleurs, Libertà lui même n'était pas sûr que son propre tatouage soit caché. Habituellement ses mèches de cheveux le gardait à l'abri des regards, mais avec la brise actuelle, il ne pouvait pas parier que les mèches en question ne se fasse la malle de temps à autre pour laisser la marque à découvert.

« Je n'ai l'intention de séduire aucune femme si cela peut te rassurer. »

Il rit un peu suite à cette réponse. De cette façon, les choses étaient claires : cela ne changeait rien. Qu'importe d'où ils venaient et qui ils étaient, ce n'était aux clans de décider qui devait s'entendre et qui devait se faire la guerre. Ils seraient au delà de ces préjugés. Ainsi, le jeune n'hésita pas à prendre la main qui lui était tendue pour la serrer brièvement, avec un sourire.

Le moment était venu pour eux de se séparer ; ils ne pouvaient de toute façons pas rester ici indéfiniment à discuter et Juan avait peut-être des choses à faire - ou à ne pas faire, comme rester dehors trop tard ; après tout, Libertà ne savait pas comment les choses se passaient à Momento.

« J'ai été ravi de te rencontrer. Et... j'attendrai donc tes conseils avant de me lancer dans la séduction ! »

Ses joues rosirent légèrement sur cette dernière phrase bien qu'elle était dite dans le but de répondre à sa plaisanterie plutôt que par réel intérêt - il ne s'imaginait diablement pas draguer !

« A la prochaine ! »

Il lui adressa un dernier signe de main, laissant son compagnon s'éloignait le premier avant de finalement prendre la route lui aussi. Étant donné qu'il faisait nuit et qu'il ne semblait pas y avoir d'autres inconnus attendant un compagnon pour bavarder, il ne faisait aucun doute qu'il allait rentrer au manoir. Quant à ce qu'il ferait ensuite, dormir semblait une bonne idée ainsi que ce qui était le plus naturel à une heure pareille. Par ailleurs, il reviendrait sur cette plage, sans le moindre doute. Après tout, Juan lui avait dit qu'il reviendrait alors il le croyait et il attendrait qu'il revienne dans les environs pour discuter à nouveau.

[Eh bien, voici donc qui met fin à notre rp, en espérant que cette dernière réponse t'ai satisfaite !]
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