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Deux pour le prix d'un, est-ce qu'on parle de verres ou de Momento ? [PV Juan]

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Reyn Shirenge - Bagatto
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MessageSujet: Deux pour le prix d'un, est-ce qu'on parle de verres ou de Momento ? [PV Juan] Deux pour le prix d'un, est-ce qu'on parle de verres ou de Momento ? [PV Juan] EmptySam 11 Jan - 14:59

A quoi cela sert-il de boire ?
Certains sont de vrais amateurs de boissons alcoolisées. L'amertume qui envahit le palet, la douce brûlure de notre œsophage, l'étourdissement d'un instant qui donne l'impression de flotter, la douce euphorie qui suit... Cela a fait des adeptes, qui boivent par plaisir et se proclament parfois spécialistes.
Certains veulent juste y trouver un réconfort quelconque, ils veulent se sentir soulagés du poids de leur existence. L'alcool n'efface pas les soucis mais il permet de mieux les supporter ne serait-ce que temporairement, nombreux sont ceux qui l'ont compris et s'en servent. Ils se déconnectent de la réalité, débranchent leur matière grise et plongent dans le monde obscur de la dépendance pour s'y perdre volontairement, enterrer leurs repères et divaguer comme bon leur semble. Pour se perdre. Ainsi, ils échappent à leur monde et à leur propre identité, ils s'abandonnent l'espace de quelques heures dont il ne restera dans leur mémoire que des traces floues, une fois l'effet de l'alcool passé, pour devenir un autre. Ah, qu'on se sent bien quand on n'a plus à réfléchir au problèmes du quotidien, quand notre seule préoccupation est de boire un autre verre et le sentir nous faire lâcher un peu plus prise sur notre conscience. On peut rire avec insouciance, blaguer, décompresser. Et chaque gorgée qu'on avale d'une traite pour accélérer le processus compte.
Au fond nous avons tous besoin de ce genre d'échappatoire, d'un exutoire nous permettant de nous isoler partiellement quand nous saturons – même si ce n'est qu'une illusion.
Au fond l'Homme est un être particulièrement fragile psychologiquement qui, en prime, peut trop facilement tomber dans la spirale infernale de l'excès dans l'addiction s'il perd le contrôle de ses désirs.

Mais si la plupart du temps il le faisait par envie pur et simple, cette fois-là, Reyn en avait aussi besoin : il avait vécu un jour sans. Vous savez, ce genre de journée où vous broyez du noir sans raison apparente. Où rien ne semble avoir de sens. Pendant quelques heures le jeune homme n'avait eu envie de rien, même son travail l'avait profondément ennuyé alors que d'habitude c'était plutôt un facteur de bonne humeur. Au lieu de cela, il avait eu l'impression que plus rien n'avait d'importance et s'était demandé ce qu'il faisait ici – le plus ironique dans tout cela étant qu'il homme a aperçu sa mère, celle qui l'avait mené jusqu'aux Momento et l'avait fait entrer dans la famiglia, pile au moment où il s'était posé cette question. En bref, notre petit bourreau souvent souriant et énergique vivait l'une de ces rares journées où son moral décidait que ses chaussettes étaient confortables et refusait d'en déloger. Quelle veine vraiment, allez donc savoir comment ou pourquoi notre humeur pouvait être aussi capricieuse – quoi que, dans son cas, certainement qu'elle ne faisait que le mimer. Ne restait plus qu'à attendre une bonne nuit de sommeil, en général c'était suffisant pour retrouver de l'aplomb dans ce cas de figure... Mais d'un autre côté, il n'avait juste pas envie d'attendre patiemment l'heure de rejoindre son lit. En général, attendre un horaire ou un événement particulier était la meilleure manière de se ne se focaliser que sur cela, donc de regarder l'heure toutes les minutes, donc de s'ennuyer tout en trouvant le temps long. Et en plus, quand on attendait de pouvoir aller se coucher, en général on passait finalement à tourner sans son lit et dormait mal après, donc au réveil son moral ne serait pas remonté – au contraire, souvent une nuit pareillement gâchée mettait plutôt de mauvaise humeur à cause de la fatigue qu'elle engendrait. Nope, ça lui arrivait de faire des trucs idiots, mais hors de question de faire cette erreur fatale.

Donc, ne restait plus qu'à boire. Rectification : à bien boire. Le but de Reyn était d'ingurgiter assez d'alcool pour que le sommeil menace de le faire dormir sous une table, mais tout juste trop peu pour que cela se produise, afin qu'il puisse retrouver sa chambre avant de s'effondrer. Après ce n'était pas sûr qu'il se contrôle assez pour y parvenir, mais ce n'était pas interdit d'essayer. Et puis il avait déjà essayé de dormir dans un bar et, des quelques rares bribes qui lui étaient restées en mémoire, ça n'avait pas été si mal que cela... Si on faisait fi de l'horrible gueule de bois qui lui avait martelé les tempes pendant un bon moment. Bon, oui, le rouquin préférait encore éviter de réitérer l'expérience. Ce n'était pas très agréable de se réveiller avec un torticolis – le mal de tête c'est pas suffisant voyons – avant de se rendre compte qu'on était assis à la même place que la veille, mais qu'on s'était affalé sur un comptoir en bois tout dur. Croyez-moi qu'il avait retenu sa leçon, elle était bien enfoncée dans son crâne.
Quoi qu'il en soit, ce plan tout simple de la soirée idéale pour conclure une journée comme la sienne s'était établi assez tôt et sans qu'il n'ait à réfléchir bien longtemps – tant mieux parce que, quand on est blasé, on n'a pas non plus envie de réfléchir. Alors à vingt-et-une heures, le Bateleur était déjà installé sur une chaise haute et commandait sa première boisson de la soirée – un petit kir pour commencer en douceur, mieux valait prendre des cocktails avant d'avoir trop bu pour pouvoir encore sentir leur goût.

Un tintement se fit alors entendre, annonçant qu'un autre buvard faisait son arrivée dans la salle. Encore quelqu'un dont les narines avaient tout de suite dû être assaillies par la bonne odeur qui régnait dans la salle, un subtil mélange entre les effluves des boissons alcoolisées qu'on trouvait sur les tables ou en l'air. Le métis ne s'étonnait même plus de pouvoir entendre la cloche sonner malgré tout le boucan que faisaient les plus fêtards, citons notamment les rires des matelots qui avaient décidé de s'aventurer en ville pour trouver une taverne au lieu de rester au port. C'étaient les plus bruyants, ils s'exprimaient et laissaient exposer leur joie de vivre en exploitant au mieux les capacités pulmonaires que leurs larges torses musclés leur conféraient. À vrai dire tout ce bruit lui passait par-dessus la tête, s'il était là ce n'était certainement pas pour s'amuser des excentricités des marins. En revanche, quand le nouvel arrivé arriva au comptoir, il ne put s'empêcher de jeter un coup d’œil en coin pour voir à quoi il ressemblait. Un brun, encore plus grand que lui qui n'était pourtant pas un nain. À sa carrure on aurait presque pu le prendre pour l'un des loups de mers qui se rinçaient allègrement la panse ici, mais Reyn avait assez de mémoire pour savoir que ce n'était pas le cas. En effet, si son regard s'était attardé plus d'une seconde sur cet homme, ce n'était pas pour rien : il lui disait quelque chose. Un maigre effort lui avait suffi à se souvenir qu'il l'avait déjà vu au manoir – celui des Momento. Oh, alors comme ça, c'était son collègue. Non pas que cela lui importait le moins du monde mais, juste après avoir fini son verre d'une traite, le pyromane se dirigea vers lui sur un coup de tête et demanda au barman la même chose que le brun.

-On boit seul ? Ce doit être de famille.

Quel mauvais jeu de mot que voilà. Il n'était vraiment pas en forme.
Cela dit il accusa réception de sa commande et ne tarda pas à y mettre une claque, collant le récipient froid à ses lèvres avant de basculer la tête en arrière. Le contractant avait soif, mais vous vous doutez bien que ce n'était pas le genre de soif qu'on rassasie avec de l'eau. Alors que cherchait-il ? Bonne question. De la couleur, certainement, de quoi rendre le monde moins insipide qu'il ne le trouvait ce soir-là. L'alcool avait des propriétés magiques à ce sujet, elle pouvait même faire passer le dernier des benêts pour le plus intéressant des hommes.
Une fois sa gorgée avalée, ses iris ambrées se tournèrent une nouvelle fois vers son camarade.

-Je te propose un marché. Une compagnie contre une autre. Puis le coin de ses lèvres s'étira légèrement. Enfin, encore faut-il que tu ne sois pas ennuyeux, auquel cas je serais perdant, ce qui demanderait compensation.

Ah là là, même à l'article de la mort il serait capable de jouer les provocateurs celui-là. Et son humeur du jour ne faisait qu'empirer les choses. Mais Reyn ne comptait pas faire marche arrière pour autant, pas maintenant. Après tout , la soirée – que dis-je, la nuit – était encore jeune.
Tendant la main vers son vis à vis comme pour signer un contrat, il acheva rapidement sa prise de parole.

-Alors ?

[HRp : Vàlà vàlà, tu as sous les yeux le début de Rp promis, vraiment désolée de la qualité qui laisse à désirer... XD Tu as le droit de te plaindre ou de faire des réclamations par Mp -vlan-]
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MessageSujet: Re: Deux pour le prix d'un, est-ce qu'on parle de verres ou de Momento ? [PV Juan] Deux pour le prix d'un, est-ce qu'on parle de verres ou de Momento ? [PV Juan] EmptyVen 14 Fév - 23:56

En général Juan n’aimait pas trop devoir se lever le matin, parce qu’il était légèrement fainéant et qu’il adorait tout simplement dormir. Au moins, pendant ce temps là il n’avait pas à se tenir fièrement devant les subalternes de n’importe quel Momento et de leur apprendre qu’ils n’avaient pas à contester le moindre de ses ordre. Encore moins lorsque l’argument donné par ledit subalterne était «  je ne travaille pas à votre service, mais pour un autre ». Ca, ça avait le don de l’énerver. Depuis quand était-il le seul de la Famiglia de Tradimento à n’avoir personne en dessous de lui pour faire le sale travail pendant que lui se la coulait douce ? C’était presque inadmissible.  Dans un sens, si l’espagnol ne s’en foutait pas autant que de sa première paire de chaussettes, il serait allé demander des comptes à celui qui organise les troupes. Or il s’en fichait, ce qui facilitait grandement la chose. Néanmoins, en plus de détester se lever le matin, Juan détestait devoir se lever le matin, pour partir en mission. Surtout que pour ce genre de mission, il existait certainement des personnes plus compétentes que lui. Rarement de mauvaise humeur, le Momento avait très rapidement atteint ce niveau, surtout parce qu’il avait été réveillé. Ce qu’il ne fallait jamais faire avec lui si l’on voulait qu’il travaille un tant soi peu. Puis merde, c’était quoi cette histoire de devoir courir après un espion dans toute la ville et même au-delà des frontières ? Ce n’était pas à lui qu’il fallait donner ce genre de mission. Tout d’abord parce qu’il s’en fichait expressément d’être espionné – bien au contraire, cela rendait le jeu bien plus amusant- mais surtout parce qu’il y avait bien des dizaines de personnes formées pour ce simple travail. Alors non, il n’avait tout simplement pas envie de faire ce boulot, alors il ne le ferait pas. Point à la ligne. Si quelqu’un n’était pas d’accord avec ce principe, qu’il vienne discuter juste pour voir, Juan  se ferait une joie de lui expliquer sa façon de penser & de lui montrer en direct sa façon de faire face aux personnes récalcitrantes.

C’est donc pour cela que le jeune homme aux cheveux bruns décida d’occuper sa journée d’une tout autre façon. Dans tous les cas, sa journée avait été prévue depuis bien longtemps et c’était le seul jour de possible. Autant en profiter. Prenant donc une bonne douche chaude tout en prenant garde à utiliser le savon avec l’odeur la plus envoutante possible, le borgne perdu pourtant beaucoup de son temps devant son armoire à vêtements. Allons dont, que pouvait-il bien porter aujourd’hui ? C’était un grand jour alors il fallait de belles choses. Son œil valide se tourna alors vers un costume taillé sur mesure et des chaussures noires parfaitement cirées. Ca, c’était parfait. Théoriquement – voire même sûrement- il ne devait pas rater son coup. Pourtant, le Momento décida de placer la chance de son côté encore un peu, ce fut donc pour cela qu’il arrangea ses cheveux habituellement sauvages le mieux possible, histoire de vraiment mettre toutes les chances de son côté. Après tout, ce n’était pas tous les jours que l’une des femmes les plus influentes de tout Tradimento succombe à son charme et l’invite à déjeuner dans l’un des meilleurs restaurants de la ville. Bien évidemment, Juan n’y allait pas avec insouciance, bien au contraire, il était même évident que le jeune homme savait parfaitement ce qu’il allait faire. D’abord la séduire un peu plus avec quelques sourires et compliments. Ca il savait faire, il n’y aurait pas trop de soucis de ce côté. Puis, lui proposer de la raccompagner pour éviter que de petits voleurs ne viennent l’agresser, en même temps elle serait si belle que ce serait dommage de se la faire voler si facilement. S’il l’avait déjà vu ? Une fois, et elle n’était pas terrible pour tout dire. Mais le mensonge est la seule solution qu’il avait trouvée. Après il s’amuserait. Bien évidemment s’il avait le temps et arriverait peut être à lui emprunter un peu d’argent voire même beaucoup d’argent. De part son expérience, le borgne savait que personne ne pouvait lui résister, du moins personne dans la gente féminine. Les femmes mariées étaient parfois même les plus dévergondées, ça c’était vraiment amusant par contre. Au début, le fils de chercheur faisait comme si de rien n’était, parce qu’il s’ennuyait certainement dans la vie de tous les jours. Puis, il venait le plus souvent pour la séduire, véritablement l’avoir dans ses filets. Lorsqu’il était parvenu à ses fins et que la femme n’avait plus rien qui soit intéressant à ses yeux à lui offrir, il changeait d’attitude. Non, il ne devenait pas vulgaire. Mais disparaissait soudainement de la circulation et ceux pour quelques jours. Par la suite, une lettre anonyme arrivait et le mari découvrait l’infidélité de sa femme. Là, ça en valait vraiment le coup. Parce que dans un premier temps elle niait tout en bloc. Conneries, mensonges. Puis elle finissait par avoué, mais lui disait que c’était parce qu’il était trop loin. Ah le merveilleux mensonge.  Au final, l’homme finissait par lui demander de partir de chez elle, la mettant bien souvent à la rue. Oui, c’était méchant, oui Juan s’en délectait clairement, mais ça en valait très souvent le coût.

Aujourd’hui, le possesseur de la sixième carte à l’envers ne savait pas encore comment la journée allait se dérouler. Peut-être qu’il n’aurait rien à faire du tout et que la femme tomberait dans ses bras en quelques sourires. Ou alors devrait-il jouer le grand jeu du jeune homme malheureux qui avait grandement besoin de réconfort. Comme bien souvent, il n’utiliserait pas la carte du Momento, parce que cela leur faisait trop souvent peur. Alors, le borgne décida de mettre des gants noirs un peu pour cacher le maximum de sa marque. Ah, cette dernière était véritablement mal placée et ce n’était pas facile de toujours devoir trouver les solutions les plus inventives pour la cacher. Soupirant alors devant sa propre bêtise, le brun plaça une longue mèche devant son œil invalide. Ca c’était quitte ou double. Soit la femme craqué devant une blessure si profonde mais pourtant si mystérieuse, soit elle la trouvait particulièrement repoussante et là il fallait jouer des coudes pour pouvoir se faire entendre. Ah ces femmes, si fragiles et pourtant idiote à la fois. Gli Amanti se plaça une nouvelle fois devant le miroir pour satisfaire son égocentrisme profond et remarquer qu’il était parfait. Voilà une bonne chose de faite ! Par conséquent, le Momento se décida enfin à sortir de sa chambre pour quitter le manoir en essayant de faire le moins de bruit possible. Théoriquement il devrait déjà être parti en mission, alors autant ne pas se faire remarquer. Ce fut donc avec un large sourire sur les lèvres qu’il se dépêcha de quitter la grande demeure pour rejoindre le cœur de la ville.

Sauf qu’arrivé sur les lieux Juan fut face à un sérieux problème. Il était perdu. Certes, il commençait à connaître la ville, mais pas encore tous les lieux parfaitement. Ca, c’était vraiment problématique, pourquoi après tous ses voyages, il n’avait toujours pas un bon sens de l’orientation. Faisant en sorte de ne pas s’énerver, il s’approcha d’une personne au hasard, un sourire charmeur sur les lèvres et cela pour lui demander son aide. La jeune demoiselle âgée certainement d’à peine dix huit ans se contenta de rougir pendant quelques secondes pour enfin lui baragouiner une réponse. Ah ces adolescentes, toutes les mêmes, si facile à manipuler. La remerciant d’un baiser sur la joue, le séducteur se contenta alors de rejoindre le restaurant, pour arriver tout juste à l’heure. Entrant dans le restaurant, son nez fut assailli par les bonnes odeurs de viande, de sauce et d’épices venant de tous les horizons. Son vente fit alors comprendre qu’il n’avait rien eu pour le petit déjeuner, donc que le contractant devait se dépêcher de trouver sa cible et d’aller s’asseoir pour commander. Ce que Juan fit très rapidement. A la gauche de l’entrée se trouvait une femme brune d’environs trente cinq ans richement vêtue, le nez dans une carte qui devait certainement lui donner l’eau à la bouche.  Le borgne se pencha pour lui déposer un baiser sur les lèvres et s’asseoir en face d’elle. Ce que pouvait en penser les autres individus ? Il s’en fichait. La réponse était claire. Ah, de près elle n’était vraiment pas si belle que cela. Pas de chance. Il s’en contenterait, il n’avait plus le choix. Le repas se passa alors convenablement, même si au départ elle avait l’air plutôt en colère pour le premier baiser volé, rapidement il arriva clairement à la faire sourire. Point positif. Dès qu’ils eurent le ventre bien rempli, le Momento lui proposa – conformément à son plan- s’il pouvait la raccompagner. Ce qu’elle accepta. Le tour était joué.

Du moins, c’est ce qu’il croyait. A peine eut-il franchit la porte d’entrée qu’il se retrouva face à une perd d’hommes, tous armés. Arrêt sur image. C’était quoi ce foutu bordel ? Rapidement le cerveau du brun se connecta. En début de journée il avait reçu une mission affirmant qu’il devait récolter des informations vis-à-vis d’espions venant de la Ville du Soleil. A midi et quelque chose, il rencontrait une femme plutôt distante aux premiers abords mais qui ne l’empêchait pas de vouloir se la faire quand même. Et là, vers le milieu d’après midi, il était tombé dans une embuscade.  Bloody hell, ça n’arrivait qu’à lui. Juan Lucero se savait véritablement malchanceux, mais quelle était donc le pourcentage de chance pour qu’il dine avec l’un des espions qu’il devait trouver. Normalement 0. Mais on parlait bien de l’espagnol et ce n’était qu’à lui seul que pouvait arriver ce genre de mésaventure. Un homme aussi gros que gras s’approcha alors de lui pour parler, son visage revient soudainement en mémoire du possesseur de la sixième carte à l’envers.

« Nous t’avons vu sortir plusieurs fois du domaine Momento. Alors tu vas nous dire gentiment tout ce que tu sais, sinon...
-Je ne reçois d’ordres de personne. »

L’homme pourtant si bien parti, n’eut pas le temps de finir sa phrase, puisque Juan venait de le couper sans plus de ménagement. Par la suite, il attrapa rapidement le bras de la femme avait qui il avait diné qui semblait être le chef de tout ce petit groupe. Sa main droite se posa alors sur le front de cette dernière pendant qu’un rictus mauvais pris possession de ses lèvres. Pour être aussi peu prudents, c’était presque certain qu’il ne connaissait pas le véritable lien de l’étranger avec la Famiglia dirigeant la Ville Sombre. Le prenait-il certainement pour un sous fifre, alors qu’ils auraient clairement du se renseigner mieux que ça. Sur le moment, le jeune homme en vint à une seule solution. Ils n’étaient qu’un groupe formés indépendamment des véritables espions infiltrés dans la ville, qui eux n’auraient certainement pas fait une telle erreur en oubliant de vérifier leurs sources. Au moins, le brun pourrait s’amuser un peu.

« Maintenant c’est moi qui décide. Soit, vous me donnez toutes les informations que vous avez en votre possession et alliez vous rendre aux Momento. Soit on voit jusque combien de sens je peux lui enlever avant que vous ne craquiez. »

Certes le borgne n’aimait pas s’en prendre aux femmes, mais il n’avait pas le choix. Prononçant alors doucement sa phrase, il se concentra pour lui enlever la vue dans un premier temps. Cette dernière se mit alors à hurler qu’elle était aveugle, puis demanda de l’aide. Une aide qui ne vint pas de suite. Les hommes face à eux, comme l’avait prédit Juan n’était pas un groupe formé pour le combat et l’espionnage mais seulement des personnes tentant malgré tout de se faire un nom dans la ville du Soleil. Par conséquent, ils allaient très vite apprendre que ce n’était pas une bonne idée de sous estimer les Momento. Même si Juan ne les aimait pas particulièrement, il s’amusait bien avec eux , alors il ne pouvait laisser un groupe de courageux idiots venir tout gâcher. Constater qu’il pouvait encore se servir de ses deux mains et que seul son pied gauche semblait ne plus lui répondre, il enleva par la suite l’ouïe ce qui le priva lui de son bras gauche aussi. Ah, ca devenait difficile de continuer ainsi. Juan était tout de même tenté de voir s’il pouvait lui enlever la parole, oui, ce n’était pas un sens à proprement parlé, mais ça pouvait toujours marcher et au moins, elle arrêterait de hurler. Menaçant alors de lui enlever la vie, le reste du groupe capitula par la suite. Ce fut seulement après avoir désactivé ses pouvoirs et tous attachés pour être certain qu’il n’arrive rien, que le Momento pu apprendre qu’ils étaient tous frères et sœurs ayant pris la décision de venir tuer tous les Momento puisqu’ils ne croyaient pas du tout dans les membres de l’Arcana Famiglia.  C’était une vision des choses comme les autres, mais cela n’intéressait pas vraiment le jeune espagnol. Alors, il se contenta de les amener jusqu’au Manoir où quelqu’un de mieux formé que lui arriverait à obtenir d’autres informations. Oui, ils n’avaient pas du tout envie de travailler et c’était un fait.

Sauf qu’avec le temps perdu à devoir ramener ces étrangers jusqu’au manoir, il ne pouvait plus se permettre d’aller chez quelqu’un d’autre et cela sans prendre en compte les demandes que Juan avait eu de tous les côtés avant de pouvoir enfin repartir chez lui. Chez lui. C’était bien ça le problème. Il n’avait plus du tout envie de rentrer se coucher dans un lit vide à se demander ce que pouvait bien faire et ou pouvait bien être son père en ce moment. Et sa mère alors, avait-elle perdu la tête encore un peu plus ou est ce qu’elle s’en sortait ? Et si soudainement il apprenait qu’elle avait eu d’autres enfants avec quelqu’un d’autre ? Des enfants qui ne finiraient pas avec un œil en moins. Se mettant à rire comme le ferait quelqu’un de désespéré, il trouva rapidement la solution. Aller boire un verre voire même plusieurs, histoire de ne pas ruminer de vieux souvenirs à cause de sa mauvaise journée. C’était toujours le cas lorsqu’il se sentait un peu mal. Alors, le Momento se dirigea vers sa chambre rapidement pour se changer. Mettre un jean avec une simple chemise bleu nuit et une veste en cuir. Voilà c’était bien suffisant pour pouvoir sortir faire ce qu’il avait à faire. Juan pris alors la direction du seul bar qu’il connaissait dans les alentours. Du moins, le seul qu’il était capable de rejoindre sans se perdre. Sinon, il en connaissait bien plus à Regalo.

Marchant rapidement il fini par arriver dans des rues qui sentaient déjà le soulard et la fête. Le mauvais alcool et la déception des individus qui venaient en boire. Le borgne ne comprenait pas toujours pourquoi ce genre de rues sentait toujours très mauvaises. Ni pourquoi personne ne prenait véritablement la peine de s’en soucier et de les nettoyer. Mais au fond, il n’en avait rien à faire du moment qu’il pouvait boire tranquillement. Par conséquent, il poussa la porte pour entendre le «  cling » de la petite clochette annonçant son arrivé. Son œil valide roula alors de droite à gauche de la salle pour regarder tous les autres individus. Pratiquement tous des hommes. En même temps, il fallait s’en douter vu l’heure déjà tardive et surtout la propreté du bar. Soupirant, le beau brun se dirigea directement vers le comptoir pour commander l’alcool le plus fort possible. Autant se retourner l’esprit le plus rapidement possible pour soudainement arrêter d’avoir de mauvaises pensées. Ses oreilles captèrent quelques cris de temps à autre, mais lentement le temps commença à se stabiliser. L’alcool avait des vertus comme cela, pouvoir tout arrêter pendant plusieurs minutes voire heures le temps d’oublier. Bien évidemment, le lendemain matin c’était bien plus difficile à assumer lorsque l’on se réveillait avec une énorme migraine et la gueule de bois pendant plusieurs heures voire jusqu’au lendemain suivant. Mais là, pour le moment, Juan ne voulait pas y penser, juste se mettre dans un état second et ce rapidement le plus tranquillement possible.

Jusqu’à ce que quelqu’un vienne le déranger. Du moins c’est ce qu’il avait supposé en entendant quelqu’un s’asseoir sur le tabouret voisin du sien alors que beaucoup d’autres étaient libres et beaucoup mieux placés. Le borgne ne prit même pas la peine de tourner la tête bien au contraire. Cet imbécile c’était mis dans son angle mort. Théoriquement, Juan n’aurait même pas dû tiquer et aurait engagé la conversation, parce qu’avec sa mèche, peu d’individus pouvaient réussir à voir que quelque chose clochait. Mais là, il avait reconnu parfaitement la voix pour l’avoir entendu plusieurs fois dans le domaine des grands méchants. Donc il devait parfaitement savoir que Juan n’avait plus qu’un œil et que celui-ci était son angle mort. Soupirant en faisant signe au barman qu’il voulait la même chose, le contractant de la sixième carte à l’envers se décida enfin à écouter ce qu’avait à lui dire le roux à ses côtés, lui annonçant que boire seul devait être de famille. Mais de quelle famille parlait-il ? Le jeune homme espérait que l’autre Momento ne parlait pas de la famille pour laquelle il travaillait tous les deux comme d’une véritable famille. Sinon c’était bien niais comme façon de penser.

«  A croire que nous avons tous des problèmes chez les Momento. »

L’homme aux yeux électriques avait délibérément donné un double sens à sa phrase. Parce que oui, il ne fallait pas croire qu’il parlait de problèmes comme pourrait en avoir une personne lambda, autrement dit avoir des soucis avec sa femme, ses enfants, l’argent, la maladie ou encore la fatigue. Non, ils avaient tous certainement des problèmes psychologiques, parce qu’il fallait être fou pour accepter travailler pour Elysion Momento et ne pas vouloir partir au bout de quelques jours. Peut-être un peu de sadomasochiste voire même des soucis bien plus profond que cela. Certainement dû à une mauvaise enfance ou quelque chose de bien plus profond. Les cartes du Tarrocco semblent avoir un certain sens de l’humour pour n’avoir choisi que des personnes dans ce genre. Juan tourna alors légèrement son tabouret pour se retrouver face  à son nouveau partenaire de conversation. Un homme grand, peut être un peu plus petit que lui vu qu’il devait baisser légèrement les yeux pour le fixer correctement, des yeux or et des cheveux roux flamboyants. Voilà ce qu’il voyait. L’homme qu’il avait du croiser une ou deux fois dans le manoir sans chercher à lui parler et qu’il connaissait juste son statut de bourreau. Pourtant cet individu n’avait pas l’air si désagréable vu le sourire qu’il affichait en lui parlant. En même temps, Juan lui-même n’avait pas la tête de l’emploi et était certainement trop gentil. Juan porta son verre jusqu’à ses lèvres pour commencer à boire ce que le barman venait de lui servir en écoutant encore une fois le roux parler. Un sourire amusé apparu sur les lèvres de Gli Amanti.

« Ca va, tu n’as pas trop l’impression de prendre les décisions et surtout de prétendre que Juan Lucero est ennuyeux. »

Ca Juan aurait pu très mal le prendre. Parce que c’était lui qui habituellement trouvait les autres individus ennuyeux. Lui qui faisait tout pour ne jamais avoir à s’ennuyer, même si cela devait se terminer par une bagarre entre nobles dans une soirée mondaine de l’une des villes alentours ou alors en tentant de séduire plusieurs femmes en même temps pour rencontrer celle qui arrivait à se démarquer du lot. Alors, que l’on ose dire qu’il était ennuyeux, c’était tout de même sidérant. Fermant son unique œil tout en remontant franchement ses deux gants pour cacher la marque de son pacte, son unique œil bleu électrique fixa les deux orbes or juste en face de lui. Une lueur de défis dans le regard et un sourire vainqueur sur les lèvres. Sa main droite se tendit soudainement en attendant d’être serré par celle de son vis-à-vis en signe d’acceptation. Parce que Juan ne reculait jamais face à quelque chose qui pouvait être amusant.

« A moins, bien évidemment que tu sois obligé de rentrer au manoir t’occuper du travail que je t’ai amené cet après midi. »

Parce que oui, normalement l’un des deux Momento devrait être en train de travailler plutôt que d’essayer de jouer à un jeu avec un autre. Pour une fois, Juan Lucero n’était pas celui qui n’écoutait pas les ordres et cela n’était pas pour lui déplaire. Ou alors, il se pouvait que les faux espions étaient déjà morts et à la mer depuis bien longtemps. Après tout, on pouvait s’attendre avec ce vieux fou d’Elysion et sa fille apparemment tout aussi bizarre. Tellement bizarre que le borgne n’avait jamais voulu l’approcher pour tenter de la connaître et peut être même de s’amuser avec elle pour emmerder ce vieux fou. Mouais, ce n’était pas particulièrement intéressant de toute façon. Le brun se concentra de nouveau sur son vis-à-vis sans baisser le regard un seul instant. Aucune chance qu’il perde face à un autre homme et surtout un autre Momento et cela à n’importe quel jeu. Qu’il lui propose alors n’importe quoi, Juan était prêt.


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MessageSujet: Re: Deux pour le prix d'un, est-ce qu'on parle de verres ou de Momento ? [PV Juan] Deux pour le prix d'un, est-ce qu'on parle de verres ou de Momento ? [PV Juan] EmptyDim 2 Mar - 18:10

Le concept de famille pouvait vite devenir bien vague quand on appartenait à une mafia. Après tout, qu'était-ce à la base, quelle image une personne lambda voyait-elle en y pensant ? Un papa, une maman, des enfants, éventuellement un animal de compagnie ou deux – allez, disons un labrador, c'est beau les labradors, en plus c'est calme, joueur, gentil et protecteur envers les enfants. Tous unis par le sang et ce fameux amour filial, l'inimitable, le durable, l'intriguant, celui qui nous rendait bien souvent incapable de nous détourner de nos parents proches même quand ils faisaient des crasses où étaient insupportables. C'est étrange la force que pouvaient avoir ces liens : qu'importe à quel point on pouvait tourner mal, beaucoup auraient toujours une sœur, un frère, une mère ou un père qui s'inquiéterait pour eux et voudrait les aider.
Et bien souvent ces preuves d'attachement, ces gestes ou ces mots qui avaient pour seul but notre bien, passaient à la trappe. Allez donc savoir, mais quand nous nous engageons sur le mauvais chemin, nous avons cette fâcheuse tendance à ne pas les écouter. Vous savez, c'est le même principe de l'adolescence : on se bouche les oreilles, on fait le contraire de ce qu'on nous conseille, on joue les cons parce qu'on est un jeune pseudo-rebelle qui veut se donner un air anti-conformiste. C'est tellement idiot, mais ça, on ne s'en rend compte que trop tard, lorsqu'on se prend douloureusement en pleine poire la conséquence de nos choix. Là, on se dit « si seulement j'avais écouté ceux qui se sont inquiétés pour moi au lieu de faire n'importe quoi de ma vie » et, si on ne saisit pas cette chance de se redresser, d'arrêter les bêtises, en général c'est non seulement qu'on est vraiment doté d'une débilité profonde digne d'être étudiée histoire de montrer aux générations futures l'exemple à ne pas suivre mais en plus qu'on fout réellement son avenir en l'air en prenant la voie la plus dangereuse.
Enfin bref, je m'égare dans ce vaste monde qu'est la bêtise humaine (et qui comprend la mienne haha). Revenons plutôt, non pas à nos moutons, mais à notre cher bourreau pyromane.

Pour Reyn, la famille, ça avait toujours été... Particulier. Enfin presque toujours. Disons qu'au moins avait-il eu la chance, durant les premières années de sa vie, de grandir avec des parents aimants qui formaient un joli petit couple et le chouchoutaient (ou lui tiraient les oreilles quand il faisait trop de bêtises, mais bon, tous les garnements y ont droit non ?). Avoir une enfance relativement normale est important pour le bon développement du futur adulte. Quoi que, dans son cas, je ne suis pas sûre que cela ait servi à grand chose. Disons que rien dans son enfance ne laissait présager quel genre d'individu peu recommandable le fougueux mais gentil rouquin d'antan allait devenir. Cela dit, quand ses parents s'étaient disputés et qu'il avait passé plusieurs années loin de sa mère pour finalement perdre son père, déjà la situation avait changée, la jolie petite famille heureuse n'existait plus que dans ses souvenirs.
Souvenirs qui s'enfouirent un peu plus quand sa mère le força à intégrer les Momento. À partir ce ce moment, tout en devenant un mafieux, il perdit la notion de famille – elle devint tellement vague que tout ce qui lui en resta fut es bases. Paradoxal quand on en rejoignait justement une, hein ? Mais quand on y pensait, le groupe dirigé par Elysion n'en portait que le nom. Jamais un groupe mafieux n'avait été si peu cohérent, si peu soudé. On aurait dit que le saint patron des fous avait rassemblé plein de cas sociaux autour de lui et les maintenait ensemble avec une poigne d'acier prête à écrabouiller sans merci le premier qui oserait le trahir, faisant de celui-ci un exemple tout à fait dissuasif – faut dire que s'il n'était pas complètement barjo, jamais il n'arriverait à se faire écouter d'un ramassis de gens pas nets dont certains, les pires sans doute, étaient dotés d'un pouvoir grâce à leur Arcane. Vraiment, au final, le pire de tous dans le lot restait celui qui parvenait à rester à sa tête sans conteste et à les faire exécuter ses ordres.

« C'est de famille ». Reyn avait sorti ça sans trop y penser, juste parce qu'effectivement ils appartenaient tous les deux aux Momento et qu'il s'identifiait partiellement ainsi. C'était un peu comme montrer patte blanche, même si tout compte fait deux personnes de ce groupe si particulier seraient parfaitement capables de se castagner tout en sachant travailler pour la même personne. Quand au fait qu'il l'abordait par son angle mort, il ne se voyait vraiment pas faire le tour pour le saluer du côté de son œil valide. Ce serait mal le connaître que de croire qu'il ferait une chose pareille alors qu'il n'en a pas envie, quitte à passer pour un homme sans manières – en général, l'image que les autres mâles avaient de lui n'importaient peu à ses yeux, il ne faisait des efforts qu'avec les jolies demoiselles.
Mais pourquoi l'aborder, si son humeur était plutôt à la beuverie solitaire ? L'ennui, bien évidemment. Le bourreau aurait parfaitement pu rester dans son coin toute la soirée, seulement ce n'était pas dans les habitudes de louper une possible occasion de s'amuser un peu, surtout quand, justement, il était un peu patraque. Et s'il fallait bien citer une qualité répandue dans la mafia de Tradimento, c'était que ses membres étaient assez intéressants pour lui servir à tuer le temps. Oui, j'ai bien dit « se servir ». User ou exploiter si vous préférez. Pour lui, les autres étaient des jouets – bien souvent à usage unique sauf quand il s'en faisait des amis – bien pratiques à partir du moment où ils avaient un peu de caractère. Si considérer les gens de cette manière ne gênait pas notre trublion ? Pas le moins du monde. Tout, y compris cela, était bon pour ne pas ressentir ce poids mortel, pour ne pas soupirer en se demandant si les aiguilles de l'horloge n'avaient pas volontairement ralenti leur course, pour ne pas s'engluer dans la maussaderie et la monotonie du tic-tac de la trotteuse. Il avait tous les jours, toutes les minutes besoin d'une activité, d'une vie à l'image de ses flammes.
Quand son collègue lui répondit, il abaissa légèrement les paupières en affinant son sourire. Un point pour lui : des tarés, voilà ce qu'ils étaient tous, même si chacun l'était avec plus ou moins de discrétion. En parlant de ça, lorsqu'on lisait les descriptions des Arcanes inversées du tarot, on ne pouvait que prendre peur à l'idée que l'un des contractants de ce jeu soit actuellement lâché en pleine nature et non enfermé dans un asile. Alors, quelle distorsion allait-il trouver chez le brun ? Ça, il prendrait plaisir à le découvrir tout au long de leur discussion.

-Oh, j'en suis certain. Nous sommes une bande d'originaux dirigés par le saint patron des fous. Mais personnellement je pense que je n'aurais pas autant ma place à Arcana, ils sont beaucoup trop coincés.

Arcana, leurs costards, leur hiérarchie à trois-mille niveaux, leurs codes d'honneur, leur bienveillance, leurs bonnes actions... Tout ça ne serait pas pour lui, non. Pour commencer, ce n'est certainement pas là-bas qu'on le laisserait mettre le feu à un rue entière – voir qu'on le féliciterait pour ça –, on le jetterait direct aux cachots plutôt. Bah, Reyn ne leur en voulait pas, au contraire puisque leur côté « gentils protecteurs » les rendait terriblement drôles à embêter, l'un de ses passes-temps était d'aller à Regalo semer la pagaille comme il se devait pour leur montrer qu'ils avaient encore bien des progrès à faire s'ils voulaient être capables de protéger efficacement la population. Sans parler d'abattre les Momento, mais comme ils n'étaient pas toujours au courant que c'était l'un des membres de cette famiglia qui foutait un merdier pas possible sur leur territoire, ils s'en rendaient peut-être moins compte.
Cela dit, le Bateleur proposa ensuite un marché à l'autre Momento en glissant dans sa réplique un doute quand à sa capacité à le divertir. Après tout ils ne se connaissaient pas vraiment, alors comment savoir s'il en serait apte ? Le meilleur moyen restait de tester. Cependant la formulation n'avait pas dû plaire à son vis à vis, vu sa réaction. Quoi que, il avait tout de même souri, à croire qu'il faisait semblant d'être vexé... Mais en même temps s'il l'était vraiment, le métis comprendrait. Il n'apprécierait pas non plus qu'on insinue qu'il puisse être ennuyeux. Ah et, comme vous l'aurez remarqué, qu'il le comprenne que cela peut être méchamment taquin ne veut pas dire qu'il ne le fera pas, il n'aimait pas qu'on le sous-estime mais en revanche être odieux c'était une autre paire de manches. « Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse » ? Pfeuh.
Avoir trop d'estime de soi le desservirait un jour, c'était sûr.

-Je ne faisais que te proposer un échange et émettre une supposition, voyons, libre à toi de refuser. (même si cela aurait été une preuve qu'il aurait été ennuyeux, mais dans ce cas il n'aurait pas eu l'attention de Reyn plus longtemps). Je ne sais pas encore si tu es ennuyeux ou pas et je me ferai ma propre opinion sur le sujet.

Seulement, Reyn était un client difficile. Alors, le brun allait-il relever le défi ?
Apparemment oui puisque, après avoir tiré sur son gant en fermant son unique œil, il lui adressa un regard pour le moins prometteur avec un sourire qui y était parfaitement accordé tout en tendant la main vers lui, comme pour lui renvoyer ses paroles, ce qui donna au pyromane l'impression d'être testé à son tour alors qu'à la base, c'était lui qui voulait l'évaluer. À ce moment, son visage paré de deux ambres se déforma lentement en un sourire carnassier : ils ne ne faisaient que commencer, mais ce type pourrait bien lui plaire. Il avait l'air tout aussi joueur que lui.
Bon, se débiner maintenant serait honteux – ça laisserait une tâche disgracieuse sur sa réputation et son CV autrement parfaits, si si j'vous jure. Alors sans aucune hésitation, notre tortionnaire répondit à l'appel de la main gantée après que le propriétaire de cette dernière n'ait évoqué le boulot. Pourquoi amener ce sujet sur le tapis alors qu'ils étaient hors du manoir, dans un bar et que, vu l'heure, les enfants sages n'allaient pas tarder à aller se coucher ? Ce n'était pas spécialement agréable. Mais bon, au moins, il ne détestait pas son poste, bien qu'il consistait à torturer (sadique, lui ? Oh, un peu oui). Mhh, voyons, de quelles petites victimes le borgne pourrait-il bien parler ?... Ah oui, maintenant que ça lui revenait, on avait apporté trois-quatre personnes plus tôt. Un petit groupe qui attendait patiemment le lendemain matin pour passer par le couloir des bourreaux et le rencontrer, lui ainsi que ses quelques collègues.

-Je ne m'occupe pas forcément des petits agneaux destinés à souffrir dans l'immédiat, à l'heure actuelle ils doivent être en train d'appréhender leur sort dans les sous-sol du manoir. Puis son ton se fit étrangement léger. Si leur sort t'intéresse tant, viens donc leur rendre visite demain dans le couloir des bourreaux.

Ensuite, Reyn vida son verre d'une traite et le reposa sur le comptoir avec l'art et la manière – c'est à dire sans délicatesse – avant de lancer avec espièglerie.

-Voyons voir... Puisqu'on est là, autant se saouler, tu n'es pas d'accord ? Je suis bien curieux de savoir ce que vaut ta descente. À peine avait-il fini sa phrase qu'il avait fait signe au barman pour lui commander deux verres. Au fait, je m'appelle Reyn. « Juan », ça ne fait pas très italien, tu nous viens d'où ? D'Espagne ?

Dixit celui qui ne portait pas non plus un nom très italien et était à moitié japonais hein. Et puis faire connaissance, c'était à la mode. Bref.
Les verres arrivèrent alors. Leur contenu ? Du limoncello, une liqueur typiquement italienne alcoolisée à 34°.  Ils n'allaient tout de même pas commencer par les alcools comme la vodka, mais en même temps des petites boissons à 15 ou 16% - celles qui pouvaient être comparées à de l'eau – ne lui faisaient pas envie. Alors... A la leur~.
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MessageSujet: Re: Deux pour le prix d'un, est-ce qu'on parle de verres ou de Momento ? [PV Juan] Deux pour le prix d'un, est-ce qu'on parle de verres ou de Momento ? [PV Juan] EmptySam 19 Avr - 16:37

Parfois l’Espagne manquait à Juan. Non mais que l’Italie soit un pays ennuyeux et moche, mais quand même, il y avait l’appel de la Terre. Juste de temps à autre bien évidemment, parce qu’il fallait avouer qu’il s’amusait tout particulièrement à Tradimento. Pas plus qu’en Espagne où c’était de longues soirées de beuveries plusieurs fois par semaine, mais c’était différent. Peut être parce que dans sa ville de naissance, il n’y avait pas de guerre entre deux puissants clans et surtout pas de magie. Non, en Espagne, les individus vivaient au jour le jour, travaillant, dinant, dormant rien de plus et rien de moins. Alors qu’ici, il avait découvert la magie – bien qu’il avait été au début particulièrement sceptique face à cette idée- à la maîtriser et à en faire quelque chose. Peut être pas du bon côté, certainement pour un malade mental avide de pouvoirs, mais c’était ça qui faisait la beauté de la chose. Il n’avait pas besoin d’être bon et gentil en toute circonstance. A se montrer parfait dans tous les cas. Certes, il avait continué à bien s’habiller, toujours sourire et s’amuser à sourire, mais généralement il pouvait s’énerver plus facilement. Bien évidemment, pas contre les femmes, parce qu’elles, elles devaient être traitées correctement et avec douceur, du moins jusqu’à l’acte final où la douceur laissait souvent place à la bestialité. Mais ce n’était pas réellement le sujet. Tout au contraire, avec les hommes, Juan n’avait aucun scrupule dès qu’il s’agissait de laisser tomber son sourire pour montrer ce qu’il pouvait être réellement. Un homme plus ou moins fourbe et particulièrement égocentrique et égoïste. Au fond, il se trouvait presque normal auprès des dizaines voire centaines de fous se trouvant rien que dans le manoir des Momento, alors bon, même son petit souci d’égo surdimensionné était presque normal. Cela changeait des nombreuses soirées mondaines dans lesquelles ils devaient se rendre lorsqu’il voyageait à travers le monde avec son Père. Certes, le borgne avait véritablement adoré traverser le Monde de long en large et quoi que puisse en penser les autres personnes, il avait acquis de nombreuses connaissances. S’il n’avait jamais mis les pieds en Italie au début, donc ne pouvait pas faire disparaître son accent et encore moins les mots qu’il ne comprenait pas, il parlait couramment l’anglais ainsi que le français. Oui, Lucero aurait pu apprendre aussi le japonais, le chinois ou toutes les autres langues, mais il n’était pas resté assez longtemps dans ces différents pays pour tenter l’expérience. Certes, il devait avouer qu’il n’y avait pas que la soif de connaissance héritée de son paternel qui lui avait donné envie d’apprendre, mais surtout parce que son accent étranger dans sa langue n’était pas aussi sexy que d’autres pour draguer les demoiselles. Alors, il apprenait la langue du pays d’accueil, tout en le combinant cette fois ci avec son accent italien et obtenait le résultat voulu. Peu de jeunes femmes pouvaient lui résister et ça, le dragueur qu’il était ne pouvait passer à côté.

Mais dans cette ville, il manquait cruellement de jeunes femmes. En plus d’être profondément rare dans le manoir des Momento, les véritables femmes étaient quasiment inexistantes dans Tradimento ou alors il fallait être particulièrement ingénieux pour les attirer parce que la plupart avaient peur que leurs maris découvrent leur infidélité et que l’histoire parte en meurtre. Oh, elles n’étaient pas du tout amusantes et cela devenait difficile à supporter pour le contractant de Gli Amanti. Alors, lors de ces soirées si moroses, il se contentait de se balader de bars en bars. Séduisant ainsi quelques femmes, mettant le feu au poudre pour qu’éclate les différentes bagarres d’ivrogne. Bref, Juan était prêt à faire tout et n’importe quoi pour s’occuper ne serait-ce que quelques minutes. Pourtant, ce n’était jamais véritablement le cas. Parce qu’il n’y prenait pas goût, ne faisait pas ça lors d’un soudain besoin de moquerie. Non, il ne faisait cela uniquement que parce qu’il s’ennuyait fermement. Qu’il n’y avait pas âme qui vive – ou encore vivante du moins- dans le manoir des Grands Fous de Tradimento pour l’occuper, ni aucune femme intéressante parce que le borgne n’était soudainement plus dans une optique de séduction. Cétait plutôt rare de sa part à vrai dire, parce que c’était sa passion en quelque sorte que de séduire le plus de femme possible, de coucher avec elle et puis finalement de partir faire autre chose. Au passage, il s’arrangeait pour qu’elle ne soit pas célibataire mais plutôt mariée et même avec des enfants. Dans un premier temps parce que c’était largement plus amusant et dans un autre parce que pour lui, toute femme mignonne voire totalement attirante plus physiquement qu’autre chose, célibataire de surcroît devait avoir quelque chose à cacher plutôt important. Effectivement, depuis quand était-il de croiser une femme totalement magnifique, parfaitement bien foutue sans qu’elle n’ait un homme pour l’accompagner ? Il y avait anguille sous roche c’était sûr et certain. Soit la femme était totalement folle et susceptible de vouloir lui enlever son œil restant en pleine nuit sans aucune raison apparente. Soit particulièrement jalouse et collante et cela, il ne pouvait pas le supporter. Après tout Juan Lucero était un homme libre comme l’air et encore, ce dernier pouvait parfois lui envier cette liberté. Ou alors c’était une espionne, voire un simple membre de la famille ennemie qui n’avait en tête que sa mission. Le séduire, coucher avec lui et le tuer pendant l’acte tout comme le faisaient la plupart des veuves noires.

Voilà donc pourquoi il se méfiait toujours de ce genre de femmes. Mais cela n’expliquait pas pourquoi il ne voulait croiser aucune femme. Ah, cela signifiait qu’il était dans un état pire que les autres fois. Habituellement, l’espagnol était fatigué, en colère, ou alors malade, donc il se contentait du minimum vitale pour survivre. Mais aujourd’hui, c’était la pire journée depuis bien des années. Parce que oui, il était fatigué après avoir dû éviter une tentative de meurtre après un repas plutôt mauvais et très peu nourrissant, pour l’un des meilleurs restaurants de Tradimento, ce n’était pas fameux du tout. Alors il avait faim, mal au ventre de surcroît et était plus ou moins énervé que son plan sexe de la journée avait juste en tête de le tuer. Les femmes étaient fourbes et cela n’allait toujours pas mieux depuis que la « guerre » avait été déclarée entre la Ville Sombre et le fou furieux qu’il servait et la Ville Lumière et tout ces merveilleux saints qui y travaillaient. Sans peur et sans reproche, tous parfaits et tout et tout. Le brun avait dû par conséquent faire demi tour avec des prisonniers pour les ramener au manoir, croiser les têtes des sous fifres tous aussi débiles les uns des autres et enfin les enfermer quelque part parce que Monsieur le Bourreau avait apparemment pris une journée de congés. Sérieusement ? Juan bouillait de l’intérieur, s’étaient donc tous mis d’accord pour l’emmerder alors qu’il n’allait déjà pas bien à la base ? C’était rare, mais ça l’énervait d’y penser. Depuis plus d’une semaine il ressentait le besoin de retrouver sa terre natale, puisque celle d’accueil ne l’amusait plus vraiment en ce moment. Qu’il devait écrire une lettre à son père actuellement dans les pays Baltes mais que quoi qu’il fasse, qu’importe le temps qu’il restait devant, la page restait définitivement blanche et son cerveau vide. Que pouvait-il lui dire de toute façon ? Qu’il abusait d’un pouvoir qu’il ne maîtrisait pas bien, que son tableau de chasse s’était encore allongé ou alors qu’il recommençait à faire des cauchemars ? Parce que oui, la source de toute sa frustration, fatigue et colère n’était rien d’autre qu’un puits sans fond de cauchemars. Il y voyait sa mère folle de rage, folle de l’existence même que Juan menait. Il reconnaissait parfaitement cette chambre plongée dans la pénombre et les biscuits que le petit garçon aux deux yeux électriques qu’il était auparavant amener une assiette de biscuits. Cette même assiette qui vola contre le sol. Les yeux fous de celle qui faisait la moitié de son monde. Et puis un liquide sur son œil qui le brule, le noir complet. Toutes les nuits c’était la même chose, après des années ce souvenir revenait et ça, ça le fatiguait véritablement.

Il ne dormait plus correctement, s’énervait pour un oui et pour un non, ne cherchait même plus à s’amuser. Non, il voulait juste dormir et cela le plus possible ou du moins oublier tout ce qui n’allait pas. Oublier la douleur que son œil droit lui faisait ressentir. Oh, le natif d’Espagne et actuel contractant de la sixième carte à l’envers savait pertinemment que toute sa douleur n’était que psychologique, mais justement, tout était lié à ses fichus rêves. Alors, après la journée de merde qu’il avait passé, le brun avait fait un choix. Un véritable choix. D’abord il était rentré dans sa chambre pour aller se changer rapidement. Attachant sa petite arme dans le bas de son dos sous sa veste en cuir pour qu’il puisse se défendre au cas où. Et il était finalement parti. Oui voilà, il avait finalement trouver une véritable solution. L’alcool. C’était mal, il ne savait plus ce qu’il faisait lorsqu’il buvait. Draguait n’importe qui et disait véritablement n’importe quand. Oui, il allait boire même s’il s’avait que c’était particulièrement mal. Pourtant, c’était à grands pas qu’il se dirigeait vers un bar qu’il connaissait parfaitement pour y aller dès qu’il en avait envie. Le barman n’était pas trop enquiquinant et ne posait aucunes questions trop personnelles. Les filles n’étaient pas farouches mais ne s’asseyaient pas sur ses genoux sans qu’il n’ait pu dire quelque chose. De surcroît les hommes ne puaient pas trop et puis les verres n’étaient pas chers.

Ainsi, le borgne était entré plutôt lentement, s’arrêta quelques secondes pour regarder l’ensemble de la salle. Personne de bien exceptionnelle, quelques prostituées, des hommes en manque et une place au bar. Ca, c’était le pur bonheur. Pour ne pas se faire prendre sa place soudainement sacrée, il ne chercha pas à regarder les autres personnes du bâtiment et se dirigea directement s’asseoir avant de demander au barman de le servir. Il n’avait pas véritablement soif, n’allait pas boire des dizaines de verres, déjà parce qu’il n’avait pas l’argent mais qu’en plus il n’arrivait jamais à boire seul pour se la mettre sérieusement. Dans un premier temps, il regarderait de son unique œil valide le verre, comme ci par la pensée, il pouvait le lever et le faire venir jusqu’à ses lèvres. Mais non, ça ne fonctionnait pas comme cela. Alors, sa main droite attrapa l’objet pour le porter jusqu’à ses lèvres. Le liquide étranger coulant lentement de sa gorge, la brulant légèrement. La première gorgée n’était jamais la meilleure voire complètement le contraire. Parce que oui, c’était souvent horrible avec un mauvais goût et fort. Mais après c’était plutôt bon. Surtout lorsque la gorge se trouvait être anesthésiée après plusieurs verres ou un seul en entier. Alors que Gli Amanti reposa son verre, un bruit attira son attention dans son angle mort. Quelqu’un venait de s’asseoir sur sa droite. Tout près de lui. Trop prêt et par habitude, l’homme d’un mètre quatre vingt dix pouvait de suite affirmer que c’était un homme. Parce que les femmes portaient des parfums beaucoup plus fruités et lui aurait déjà touché l’épaule ou toute autre partie de son corps pour montrer voire démontrer sa présence.

Sans même se retourner, le brun écouta ce que l’homme à ses côtés avait à dire. La voix grave le fit tiquer. Cela lui disait réellement quelque chose. Oui, il connaissait cette voix du manoir Momento. Alors, il tourna légèrement sur son tabouret pour se retrouver face à deux orbes dorés. Ah, c’était donc lui. Non , il ne connaissait pas cet homme personnellement, mais savait qu’il possédait une carte et de surcroît était celui qui s’occupait d’interroger les suspects ou tout autre personne. Dans un rictus le bel espagnol ouvrit la bouche pour répondre que les Momento devaient tous avoir un problème pour se bourrer la gueule seul sans raison apparente. Il ne fallut pas longtemps à Juan pour entendre une nouvelle réponse de la part du bourreau des Momento. Alors, qu’avait-il encore à dire ? Le roux face à lui avança alors que tous les possesseurs de carte à l’envers sont des fous dirigés par le pire d’entre eux. Alors que le brun portait une nouvelle fois son verre à ses lèvres, il se mit à sourire voire même rire d’amusement au fait que les membres de l’Arcana Famiglia étaient beaucoup trop coincés. Ah ça, il n’avait pas besoin de lui dire deux fois. A toujours vouloir protéger la veuve et l’orphelin, mettre en prison toute personne qui ne suivait pas une ligne de conduite. Avoir une hiérarchie à quatre vingt dix étages avec des membres plus sous payés qu’autre chose. Un « Papa » qu’ils adulaient tous et voulaient protéger avant tout. Ce qui n’était véritablement pas le cas du côté de la Momento Famiglia. Déjà parce qu’ils n’avaient pas tous à protéger une gamine à la jupe beaucoup trop courte et bête et idiote comme ses deux pieds. Non, les fous de la Ville Sombre sont tous indépendants et ne dépendent aucunement les uns des autres. Si l’un d’entre eux dérange les deux, il peut toujours essayer de se protéger. Parce que ses chances de survie sont particulièrement minces.

« Ce sont les Saints des Saints. Voyons, comment peut-on critiquer des individus aussi parfaits ? Les gentils gagnent toujours n’est ce pas ? Ah, j’espère sincèrement qu’ils s’étoufferont tous avec leur gentillesse et la victoire des bons contre les méchants. Parce que si nous venons à mourir, nous auront aucun remord de ne pas avoir profité de nos vies ».

Parce que oui, eux au moins savaient s’amuser un peu voire beaucoup et ne pourront jamais regretter le jour où la Grande Faucheuse viendra les chercher de ne pas en avoir profité, d’avoir raté des occasions dans leur vie en voulant protéger la justice et la beauté du monde. Oh, Juan en était sûr et certain, en vérité beaucoup de membre de l grande Arcana Famiglia devaient être bien pires qu’eux-mêmes. Si ce ne sont pas les possesseurs de cartes, leurs subordonnés doivent bien en profiter. Parce qu’il est impossible de ne pas être attiré par la noirceur se trouvant à l’intérieur des cœurs et des esprits. Personne ne peut résister, personne n’est aussi blanc qu’ils tentent de tous le montrer. Leur vie et leur famille n’est qu’un ramassis de mensonges tous plus gros les uns des autres. Un jour ils vont tous s’en mordre les doigts, c’étaient inévitables alors que les fous qu’ils étaient assumés pleinement leur véritable nature. Avalant une nouvelle gorgée d’alcool, son œil valide détailla l’homme face à lui. Merde alors, il était capable de lui faire de l’ombre avec les femmes ce gringalet. Heureusement, Juan semblait avoir l’avantage de la taille. Pour une fois, son mètre quatre dix lui permettait à défaut de pouvoir trouver facilement des chaussures, à gagner contre monsieur beau gosse. Ce même homme qui lui proposa quelque chose. Ce à quoi Lucero répondit du tac au tac. Non mais pour qui se prenait-il ? Personne ne doute de ses capacités et surtout personne n’ose se croire supérieur à lui. C’était comme ça, Juan était sur un terrain qu’il connaissait particulièrement et personne n’avait le droit d’en douter. Alors, fixant fermement de son œil gauche le roux face à lui, il lui annonça qu’il était capable de tout. Ainsi, il fallait comprendre que l’espagnol acceptait tacitement ce gage et ne comptait pas du tout abandonner. Allons mon ami, il était temps de lui dire ce que tu attends de lui. Même en colère, même avec une douleur bien vivante dans son œil mort depuis déjà des années, fatiguée voire épuisée, Juan ne disait jamais non à un petit jeu. Alors, ils allaient tous les deux entre hommes, entre Momento s’amuser fermement et ce quel qu’en soit le prix.

« Depuis quand un membre de la famille Momento est ennuyeux mon ami ? Sache que je ne refuse jamais une telle proposition. Après si tu cherches des excuses pour t’échapper parce que tu as peur de perdre c’est tout à ton honneur. Mais crois moi que tout le manoir sera au courant de comment tu as lamentablement perdu. »

Et ce fut après ce flot de parole que le brun tendit sa main pour serrer celle de son vis-à-vis et lui montrer qu’il acceptait véritablement le défi. Néanmoins, l’étranger ne put se retenir de dire que le roux avait certainement autre chose à faire avec le travail qu’il venait de lui amener au manoir. En même temps, depuis quand un Momento n’accourait pas pour torturer quelqu’un ? Certes, Juan aurait dû les faire parler avant de les livrer, mais il ne se sentait pas particulièrement en forme et il avait laissé sa place à quelqu’un d’autre pour avoir des cris dans les oreilles durant toute la soirée. Sauf que ce dernier avait eu la même idée que lui. Ah, cela désolait Juan, parce qu’il allait entendre les cris demain matin et il avait horreur que quelqu’un le réveille. Foutu fainéant. Comme si son compagnon de bar pouvait lire dans ses pensées – c’était sa son pouvoir- celui-ci lui proposa d’une façon très mal détournée de venir visiter le couloir des bourreaux le lendemain matin. Certes, le borgne adorait dormir, mais sur le coup il n’était pas contre un peu de distraction, de toute façon, Morphée ne voulait pas de lui. Ce fut un sourire mauvais qui s’afficha sur ses lèvres pendant qu’il finissait d’une traite son premier verre d’alcool. Tiens dont, il buvait plus rapidement qu’il n’aurait pu le parier. Etait-il en meilleur forme qu’il ne l’avait pensé au début ? En même temps, imaginer les personnes qui avaient oser l’attaquer en train de mourir littéralement de peur l’amusait tout particulièrement. C’était décidé, il passerait voir le bourreau, mais pas seulement pour regarder.

« Je te prend au mot le roux. Mais pas uniquement pour te regarder t’amuser seul. Je veux aussi participer. Entre Momento, tu peux bien m’accepter cette petite faveur pas vrai ? »

Pour prouver ses dires, Juan releva un peu son gant blanc et montra la marque du Gli Amanti inversé qui se trouvait sur son poignet droit. Si le bourreau douté de sa capacité à s’amuser, il devait deviner facilement que cette marque signifiait que le borgne aux cheveux couleur chocolat possédait un pouvoir. Et ce pouvoir accordé avec les techniques pour faire parler ces malheureux, ils pouvaient tous deux s’amuser allégrement. Finalement, entendre des cris pourrait ne pas le déranger tant que cela. Recouvrant peu de temps après sa marque, il regarda son verre. Oh, il était définitivement vide, si ce n’était pas malheureux. Le jeune homme referma une nouvelle fois son œil valide avant de regarder autours de lui une nouvelle fois. Quelques nouvelles têtes mais rien de plus. Il allait véritablement devoir s’amuser avec son « frère de famille ». Qui se présenta tout en lui proposa un concours de descente. Reyn ? Ah il pouvait bien dire que son prénom ne faisait pas vraiment italien, mais le sien n’était pas mieux. Combien d’étranger possédait la famille Momento ?

« Tu n’es pas bête du tout. Je viens d’Espagne là où le soleil transpire la séduction et la luxure mon ami. Et toi, d’où viens-tu ? N’essai pas de me faire croire que tu as un sang totalement italien, je n’arriverai pas à te croire ».

Un rire moqueur sorti de sa gorge alors qu’il avalait sans sourciller une partie du verre qui venait de lui être servi. Voyons, ce n’était pas un alcool particulièrement fort, mais il se faisait sentir, surtout pour quelqu’un qui n’en avait jamais bu. Il le reposa doucement tout en demandant d’un geste de la main une seconde tournée, histoire de ne pas devoir attendre lorsque le bar allait se remplir de nouveau et perdre la dynamique de la boisson. Juan savait qu’il n’était pas véritablement sur son terrain puisqu’il préférait toujours rester sobre pour profiter des différents spectacles qu’il pouvait lui-même déclencher par moment. Mais quand il était allé en Russie avec son père, il avait pris une mauvaise cuite avec leur alcool particulièrement forte, alors bon, il pourrait toujours tenir un long moment.

« Fais en sorte de ne pas t’effondrer trop vite sur le comptoir, parce que je ne compte pas te ramener jusqu’au manoir. Tu devras te débrouiller comme un grand. »

Le brun à l’œil électrique leva alors son verre pour montrer qu’il se sentait soudainement mieux et tendit ses longues jambes pour se détendre un peu. Finalement, il pensait que la soirée pouvait mieux tourner qu’elle n’avait commencé. Parce que oui, ce roux avait l’air particulièrement intéressant et aussi atteint que lui pour ainsi lui proposer de venir torturer des individus le lendemain matin et se saouler juste pour s’amuser. Et certainement oublier. Parce que Juan Lucero en avait véritablement besoin.

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Reyn Shirenge - Bagatto
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Deux pour le prix d'un, est-ce qu'on parle de verres ou de Momento ? [PV Juan] Empty
MessageSujet: Re: Deux pour le prix d'un, est-ce qu'on parle de verres ou de Momento ? [PV Juan] Deux pour le prix d'un, est-ce qu'on parle de verres ou de Momento ? [PV Juan] EmptyVen 23 Mai - 21:00

Chaque jour, Reyn croisait un bon nombre de ses collègues dans les couloirs du manoir Momento ou à l'extérieur. Il arrivait même qu'il en croise certains à plus d'une reprise en l'espace de quelques heures, parce qu'il repassait au même endroit et que l'autre n'avait pas bougé, ou bien parce qu'une même personne se pointait plusieurs fois dans le couloir des bourreaux. Cependant il ne devait pas être très sociable puisqu'à quatre-vint-cinq pour cent du temps il les saluait tout juste, limitant ainsi les interactions. Mais est-ce que vous vous arrêtez pour parler à tous ceux qui travaillent au même endroit que vous ou à tous les passants, vous ? On peut bien sûr être quelqu'un de très ouvert et à la parlotte facile, mais ceux qui l'étaient à ce degré faisaient limite partie d'une espèce rare et à part. Ils devaient d'ailleurs ressentir un grave besoin d'être entouré et d'avoir un contact avec qui que ce soit et ainsi ne pas se sentir seuls, ou bien vouloir se faire passer pour une personne étrange. Parce qu'au final, c'est l'image qu'on aura d'eux : nous ne sommes pas habitués à ce qu'un inconnu nous aborde sans raison particulière apparente, alors on ne pourra pas s'empêcher de la juger comme étant... Spéciale. Voir, un peu effrayante sur les bords. Bon, le bourreau ne pouvait pas vraiment parler, puisqu'il ne rentrait pas toujours dans les critères de normalité. En plus, s'il ne parlait que rarement aux gens, c'était pour éviter toute conversation possiblement ennuyante, Dieu savait comme il avait horreur des individus barbants.

Bref, il était plus commun de n'échanger que le strict minimum de mots avec une poignée de personnes par jour. Alors ce n'était pas étonnant que les deux hommes ne se soient jamais parlés jusqu'ici, bien qu'ils se soient déjà aperçus. Mais les bars étaient des lieux plus conviviaux, des endroits où l'alcool rapprochait les clients. Et même si Reyn était plutôt d'humeur à boire dans son coin, en voyant son comparse s'asseoir non loin de lui, il ne put résister à son impulsion.
Est-ce que tous les Momento étaient intéressants ? En voilà, une bonne question. Le rouquin avait connu quelques déceptions, certes, mais avait tout de même trouvé de sacrés personnages dans la famiglia – surtout dans les Arcanes Majeures en fait. Ah, ces fous furieux qui se léchaient les lèvres avec une délectation anticipée à l'idée de causer maintes souffrances n'avaient rien à voir avec les gentils petits angelots de la famille Arcana. C'était le moins qu'on puisse dire. Seulement, le fait qu'une partie des Momento aient des esprits tordus, était bel et bien ce qui les rendait plus intéressants que leurs rivaux prônant une vie utopique d'amour et d'eau fraîche à ses yeux. Les discours à l'eau de rose qui laissaient croire que tout le monde était gentil tout le monde était beau étaient lassants. Les actions effectuées pour une question de bonne conscience n'étaient basés que sur un besoin de satisfaction personnelle. Les sourires chaleureux adressés à tous même aux inconnus n'étaient qu'hypocrisie.

Que gagnaient ces « gentils » à se comporter de la sorte ? À part, bien évidemment, la reconnaissance voir l'admiration de la foule. Des gens ignorants, qui ne voyaient que le bon côté d'Arcana, oubliant que ceux qui les protégeaient avec tant de ferveur restaient des mafieux. Ils portaient le même titre que les « vilains » et, à l'image de ceux-ci, commanditaient des crimes. La seule différence étant qu'ils le faisaient dans l'ombre, trompant ainsi ceux qui croyaient en eux, jouant double-jeu alors qu'ils avaient la confiance de tous. Cela les rendait au moins aussi malhonnête que ceux qu'ils condamnaient. Eux, au moins, ne niaient en rien leurs méfaits ni leurs mauvaises intentions.
Au moins, nos deux protagonistes étaient rapidement tombés d'accord au sujet de ces monsieur et madame Parfaits qui aidaient la veuve et l'orphelin. En entendant Juan parler des remords qu'auraient ces gens lorsque la faucheuse viendrait pour eux, Reyn pouffa légèrement. Effectivement, à être si strictes envers eux-même et à force de jouer la carte de l'altruisme, ils ne pourraient jamais être complètement satisfaits. L'égoïsme était une partie intégrante de l'Homme, alors la nier n'était pas une bonne idée si on voulait mourir en ayant le sentiment d'avoir vécu pleinement. Et la justice impersonnelle n'était pas dans notre nature profonde, elle n'était qu'un résultat de la vie en société.

-Aucun. Nous n'aurons pas perdu notre temps en comédies comblées d'un altruisme fatiguant.

Dit-il, un sourire de connivence accroché sur un faciès exprimant la pitié que ces âmes lui inspiraient. Dire qu'ils étaient carrément assez idiots pour mourir en essayant une énième fois de venir en aide à un pauvre citoyen sans défense. À croire qu'ils se prenaient pour des super-héros, à force d'être adulés ils devaient en avoir oublié leurs limites.
Mais assez parlé d'Arcana (qui sait, leur virus était peut-être transmissible). À la place, Reyn provoqua quelque peu Juan, qui prit bien évidemment la mouche ; dans le cas contraire, ça n'aurait pas été drôle. Mais le brun avait des ressources, il ne se contenta pas de faire jouer son amour-propre, préférant pousser sa réaction plus loin en lui rendant la monnaie de sa pièce. Ooh, c'était particulièrement vilain ! Franchement, qui serait capable de s'enfuir la queue entre les jambes alors que la soirée s'annonçait passionnante ? De plus, elle ne faisait que commencer pour eux deux. Le Bateleur se sentit un peu insulté mais en fit abstraction, il se comportait parfois comme un gamin mais n'était tout de même pas assez immature pour prendre cette petite pique au sérieux. De plus, ce serait honteux de donner satisfaction à ce provocateur en s’énervant pour si peu. À la place, il opta pour une mine étonnée.

-Moi, avoir peur de perdre ? L'amusement prit alors la place de la surprise, sur son visage et dans sa voix, comme si on venait de lui sortir une bonne blague. Ne sois pas ridicule, voyons. Et puis tu dois savoir que, tout comme il est vrai que peu de Momento sont ennuyeux, rares sont ceux qui prendraient la fuite alors qu'on leur promet une bonne dose de distraction.

Son assurance sans bornes était palpable, tandis qu'il adressait un sourire à son interlocuteur. Clairement, il était en train de sous-entendre à Juan que c'était désormais à lui de ne pas se parjurer. Après tout, dans ce cas, ce ne serait certainement pas notre trublion national qui serait couvert de honte.
Par la suite, à peu près au même moment où ils vidèrent chacun leur premier verre, Juan sembla s'intéresser à l'avenir des personnes qu'il avait capturé dans la journée. On pouvait dire qu'il s'intéressait pile à la bonne personne, vu le poste qu'occupait Reyn. C'est soucieux des désirs et avec l'envie de les satisfaire (ou pas, ce n'était pas son genre, encore une fois c'était une action subite et non préméditée) qu'il lui avait donc proposé de venir les voir le lendemain matin, pendant leur petite séance avec lui. C'était une proposition alléchante, non ? En tout cas, Juan l'accepta sans hésiter – plus même, il demanda à y participer. Une requête plutôt étonnante mais, d'un côté, le pyromane comprenait que le brun ait peur de s'ennuyer en se contentant du rôle de spectateur. Mhh, il n'avait pas de raison de refuser.
Surtout qu'ensuite, le candidat pour le poste de bourreau lui dévoila une marque de contrat. Un amusement féroce étira ses lèvres.

-Pourquoi pas ? Du moment que tu ne cherches pas à me voler mon occupation ou mon poste, ça me va.

N'empêche, ce serait une situation inédite. Donc, qui promettait.
Cela dit, notre métis proposa un concours qui mettrait à la fois leur vitesse de consommation ainsi que leur résistance à l'alcool au défi. Mais s'ils étaient apparemment destinés à boire plus que raison ce soir-là, il leur faudrait tout de même un moment pour en arriver à un stade où ils ne seraient plus capable de comprendre ou de dire quoi que ce soit. Alors au lieu de vider des verres sans s'adresser la parole, il posa une question très pertinente à l'autre contractant, concernant ses origines. Non pas que cela l'intéressait particulièrement : il pourrait venir des Amériques ou de l'Océanie, voir même d'un coin paumé comme les pôles, que cela le laisserait indifférent. C'était uniquement pour satisfaire sa petite curiosité.
La réponse ne le surprit pas vraiment, les sonorités du nom de l'espagnol étant un excellent indice. Mais désormais, Reyn en avait le cœur net. Ne lui restait plus qu'à répondre à son tour, puisque son vis à vis lui renvoya immédiatement l'interrogation.

-Oh, l'Espagne, j'ai entendu dire que les femmes y étaient sulfureuses et la nourriture, excellente. Quant à moi, j'ai une mère italienne, mais mon père était japonais. Ça ne se sent peut-être pas, mais j'ai été élevé pour être un homme élégant et respectueux des traditions.

Quoi que, on devait pouvoir le qualifier d'élégant, non ?
M'enfin, passons, car Juan commanda la tournée suivante tout en lâchant une réflexion – ou une mise en garde ? Ça dépendait du point de vue. Le barman ne tarda pas avec le service, ainsi, c'est un verre plein qu'il porta près de ses lèvres tout en répliquant.

-C'est gentil de prévenir mais ne t'en fais pas, je suis assez grand pour me débrouiller. Même ivre. Il but alors la moité de son verre. Mais et toi, tu t'en sortiras ? Tu m'as l'air du genre à préférer rester sobre. Je parie que ça ne t'arrive pas souvent de venir boire seul.

Sur ce, Reyn vida le récipient froid et commanda la tournée suivante. Objectif : donner du boulot au barman. Allons, il n'en savourerait que mieux sa paie.
Prenant un air guilleret, il continua la conversation.

-Au fait, comment se fait-il que ce soit toi qui ait amené les petits agneaux qui auront leur sort demain ?

Sous-entendu : était-ce une coïncidence, ou est-ce qu'il a été la cible d'un coup monté avorté ? Quand on savait de quoi étaient capable les Arcanes Majeures, qu'on connaissait leurs capacités terrifiantes et inhumaines, ce n'était pas si étonnant.
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Deux pour le prix d'un, est-ce qu'on parle de verres ou de Momento ? [PV Juan]

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