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Porté par les flots [Pv Will]

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Alex C. Gabrieli
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Alex C. Gabrieli
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MessageSujet: Porté par les flots [Pv Will] Porté par les flots [Pv Will] EmptySam 2 Mar - 22:59

Seize heures sonnaient au clocher surplombant la ville portuaire de Regalo, alors que la masse de corps fluctuait à l’intérieur du boyau que formaient les nombreuses rues pavées. La ville était animée comme jamais ces derniers jours. Effectivement, les soucis venant de Tradimento avaient l’air d’avoir disparu depuis peu. Elysion Momento avait-il fini par se rendre compte de la bêtise qu’il faisait en dressant les deux villes l’une contre l’autre. Pourquoi déclarer une guerre civile sur des idéaux douteux, alors que de nombreux pays du globe se remettait difficilement d’une guerre meurtrière ? Quel était dont l’intérêt de vouloir faire couler le sang de voisin. D’entrer dans une ville ensoleillée pour tapisser les murs des organes d’autres humains. A quoi bon continuer un conflit qui n’avait duré que trop longtemps. Il fallait se relever doucement. S’entre aider pour ne pas tomber de nouveau. L’Italie avait été chanceuse. Regalo était une survivante, sans savoir que les pouvoirs d’Arcana n’étaient pas étrangers dans cette mystérieuse chance. La plupart des habitants étaient assez vieux pour se rappeler clairement de la barbarie des humains pour devoir retomber dans un traumatisme si profond. Tradimento n’avait certainement pas échappée au même carnage d’une Guerre Mondiale sans précédente, alors pourquoi se damner à s’enfoncer peu à peu dans les méandres d’une société décalée et pauvre. C’était une question à approfondir. Pour cela, il fallait comprendre l’esprit décalé du chef des Memento. L’analyser. Non, se substituer à lui. Attirer sa sympathie pour pouvoir comprendre ses plus noirs désirs. Fallait-il seulement qu’il soit capable de sympathie surtout. La jeune femme venait à en douter. Cela faisait quelques semaines qu’elle était à son service. Certes, elle ne le croisait que très peu. Les rares fois étant pour recevoir un ordre auquel elle n’osait clairement pas répliquer. Ce frisson permanant qui lui parcourait l’échine dès qu’elle se retrouvait face à lui, lui intimait l’ordre de ne pas parler. La chose était dite. Alex Gabrieli avait bel et bien peur de cet homme qu’elle décrivait dans ses premiers rapports comme « mentalement instable ». Certes, cela était clairement visible et se lisait sur son visage. Mais malgré son sens de l’observation et de compréhension, la rousse n’arrivait clairement pas à poser des mots sur ce qu’elle voyait. La frustrant. Lui faisant faire des erreurs. De trop grosses erreurs qui pourraient lui coûter la place de sa tête sur les épaules. A l’instar de la reine de cœurs, celui-ci faisait tomber les vies comme des feuilles mortes. A cette simple pensée, une partie de sa vie défila devant ses yeux. Soupirant, elle s’arrêta quelques secondes devant un magasin qu’elle connaissait amplement. Devait-elle gâcher, une si belle journée à entendre des commentaires sur son nouveau choix de vie ? Non. Déviant de son chemin de manière à ne pas se faire remarquer, la jeune femme continua sa promenade. Une question lui vint alors à l’esprit. Qu’allait-elle pouvoir faire en cette journée ? C’était la première libre depuis qu’elle était entrée à l’Arcana et elle devait avouer que l’action lui manquait déjà. Levant doucement le regard vers le ciel bleu, elle se figea telle une statue sur la place centrale. Se laissant bousculer par le flot incessant d’habitants, de voyageurs et d’étrangers.

Pourquoi restait-elle ainsi comme une marionnette attendant que ses fils bougent pour s’animer ? La réponse était simple. Un nuage l’intéressait particulièrement. Il avait une belle forme, mais pourtant difficile à comprendre. Les nuages étaient tout simplement fascinants, changeant au gré des esprits humains. S’habituant à voyager peu à peu, ballottaient par le vent. Parfois Alex les enviait. Ils n’avaient pas à s’attacher et pouvaient découvrir le monde qu’elle ne pouvait voir qu’à travers les livres. Au début, elle n’était pas partie vers des pays lointains uniquement pour continuer à veiller ses parents qui ne se faisaient plus tous jeunes. Puis, elle avait pris une nouvelle attache malgré ses chaines brisées grâce à son frère. Actuellement, quitter son poste d’espionne et accessoirement de policière n’était pas concevable. Simuler sa propre mort ? Pas vraiment marrant. A oublier. A quoi ressemblait celui-ci ? Plissant doucement les yeux, la demoiselle ne vit rien de bien intéressant. Soupirant, elle pencha légèrement la tête en dégageant sa mèche pour permettre à son deuxième œil de rencontrer une nouvelle fois le soleil. Un loup. Cette bête si libre et pourtant fidèle au troupeau. Un sourire se dessina lentement sur les lèvres teintées de rouge d’Alex. Au moins, elle ne pensait pas à un lapin, ca la rendait moins fille trop fleurs bleues. Si elle le pouvait, la demoiselle s’allongerait sur le sol pour regarder encore quelques heures le ciel. C’était enfantin, mais elle s’en foutait éperdument. En vue des courses poursuites qu’elle faisait tous les jours après des bandits dans Tradimento, elle pouvait amplement profiter de ce jour ensoleillé. En parlant du soleil. Il lui avait manqué. La noirceur de la ville voisine était oppressante ces derniers jours. Alex savait très bien que le calme dont faisait preuve l’ennemi n’était repos pour Regalo avant une violente tempête. Ainsi, elle l’avait noté d’une couleur très voyante sur son compte rendu de la semaine. Le chef des Bâtons ne pouvait ainsi aucunement louper cette indication. « Rester sur ses gardes » avait-elle rajoutait. En parlant de ce dossier. Il trainait toujours dans ses mains. Voilà pourquoi elle se baladait en ville. C’était pour remplir son contrat et ramener ses découvertes au manoir. Tête en l’air. Ce n’était pas tout. Les souvenirs lui manquaient encore. Elle devait rajouter quelques indications sur des larbins sous payés avant de les oublier. Fallait-il trouver un endroit rapidement.

Ses jambes se remirent à bouger rapidement. Quelle partie de la ville serait la plus discrète pour parler toute seule ? Le bord de mer n’était pas le meilleur endroit. Généralement, les espions des Momento y trainaient pour glaner des informations auprès des vieux loups de mer. Si l’un d’entre eux venait à la reconnaitre, c’était fichu. Après tout, elle n’avait toujours pas découvert qui étaient ces fameux espions. Cela à son plus grand damne bien évidemment. Ainsi, elle avait fait un choix. Théoriquement, elle aurait du mettre son uniforme noire, démontrant son appartenance à l’Arcana, mais, elle ne l’avait pas fait. Son choix était stratégique encore une fois. Se faire remarquer comme espion n’était pas dans sa liste des priorités. Ecartant, dans la continuité de la chose son second choix avait été évincé. Ce n’était pas une bonne idée de garder son tailleur blanc, qui représentait la policière rousse de Tradimento et dont certain membre de l’Arcana ne connaissait pas son rôle. Alors, elle portait un long t-shirt gris au dessus d’une jupe droite tirant sur le rose pâle. Permettant de faire ressortir la couleur bronzé de ses longues jambes. Après tout, il ne fallait pas s’attendre à ce qu’elle mette des bas comme toutes les autres femmes ni aux longues robes. Ses talons raisonnèrent sur le sol alors qu’elle quittait le centre de Regalo. Son endroit était tout trouvé. L’eau était le meilleur endroit pour concentrer ses pensées sur un seul et unique point comme le souhaitait Alex. Finalement, elle se détestait d’avoir gardé des chaussures comme celle-ci. Pourquoi dont se bornait à se balader, l’arme à la ceinture, si ce n’est pour avoir les chaussures adéquates. Soupirant de sa propre bêtise, la brune aux reflets cuivrés oublia l’ambiance festive de la ville pour sortir le reste de l’île.

Il était là, devant ses yeux. Le lac. Beau comme une œuvre d’art. Lentement, il se baladait, restant bien à sa place. La jeune demoiselle se dirigea vers le bord pour s’asseoir. Dirigeant son regard une dernière fois vers le ciel avant de se concentrer. Il fallait qu’elle se souvienne de l’information sur l’un des gardes du chef des Momento. Trente secondes. Une minute. Deux minutes. Trois minutes. Ses yeux se rouvrirent soudainement. Elle n’arrivait vraiment pas à se rappeler. Alors bon, quel sujet ca pouvait toucher ? Bonne réponse. Etre espionne c’est bien. Avoir une mémoire plus conséquente qu’une huitre amnésique serait aussi une bonne idée. Lançant soudainement ses chaussures noires sur de la rive non loin d’elle, elle se leva pour faire les cents pas, pieds nus dans l’herbe fraiche. Allons. Alex ouvra le dossier qui se reposait sur le sol. Marcus blabla, encore blabla. Tien un trou sur les armes et compétences au combat. Au moins, elle savait ce qu’elle devait retrouver au fin fond de sa mémoire. Il fallait désormais qu’elle se souvienne de la conversation. La représentation risquait de commencer. La rousse était comme cela, se refaisait la scène, pour retrouver l’élément important. Au grand damne de ses parents lorsqu’elle était plus jeune. Il lui arrivait se refaire plusieurs personnages criant ou pleurant pour retrouver cette bride disparue.

Parlant toute seule en faisant de petits pas sur la berge, la mémoire lui revenait doucement. C’était bon, la demoiselle était perdue dans son monde. Personne ne pouvait l’en sortir. Personne non. Mais quelque chose oui. Ses pieds rencontrèrent une surface mouvante et froide. Alors, elle baissa la tête et les mots sortirent soudainement.

« Sniper. Cet homme est un tireur expérimenté. »

Attrapant le crayon caché dans le dossier, Miss Cantara griffonna les quelques mots qui venaient de lui revenir, tout en restant les pieds dans l’eau. Se baissant même pour humidifier un peu son visage et ses jambes, permettant au soleil de faire son travail. Laissant sa peau continuer à dorer lentement. La jeune femme pouvait rester des heures ainsi. Les pieds dans l’eau comme une enfant, l’arme posée sur le sol. Une libération. Juste cela, un moment de répit loin de la nouvelle guerre qui se profilait à l’horizon. Se permettre d’oublier quelques minutes son côté sociopathe. Cette partie d’elle-même qu’elle se damnait à cacher aux yeux du monde. La fausse Alex qui se devait de se retenir chaque seconde que Dieu faisait de lâcher totalement ses barrières pour suivre une personne pendant des heures et la tenir sous son joug lorsqu’il faudrait. Ne plus masquer ce regard aux deux couleurs sous prétexte que les esprits ne sont pas prêt à comprendre que deux couleurs, ne signifie pas « voir en noir et blanc comme les chiens ». Elle n’était pas un animal, mais une humaine, Bon Dieu. Alors, elle repoussa sa mèche derrière son oreille et dévoila son œil vert. La différence était flagrante. Le bleu était aussi clair que la mer sous le soleil. Quant au vert, il brillait comme l’émeraude. Pourtant, il suffisait de quelques pigments pour qu’ils soient tous les deux d’une couleur unique. Or, le destin l’avait décidé autrement.

Alex comptait partir dans de nombreuses divagations sur le destin, lorsque quelque chose capta son attention dans l’eau pure du lac. Un reflet roux qui n’était pas celui de ses cheveux. Non, c’était bien plus court. Son regard se détourna vivement vers le fourreau posé lâchement sur le sol. Décidément, c’était l’une des rares fois où elle s’en séparait, qu’une personne faisait son apparition. Soupirant, elle se tourna la tête. Un homme en plus. Que faisait-il si loin de la capitale, ou tout simplement de Regalo voire au pire de Tradimento. Son visage ne lui disait rien. Restant les pieds dans le lac – tout en stipulant qu’elle n’était pas allée trop loin vers le centre du lac, de peur de se noyer-, la jeune femme se décida à apostropher l’inconnu, tout en priant intérieurement pour que celui-ci n’était pas déjà présent lorsqu’elle avait trouvé l’élément manquant dans sa mémoire quant au garde d’Elysion Momento. Au pire, elle trouverai le moyen de le faire taire.

« Regalo c’est dans l’autre sens ! »

La brune aux reflets cuivrés n’avait pas donné trop de voix pour ne pas qu’il vienne à croire qu’elle voulait l’agresser, a contrario, assez pour qu’il puisse l’entendre et comprendre, qu’elle ne voulait peut être pas être dérangée pendant son « travail » quotidien. Elle se rendit tout de même compte qu’elle était un peu égoïste de vouloir le faire partir, alors que bon, l’endroit ne lui appartenait pas vraiment. Se rendant pourtant compte, qu’elle devait se sociabiliser un peu plus pour ne pas à rester cloitrer dans sa « maladie » trop longtemps.




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Will von Loewenstein
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MessageSujet: Re: Porté par les flots [Pv Will] Porté par les flots [Pv Will] EmptyLun 4 Mar - 17:51

[HRP=Quand c'est en gras, c'est que Will parle en allemand =) Je garderai toujours cette façon d'écrire]

La mer. Will la connaissait depuis un temps à présent. Il était même probable qu'elle l'ait vu grandir encore plus que la terre. Et pourtant, pourtant le pirate était revenue sur terre afin de se rattacher à ses sources. Après tout, c'était tout de même cette terre qui l'avait vu naître. Pas cette île en particulier, mais pour le marin, il y avait mer, et il y avait terre.

Le jeune homme s'était donc mis en route vers une île de la Méditerranée. Malte l'avait déjà vu, c'est pourquoi il ne fit aucune escale dans cette dernière. La Valette était une très belle ville, mais encore trop pauvre à son humble avis. Il ne pouvait guère s'y enrichir. Et bien souvent, c'était le motif principal de ses débarquements. Il avait de ce fait mis les voiles vers l'Italie. En effet, un membre de son équipage était originaire de cet endroit et lui assurait la richesse du pays. Ce qui gênait pourtant le capitaine, c'était bien le fait de débarquer sur un continent. Il craignait ces endroits comme la peste. Lui avait toujours vécu près des ports, ou bien au niveau des côtes d'Allemagne, ou même tout simplement sur un bateau. S'éloigner de l'eau le rendait morose et un peu trop sur ses gardes. Toutes ces nouvelles choses, toutes ces voitures déversant leurs nuages de fumée toxiques... Vraiment, le marin préférait de loin le grand air et l'horizon.

Finalement, il avait réussi à accoster sur une île aux abords de l'Italie. Son matelot l'avait annoncé comme étant Regalo. Regalo. Décidément, les noms italiens lui fendaient souvent la bouche d'un sourire amusé. Il les trouvait très inventifs et l'accent italien avait quelque chose de vraiment marrant. Finalement, c'était une bonne chose de faire halte à cet endroit. Il sentait la difficulté à plein nez. Après tout, sans son ami interprète, il n'était absolument pas capable de tenir une conversation. Au plus savait-il dire bonjour. Et encore, il n'en était pas certain. Pour cela, durant la deuxième journée de leur arrivée au port, son ami pirate l'instruisit des quelques bases. Quelques bases malheureuses ne lui permettant toujours pas de comprendre les autres, mais au moins de savoir formuler quelques paroles. Son ami lui avait prévenu que l'île était certainement plus grande qu'il n'y pensait, mais ça n'avait pas eu l'air de gêner notre capitaine. Au contraire, il semblait même prêt à dévaliser l'île de fond en comble. Et visiblement, l'autre homme s'en doutait puisqu'il ne se garda pas de prévenir le jeune adulte des capacités « étranges » de la police. Sans en dire plus, il s'en alla et laissa le capitaine sur sa faim. Et c'était très mauvaise chose que voilà. Son visage s'était mué en une espèce de moue craquante. Il était le plus jeune des hommes sur le bateau, à part un marin, et l'on ne cessait de le lui rabâcher sans cesse. Petit, eh petit. Il n'était pas petit et dépassait plusieurs de ses hommes.

C'est avec un esprit boudeur que Will sortit de sa cabine pour apprécier l'extérieur. Il faisait beau. Il n'y avait pas à dire, la mer Méditerranée était décidément une mer bien clémente et chaude. On ne se sentait pas totalement en été, et pourtant on humait déjà sa présence plus ou moins fluette. Le capitaine mit ses mains sur ses hanches et regarda le mouvement à terre du haut de son bateau. D'autres hommes s'activaient à monter et descendre des marchandises venues de la grande ville. Lui n'était toujours pas descendu autrement que pour payer la taxe d'emplacement. S'il était possible d'avoir le mal de terre, alors lui l'avait très certainement. Will n'était pas malade à proprement parler, mais les premiers jours il ne se sentait pas rassuré et était parcouru de cauchemars dès la fermeture de ses paupières. Après tout, il était un pirate, et il n'était certes pas rassurant de voir la police effectuer ses tours de gardes sur les pontons. Une fois, sur une autre île s'était engagé une violente dispute entre un douanier et lui-même. Le douanier avait ordonné d'un coup d'un seul l'inspection de tous les bateaux du port. Au moment de passer par le sien, Will s'était violemment interposé, la main sur son épée. Ses richesses étaient encore dans la coque, et ce port-là n'était qu'un passage avant de déposer tout cela sur son île privée, garante de tout son or. Ils avaient dû hisser les voiles en vitesse et semer tous les bateaux les ayant suivi. Malgré tout, le capitaine en gardait un bon souvenir.

Qu'importe, lui vivait au présent, peut-être au futur si ce dernier lui réservait de bonnes choses, mais en tout cas, il ne s'arrêtait plus au passé. Il était si facile de s'y attacher pourtant. Et dès lors cela fait, paf, on en restait prisonnier. Et Will ne le souhaitait ardemment pas. Il rentra dans sa cabine, attrapa un de ses vestes ainsi que son épée et ressortit un sourire aux lèvres. Cet homme était toujours de bonne humeur. Il se sentait parfois patraque, mais même s'il donnait l'impression de bouder, au final il n'était pratiquement jamais vexé des remarques qu'on pouvait lui faire. Le jeune homme dirigea alors son regard vers un de ses matelots et lui lança en levant la main :

-Je vais faire un tour en ville.


Évidemment, il s'exprimait en allemand. Il passa sa veste par-dessus son épaule et dévala à toute vitesse le ponton. Le capitaine passa ensuite son épée à sa ceinture et revêtit bientôt sa veste d'une façon un peu plus élégante. C'est sur ces derniers gestes qu'il sortit enfin du port et se dirigea vers... nulle part en vérité. Il laissait ses pas le guider quelque part. Quelque part. L'homme traversa la ville, les yeux sublimés par les maisons colorées et les oreilles pleines d'accent italien. Il fallait bien avouer que sa langue maternelle était un peu brutale. Voir la plus brutale jamais existé. Mais lui avait l’habitude, de toute façon, il était de là-bas. Cette langue avait tout simplement bercée son enfance.

Le jeune homme poursuivit son inspection jusqu'à être alerté par des cris d'homme dans une boutique. Une femme en sortit, sur le qui-vive et pas vraiment enclin à s'arrêter pour discuter. Elle portait un sac dans ses mains et fuyait littéralement de l'endroit. C'était un vol comme il y en avait de plus classique. Et cela se passait sous ses yeux. Will, bouger ? Haha, grosse blague. Si la dame s'était trouvé être un homme, il aurait peut-être dans son immense gentillesse courut après ce dernier, mais là il en était totalement hors de question. Pourtant, à force de course poursuite sur terre comme sur mer, le pirate était très doué à la chasse à l'homme tout comme à l'évasion. Le bonhomme sortit alors de son magasin tout essoufflé. Lui, il avait peu de chance de retrouver sa marchandise, bouffi comme il l'était. Sur le coup, notre cher capitaine s'était stoppé devant la scène. Et le vendeur se tourna vers lui avant de lui glapir à la figure. Son visage devenait tout rouge de colère. Will inclina la tête sur le côté pour marquer son calme et ses interrogations. Des fois c'était vraiment bien de profiter de son ignorance des langues étrangères. Il s'en alla tranquillement sans même répondre aux prodigieuses accusations proférées dans son dos. Quelques mètres plus loin, il se retrouva sur une place publique. Il y avait un tel raffut pour un si petite île. Il voyait un attroupement de bonshommes noirs autour de la jeune voleuse. Ah, presque prise la main dans le sac. Ces gens en noirs devaient certainement être la fameuse police dont lui avait parlé son ami. Son sourire prit un accent farouche, mais il ne s'approcha pas plus du groupe. Au moins, il savait à quoi s'attendre. Cette police était rapide, quelque part ça lui donnait envie d'engager la course. Il n'en fit rien et s'orienta sur la droite.

Il marcha, marcha jusqu'à trouver un coin d'ombre autre que celui projeté par les maisons et se posa sur l'herbe. Un lac. Will détestait les lacs. C'était vide. Aucun courant, aucun remous, aucun très gros poisson. Et puis, les poissons d'eau douce avaient un goût vraiment... inexistant. Bien souvent l'eau était opaque et stagnante. Et parfois encore, à la bonne saison, on pouvait y trouver des œufs de crapauds ou bien même des têtards. Et autant sur le point visuel qu'auditif, le crapaud était vraiment un animal horrible en tout point.
Pourtant, le capitaine s'assit en s'adossant à un arbre et retira son épée pour la garder dans ses mains. L'autre main posa instinctivement ses doigts sur le chapeau, mais aujourd'hui il n'en avait pas alors Will râla légèrement tout en fermant les yeux.

Mama...

Le jeune capitaine sursauta et cligna des yeux, déboussolé. Il tourna la tête à droite puis à gauche, trouva que le nombre de personnes présentes il y a quelques secondes avait considérablement diminué, voir critiquement. L'homme se leva et un « aie » retentit à ce moment. Son dos s'était mis à craquer. Combien de temps était-il resté là ? Il s'était endormi, à coup sûr. S'étirant du mieux qu'il put, le capitaine se mit alors en route pour rejoindre son équipage. Il fit quelques pas jusqu'à remarquer à quelques mètres la présence d'une étrangère. Ce qui l'intrigua d'abord, c'était ses cheveux. Roux, tout comme lui, tirant même sur le rouge. Pourtant, cette couleur de cheveux n'était vraiment pas répandue. Il vérifia rapidement que son cache œil effectuait toujours bien sa fonction principale et s'approcha lentement. De ce qu'il allait bien pouvoir dire ? Il n'en savait rien. Au plus, il lui souhaiterai bonjour, puisqu'à défaut il ne savait pas dire bonsoir. Bref, dans l'ensemble, la discussion se trouvait bien limitée. En revanche, il n'eut pas trop le temps de penser à d'autres alternatives car déjà, la demoiselle l'avait repéré. Et le pire dans tout ça ? Il ne s'était même pas approché qu'elle parlait déjà.



Et là, ce fut le plus gros blanc de son histoire. Il se stoppa à quelques mètres. Il faisait des efforts, vraiment, de gros efforts pour comprendre ce qu'elle lui racontait là. Mais que voulez-vous, une langue ne s'apprenait pas juste par volonté. Mais bien par habitude et savoir. Et puis, elle parlait tellement tellement vite. S'il avait au moins pu déceler son ton de voix, la tâche aurait été aisée, mais là... là, il n'y avait ni animosité ni rien du tout. C'était plat, c'était rapide, c'était tout. Emballé c'est pesé merci d'avoir appelé. En fait si, il lui semblait, mais vraiment semblait avoir entendu le nom de la ville, Regalo. Ah, c'était un bon indice pour commencer. La dame avait les pieds dans l'eau, et semblait à moitié pensive. Peut-être n'était-ce pas le bon moment pour la déranger, mais bon Will ne s'appelait plus Will s'il s'en allait comme ça. Alors, il s'approcha, risquant aussi bien d'aller à l'encontre de ce qu'elle aurait bien pu dire qu'autre chose d'ailleurs et sortit, presque tout fier de lui :

-BONJOUR.

Oh, mais c'est qu'il était vraiment tout content. C'était maladroit, c'était sans accent italien, c'était presque incompréhensible, mais lui se comprenait alors tout allait bien. Fallait-il qu'on en termine ainsi ? Non, certainement pas. C'était trop facile. Il avait prononcé ses paroles avec joie, avec son accent allemand, sans même s'en apercevoir. Qu'importe, il poursuivit d'une traite :

-Je suppose que vous ne comprenez pas l'allemand?

Décidément, il était bien parti pour faire tourner la dame en bourrique. Si elle souhaitait être tranquille, il ne fallait vraiment pas tomber sur son chemin à lui.
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Alex C. Gabrieli
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MessageSujet: Re: Porté par les flots [Pv Will] Porté par les flots [Pv Will] EmptySam 9 Mar - 12:15

Les humains sont tellement attrayants et mystérieux de par leur naturel. Si les animaux se pouvaient d’être tantôt beaux, tantôt effrayant selon les visions. C’était uniquement parce que l’homme avait une vision particulière. Pourtant, un simple adage explique clairement la situation « L’homme est un loup pour l’homme ». Jamais il n’avait été question que l’animal soit un loup pour l’homme. Non, c’est le genre humain qui est dangereux pour ses semblables. Possédant divers capacités qu’il faut apprendre à connaître les unes après les autres. Certainement qu’il faudrait toute une vie pour réussir cet exploit. Mais c’était quelque chose à réaliser au moins une fois dans sa courte existence. Déceler une à une les exploits et les façons de penser des humains. De nos semblables. Cette capacité à faire preuve d’imagination le plus souvent. De ne pas en faire preuve la minute d’après. Tenter de comprendre ce que la femme en face de soit veut exprimer avec ses mots à elle. La capacité de s’énerver pour rien, ou alors rester calme pour beaucoup de choses. Pleurer pour exclure la pression d’un corps fatigué par le temps. Crier pour se faire entendre. Parce que le monde refuse clairement de nous écouter. Se mettre à nu pour se faire comprendre. Chanter pour réchauffer les cœurs. Jouer pour faire apparaître les sourires et les rires. Danser pour créer la convivialité. S’énerver pour faire naitre la rancœur. Tromper pour voir les réactions. Aimer pour faire naitre les naitre les sentiments. Ou alors serait-ce pour se sentir moins seul ? Donner la vie, pour avoir l’impression d’avoir réussi quelque chose dans la sienne. Courir pour être libre. L’humain est une machine tellement bien huilée. Toutes ces personnes se ressemblent, ayant déjà un destin commun. Ils ne le savent pas encore, mais il se peut déjà qu’ils soient liés par quelque chose d’invisible aux yeux des autres. Sont-ils capables de le ressentir au moins ? Certainement pas. Ce ne serait pas amusant sinon. Parfois, on voudrait obtenir la capacité de lire dans les esprits des autres, pour voir ce qu’ils peuvent penser de nous. C’est inutile. Complètement inutile. Le mieux serait de demander à pouvoir lire leurs sentiments et états d’âme pour les comprendre plus en profondeur. Prendre un humain et lui enlever tout ce qui fait de lui un maillon de la chaîne alimentaire. Le faire retomber dans ses instincts les plus primitifs et comprendre comment il peut fonctionner. C’est ca qui rend le jeu tellement parfait. Lire des les esprits, c’est se retrouver face à un mur de pensées floutées par une réalité déformée de la société. Un être humain est beau lorsqu’il se tait, et qu’il laisse ses sentiments s’exprimer à sa place. Des pleurs seront toujours plus attrayants tant qu’ils sont faits dans le silence. Faut-il déjà pourvoir sortir de sa bulle. Ce maudit savon qui gâche tout. Ce savon sociétal forgé par le regard des autres. Non. Ce n’est pas ça faire parti du monde des humains. Loin de là. A quoi bon se contraindre aux regards des autres, si nous ne sommes pas capables de nous confronter à ce que nous sommes réellement. ? Des prédateurs. L’homme doit sortir de la société qui le forge en faisant exploser lui-même cette bulle avant qu’elle ne devienne sa prison. S’ouvrir au moins une fois au monde environnant. Le regarder avec les yeux d’enfants qui ont disparu avec le temps. L’enfance est le seul moment d’une vie, où l’on se fiche de tout. Etre sale ? Ce n’est pas grave. Ce n’est qu’une tâche, pourquoi je devrais me sentir mal pour si peu ? L’enfant ne devrait pas grandir pour bien faire. Pourtant, un jour, il devient un adolescent idiot qui se retourne contre le monde, parce que c’est ce que tous les autres adolescents idiots italiens font. Pour finalement, se tourner vers l’âge ingrat. L’âge des adultes. Où tout se doit d’être cohérant. Où il n’est pas « politiquement correct » de se balader avec deux chaussures différentes. Qu’une femme sache se battre au lieu de garder les enfants en faisant de quoi manger à son mari. De montrer ses jambes. De crier. Où les malades physiques sont mis à part, pour finir dans une ruelle sombre avec une vielle couverture miteuse contre les longues nuits d’hiver. Où les malades mentaux sont rejetés de la société, parce que trop dangereux et instables. A quoi servent-ils de toute façon, puisqu’ils sont clairement incapables d’aligner deux mots sans faire une faute ou crier, ces imbéciles ? Autant rester enfermer dans son petit cocon et regarder le monde comme les autres le regardent. Se fondre dans la masse certainement. La jeune rousse se disait que c’était idiot de faire ça et de s’enfermer sur soit même alors que l’on ressent de tels sentiments vivaces. Pourtant, elle n’était pas capable de se soustraire aux regards des autres.

Pourquoi cacherait-elle ses yeux vairons sous de longues mèches rousses alors ? Pourquoi ne dit-elle à personne qu’elle est vue comme « dangereuse » lors de ses caprices et colères ? Personne ne savait non plus qu’elle n’était pas vraiment capable de ressentir le moindre sentiment et que chacun d’entre eux demandait un effort considérable avant d’être simulé. Certes, elle pensait bien des choses sur la société qu’elle côtoyait tous les jours, mais le numéro sept n’était pas la mieux placée pour en parler. Elle, oui elle. Qui voulait tant comprendre pourquoi une personne lambda pouvait réagir de telle ou telle manière, alors qu’elle, avec tous les efforts du monde, pouvait juste observer et ne rien comprendre. Vouloir, mais ne pas ressentir. Par moment, elle trouvait cela injuste. Alors que les autres ont la capacité de se comprendre parce qu’ils peuvent pleurer ensemble et se rapprocher. Elle, peut juste regarder et imaginer la sensation que cela procure. Si quelqu’un souhaitait obtenir le rôle d’espionne de l’Arcana pour quelques heures et oublier de ressentir les sentiments, la rousse lui laissait la place amplement. C’était égoïste, l’autre se ferait sûrement tué, mais elle s’en fichait, elle était sociopathe après tout. Trop lui en demander, c’était finir par ne rien obtenir. Ses yeux tombèrent alors lascivement sur l’eau qui arrivait jusqu’aux chevilles. C’était un spectacle assez calme et reposant. L’eau était une force de la nature lorsque sa colère s’éveillait. Pourtant, elle pouvait être calme et montrait une beauté insoupçonnée. Si Alex savait dessiner, peut-être qu’elle aurait arraché une feuille de son dossier pour faire un croquis. Or, Alex ne sait pas dessiner, alors, son imagination et sa mémoire visuelle auront juste à faire le travail lorsqu’elle cherchait un souvenir dans lequel se réfugier les jours où ca n’ira pas forcément pour elle. Au moins, avoir un sens de l’observation un peu plus développé que la normale, pouvait se permettre de se souvenir de bien des spectacles.

Ses articulations des genoux craquèrent lors qu’elle se baissa pour regarder son reflet. Cheveux roux. Bruns ? Bonne question au final. Rouge ? Bref, ce n’était pas bien intéressant pour elle. Puis ses yeux. On ne voyait pas véritablement la différence dans le bleu du lac. La demoiselle se sentirait mieux si les individus avaient de l’eau de lac à la place des yeux. Au moins, il la verrait presque normalement. Pourquoi devait-elle se plaindre autant aujourd’hui ? Ne rien avoir à faire ne favorisait clairement pas son moral. Loin d’être hyperactive en totalité, elle ne comprenait pas vraiment pourquoi elle avait l’étrange besoin de bouger en permanence et de faire quelque chose de sa journée. Demoiselle Gabrieli n’était pas du genre à rester assise dans un divan en lisant un bon livre. Non. Il fallait qu’elle réalise quelque chose, même minime, pour que sa journée soit complète. Alors elle soupira tout en passant de l’eau dans ses cheveux pour dégager sa mèche. Personne ne la verrait ici. Le coin était plutôt calme. Alors, son œil vert avait le droit lui aussi d’observer le paysage autrement qu’au travers d’un rideau de cheveux. Le ciel commençait déjà à se couvrir. Oh non, il n’allait certainement pas pleuvoir. La météo semblait assez clémente. Mais cela prouvait que du temps s’était écoulé depuis son arrivé prêt du lac. Peut-être une heure voire deux. Que les estomacs criaient déjà famine alors que l’heure du repas n’était même pas proche. Elle ? Pas vraiment faim. De toute façon, elle ne mangeait jamais aux mêmes heures. Trouvant pour le moment, la vie marine plus intéressante que quelques légumes ou pâtes dans son assiette. Alors, elle se releva lentement tout en gardant ses pieds dans l’eau. Qu’allait-elle bien pouvoir faire avant que le soleil de se couche ? Rien, vu le fait qu’elle ne souhaitait pas quitter les lieux. Regarder les étoiles devait être un tableau magnifique vu d’ici. Alors c’était décidé. Elle resterait, même après le couché du soleil. De toute façon, personne ne l’attendait. Ses parents savaient pertinemment qu’elle ne reviendrait plus de si tôt. Par « choix ».

S’étirant légèrement, la combattante fit craquer quelques articulations. Bon, elle savait que ce n’était pas très bon pour les os de faire ce genre de chose. Mais elle se sentait quelque peu engourdie. Un léger frisson lui donna la chaire de poule alors que le soleil commençait à se coucher et qu’il laissait place au vent. Regalo n’était pas une ville très froide en temps normal, mais, lorsque le vent montait rapidement, valait-il mieux ne pas rester dehors. Un jour, la demoiselle penserait à prendre une veste pour éviter de genre de désagrément. Ce n’était pas preuve de se l’être répété plusieurs fois par jour lors des périodes plus froides. Ce n’était pas grave disait-elle. Bien évidemment, lorsque l’on ne tombe pas malade si facilement. Pourtant, elle avait déjà froid. Sans pour autant sortir de l’eau, la jeune femme vint à penser qu’il n’y aurait peut-être pas d’étoiles si les nuages étaient trop présents et donc, que sa soirée tomberait littéralement à l’eau. Qu’allait-elle bien pouvoir faire au final. La solution « sortir et rencontrer de nouvelles personnes » ayant été annihilée dès le début. Bien qu’elle ne soit pas complètement contre ce genre de personnalité, son air détaché ne lui permettait pas souvent de faire réellement comprendre ses intentions. Puis, entendre les individus saouls, rire comme si le monde ne tournait qu’autours d’eux, ce n’était pas sa tasse de thé. Il lui fallait quelque chose de nouveau. Qui sorte de l’ordinaire de Regalo. C’était peut-être trop en demander. La ville était tellement bien réglée que changer les habitudes ne seraient pas quelque chose sans conséquence. Un jour, elle ferait le tour du monde, histoire de pouvoir faire quelque chose de nouveau chaque jour que Dieu ferait. Dans quelques années peut-être. Lorsque la guerre stupide que se mène les deux familles prendra fin.

En attendant, son esprit venait de comprendre quelque chose. Si la soirée montrait déjà le bout de son nez. Elle n’était pas la seule. Quelqu’un se trouvait non loin d’elle. Ce reflet que l’Italienne pouvait contempler dans l’eau. C’était flou certes, mais assez pour comprendre que c’était un homme. Son regard tourna à peine pour le regarder. Un humain tout ce qu’il y avait de plus normal apparemment. Baragouinant quelques mots pour le faire partir. Lui indiquant ainsi la direction vers Regalo. Après, si c’était la capitale où l’autre ville qu’il voulait rejoindre, c’était son choix, mais elle n’était pas non plus guide touristique. Qu’est ce qu’il attendait de plus ? Pourquoi ne partait-il pas ? Il avait l’air idiot à la regarder comme cela sans réagir. La jeune rousse ne lui demandait pas de longues phrases de présentation. Juste peut-être un « merci mademoiselle » avant de partir et la laisser attendre l’apparition des étoiles. Apparemment non. En vue de son reflet, il n’avait pas l’air décidé à partir. Retenant un léger sourire, la demoiselle se retourna d’un quart de tour pour se retrouver face à l’inconnu. Ses yeux l’observèrent alors avec insistance. C’était toujours de cette manière, avec n’importe quelle personne, sauf qu’elle ne s’en rendait plus vraiment compte. Tout d’abord son visage. Un bel homme, roux comme elle. Mais pas vraiment le même roux. Alors qu’elle, sa tournait plus vers le rouge ou le brun, ceux de cet homme semblait plus oranges. C’était étrange de constater les différentes nuances qu’englobait le terme « roux ». La nature avait bien fait les choses. Au moins, tout le monde ne se ressemblait pas réellement. C’était un plus. La rousse n’était pas du genre à vouloir ressembler au fils ou à la fille du voisin. Un œil émeraude. Un seul œil. L’autre étant caché. L’intention d’Alex tiqua alors. Son œil était-il encore à sa place ? Aveugle ? Manquant ? Arraché lors d’une difficile bataille ? Tant de questions qui restaient pour le moment sans réponses. Bon, pourquoi restait-il à la regarder comme ça ? Des vêtements atypiques, pratiquement impossibles à trouver sur les habitants de Regalo, voire des autres villes. Il n’avait pas l’air d’être un citoyen alors. Là. A ce moment précis, ses deux yeux captèrent quelque chose qui ne la rendit pas joyeuse. Loin de là.

Une épée.

Pourquoi, un simple citoyen se baladerait avec une épée ? Une multitude de questionnement apparurent dans l’esprit de la jeune femme. Tout d’abord, elle voulait savoir qui il était. Pourquoi, il se baladait dans les rues avec une arme, alors que généralement ce sont les membres de l’Arcana qui en possède une. Puis surtout, pourquoi les autres arcanes mineurs ne l’avaient pas intercepté et privé de sa lame ? Incapables… Ses yeux se déplacèrent lentement vers sa propre arme, gisant sur le sol. Ne jamais s’en séparer. S’il venait à devenir fou, il se pourrait qu’elle n’ait même pas le temps d’attraper sa lame pour se défendre. « Toujours penser positif ». Quelle règle idiote. Impossible de toujours être positive dans des conditions aussi approximatives et floues. Il fit alors un pas, puis deux. Le numéro 7 des bâtons contracta inconsciemment la plupart de ses muscles. Instinct de défense. Quoi qu’il tente, elle était plus ou moins prête. Un mot. Un unique mot qu’elle comprit. « Bonjour ». Alex Gabrieli arqua alors un sourcil. Bon Dieu, il n’avait pas compris un seul mot de ce qu’elle avait bien pu lui raconter. C’était donc pour cela que l’étranger la regardait sans répondre à son affirmation. Tout en pensant qu’une affirmation avait besoin d’une réponse. Pourtant, dans ce simple mot, elle pouvait comprendre bien des choses. Les italiens possédaient un accent assez mélodieux lorsqu’ils parlaient. Ce qui n’était amplement pas le cas de toutes les langues existantes. L’accent de l’homme n’avait rien d’italien. Par conséquent, il était donc natif d’un tout autre pays. Bon, il fallait avouer que son accent était brut. Ressemblant presque à un ordre. Avec le temps, la demoiselle trouverait bien à quel pays il appartient. Juste quelques minutes. Que devait-elle lui répondre ?

« Oui, bonsoir à vous aussi. »

Il avait l’air bien heureux d’avoir réussi à la saluer poliment. Bravo jeune homme, bientôt vous serez en capacité de vous présenter totalement. Alex avait bien envie de moquer. A défaut de trouver mignon, un homme qui ne parle pas couramment sa langue, mais qui essai quand même. La jeune femme trouvait bien plus intéressant de se moquer. Jusqu’à ce qu’elle-même se retrouve face à la même situation. Il venait de faire une phrase qui sembla bien longue à la jeune femme. D’un accent fort. Stricte. Cet accent qu’elle fini par reconnaître avec la répétition dans son esprit. La langue de ceux qui étaient leurs ennemis durant la Grande Guerre. Allemand. Cette langue qu’elle trouvait intéressante à apprendre, mais si horrible à entendre. C’était dommage venant d’une si belle bouche. L’espagnole ou le français aurait pu lui convenir tout simplement et renforcer son charme. Inclinant la tête doucement, elle lui fit comprendre qu’elle ne comprenait rien du tout à ce qu’il venait de lui raconter. Lors de cette affirmation, la jeune femme remarqua quelque chose. Elle voyait étrangement bien de ses deux yeux. Aucun n’était bloqué par un rideau de cheveux roux. Ce qui voulait dire qu’une chose. Alex venait de parler à un homme, qu’elle ne connaissait pas. Yeux dans les yeux. Avec ces deux couleurs différentes sans même s’en rendre compte. Se mordant délicatement la lèvre, la jeune femme regrettait déjà son geste. Fixant désormais son vis-à-vis, Alex avait l’impression qu’il fallait lui dire quelque chose. Parce qu’elle sentait étrangement qu’il n’avait pas l’envie de partir. Ou tout simplement qu’il ne savait pas où allait. Non. Pour la seconde fois, elle n’était pas guide touristique. Doucement, ses lèvres s’ouvrir pour prononcer quelques mots.

« Nous allons avoir bien du mal à nous comprendre vous et moi. »

Pourquoi faire une phrase aussi longue face à quelqu’un n’étant pas capable de la comprendre ? Néanmoins, la rousse avait fait l’effort de parler plus lentement et de prononcer correctement chacun des mots. Dans l’espoir qu’il puisse comprendre quelque chose. Si ce n’était pas le cas, elle ne voyait sincèrement pas, comment ils pourraient communiquer tous les deux. En guise de rappel, la jeune femme ne sait amplement pas dessiner, et donc, ne lui ferait pas de croquis. Fixant son regard sur l’épée du jeune homme, elle trouva intéressant de faire une dernière phrase . Qu’il serait certainement en mesure de comprendre.

« Alex. »

Tout en lui tendant la main. Il ne fallait pas s’attendre à un sourire de sa part, ni à ce qu’elle lui saute dans les bras. C’était déjà bien qu’elle se présente. La demoiselle risquait tout de même de perdre patience, s’il venait à lui demander au cas où, si elle était un homme déguisé en femme de part son prénom. Ou si c’était le diminutif d’Alexandra. Il ne pouvait pas savoir c’était certain. Mais elle, ne pourrait contenir un pique de colère dans ces cas précis. A lui d’essayer de comprendre tout seul.
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Will von Loewenstein
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MessageSujet: Re: Porté par les flots [Pv Will] Porté par les flots [Pv Will] EmptySam 16 Mar - 19:16

Will avait cette capacité impressionnante à s'adapter à à peu près n'importe quoi. À ne pas craindre les moqueries, et puis surtout à montrer le sourire en toute circonstance. C'est sans doute cela qui le rendait si mignon, jusqu'au moment où il s'exprimait. Peu de monde appréciait sa langue à sa juste valeur. Pourtant, lui il l'aimait bien. Peut-être parce qu'il était né avec. Et puis l'italien était bien aussi, mais il préférait toujours l'allemand. La seule langue qu'il aimait le plus était le français. Difficile à écrire, moins difficile à parler. Il se débrouillait mieux qu'en italien déjà. C'était un signe.

Tout en fixant la rousse, il ne put s'empêcher d'être marqué de stupeur en voyant ses yeux vairons. Ok, là c'était vraiment anormal. Les yeux vairons étaient vraiment rares de nos jours. Et rousse par-dessus le marché. Voilà un spécimen plutôt inattendu et unique en ce bas monde. Mais bon, peut-être que lui-même était ainsi. Après tout, il n'avait jamais connu la couleur de son deuxième œil, alors il pouvait se permettre autant de fantaisie que possible. Et il n'était plus vraiment possible de vérifier maintenant. Amusé par son attitude, son sourire s'élargit encore plus. Il n'aimait pas trop se remémorer son passé, mais n'en faisait pas toute histoire non plus. Après tout, s'il n'avait pas perdu ses parents et son œil, il ne serait pas devenu pirate ni même aussi talentueux à l'épée. Un handicap pour un avantage. Ça ne le gênait pas vraiment.

Quoiqu'il en soit, plus le temps passait, et plus Will se dit qu'il devait rentrer à son bateau. Il n'était plus très tôt, le soleil allait probablement se coucher bien vite. Il allait faire nuit et ses nounous de matelots le chercheraient sans relâche. C'était le prix à payer lorsqu'on était le plus jeune et la personne la plus importante sur le navire. Bah, qu'importe, il ne traînerait pas trop de toute façon, peut-être ferait-il un tour dans Regalo avant de rejoindre sa cabine. Sans doute. En attendant, il écouta la dame lui dire bonsoir. Ah, c'était donc ça. Elle ajouta quelques mots, mais il ne les comprit pas. Tapant du poing droit sur la paume de la main gauche, il fut content d'apprendre à dire bonsoir. C'était plus envieux d'apprendre l'italien en compagnie d'une jolie dame plutôt qu'avec son ami. De toute façon, ça se passait toujours comme ça. Will se connaissait suffisamment pour le savoir. Dès lors qu'il aurait trouvé une maison où toutes ces belles dames se retrouvent, soudainement il ferait des progrès fulgurants en italien. Les femmes, en général, adoraient lui apprendre à parler. Sans doute parce qu'il avait l'air gentil comme un toutou au premier abord. Et puis, son accent en amusait plus d'une. Mais bon, à priori, la rousse face à lui n'avait pas trop l'air d'être de ce genre-là.

Effectivement, une dizaine de secondes plus tard, l'homme regarda par terre un peu plus loin et observa avec désolation la présence d'une arme près d'autres affaires. Oh, sans doute faisait-elle partie de cette police si distinguée à Regalo. Son compagnon lui avait répété maintes et maintes fois qu'il fallait absolument qu'il se méfie d'eux. Et qu'en général, ils portaient des épées et des uniformes noirs. Mais la dame n'avait pas d'uniforme, seulement une arme. Malgré tout... il fallait se méfier. Le capitaine posa instinctivement sa main droite sur le pommeau de son épée. C'était tout à fait inutile, puisque dans tous les cas, il lui était difficile de dégainer de sa main droite en ayant la garde de ce même côté. Et puis, même s'il venait à être désarmé, il gardait son pistolet sur lui. En parlant de pistolet... il lui semblait l'avoir oublié sur le bateau. Bon, après mûres réflexions, il n'était donc pas autorisé à se séparer de son épée. Et puis, il n'en avait de toute façon pas l'intention.

Le capitaine soupira et s'exprima dans sa langue natale. Par la suite, ce fut à lui d'observer ce phénomène étrange se produisant chez deux personnes ne se comprenant guère. Amusant aussi. Mais il ne pouvait pas vraiment sourire plus qu'à présent. Alors, il fixa la dame. Qui prononça à son tour une phrase. Cette fois-ci, il ne comprit pas même un mot. Ça promettait. Ça promettait vraiment. Dialogue de sourds. Il pouvait toujours tenter d'exprimer ses paroles avec son corps. D'accord cette phrase sonnait assez fausse venant de lui. Elle sonnait même très fausse. Disons qu'il était en mesure de pouvoir s'entraîner au langage des signes. Dès à présent. Il inspira profondément. Oui, il était pot de colle, et n'allait pas lâcher sa première connaissance aussi rapidement. Ce n'était pas du tout dans ses principes. Si elle ne l'appréciait pas, alors il lui fallait se montrer un peu plus persuasive. Le capitaine avait du temps à tuer, même s'il était relativement restreint et contrôlé.

Dans tous les cas, le jeune homme se sentit obligé de faire une remarque sur le physique de la dame. De ses yeux surtout. C'était un cas assez rare et ça méritait qu'on y accorde de l'intérêt. Alors, tout en cherchant un façon de s'exprimer, il finit par indiquer ses yeux en pointant l'index et le majeur sur les siens puis montra du doigt le regard l'observant. Enfin, il ferma le poing et releva le pouce. C'était un peu enfantin comme vision, mais il fallait bien se débrouiller avec les moyens du bord. Elle avait vraiment de beaux yeux.

Aussitôt après ça, la jeune inconnue tendit la main en prononçant un mot. D'abord, il crut entendre un autre mot étrange, puis en tenant compte de l'intonation et de ses gestes, il en déduit qu'elle était probablement en train de se présenter. Alex s'il avait bien entendu. Quel prénom étrange. Peut-être était-ce son nom de famille ? Non, ce n'était pas vraiment le genre. On ne présentait pas vraiment en abordant son nom de famille en premier lieu. Son esprit avait volontairement écarté le diminutif. Après tout, elle ne semblait pas très encline à faire ami-ami avec lui. Pas un seul sourire, si c'était pas malheureux. Pourtant, il était persuadé que cela pouvait la rendre plus avenante. Tout comme lui en somme. Avec le sourire, les défenses s'abattaient souvent plus vite qu'à l'accoutumée. Et Will l'avait parfaitement compris. Bref, toujours est-il qu'il relâcha la prise sur sa garde et empoigna celle face à lui. Il avait une sacrée poigne, mais en sachant qu'une épéiste se trouvait en face de lui, il se demandait si elle allait s'en rendre compte. Après tout, les bretteurs finissaient souvent avec de la corne à la paume. Et dans le cas de nombreuses altercations, il arrivait aussi de s'en sortir avec quelques cicatrices au niveau du poignet. C'était le cas de Will, mais le capitaine faisait tout pour le cacher. Ce n'était pas vraiment une bonne chose de savoir qu'il utilisait son arme plus que nécessaire. Il indiqua alors de la tête l'épée au sol, un peu plus loin.

-C'est à vous ?

C'était bien parti pour être un interrogatoire. Et puis, si Will n'avait pas répondu à la question de la dénommée Alex, c'était en connaissance de cause. Si elle faisait bien partie de cette police, mieux fallait-il éviter d'ébruiter sa présence ici. À commencer par son nom. C'était un peu malpoli de ne pas donner son nom, mais après tout, elle ne le lui avait demandé. Ce n'était rien d'autre qu'une invitation. Et puis, il avait aussi besoin d'avoir une réponse à sa question. Si la femme se trouvait épéiste, il pouvait arriver n'importe quoi. Il devait prendre des mesures préventives. Comme par exemple s'assurer d'être toujours conscient des risques et de les éliminer au possible. Ça pouvait tout aussi bien s'arrêter au simple fait de garder la dame à bonne distance de son épée ou dans le pire des cas d'envoyer l'arme dans l'eau. Mais ce serait vraiment vraiment mesquin de sa part, même si l'idée était bonne. Il aurait au moins le loisir de voir une femme mouillée toute habillée se démener dans l'eau. Ah, ça avait vraiment quelque chose de bon, ça oui.

[HRP=T'as de la chance, de tous mes précédents rps, t'es la seule où j'aborde pas la forme de la poitrine '-']
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Alex C. Gabrieli
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MessageSujet: Re: Porté par les flots [Pv Will] Porté par les flots [Pv Will] EmptyLun 1 Avr - 1:20

La question se trouvait être, « pourquoi ». Pourquoi le monde possède un vaste champ de langues impossibles à comprendre. Pourtant, au commencement, il n’y en avait qu’une. Si celle-ci, se pouvait d’être mise dans la catégorie « langue ». Evidemment, que ce soit dans le passé, ou désormais, il avait fallu chercher un moyen simple de se comprendre. Les cris et les grands gestes ayant étés les premiers en action. Certes, c’était un moyen extrêmement simple. Mais très vite abandonné, du fait qu’il se trouvait être peu gracieux. Effectivement, c’était la forme de communication des animaux. Or, même si les hommes étaient une forme animale plus développée, cette forme de communication n’était pas encore pour eux. Plus tard, l’Homme tente de communiquer par les dessins. Bon, c’était assez pratique tout en sachant qu’ils étaient assez doués pour l’art. A contrario, l’homme moderne -par moderne, faut-il entendre à partir de l’Empire Romain voire Grec- ne sait pas dessiner. Il n’en a pas le temps. De toute façon, il n’a plus le temps de rien. Même de vivre. Puis, la langue latine est arrivée, très répandue grâce aux nombreuses guerres et conquêtes des Césars et Augustes. Pourtant, très vite, le clivage linguistique s’était installé, puisque beaucoup d’individus, principalement les gaulois n’ont pas su prononcer les mots correctement. Comme dans beaucoup de pays actuels, diverses régions ce sont vu accordées un dialecte ainsi qu’un accent particulier. Bien évidemment, les racines sont différentes que l’on soit Italien, ou comme le cas présent, Allemand. La langue italienne obtient sa base du latin, alors que l’allemand la prend ailleurs. Pourtant, même avec cette explication, la jeune femme n’était pas complètement satisfaite. L’Histoire était une base sûre, mais de là à ce que deux langues soient si différentes dans les prononciations et la forme des mots, du chemin avait été parcouru. Où se trouvait la base qui les rejoignaient toutes les deux ? L a partie manquante de l’Histoire qui mettaient l’allemand si loin de sa langue natale. Comment était-il possible que deux êtres, se retrouvent ainsi dans un dialogue de sourds à tenter tant bien que mal de communiquer. Bon, Alex devait l’avouer, c’était son vis-à-vis qui allait devoir faire des efforts. Non pas qu’elle soit fainéante, elle ne se sentait pas réellement encline à faire se concentrer tout le long d’une conversation pour comprendre une langue qui sonnait si fausse à son oreille. Si elle aimait plus ou moins le français voire même l’espagnole, c’est parce que dans le premier cas, cette façon de parler si monotone la tiquait à chaque fois. C’était possible d’avoir une façon de parler aussi plate ? Apparemment oui. Dans le second cas, la façon de rouler les R lui donnait du fil à retorde. Mais elle appréciait plus ou moins. Tout au contraire, l’allemand ne lui disait rien. Certains mots étaient plus longs que des phrases italiennes. Très difficiles à prononcer de surcroîts, comme par exemple le « schwierigkeiten » qu’elle avait entendu une fois et donc, cherché la façon d’écrire. Mais c’était encore bien trop compliqué. Finalement, un seul mot avait contraint la demoiselle à ne pas se plonger beaucoup plus dans la langue germanique. Désormais, il fallait se poser la question de savoir, comment elle pourrait au final, comprendre le jeune roux face à elle. Le seul souci se trouvant dans sa capacité de concentration. Si, au bout de quelques minutes, elle n’arrivait toujours pas à se faire comprendre, mais surtout à le comprendre. Ce serait certain qu’elle attacherait de nouveau sa lame à sa ceinture. Reprendrait ses dossiers et sans même un au revoir ou peut être que si – dans le cas où elle ne ce serait pas mise de trop mauvaise humeur- elle prendrait le chemin du retour. S’il voulait la suivre pour rejoindre la ville, il pourrait, mais il ne faudrait pas compter sur elle pour avoir un traitre mot. Après, ce serait à lui de trouver un individu bilingue au sein de Regalo voire même de la capitale pour traduire la moindre de ses paroles. Or, elle doutait fortement qu’un seul italien par ici, parlait couramment l’italien ainsi que l’allemand. De toute façon, ce n’était qu’à elle que pouvait arriver ce genre de mésaventures. Sur tout le flot de personnes grouillantes dans les alentours, la seule qu’elle avait pu attirer, c’était un homme étranger ne comprenant aucune parole de cette vielle langue latine. Dans un sens, peut-être qu’elle pourrait en apprendre un peu plus sur ce lointain pays. Fallait-il seulement qu’elle fasse preuve d’un peu de patience.

En attendant, elle se trouvait face à cet autre roux sans pouvoir le comprendre et encore moins lui parler. Non pas qu’elle soit une férue de conversation avec le premier étranger trouvé, mais plus les secondes s’écoulaient, plus elle trouvait cela frustrant. Frustrant dans le sens où elle ne pouvait connaître l’individu en face d’elle, qu’uniquement à travers ce qu’elle voyait. Certes, Alex était une grande observatrice, mais ce n’était pas pour autant suffisant. Dans la continuité, la demoiselle avait besoin d’entendre les paroles de l’autre pour tenter de desceller une once de mensonge ou de moquerie. Or, l’allemand sonnait bien faux à son oreille. Ce n’était pas impossible mais pas vraiment facile de trouver quelques petites informations grâce aux sonorités. Il n’avait pas l’air bien dangereux avec son air de grand idiot sur le visage. Bon, elle devait avouer qu’il était plutôt beau garçon selon ses goûts à elle. Non pas, qu’il faille croire que les rousses, tentatrices mythologique, étaient obligatoirement attirées sentimentalement ou tout bonnement sexuellement par les roux. C’est une très mauvaise perception des choses. Sauf que l’allemand face à elle était beau. C’était juste l’élément à retenir.

Beau oui. Mais un peu trop curieux à son goût. Quelque chose chez lui, lui intimait de faire tout de même attention. Que derrière ce sourire bien trop présent, se cachait certainement une férocité non négligeable. Bon, il n’était peut-être pas un grand psychopathe, mais il ne devait pas être totalement l’être innocent qu’il voulait bien montrer au grand public. Un voleur ? Il était bien mal loti d’être tombé sur la jeune italienne. Dans un premier cas, parce qu’il n’y avait rien à voler sur elle. Mise à part peut-être la lame trainant sur le sol. S’il venait à y toucher, elle était certaine de lui casser au moins un bras voire même les deux. Le deuxième cas étant rattaché au premier. On parlait bien de la jeune Gabrieli, c’était avant tout une combattante. Il était possible qu’elle ne soit pas totalement calme dans le cas d’un simple voleur. Quoi que si. C’était sa journée de repos. Peut être même de sa bonne action en gardant son calme malgré tous les imprévus comme celui-ci. Oui, à ses yeux le borgne en face d’elle n’était qu’un imprévu. Or, elle haïssait les imprévus. Mais, ce qu’elle détestait par dessus tout, était le regard qu’elle sentait sur ses yeux. Une erreur. Une simple erreur. Cela faisait bien longtemps qu’elle avait fait le choix de cacher son œil vert. Pour elle, les citoyens n’étaient pas encore prêts à ne plus poser de questions aux personnes possédant des yeux vairons. Le point positif avec lui, c’est qu’elle ne le comprendrait pas s’il venait à poser des questions idiotes dans le style « est ce que l’on voit en noir et blanc ou en couleur ? ». C’était un mal pour un bien. Le fil de ses pensées fut rompu par un bruit venant de l’étranger, du moins un geste. C’était elle, où il venait de frapper dans sa main comme un homme qui a une illumination ? Ce n’était pas elle. C’était bien ce qu’il venait de se passer. Son esprit vagabonda alors quelques secondes pour comprendre ce qu’il venait de se passer. Apparemment, c’étaient les mots qu’elle avait prononcé quelques minutes auparavant les responsables. Non pas le « oui », mais le « bonsoir ». Il venait certainement d’en apprendre un nouveau. Sans qu’elle ne puisse s’en rendre compte, un sourire se dessina lentement sur les lèvres d’Alex. Léger. Mais c’était déjà une réussite. Il était risible comme homme.

La conversation ne reprit pas pour autant. De toute façon, elle n’avait rien à lui dire. Il n’en avait certainement pas plus. Ils n’étaient pas de vieux amis après tout. La scène des retrouvailles ne se jouaient pas. Ils étaient loin d’être les acteurs principaux. Du haut de ses vingt deux ans, la jeune italienne n’avait pas souvent eu de longues retrouvailles. Une question de choix disait-elle souvent. Bon, c’était simplement parce qu’elle était avant tout une sociopathe et qu’elle avait bien peu de d’être contrariée et de ne pouvoir se contrôler face à ses vieux amis ou bien vieux démons, c’était encore une fois au choix. Son regard ne lâchait pas l’homme d’une seconde. Il ne lui faisait aucunement peur. Mais, elle c’était un peu une déformation professionnelle que de rester toujours un peu sur ses gardes. Avait-il remarqué l’arme sur le sol ? Il faudrait être aveugle pour ne pas la voir et folle pour ne pas la laisser chez soit un jour de congé sans porter d’uniforme. Ca aussi c’était une déformation professionnelle. C’était celle de son frère. Un moyen de se rassurer de temps à autre. Elle en avait besoin c’était tout. Lui aussi apparemment. C’était bien mal connaître la fille de boulanger, de croire qu’elle n’avait pas fait attention à son mouvement. Juste une main sur le pommeau. Bon, s’il voulait croiser le fer, elle n’aurait aucunement le temps d’attraper l’arme au sol. C’était pourtant clair dans son esprit. Ne jamais s’en séparer. Au corps à corps, elle pourrait se défendre quelques minutes, mais elle gardait à l’esprit, qu’un homme aurait toujours une avance considérable au niveau de la force. Bon, la situation pouvait tourner à son désavantage. C’était à retenir.

Quelques paroles revinrent de nouveau. Lui. Puis elle. Ils étaient incapables de construire une conversation dont les mots avaient un sens. Ils parlaient certes. Mais il n’y avait pas de suite. Chacun s’exprimant dans sa langue natale. Celle qu’il connaissait le mieux. C’était impossible pour la demoiselle d’apprendre sur le tas comme ça. Elle avait besoin de calme. Mais surtout, de livres. La mémoire de la demoiselle se trouvait être visuelle et non auditive. Elle avait besoin de lire les mots pour les retenir et non de les entendre, même venant d’un natif. Soupirant, elle passa ses doigts fins dans ses longs cheveux roux. Pourquoi restait-elle encore ici à tenter le dialogue comme une cruche ? C’était une question qui méritait de se pencher plus en profondeur dessus. Parce que ce n’était pas possible de tourner le dos à une personne armée sans plus de détails. Mais surtout, de partir sans marque de politesse, comme un au revoir. Bon d’accord, ce n’étaient que de vaines excuses. Il était juste un peu intéressant avec son œil en moins. C’était une curiosité malsaine que la demoiselle possédait. Malsaine dans le sens où elle ne pourrait s’empêcher de poser bien des questions dès qu’ils auraient tous les deux trouvaient un moyen d’expression. Malsaine parce qu’elle forcerait certainement le jeune homme à répondre à ses questions. Malsaine parce qu’il devrait certainement fouiller au loin dans des souvenirs bien cachés. Mais c’était ainsi. Il avait engagé la conversation sans connaître les conséquences à ses actes. S’il voulait rester, soit, elle ne le ferait pas partir de force. Mais elle serait maître du jeu. Inconsciemment, la numéro 7 avait tourné le regard vers le lac. Il semblait bien calme en ce début de soirée. Il serait peut-être temps pour elle de sortir de l’eau et de laisser ses pieds sécher sur l’herbe. Repartir avec des chaussures toutes mouillées ne lui donnait véritablement pas envie. Puis elle devait encore recopier au propre ses quelques notes. Il était presque impossible que quelqu’un réussisse à déchiffrer correctement tous les mots. De plus, ils étaient simplement reliés par des flèches voire même parfois de petits signes. Si elle se comprenait, ce n’était pas forcément le cas des autres. Ils pourraient au moins faire des efforts. Retenant un soupir, elle planta de nouveau son regard dans celui du roux.

Apparemment, il avait trouvé un moyen de parler. Bon, c’était déjà ça de pris. Seulement, qu’allait-il bien pouvoir lui dire ? Il indiqua d’abord ses yeux, pour ensuite montrer ceux de la demoiselle. Celle-ci arqua aussitôt un sourcil. De toutes les choses qu’il aurait pu lui dire, c’était de ses yeux qu’ils voulaient parler. La jeune femme serra alors les dents avant de comprendre son dernier geste. Un pouce en l’air. Cela voulant certainement dire qu’il aimait plus ou moins ces deux couleurs. Fermant alors les yeux, elle réprima doucement un sourire. C’était petit. Très petit. Mais c’en était un. Ouvrant de nouveau les paupières, elle ne put empêcher sa main d’aller cacher son œil vert à la place de sa mèche, avant de le laisser visible de nouveau. Puis un pas. Se rapprochant seulement d’un pas du jeune homme. Elle ne savait pas trop ce qu’elle pouvait lui dire. Rares étaient les personnes qui ne trouvaient pas cela étrange. Rares étaient celles qui avaient fait un compliment. Par conséquent, sa réaction face aux gestes de l’étranger, n’était pas automatique. Quelques mots sortir alors de ses fines lèvres.

« Merci l’étranger. »

Alex aurait bien voulu lui poser une question. Lui dire autre chose. Mais c’était inutile. Aucuns des autres mots qui sortiraient de sa bouche ne seraient compris alors à quoi bon s’évertuer à les prononcer ? Elle aussi devait trouver un moyen de s’exprimer. Le langage enfantin des signes n’était pas sa tasse de thé. Alors, le tact légendaire de la jeune femme fit le reste. Encore un pas. Ils étaient proches mais elle s’en fichait. Si elle, possédait des yeux plutôt atypiques. Lui n’en avait plus qu’un. Elle voulait savoir. Toujours et encore cette curiosité malsaine. Elle ne pouvait plus rien y faire déjà. Alors, une de ses mains se dirigea lentement vers le visage du jeune roux pour aller caresser le bandeau qui masquait l’un de ses yeux. Avant de la ramener contre son corps. Une nouvelle fois, la barrière de ses lèvres fut franchie par les mots, simples, mais efficaces.

« Et vous ? »

Derrière cette question, il fallait bien évidemment comprendre « que s’est-il passé pour qu’il soit ainsi caché ? ». Sauf que cette phrase ne pouvait pas être prononcée aussi difficilement. Certes, elle n’aurait peut-être pas de réponse dans le premier cas, parce qu’il ne comprendrait pas ce qu’elle voulait dire au travers de cet geste et de cette phrase. Il était aussi très probable qu’il fasse semblant de ne pas comprendre. Voire mieux encore, qu’il ne veuille simplement pas y répondre, parce que selon lui, c’est une question qui ne se pose pas. Mais si elle avait prononcé la phrase entièrement. Il n’y aurait pas eu de réponse non plus. Barrière des langues disait-on. Pourrait-il seulement faire des efforts pour apprendre. Il est rare que quelqu’un arrive dans un pays étranger au sien, sans pour autant avoir tenté d’apprendre quelques mots pratiques de la langue d’accueille. Vu qu’il savait à peine dire bonjour, cela voulait certainement dire qu’apprendre n’était pas son fort. Ensuite, elle prit la peine de se présenter. Parce que l’on ne pose pas de question personnelle, sans en dire un peu sur soi même. Sans mentir, elle avait donné son prénom. Simple et court. Il avait juste à le comprendre. De toute façon, la prononciation avait peu de chance de changer d’un payer à l’autre. Surtout avec uniquement quatre lettres. Tout en lui tendant la main.

Il était allemand, mais ne sortait pas non plus d’une grotte en vue de ses vêtements et de sa propreté apparente. Ce fut donc sans surprise que la jeune femme sentie une poigne ferme sur sa main. Les hommes ne savaient dont pas doser correctement leurs forces. Non pas qu’elle ait eu mal, mais elle avait clairement sentie la différence entre sa force à elle, et celle de son vis-à-vis. En parlant de lui, elle ne connaissait toujours par son prénom. Son nom de famille, elle s’en fichait. Il y avait peu de chance qu’elle s’en souvienne de toute façon, et surtout qu’ils viennent à se croiser de nouveau. Mais, avant qu’il ne pose des questions comme il venait de le faire, la décence veut que l’on se présente, ne serait-ce qu’au minimum. Parce que oui, il venait, d’un simple geste de la tête tout en ajoutant quelques mots. Poser la question que la jeune femme attendait. L’appartenance de son arme. En même temps, il était certain que ce questionnement allait finir par tomber rapidement. C’était curieux une femme qui se balade avec une arme même dans un coin reculé de la ville, tout en sachant qu’elle ne porte pas l’uniforme réglementaire de l’Arcana Famiglia. L’épéiste pourrait lui raconter tout un tas de mensonges comme par exemple le fait qu’elle l’avait trouvé comme par hasard ici en arrivant. Ou bien encore qu’elle l’avait volé à un vieil aveugle. . Ou simplement lui parler en italien pour qu’il abandonne l’idée de l’arme. Intimement, elle sentait qu’il n’était pas du genre à lâcher le morceau. Passant une nouvelle fois la main dans sa crinière rousse, la demoiselle entreprit de lui faire comprendre quelque chose.

« On se présente avant de demander quelque chose monsieur l'étranger. »

C’était prévisible. Alex ne pouvait se retenir d’être courtoise pendant toute une conversation. Faire des remarques faisait partie intégrante de sa personnalité. Il lui avait tendu une perche après tout. Si c’était son arme qui lui faisait peur. Qu’il se rassure, elle n’allait pas non plus l’utiliser sur un pauvre étranger sans raison. Quoi que… C’était tout à fait possible selon les médecins qui l’avaient suivi tout au long de son enfance, puis surtout de son adolescence. Instable parait-il. Soupirant, elle tourna le dos à l’homme pour faire revenir sur ses pas, avant de ramasser l’arme et de l’accrocher de nouveau du côté gauche de sa ceinture.

« Oui, c’est à moi. »

A défaut de comprendre ces mots, il pourrait au moins comprendre ses gestes. Le simple fait de l’avoir remise à sa ceinture constituait une preuve de son appartenance. De plus, s’il venait à ne pas la croire, il était très probable que le membre des bâtons vient à lui faire une petite démonstration. Après tout, un homme, de surcroît un étranger se baladant avec une épée en ville, n’est pas un simple marchand de passage ou un touriste. Ca, Alex Gabrieli, pouvait en mettre sa main à couper.
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