Quand c'est pas le hasard qui fait bien les choses, c'est quelqu'un qui lui donne un coup de pouce [pv : Chealsey]

Kyrielle n'arrivait pas à y croire. Non mais vraiment hein. Cela faisait maintenant quelques jours que la jeune fille était sur une autre planète. Comme quoi, être amoureux, ça rend vraiment con. Mais dans un sens c'est quelque chose de beau nan ? Chacun son point de vu de la chose, mais quelqu'un qui l'est n'ira généralement pas vous dire qu'elle est malheureuse de l'être. A moins que l'élu choisit ne rende pas cet amour ou autre. Mais ce n'était pas son cas, aucune raison de s'en faire alors? Car oui, cela faisait maintenant un petit bout de temps qu'elle était revenu de son voyage en Angleterre, quelque chose de purement professionnel, voir même qu'on lui avait carrément imposé. Il ne fût pas bien long, mais loin d'être inutile. Au contraire, cela avait fait faire un sacré bond dans la vie de notre jeune fille. Car oui. Son patron, enfin non je ne vais pas l'appeler comme cela car cela fait franchement étrange... Appelons-le donc son homme -petit copain ça fait trop bizarre vu l'âge de Jolly... C'est triste à dire-, n'était pas si insensible aux charmes de la demoiselle. Jamais elle ne l'aurait crû si on lui avait dit, mais c'était un fait. Voilà quelques jours qu'elle le voyait pour des raisons bien plus clair qu'avant ce voyage dans sa Terre Natale. Juste pour le plaisir de se voir, de passer du temps ensemble, des trucs du genre hein, inutile de raconter leur vie de un ça te regarde pas -voyeuriiiiisme!- et de deux tu t'en fiches certainement -va lire leurs rp si ça t’intéresse... voyeuriiiiiisme! … ahem-. Je vais donc me contenter de dire qu'il y avait quelque chose qu'elle admirait énormément chez ce brun -en dehors dans son physique qui la fait baver sisi- c'était sa capacité à savoir jouer du violoncelle. On ne dirait pas comme ça, mais je vous assure que Kyrielle aime beaucoup les instruments à cordes en fait. C'est pourquoi elle prenait plaisir à s'affaler sur un fauteuil pour l'écouter jouer lorsque l'envie lui prenait. Et évidement, il fallut qu'un jour elle se décide à lui demander s'il ne pouvait pas lui apprendre à jouer un peu d'un instrument. Violon, ou violoncelle qu'importe. Même si vu le gabarit de la jeune fille, Jolly avait étrangement opté pour le violon. Mais n'ayant pas forcément le temps de se pencher sur cet apprentissage -déjà qu'elle lui bouffait de son temps sans rien faire le pauvre-, c'est pourquoi il finit par la convaincre qu'il connaissait quelqu'un -connaître et un bien grand mot.. et je crois que je devrais arrêter de commenter....- pour lui apprendre.

C'est ainsi que le couple ensemble depuis peu, se trouvait dans la petite ville de Regalo. Discrètement, mains dans la mains parce que cela faisait plaisir à la demoiselle, elle était contente ouais, fallait le dire. Mais soudainement son sourire s'effaça lorsqu'ils arrivèrent dans une petite rue, non loin d'une boutique qu'elle connaissait. C'était pas la boutique de ce Luthier anglais désagréable ? Se mordant la lèvre inférieur, elle tenta de trouver le moyen de faire demi-tour, mais elle n'avait franchement pas envie de créer des histoires entre lui et Jolly, c'était là un client et un commerçant assez réguliers. C'est pourquoi la brune abandonna assez rapidement l'idée, et tenta de faire son sourire le plus convainquant à cet homme qui lui faisait plaisir. Mon Dieu, la tête que devait tirer ce pauvre blond en voyant qui arrivait. Ou plutôt qui était suspendu au bras d'un client. Serrant sa prise sur cette main qu'elle ne voulait pas lâcher, Jolly saluer poliment le luthier comme il le faisait à chaque fois qu'il venait pour quelque chose, c'est alors qu'il lui demanda s'il était apte à lui apprendre les bases pour jouer de l'instrument. Bien sûr, tout service rendu serait payé, c'est ainsi que va la vie.

- …

Oui bon, faut avouer qu'une nouvelle fois Kyrielle voulut ouvrir la bouche pour dire quelque chose, mais les mots restaient coincés dans le fond de sa gorge, ne voulant décidément pas sortir. Faut prendre sur soit. Est-ce que l'anglais allait en faire autant ou bien montrer de suite du mépris à son égard en refusant cette demande qui pourrait semblait plutôt normale d'un point de vue externe. Attendant une réactions, le couple devant le comptoir eut finalement une réponse positive, à la plus grande surprise de la brune. Ok, c'était pour faire bonne figure, dans un sens cela ne devrait pas l'étonner, elle savait qu'il était du genre à mentir et à se mentir pour ne pas briser l'image qu'il donne de lui. Mais tout de même... Elle fit mine d'être contente d'apprendre la nouvelle, même si elle n'était pas vraiment certaine que son amant se laisse berner... Quoiqu'il en soit, après une brève discutions du temps et du prix. Le brun affirma qu'il repasserait la voir d'ici deux petites heures. Ce qui eut le dont de la faire légèrement rougir, assez peu habituée à ce qu'il se montre prévenant avec elle encore. Disons que ce n'est pas vraiment l'habitude qu'on pourrait lui donner lorsqu'on le regarde. Ce type a tout sauf l'air sympathique, il se rattrape parfois un peu sur son proche entourage assez réduit. Hochant la tête, Kyrielle leva la tête, reçut un bref baiser, chose encore une fois assez peu habituel pour elle en public puisqu'elle baissa la tête gênée juste derrière, avant de faire un léger signe de la main en le voyant partir les mains dans les poches, avec son air nonchalant.

Et là, c'est le gros moment gênant où on ne sait pas quoi dire. Les deux avaient acceptés pour des raisons différentes, mais au final, ils avaient plus ou moins dit oui sans broncher. C'est fou, à croire que cet homme est magique, il est capable d'obtenir tout ce qu'il veut de n'importe qui... Cependant elle ne se voyait absolument pas dire quelque chose. Chealsey devait lui enseigner les bases ? Le ferait-il vraiment ? Bonne question... Bien qu'ayant voulu dire quelque chose, elle ne pût que garder encore une fois le silence. Décidément, à croire que c'est la journée. S'excuser ou affirmer qu'elle ne savait pas qu'il allait la faire venir ? Oh, à tout les coups il trouverait le moyen de dire qu'elle lançait de suite les hostilités en remettant ça sur le tapis. Faire comme si de rien était ? S'il n'était pas d'humeur il lui dirait qu'il en avait marre de voir sa tête et ne voulait pas lui apprendre quelque chose. La belle affaire. Coincée ici pour deux heures à peu près. Cela lui donnait en plus une impression de déjà vu. La fois où elle avait dût attendre avant de sortir... Sauf qu'il n'était pas question de deux pimbêches cette fois-ci, mais du bras droit du chef de la Mafia de cette ville. … Ouais ça fait peur dire comme ça, mais faut bien dire un truc classe !

Hier était une belle journée. Elle avait commencé tôt dans la matinée. Le jeune homme s’était levé, douché, habillé puis était partit travailler. Dans son atelier, il avait réparé des instrument qu’on lui avait apporté. Avant que cette tache soit achevée, quatre heures s’étaient écoulées. Alors, était venu l’heure de déjeuner. N’ayant pas le temps de cuisiner, du pain beurré put le rassasier. Il put alors retourner vaquer à son travail bien mérité. Quand le soleil finit pas se coucher, pour la boutique, il fût temps de fermer car la nuit menaçait et les clients habitués étaient partis se coucher. Bien abrité derrière son carnet, les fond perçus furent annotés par la main de maître du luthier. Enfin, après un dîner plus élaboré que ne l’étais son déjeuné, le blondinet put s’en aller retrouver sa chambre et ses rêves passés. Oui, c’était là une belle journée. Bien évidemment cela n’avait été que simplicité et quelque peu dépourvu d’originalité. Mais ce n’était là que comparer deux journées déséquilibrées. C’était précisément car aujourd’hui n’était pas dans le même panier, il convenait de préciser. Car ce jour aussi ensoleillé eusse-t-il été. Se voyait gâché par la présence considérée d’une gamine non désirée.

Chealsey restait derrière son comptoir, écoutant la requête. (t’imagine pas comme c’est dur d’arrêter…) Jolly n’était pas tant un habitué néanmoins, il faisait à ce jour parti des rares clients venant vraiment dans les but premier de la boutique. En temps normal, le jeune homme se serait bien évidemment efforcé d’accéder à cette demande. Cependant, ce n’était pas un « temps normal » et même si la demande pouvait paraître anodine, elle ne l’était pas. Précisément car la seconde actrice, dont nous n’allions pas prononcer le nom dans un soucis de haute incohérence n’était pas n’importe qui. Elle était… Hummm… Plus quelque chose que quelqu’un. Oui c’était bien cela, un objet qui avait prétendu ne jamais remettre les pieds ici et qui eh bien… En mettait quatre car venir seul, un objet ne pouvait pas le faire. Cet objet, que l’on allait appeler… Une table. Car une table, quand elle n’était pas à sa place était encombrante, ce qui définissait plutôt bien le principe. Donc, en résumé, Jolly venait voir le luthier pour apprendre le violon à sa table…? Certainement pas, c’était là une chose bien insensée. Il venait plutôt pour qu’il garde sa table. Car c’était un client régulier et qu’il avait des courses à faire.

C’était là bien comme certains d’entre vous aurez vu le deviner, un étape fondamentale de ce qu’était le déni pour le blond. Il commençait par analyser la situation et finissait par en remplacer les personnages pour changer la situation à sa convenance. C’était nécessairement plus pratique que logique, je suis certain que vous en conviendrez. C’est donc par sécurité qu’en attendant qu’il ne se soit calmé, je vais prendre la responsabilité de vous raconter globalement les choses telles qu’elles se passeraient dans son esprit tout en les rendant accessible au large public. Dans la tête du jeune homme, il y avait bon nombre de pensées mais elles étaient assez mal exprimées par son conscient malgré le fait que son inconscient les imprimes très bien. Nous passerons donc dans cet inconscient pour rendre cet infâme… Bordel, oui c’est le mot, je ne suis pas aussi maniéré que lui, je m’en excuse.

Celui-ci était très frustré de la présence de celle qui avait prétendu ne pas revenir, et c’était bien car il aurait pu passer le reste de sa vie sans elle que sa présence dans un endroit dont elle savait nécessairement qu’il s’y trouvait était un problème. Mais ce n’était pas là le seul soucis. Bien évidemment, le fait qu’elle soit accompagné était aussi un facteur de perturbation. Précisément non tant car son « amant », était un client ou encore il aurait pu être son père, ou encore que leur parade amoureuse était des plus ridicules ou encore car elle paraissait vraiment venir le narguer alors que clairement la jalouser aurait été étrange puisqu’il se voyait difficilement avec l’un des deux personnages ou encore… Vous l’aurez compris il y avait beaucoup de choses. Mais ce n’était rien par rapport au fait que Chealsey venait de réaliser un détail qu’il n’avait jamais prit dans l’ampleur de ce qu’il voulait dire. Kyrielle était une femme. Supposée faite de douceur, de poitrine et de par conséquent tout ce qui la différenciait d’un homme. C’était donc en soit logique qu’elle puisse faire ce genre de choses. Malheureusement, le blond n’arrivait tout simplement pas à la percevoir comme telle partant du principe qu’elle était un concentré de brutalité plate en outre. Si l’on avait omis ce détail ne serait-ce que le fait pour une jeune fille d’avoir un petit ami, même plus vieux, chose qui était assez courant si c’était pour le compte de l’argent, était assez normal. Mais dans cette situation et conformément à l’inconscient du jeune homme, c’était plus un couple gay étant donné que Jolly n’était pas particulièrement efféminé non plus. Un couple gay, s’affichant plutôt publiquement et sans la moindre gêne…

Mais bien évidemment, c’étaient là des choses que seul l’inconscient du jeune homme pouvait se permettre pour l’heure malgré le fait qu’à son habitude il se le serait permis pour la simple et bonne raison que la théorie de cette jeune fille dont il en fallait pas prononcer le nom réduite à une table. Et dans ce cas là, une relation entre un homme et une table était tellement inconcevable ou tordu que la relation passait par dessus bord. Au final, la journée d’après ces éléments en restait inchangée. Il ne pouvait que faire selon son habitude quand la boutique était vide, ce qui était le cas. Il ouvrit son livré de comptes sans vraiment se préoccuper de la table qu’il aurait été mieux de bouger pour qu’elle ne gêne pas le passage. Puis, il commença à résumer les éléments de la journée déjà passés. Il y avait deux instruments récupérés, une commande passée pour un archet, vingt-six tasses de thé et une table pour laquelle il avait refusé de faire payer son client. Après tout, c’était là bien la moindre des choses.

Pour le coup, ouais Kyrielle ne se sentait absolument pas à sa place. Mais pire encore, c'était d'autant plus fort comme ressentit que la dernière fois qu'elle était venue ici. Elle ne pensait bien sûr jamais remettre les pieds ici. Concrètement, elle n'avait rien à y faire hein. Mais voilà, les choses ne sont pas si simple. Habituellement, c'est le hasards qui poussait ces deux personnes qui ne s'apprécient guère à se revoir, mais cette fois-ci c'était son propre amant qui avait bousculer les choses. Le pire c'est qu'elle ne pouvait pas lui en vouloir de ce côté-là, après tout il ne pourrait pas deviner. Et il est vrai que les raisons pour lesquels ces deux jeunes gens ne s'aiment pas est assez flou. Pour ne pas dire que c'est digne d'une cours de récréation... Il était un peu étrange, voilà ce qui expliquait la chose de son côté, et il s'était confronté à une Kyrielle plutôt têtue, voilà ce que ça donne. Je vous laisse imaginer la tête que la jeune fille avait pût avoir lorsqu'elle sentit l'étreinte de la main de Jolly sur la sienne se déserter. Comme si elle avait fait tout son possible pour essayer de le retenir même quelques secondes. Mais par soucis de simplicité pour tout le monde, elle c'était tût. Ne parlant pas du soucis qu'il lui présentait, d'ailleurs le blond en fit de même. Bien que Kyrielle avait pour l'instant l'impression d'être un objet qu'on avait planté là. Et encore, elle n'était pas au bout de ses peines. Puisqu'une fois seule face à lui, alors qu'elle n'avait eut le courage de parler la première. Ne voulant pas qu'il trouve des excuses bêtes comme quoi elle aurait déclenché les hostilités. Mais en fait il semblerait qu'elle doive manifester sa présence, puisqu'il ne dit pas le moindre mot, mais en plus passa à côté d'elle comme si elle n'existait pas. C'est sérieux ? C'est quoi cette attitude digne d'un enfant ? Autant être franche, Kyrielle tirait actuellement une tête qui démontrait assez clairement qu'elle n'appréciait pas vraiment ce genre de comportement. Soit elle partait, affirmant au passage à Jolly qu'il y avait bel et bien un soucis avec ce type et qu'il fallait donc se passer de ses services là-dessus. Ou alors prendre sur soit et se contenter du minimum, comme ça tous le monde -ou presque- est content.

Contrariée. La jeune fille croisa les bras de se racler la gorge pour attirer son attention. Et quand bien même il était décidé à faire la tête de mule et donc à l'ignorer. La jeune brune ne se gêna pas pour cette fois-ci parler. Autant être clair. Non pas que cela devait être une partie de plaisir, mais disons qu'elle préférait rendre ce passage ici le moins chiant possible on va dire. Ce n'était tout de même pas de sa faute si le brun avait pensé au luthier pour lui apprendre les bases de la musique. C'est pas comme s'il demandait cela au boulanger du coin. Pis, cela montrait une fois de plus que les deux devaient assez peu se connaître, puisqu'en effet, Kyrielle n'avait pas vraiment songé à quel instrument l'anglais était capable de jouer... Comme quoi quand on a les idées fixes hein...

- Hm. J'suis là tu sais. Je ne veux pas faire d'histoire, mais si tu m'ignores je ne vais pas faire semblant que tout va bien. J'lui dis que c'est pas possible et ça suffira.

Elle avait lâché ça sur le coup de l'agacement, merde quoi c'est une personne pas un objet ! -donc non ce n'est pas une table voyons, pose ta drogue de suite!- . Elle s'en rendit d'ailleurs compte, vu le ton qu'elle avait employé. Cela l'énervait. Et parfois sa gentillesse l'énervait, parfois elle avait envie de rentrer dans le lard sans se poser des questions du pourquoi du comment. Avoir moins de conscience on va dire. Même si c'est le fait d'avoir une conscience qui faisait qu'elle était relativement en accord avec les idéaux de la Famiglia. Mais ouais, je pense que c'est sans surprise que je peux affirmer que plus d'une fois l'idée de lui en coller une lui était passé par la tête. Mais contrairement à ce que ce dernier pensait certainement d'elle, la brune est une femme bien plus frêle et délicate qu'on ne le pense. Certes, elle possède une force non négligeable de part son travail, mais elle reste tout de même un poids plume dans sa catégorie, et en force brute bien des hommes peuvent largement la surpasser sans mal. Et puis... Non, elle ne frappait pas à tout va sans raison. Mais Chealsey était bien le seul à lui avoir fait de temps à autre regretté cette façon d'être.

Décroisant finalement les bras, la brun s'appuya sur le comptoir, une nouvelle fois, elle en avait assez de rester au milieu du passage comme une idiote, mais elle ne pouvait se permettre d'aller s'installer quelque part ou autre. Dure la vie ahah...

- … J'ai juste demandé à apprendre la base par curiosité...

Disons qu'elle avait pris sur elle pour tenter d'adoucir légèrement le ton de sa voix. Paraître moins agressive ouais, ce n'était absolument pas la solution pour faciliter la conversation entre eux. Il est bien connu qu'en ce genre de rapport, les rapports de forces seraient inutiles, personne ne changerait de position -ou alors faut frapper, mais même là, il n'est pas certain du résultat, au contraire même.- Dire que pour une fois elle ne portait en apparence pas d'arme sur elle, fait assez rare pour être noté en fait. Elle veut donner une vision d'elle d'une femme forte -physiquement- ? Il semblerait que ce soit réussit... La brune déteste ce mettre des personnes à dos, pourtant autant elle avait fait des bonnes connaissance depuis sa venue sur l'île, autant elle était capable de se mettre de sacrés spécimens sur le dos. Bon, mais ce n'est pas tout. Mais il voulait bien prendre sur lui et lui donner un semblant de leçon qu'elle pourrait montrer à Jolly le soir-même ou... Pas ?

Finalement, la journée ne s’annonçait pas si mal que cela. Le jeune homme parvenait même difficilement à se souvenir de ce qui avait put provoquer un tel engouement chez lui. Il y avait bien dû y avoir un détail, un effet menaçant pour sa bonne humeur. Ne serait-ce qu’une poussière dans son oeil aurait pu faire l’affaire. Néanmoins, il se souvenait d’un blocage plus embêtant qu’un doigt de pied dans un meuble. Il se figeait un instant repensant à cet élément perturbateur et son regard retombait sur la table. Il souriait. Ce n’était pas un meuble qui allait le froisser voyons. Il retournait donc vaquer à ses occupations, replacent correctement sur un présentoir un alto qui avait été déplacé. Puis, ceci fait, il s’arrêtait pensif. Etait-il seulement bien orienté. A côté de celui-ci était accroché un banjo, instrument bien singulier qu’il avait fait le choix d’acquérir pour les clients les plus vautrés cherchant « l’exotisme ». Un instrument qu’il n’appréciait pas des masses et qu’il trouvait soudain comme bien trop mis à son avantage. Il entamait une pose évoquant la réflexion puis se décidait à échanger les deux instruments de place. Ainsi, le banjo était plus près des accessoires ce qui laissait pour ainsi dire une bonne idée de sa place dans l’estime de Chealsey. C’était semblait-il sa petite folie de la journée. Il fallait dire que depuis quelque jours c’était bien calme.

Il fallait dire qu’en soit ce n’était pas plus mal. Le jeune homme se sentait bien pour l’heure de rester à sa place. Mine de rien, sa boutique ne lui déplaisait pas tant que cela. Après tout, il avait tout récemment été confronté à l’extérieur et ce qu’il avait vu ne lui plaisait pas. C’est ce que signifiait semblait-il être des Momento. Un chemin trop près de la mort pour s’en soucier et une idée que le blond avait encore trop de mal à avaler. Il ne l’avait pas oubliée, cette femme que Maël avait assassiné sous ses yeux pour la laisser dans un coin ou ce cadavre abandonné sous un bureau. A vrai dire, il y repensait tous les jours, semblait-il à chaque instant. C’était une véritable torture. A son retour ce cette mission, il s’était retrouvé incapable de s’en remettre et quatre jour après, c’était encore difficile. Pour autant, il faisait de son mieux pour surmonter cela, sachant pertinemment qu’il n’était pas au bout de ses peines et que potentiellement, la prochaine fois, ce serait à lui d’achever une personne dont il ne connaîtrait jamais rien. Le choix de Maël pour cette excursion lui avait laissé un doute après coups. Il n’était pas inconnu que les deux personnages ne s’appréciaient guère mais ce n’était pas nécessairement le facteur prit en contre. Si potentiellement on avait voulu montrer la différence entre un membre de la famiglia dans la vie de tous les jours et suivant un ordre. Effectivement, à première vue, son aîné était insupportable mais cette tâche qui leur avait été confiée l’avait presque transformé en monstre si le jeune homme n’avait pas prit en considération qu’il ne faisait qu’obéir aux ordres. Le luthier eut une longue expiration. Il devait se changer les idées avec quelque chose n’ayant absolument rien à voir avec ces histoires de mafia si possible.

Le blond qui avait prit appuis sur les étagères en se remémorant les nausées qui avaient suivies la mission redressa le dos qu’il avait courbé, des yeux grands ouverts. Quelqu’un avait parlé. Une personne était entrée dans la boutique sans faire sonner la cloche et s’adressait à lui. Pas n’importe quelle personne car c’était là une voix qui avait sonné comme fortement désagréable à ses oreilles. C’était donc quelqu’un qu’il connaissait et en tout état de cause n’appréciait pas beaucoup. De toute façon, parler était un bien grand mot car ce n’était là qu’un vulgaire raclement de gorge mais une personne ordinaire aurait eut la décence d’utiliser des mots pour capter son attention. L’anglais finissait tout de même - eh oui, les miracles ça arrive- par se retourner pour tomber nez à nez avec une affreuse réalité. A son habitude, Chealsey était généralement facialement expressif mais dans un sens commerçant et plutôt stagnant pourtant, pendant une courte période à cet instant, on put clairement lire sur son visage l’expression pure qui voulait tout dire. Traduit en phrase ç’aurait été : « Que… C’… Blague…? MAIS NON ! ». Puis, par un coup sec, sur la droite, il parvint à chasser cette expression de son visage. Il fallait dire qu’encore il avait eu de la chance de parvenir à accepter si facilement le fait que la brune ne fût pas en effet une table. Le raisonnement avait été assez simple. Une table ne parlait pas. Donc ce n’était pas une table. C’était quelqu’un, là apparaissait Kyrielle, mais donc on ne lui avait pas demandé de garder une table et non quelqu’un et…. La scène lui revenait. La pire possibilité envisageable pour sa boutique. Donner des cours à une personne qu’il avait du mal à voir en peinture photographiée noircie. Sur le coups, il ne pouvait faire qu’un commentaire qui ait vraiment du sens.

« Ow »

Signe du fait qu’il venait de réaliser quelque chose de plutôt essentiel. Bien que l’évidence faisant souvent peine à être contemplée droit dans les yeux, il aurait été surprenant que la brune comprenne le quiproquos dans lequel elle s’était vue embarquer contre son gré. Pendant un instant, le jeune homme songeait que la situation n’était pas si catastrophique étant donné qu’à présent, la possibilité de garder une table semblait bien stupide et la réalité plus rassurante. Le jeune homme en profitait pour se lancer mentalement des fleurs quant au caractère plat de la table reflétant plutôt bien la personne. Puis il revenait à la surface, agrémenté de paroles ressemblant enfin à quelque chose de plus sobre qu’un échauffement de vocalises. Puis, il la regardait monter sur ses grands chevaux. Apparemment, elle semblait s’être vexée du fait qu’il l’ait ignoré. Pourtant, le blond ne s’estimait pas en tort. Après tout, elle avait bien réussit à se faire passer pour une table à ses yeux. Et au grand mystère de l’humanité, on ne discute pas avec une table. Elle proposait de partir. Quelle bonne idée c’aurait été. Kyrielle loin de lui était une idée interessante mais cela coinçait quelque part. Dans sa façon de le proposer, elle semblait sous entendre que son départ aurait une quelconque influence sur le commerce alors que non. Un pedophile de moins dans ses rangs, la belle affaire ! Vraiment, il en venait à se demander où elle allait chercher tout cela. Certainement pas très loin et ça l’embêtait légèrement. Mais sa journée avait potentiellement bien commencé alors pourquoi changer une équipe qui gagne. Bon, soyons clairs, Kyrielle n’intégrerait jamais la dite équipe et c’était certainement pour le mieux. Le blond se figea un instant, les bras le long du corps et le regard fixe sur la brune l’air de se demander ce qu’il allait bien pouvoir faire d’elle. Puis la solution se présenta comme évidente. Il leva un index, en direction du ciel, ouvrit la bouche et rabaissa son doigt à la fin de ce simple mot.

« Non »

En fait, c’était plutôt là la réponse qui aurait due être faite à Jolly quand il était venu lui présenter son cas d’école. Néanmoins, sa libre imagination lui avait donné un train de retard qu’il prenait soin de combler. Il était navré pour les faux espoirs mais il n’avait absolument pas l’intention d’apprendre quoi que ce soit à cette gamine et ce même si elle venait lui chanter une berceuse un lundi d’une année bissextile habillée en lutin des bois. Puis venait la justification qui était supposée arranger les choses et permettre à la bonne entente cordiale de frapper à la porte. ce qu’elle ne ferait probablement jamais. Le jeune homme se dirigea vers le comptoir et sortit une feuille. A l’aide d’un stylo, il écrit le nom d’un commerce se trouvant à Nordia. Puis, il le poussait à l’aide de ses deux mains en direction de celle daignant s’appuyer sur SON comptoir, un fier sourire commerçant aux lèvres, retour à la case départ. Il ne faisait pas cela par pure méchanceté ou par pur dédain bien que c’eut une petite influence. Le mot « essayer », l’avait assez vexé. On essayait pas la musique madame, on la vivait.

« Quel dommage que ma méthode pédagogique ne put t’être applicable. Tu auras certainement de meilleures chances auprès de cet instructeur. Bien évidemment, il n’y a rien à régler. »

Tout était dit, il n’y avait pas plus simple. Certainement, Chealsey aurait fait un meilleur enseignant mais il n’en avait pas envie. Il fallait lui accorder quelques éléments. En effet, il n’était pas tout à fait dans son état normal et la mission s’étant produite il y avait quatre jours de cela, il était encore en état de choc et c’était une situation à laquelle il devait faire face seul tant bien que mal. Ce n’était là que sa manière d’exprimer son chagrin et ses états d’âme. -ne le prend pas à coeur…-

Qu'est-ce qui retenait Kyrielle de le frapper... De qui je parle ? De ce blond là devant elle. Techniquement, la demoiselle est quelqu'un de calme, assez simple on va dire. Tant qu'on ne l'emmerde pas trop, elle ne fait généralement rien contre vous. Ou du moins pas en ayant l'intention de vous nuire. Pour dire, la jeune femme supportait Jolly, pire encore, elle en était amoureuse, c'est quand même un comble, car je crois qu'avec lui on rentre carrément dans la catégorie des sales types. Il lui en avait fait voir des vertes et des pas mûre, elle en avait été même effrayée à un moment. Et pourtant, voilà la finalité. Comme quoi, la monde peut réserver des surprises. Donc je ne pense pas qu'on puisse voir en Kyrielle une femme haineuse et violente, elle l'est certainement un peu dans certaines situations, mais parfois, les peurs ne se contrôlent pas et je pense que si on se penche un peu plus sur son vécu, on pourrait lui trouver des raisons largement atténuante pour excuser -ou presque- tous geste déplacés de sa part. Mais pour le coup, il n'était même pas question de ça. Pas du tout même en fait. Ce type, il était tout aussi calme qu'elle, sauf qu'il était vraiment agaçant à ses yeux. La brune ne le comprenait pas, du moins, elle semblait en fait si le comprendre, mais ne comprenait alors justement pas ses réactions. Que cherchait cet homme ? A croire qu'il était malheureux et se plaisait dans ce malheurs. Elle aurait préférée ne jamais le revoir, comme il est prévu à chaque fois, mais soit le hasard fait mal les choses, soit quelqu'un les poussent à se revoir. Cela aurait été n'importe qui, la Lune serait certainement partit l'air de rien pour esquiver le problème et ainsi ne pas perdre de son temps avec cet homme qui désirait sa présence autant qu'elle désirait la sienne. Mais voilà, le soucis c'est que c'était Jolly qui lavait amené ici... Elle ne se voyait pas de lui attirer l'attention sur des choses qui selon elle n'en valent pas la peine. Connaissant cet homme, il ferait alors des siennes pour se venger à sa manière sur le pauvre luthier et... Et puis non. La brune est quelqu'un de libre et indépendante, ainsi elle n'avait pas besoin qu'on vole à son secours. Comparable à une brute dans le genre féminin, la demoiselle se plaisait dans cette situation, être faible et fragile, voir même tous simplement délicate ne lui conviendrait pas du tout... Se sentir vulnérable est bien la pire sensation qu'elle puisse avoir. Sa grande peur, sa faiblesse. Mettez-là au pied du mur et ce serait la misère.

Mais en fait. Depuis tout à l'heure je suis en train de dire qu'elle n'aime pas être en position de faiblesse. Hors ce n'est pas vraiment le cas. Kyrielle est quelqu'un capable de bien se tenir, elle reste un minimum polie et bien éduquée. Mais là, je crois que la patience commençait à s'épuiser. Bien que d'un point de vue externe les deux entretiennent une relation assez tendu bien qu'assez simple et polie, il n'était pas rare pour elle qu'elle ait l'impression de se prendre une gifle verbales quand il parlait. Tout semblait être fait pour qu'elle accumule le plus possible et que lui se montre à chaque fois toujours plus agaçant. Même lorsqu’elle se dit pouvoir relative, l'anglais accours pour en rajouter une couche. Là c'était encore le cas. On l'avait amené ici certes, aucun des deux n'était heureux certes. Mais en fait, Kyrielle semblait être des deux la plus capable de passer outres ces débats sans-fin qu'ils avaient pût avoir -ou non en fait, parfois ça rime juste absolument à rien.-. Et autant être franche, depuis quelque temps, il était évident que la Lune se sentait bien plus à son aise, comme heureuse. Un changement avait eu lieux dans sa vie, et elle ne comptait pas se laisser éternellement marcher dessus sous prétexte qu'elle est polie. On dit que la violence est la solution de facilité, ou alors un moyen de s'exprimer quand on manque d'argument -donc qu'on est en tord- exactement comme la vulgarité, sauf que très franchement, quand quelqu'un est sur ses positions et qu'il s'y sent bien, vous aurez beau parler, personne ne changera. C'est tout.

Son manque de réaction pour au final lâcher un simple non crispa la jeune fille. Qui restait immobile à le fixer. Ça suffit... Baissant les yeux sur le papier qu'il lui tendait, avec ce sourire qu'elle trouvait d'autant plus agaçant au vu de la conversation. Annonçant qu'il était navré que ses méthodes n'aient pût marché. Mais qu'en gros. Il fallait voir ailleurs. Je crois, que c'est le meilleurs résumé de la chose oui. « Va voir ailleurs si j'y suis. ». Kyrielle sera un bref instant les poings. Vexée d'être encore une fois traînée dans la boue pour le bon plaisir de Chealsey qui depuis ce soir-là éprouvait de la rancœur à son égard. La trouvant idiote, ridicule ou bien d'autres choses encore. C'est pourquoi d'un geste vif elle lui colla un poing. Ou plutôt, elle eut tout de même le réflexe de déplier au dernier moment les doigts, transformant alors le coup de poing en une claque.

- Depuis le temps que tu la mérites celle-là. Lâcha-t-elle tout simplement.

S'appuyant alors face à lui sur le comptoir, la petite brune le fixait. Elle était à cran. Elle avait eut la délicatesse de ne pas lui mettre un poings mais tout de même... Disons qu'elle n'avait pour idée -du moins pas là tout de suite ahah- de lui décrocher la mâchoire. Car il n'empêche que la demoiselle possède plus de force que sa frêle corpulence pourrait laisser le croire. D'ailleurs elle enchaîna. Étrangement ses mots défilaient tout simplement, calmement. Enfin presque.

- J'sais pas c'est quoi ton soucis. Mais visiblement t'oublies un peu rapidement que lors de notre « rencontre » même si j'ai o'grand Dieu osé te toucher pour te tirer ou autres, j'tai sauvé la vie. Je veux pas de reconnaissance ou autre, mais je vois pas d'où tu montes sur tes grands chevaux en t'adressant à moi.

Selon elle, Chealsey venait d'une famille où il avait reçut une éducation, c'est du moins l'impression qu'il dégageait lorsqu'elle le regardait. Peut-être se trompait-elle. Mais o'pardon. Mais de un la demoiselle n'avait dans son enfance pas eut de famille, et par le suite à ses dix ans, on va dire que le gros de l'éducation était déjà passé et très franchement elle devait remercier le ciel d'être tombée sur une famille adorable bien que vivant dans une ville aussi misérable que Tradimento à ses yeux. Chacun a son vécut, elle ne le connaît pas, mais il était évident qu'il n'avait pas à se croire supérieur à elle pour un rien. Kyrielle n'a pas ailleurs nul souvenir de s'en être pris à lui d'une façon ou d'une autre -mais non mais non il a un soucis dans sa tête ce pauvre garçon /sort/-.

Ce n’était pas la première fois qu’un coup était porté contre Chealsey. A vrai dire, le dernier remontait à bien peu. Toujours, la violence telle qu’elle était le dernier aboutissement de l’être humain. Lorsque la voie ne portait plus assez loin, il était plus que commun de raisonner avec les poings. Il s’était montré peut-être ingrat, était allé trop loin pour pousser à bout une fille qui déjà ne se retenait que trop d’amertume à son égard. Il n’y avait jamais qu’un partit pour provoquer une querelle. Il en fallait toujours au moins deux et autant dire que ces deux protagonistes commençaient à disposer d’une marge de connaissance amplement suffisante pour provoquer ce genre de comportements. Il était fautif et la bonne chose à faire à cet instant aurait été de tendre l’autre joue pour laisser la colère de Kyrielle se déverser comme il en avait été question avec Maël. Cependant, ce n’était pas tout à fait le mode de pensée de Chealsey. Comme vous vous en doutez, il était moins indulgent que n’aurait du lui permettre la nature.

Il se figea un instant, prenant vaguement conscience de ce qu’il venait de se passer. Kyrielle, la gamine qu’il méprisait tant et dont il essayait à tous prix de se débarrasser l’avait frappé. Pour être plus précis, elle l’avait giflé. Pas une seule seconde il pensa à tout les beaux préceptes précédemment énumérés. Il n’était question dans sa tête que de fureur. Il avait toujours condamné la violence physique, il l’avait méprisée et encore aujourd’hui, alors qu’il se retrouvait dans une situation où il était conscient qu’il devrait en faire usage, il se retenait. Il conservait toute cette colère et cette frustration qui le rongeait. De sorte que jamais elle ne lui échappe et que personne n’en soit victime. Cette fois, il n’avait fait que lui demandé de partir, comme chaque jours où il la croisait mais elle avait refusé. Et sa réponse démesurée était selon le luthier le coup de trop porté à sa retenue en un mur qui s’effondrait. Non seulement l’avait-elle frappé mais elle l’avait giflé. Autrement dit, au dernier moment elle avait changé d’avi sur le coup à frapper comme si l’un ou l’autre pouvait changer quelque chose. C’était pour lui une insulte. Elle le pensait faible à ce point ou mesurait-elle son acte en conséquence ? Quoi qu’il en était, si vraiment elle le haïssait, elle se devait de le faire correctement et pas à moitié comme en cet instant. Au commentaire, de la gamine, le regard du blond se transformait.

Ce n’était pas une expression dont on aurait pu le croire à capable. De la haine à l’état pur. Il détestait cette fille mais ne répondait pas physiquement à son geste bien qu’une part de lui lui criait de se battre cette fois seulement pour ce qu’il était. Il n’avait que les mots pour se défendre des autres. L’arme récemment apparu sur sa hanche ne pouvait être utilisée pour des querelles d’ordre personnel, elle ne pouvait être utilisé qu’au nom de la famiglia. Par ailleurs, se montrer violent à son tour reviendrait à contredire son mode de pensée. Elle était faible, elle avait cédé à des pulsions animales et c’était bien car Chealsey n’était pas à cela près, qu’il avait enduré le nécessaire lui confiant la retenue qu’il n’en fit rien. les paroles qui suivirent de la gamines ne firent qu’accentuer sa rage. Il montait sur ses grands chevaux ? Quand lui avait-il manqué de respect alors qu’elle n’arrêtait pas depuis le début. Elle était sur sa route, elle était responsable. Il ne faisait que faire ce que toute personne sensée aurait fait pour se maintenir à l’écart. A présent, ce n’était plus lui qui se montrait insensé et immature c’était bien elle -eh wai-. Il ne fût même pas tenté de ramener sa main sur sa joue, c’aurait été une preuve de faiblesse qu’il ne pouvait tolérer. Il valait mieux que ça et le savait malgré le peu d’estime qu’il avait pour lui même. Cette fois, son ton était sec, colérique tout simplement. Il compensait les coups qu’il ne pouvait donner avec ses mots comme il l’avait toujours fait.

« Désolé gamine mais je ne sais pas où tu te crois. Tu viens dans mon magasin, sachant parfaitement que je me passerais bien de toi, tu me menace et maintenant tu me gifles ? Je suis celui qui dépasse les bornes ? Tu m’as peut-être sauvé mais je ne t’ai jamais rien demandé ! »

Il avait levé le ton, cette fois, tout était gagné, il n’y avait plus de jeu, plus de masque, il n’avait aucune raison de se retenir avec cette fille. Il n’était même plus question de la faire partir pour leur bien commun. Il fallait la faire partir car il ne voulait pas sortir de ses gongs. Il n’était pas en état de mener une dialogue calme et satyrique. A qui la faute ? Allez le demander. Quel était décidément le problème de cette fille ? Elle voulait le voir simplement pour ça ? Il allait même jusqu’à avoir la décence de lui proposer une autre adresse si vraiment elle voulait. Son seul soucis était maintenant de ne pas parler assez fort pour exprimer l’étendu de sa colère. Cela tombait plutôt bien car il en avait long sur le coeur et dans la tête. Finalement, cette sale gamine était là au bon endroit au bon moment.

« Je ne sais pas exactement quel est ton problème. Tu continues de revenir ! J’ai l’impression d’avoir un virus coincé sous ma peau qui prétend partir pour me faire regretter de l’avoir cru un peu plus tard. Tu es un cauchemar ambulant, toujours à te mêler de ce qui ne te regarde pas ! Toujours à me reprocher ce que je n’ai pas fait ! Tu crois que j’agis pour ton divertissement personnel peut-être ?! Sors d’ici. Et cette fois, tient parole et ne revient pas. »

D’un geste vif, le luthier désignait la porte de la boutique. Il voulait la voir dehors, loin de lui, hors de sa vie, un ennui de moins. Oui, car c’était ça. Il n’y avait personne pour lui et il n’y aurait jamais personne. Elle ne faisait que lui prouver que c’était le cas. Si son vrai lui ne méritait que d’être giflé, tout était dit. Il ne le remarquait cependant pas mais sous le coups de la colère et de la frustration des larmes avaient tracées leur chemin hors de ses yeux saturés. Il avait beau le nier, beau lutter contre cela, Chealsey restait une personne sensible à son entourage et ce qu’elle vivait. Il était encore sous le choc à cause de sa dernière mission et lui qui était déjà bien frustré ne l’était que d’avantage, il ne contrôlait plus bien ces humeurs.

Elle avait cédé, finalement Kyrielle s'était certainement montré aussi bête que méchante, mais elle avait été poussé à bout pour arriver à une telle finalité. Que tu le crois ou non, Kyrielle est plutôt du genre calme, à subir sans rien dire. Du moins, tant qu'elle juge cela acceptable. Mais la limite devait certainement avoir été franchit. Pour qu'elle ait pour seule et unique réponse une claque monumentale. Et encore, la demoiselle avait eut la gentillesse de déplier ses doigts au dernier moment. Évitant alors au blond de se prendre un coup de poing. La différence est peut-être minime, mais quand on le subit, le choc est tout autre. Au lieux de se retrouver avec un mâchoire désaxer, il aurait certainement une marque. Et encore, elle ne durerait pas bien longtemps certainement. Kyrielle n'est pas une pro des combat au corps à corps. L’autodéfense oui, mais attaquer pour faire mal ce n'est pas tellement son truc. Frapper avec quelque chose tous le monde sait faire, tirer aussi mais là... Ce n'est pas plus mal. A final le but n'était pas de faire dégénérer la chose, mais juste d'exprimer un surplus qui commençait à peser. La pauvre en aurait presque les membres qui tremblent sur le coup de l'émotion. Vous savez, quand quelque chose s'exprime de façon un peu trop soudaine, la claque est dure pour les autres, mais pour soit même aussi. Eh bien c'était le cas. Mais je crois que ce pauvre Chealsey était au moins tout autant retourné qu'elle, si ce n'est plus. Ayant alors commencé à dire ce qui ne lui plaisait pas dans son attitude. Ou plutôt devrais-je dire ce qu'elle n'a jamais trop digéré son incompréhension. Pourquoi cette haine envers elle. Jamais elle ne cherche à nuire aux gens, sans raison du moins. Alors pourquoi soudainement elle aurai commencé ? Elle ne l'aurait tout simplement pas fait. Le mieux aurait été de s'esquiver. Quand on n'apprécie pas quelqu'un, la chose la plus simple et alors de l'éviter pour éviter de donner à des situations de ce genre bête et méchantes. Sans sens réel. Mais c'était fait et impossible de revenir en arrière.

Soufflant alors, la jeune fille aurait alors volontiers fermé les yeux pour essayer de faire passer la chose. De se calmer, d'éviter d'avoir envie de simplement faire comme une barbare sans cervelle. Taper pour évacuer. Bien qu'elle se trouverait bien idiote d'avoir fait ça après coup. Même si elle était certaine que l'anglais allait une fois de plus fortement l'agacer. Elle avait tout lâché et ce dernier n'allait certainement pas aller dans le bon sans pour lui faire penser qu'elle n'aurait pas dût faire ça. Donc oui, certes, elle n'aurait pas dût. Mais... Elle ne le regrettait au final pas. Peut-être parce que oui, il en remettait une couche ? Eh oui. Parce qu'une nouvelle fois il sous-entendait qu'il n'avait jamais demandé à être sauvé. Non en effet, généralement peu de personnes le demandent en fait. Mais il pouvait considérer ce fait. A moins qu'il n'ait à ce point envie de mourir, dans ce cas elle lui conseillerait vivement d'aller se suicider ou alors de l'aider hein. S'il suffit de ça pour le rendre heureux. Mais ce serait de la pure mauvaise foie, ainsi, Kyrielle se garda bien toute réflexion puérile de ce genre. Déjà qu'elle avait fait fort en se décidant à lui coller soudainement une claque...

Finalement, alors qu'il était tombé lui aussi d'un cran -moins bas, certes, vu qu'elle s'attendait en fait à ce qu'il lui en colle une en retour-. Mais ses paroles étaient toutes aussi piquante. En fait la demoiselle pouvait s'amuser à retenir ses magnifiques manières de la désigner. Virus ? Oui pas mal en effet. Cela eut pour effet de lui faire d'avantage serrer la mâchoire. Ouais. L'envie de lui faire ravaler ses paroles étaient plus que présent en elle, mais elle savait se tenir. Du moins, elle avait sût reprendre un peu de fierté pour ne pas simplement le tabasser pour se défouler. Le pire, ou le mieux pour elle certainement. Etait certainement qu'elle était la plus forte des deux et que le pauvre blond serait ainsi la victime de l'histoire. Présentant alors Kyrielle comme un monstre... Ou disons simplement une fille qui n'a rien d'autre à faire que de frapper un type plus faible qu'elle parce qu'il essaye de se défendre et qu'elle est trop orgueilleuse pour prendre ses paroles. Un truc du style oui. Mais le pire, c'était certainement le fait qu'il était en train de clairement la rabaisser verbalement mais... Avec les larmes ? Sérieux ? La Lune haussa les sourcils en le regardant, comme si soudainement l'anglais lui faisait pitié et lui faisait clairement se dire que oui, bon elle n'aurait pas dût le frapper. C'est un fait qu'elle reconnaîtrait volontiers, mais cela lui faisait presque trop mal de le dire en fait... Elle se contenta de souffler, sans avoir bougé d'un pouce, c'est à dire lui faisant toujours face.

- T'es sérieux ? Tu me demande partir et me dit tout ça en pleurant ? Wo.

Ouais. En fait c'est la seule chose qu'elle fût capable de lâcher sur le coup. Mais ça l'avait un peu mise sur le coup. Parce que la brune avait en fait l'impression qu'elle avait réellement quelqu'un de relativement faible face à elle.. ? Un truc du style oui. Elle se redemanda sérieusement de quel genre de famille il pouvait venir, mais je crois bien que poser la question serait plus que déplacé. Ahem. Finalement, elle souffla clairement un coup avant de s'appuyer. Oui, en fait elle aurait pût partir. C'est ce qu'elle aurait aimé faire et clairement ne plus revenir. Mais en fait partir comme ça lui laisserait un goût clairement amer. Dire qu'elle avait cédé et qu'elle partirait derrière, lui laissant au final le dernier mot et lui donnant raison dans un sens. Mais non, elle n'était pas la grosse brute qui aime emmerder son monde, c'est fou ça. La mauvaise vision qu'il pouvait avoir d'elle.

- Tu as une vision tellement erronée de moi. C'est fou. Ok, j'aurais pas dût te frapper, mais sérieusement, non j'te comprend pas mec. Tu fais preuve de mauvaise foie, c'est pas possible. Pas besoin de faire le dur alors que t'es en train de pleurer face à moi.

Elle aurait volontiers ajouté que ce n'est pas crédible, mais se serait balayer tout ce qu'elle avait bien voulu dire. Balayer tous ses potentiels efforts en fait. Voilà. Encore une fois, la Lune aurait pût continuer sa route. Sérieusement, en ce moment elle se sent juste bien et heureuse, ce n'est pas ça qui irait assombrir sa journée. Mais ouais non. Une fierté. Un semblant de bon sens ? Allez savoir. Toujours est-il qu'elle n'avait pas bougé d'un pouce au final.

[HRP : Désolée du temps T__T Suis tombée malade entre deux ça m'a ralentit dans tout et du coup j'me rattrape /sbaf/]

Pleurer. Ce n’était pas quelque chose de si peu commun pour le jeune homme. Cela lui était déjà arrivé plus d’une fois. Il ne fallait pas y voir là une perte soudaine de moyen ou une appréciation de la victoire voisine. Au contraire, il fallait d’avantage voir cela comme une continuation. A savoir que si l’évolution naturelle pour Kyrielle était de poursuivre sa colère en usant de ses poings, Chealsey n’avait ni la même éducation, ni le même mode de vie. Frapper quelqu’un lui semblait insoutenable et sa seule façon d’évacuer était devenue celle-ci. Pour autant, ce n’était pas une preuve en soit de faiblesse mais plutôt d’acharnement. Il comptait bien aller au bout de ce qu’il avait à dire, continuer de se dresser et ne jamais se rétracter face à elle. Il y avait plusieurs choses en jeu dans cette histoire. Sa tranquillité, sa fierté, ou même le simple fait de se dire que pour une fois, il n’avait pas l’intention de se laisser faire. Toute une vie à subir, c’était déjà bien trop pour le luthier et cette teigne était allée trop loin de toute évidence.

Il faisait un pas vers elle, la prenant de haut. Il en avait déjà plus qu’assez et la miss osait en rajouter une couche. Ses larmes séchaient progressivement d’elle-même alors qu’il relevait le menton, se tenant droit, restant fier malgré tout. Le pire devait être que dans ce que soulignait Kyrielle, Chealsey semblait être une victime ne demandant que de l’affection et s’en privant pour le bien des autres. Mais la vérité était qu’il n’attendait rien de cette fille et que même si elle pouvait estimer l’avoir fait pleurer, c’était une toute autre chose qui le poussait à bout. Quelque chose que la gamine ne savait pas bien sur et qu’il n’allait pas particulièrement partager. Qu’il n’allait pas partager car…Son regard changeait une fraction de seconde alors qu’il le reposait sur la plus jeune. Une série d’images lui revenaient en tête. Celles d’hier ainsi que celles revenant sur sa nouvelle vie. Il était évident que ce n’était plus tout à fait la même chose. Autrement, il ne se serait pas mis dans des états pareils. Cependant, dans la vie de tous les jours, lorsqu’il restait derrière son comptoir, il n’en laissait rien paraître. Après tout, le but n’était pas d’attirer l’attention du voisinage mais de se fondre dans la masse, faire partie de décors. C’était donc avec une grande stupeur et médisance que l’équation suivante apparaissait dans l’esprit de Chealsey. Chealsey = Momento, hors Kyrielle = Arcana et enfin, Arcana + Momento = guerre. Oui, c’est tout à fait le genre de détails qu’il n’avait pas pris en compte. Et à présent, il se retrouvait face à une série de problèmes…

Le premier portait sur sa manière d’agir. Techniquement, il se retrouvait à la fois en présence d’un ennemi et d’une non cliente mais qui pouvait globalement passer pour cliente puisqu’elle semblait vouloir à tous prix s’établir ici. Il y avait donc deux cas de figure à prendre en compte. Le premier étant d’agir en Momento. Cela revenait en outre à lui sauter à la gorge pour lui planter un couteau qu’il n’avait pas dans le dos pour finalement même dans ce cas se faire tuer n’étant de toute évidence pas capable de faire de même de son côté. Oui, il n’y pouvait rien, il n’avait pas été élevé barbare de ce qu’il savait. Donc il y avait cette première voie de recours suicidaire et même dans le cas échéant où il parviendrait à partir sa couverture tomberait en miette. Il devait être une sorte d’espion…? Cela voulait dire qu’il devait se faire discret. Mais comment être discret quand il était en train d’avoir une dispute avec l’ennemi ?! Ennemi qui à priori n’avait pas compris la complexité de la situation… D’une certaine façon, cela arrangeait un peu le luthier. S’il ne se retrouvait pas dans le même camp que la petite, il aurait certainement moins les nerfs en compote.

« Tu pourrais arrêter tes remarques une seconde ? Seulement une seconde ?! »

Oui, la dispute lui était un peu passée au-dessus avec sa réflexion mais en même temps il ne pouvait pas couper court, il fallait dire que dans ce cas, cela aurait été très suspect. Bon, la brune n’avait pas non plus de raisons de le suspecter d’être un ennemi même si éventuellement cela pourrait lui faire plaisir car elle aurait toutes les raisons du monde de le tuer. Il ne tenait pas tant que ça à sa vie mais au même moment il était humain donc il avait ce petit instinct qui lui soufflait à l’oreille « fait pas ça… ». Elle, continuait, ce qui semblait plutôt être bon signe. Il devait vraiment y avoir une partie de son esprit qui avait du mal à suivre car à présent qu’il avait cerné cela, il était pris d’un sorte de zénitude qui le plaçait au-dessus de tout, au calme, prêt à encaisser tout ce qu’elle pourrait lui dire. Cet état dura environ 3 secondes. Le temps qu’il lui fallut pour finalement retomber dans la dispute, s’indignant des mots de la gamine. Il rehaussait le ton alors que les larmes avaient quitté ses yeux pour de bon. Il décidait de mettre quelques éléments en clair dès maintenant prenant un léger rire sarcastique alors qu’il s’éclaircissait la gorge.  

« D’abord miss, tu ne m’appelles pas ‘’gars’’. Je ne suis pas ton frère et encore moins ton ‘’pote’’. Ensuite, navré de te décevoir mais tu n’es pas le principale sujet de mes complaintes et ce qu’importe au combien tu es agaçante ! Enfin ! Et je tiens à le souligner puisque tu sembles avoir du mal à la le comprendre, je ne juges qu’avec ce que tu me donnes. Et jusqu’à présent, on ne peut pas dire que tu ai joué en ta faveur. »

Il fallait dire, ça faisait du bien quand ça sortait, le jeune homme fît un pas en arrière comme retrouvant son souffle après s’être privé toute sa vie du plaisir ultime de parler pour remettre une personne un peu trop impertinente à la place. Elle l’avait mérité, il n’avait aucun tort à se reprocher.