Profession : agent secret spécialisé dans les filatures... Ou pas. [PV Kyrielle ♥]

Parfois, un imprévu (ou encore « événement qu'on apprend vite à ne pas tenter de prévoir puisqu'ils surviennent toujours quand l'envie leur prend et surtout quand on s'y attend le moins », d'ailleurs ce n'était pas totalement vrai puisque, dans ce cas, la logique voudrait que si nous étions constamment à l'affût d'un imprévu ceux-ci ne surviennent jamais or ce n'est pas vraiment le cas, pardon pour cette longue parenthèse) faisait qu'on était obligés de reporter nos projets. C'est ce qui était arrivé à Reyn, il n'y avait pas si longtemps que cela. Un magasin qu'il n'avait pas réussi à trouver du premier coup, une rencontre avec un fusil puis sa propriétaire et pouf ! Adieu ses courses, bonjour la chasse à l'homme.
Bon certes si la jeune femme qu'il avait rencontré lui avait dit « je vais chez ma tante mais comme elle est un peu violente je prend des précautions » ou « je sors de chez l'armurier là je vais prendre le train », le rouquin ne l'aurait pas suivie. D'un certain côté c'était lui qui avait choisi de changer ses plans, ce n'était pas réellement de la faute du coup de crosse qu'il s'était pris. Du coup, on pourrait qualifier ça d'imprévu prévu au dernier moment.
M'enfin, le principal était qu'il n'avait pas regretté de l'accompagner dans sa mission, c'en était même plutôt loin : non seulement ils avaient passé un agréable moment à poursuivre un pauvre homme et à faire couler le sang, mais en plus celle qu'il avait rencontré s'était avéré être une personne fort intéressante.

Seulement, avec tout ça, Reyn n'avait pas pu retourner à son occupation première ce jour-là : aller chez l'artificier. Surtout qu'il s'était retrouvé à escorter la demoiselle jusqu'à Regalo. Du coup il n'avait pas vraiment le choix, il lui fallait retourner à Arte s'il voulait ses feux d'artifices, il se décida donc à le faire deux semaines plus tard.
Le voici donc se baladant une nouvelle fois dans les rues de la capitale. Il devait être un peu plus de treize heures, le soleil atteignait petit à petit le point culminant de l'arc qu'il décrivait dans le ciel, réchauffant de plus en plus l'atmosphère. La journée était plutôt chaude bien que ce soit tout à fait supportable – agréable même –, même si la nuit les températures chutaient tellement qu'on frissonnait. Cependant de nombreux nuages blancs moutonneux glissaient lentement au gré des courants d'air, barrant souvent le chemin des rayons de l'astre diurne. Le tout rendait sa petite balade dans les rues peuplées agréable. De plus, cette fois-ci, il ne s'y laissa pas prendre et trouva la boutique assez facilement. C'est qu'il avait une revanche à prendre sur la dernière fois, quand son sens de l'orientation avait osé le piéger. C'était assez rassurant de voir que ça n'avait vraiment été que ponctuel, il n'aimerait vraiment pas être un boulet incapable de se repérer facilement donc qui passait son temps à se perdre, ce n'était vraiment pas classe comme image. Ses victimes se moqueraient de lui, ses collègues aussi d'ailleurs – tous les Momento.

Enfin bref, rien de tout cela n'arriverait, sa fierté n'aurait pas à pâtir d'une réputation aussi honteuse : le magasin se trouvait devant lui. Et pour une boutique censée vendre quelque chose de festif et de coloré la devanture était drôlement sobre, cela déçut un peu Reyn. Mais qu'à cela ne tienne, maintenant qu'il était là et qu'il allait enfin pouvoir acheter ses feux d'artifices ce n'était pas le moment de s'arrêter à ce détail.
Alors sans plus tarder, il poussa la porte et fit le tour en trois quarts d'heure, pour prendre le temps de regarder chaque rayon et de parler un peu avec le propriétaire qui lui apprit deux-trois trucs. Et une bonne chose de faite, une ! Un léger sourire joyeux sur le visage, le pyromane ressortit en se disant que les premiers tirs auraient lieu le soir même, sur la plage peut-être.
Ensuite, puisque venir pour passer moins d'une heure dans un seul endroit puis repartir immédiatement n'était pas terrible et qu'il n'était pas pressé, il décida de se balader un peu dans la capitale en se dirigeant vers le centre-ville. Ses yeux survolaient la foule de temps à autre, mais la plupart du temps il n'accordait strictement aucune attention aux autres, sauf quand ils donnaient des représentations – juste le temps de voir ce qu'ils faisaient en vitesse – ou qu'il s'agissait d'une jolie jeune femme – parce qu'elles étaient toujours agréables à regarder.

Cependant, après un moment passé à errer ainsi, Reyn entrevit quelqu'un qui ne lui était pas inconnu. Une silhouette toute fine et recouverte de noir, du genre à passer totalement inaperçu aux yeux de ceux qui ne la connaissaient pas, ce qui n'était pas son cas. Oh, on ne pouvait pas vraiment dire que c'était une grande amie à lui non plus hein. C'était simplement cette fameuse fille dont je vous ai parlé plus tôt, celle grâce à qui il s'était pris un coup de crosse et s'était livré à une chasse à l'homme. Alors non ils n'en avaient pas profité pour parler longuement de leurs vies respectives, mais ça avait tout de même été une bonne occasion d'en apprendre beaucoup pour une première rencontre, chacun avait notamment découvert l'Arcane de l'autre. Car oui, aussi frêle que puisse être la brune, elle était liée au tarot inversé et travaillait pour Arcana – cherchez l'erreur, il ne savait pas trop comment elle en était arrivé là.
Cela dit, une drôle d'idée traversa l'esprit du Bateleur : tiens, pourquoi ne pas la suivre ? Je vous vois venir hein, n'allez pas croire qu'il se transformait en gros pervers. C'était juste.... Qu'il en avait envie, tout simplement. Et oui, les envies de ce genre lui venaient comme celle de mettre le feu à des rues marchandes, c'est à dire très rapidement.
Bref, le voilà donc qui s'était mis à filer discrètement Kyrielle.

Tout se passa bien pendant environ un quart d'heure, jusqu'à ce que, trop concentré qu'il était, Reyn ne bouscule malencontreusement une vieille dame et que celle-ci ne le prenne mal. Elle se mit à lui faire la morale (« non mais regardez devant vous, mon garçon, ah là là les jeunes de nos jours je vous jure ils n'ont plus aucune éducation blablabla... ») sur un ton tel que c'est un miracle qu'il lui ait fallu moins de deux minutes pour la calmer et la faire continuer son chemin. Suite à quoi il lâcha un soupir et reporta son attention sur le dernier endroit où il avait vu la brunette... Endroit où elle n'était plus, évidemment, sinon les choses auraient été trop simple. Mais puisqu'il était pris dans son élan de filature (à croire que se prendre pour un agent secret l'amusait -vlan-), notre trublion décida de ne pas baisser les bras et se remit en marche, scrutant la foule dans l'espoir de la retrouver...

Voilà un petit bout de temps que la demoiselle avait pût reprendre le boulot. C'est idiot, mais elle s'était rendu compte pendant cette période-ci qu'en fait elle n'aimait pas ne rien faire du tout. On lui avait demandé de rester allongé, au vu des difficultés que sa jambes lui donnait pour marcher, l'envoyer sur le terrain aurait été inutile, voir carrément dangereux pour elle. Bien qu'on lui ait affirmé plusieurs fois que la blessure aurait pût être plus grave, qu'avec un peu de temps la douleur passerait pour finalement revenir de temps en temps et totalement disparaître. Mais pour cela, encore fallait-il ne pas faire n'importe quoi. Encore heureux que ce n'est pas quelque chose qu'elle passe son temps à mettre au soleil hein, surtout le soleil Italien. Bien qu'il ne fasse pas spécialement chaud en ce moment, on va dire que le temps était parfaitement supportable. Mais non, enfin elle avait le droit de se balader et surtout le pouvait physiquement. Ne plus faire à pas sans avoir peur de s'effondrer parce que la douleur revient ou autre. A défaut de pouvoir retourner travailler ou autre, la demoiselle comptait bien du coup enfin utiliser son temps libre correctement. Et que signifie occuper son temps libre correctement avec Kyrielle ? Eh bien pour commencer il est obligé que cela ait un rapport avec les armes à feu hein ! A commencer par celles qu'elle avait utilisés durant sa dernière mission ! Ces dernières s'étaient retrouvées par terre, ont chuté, traîné et tout ce qu'il faut pour selon elle maltraiter ces pauvres choses. Oui, les armes à feu sont des pauvres choses dont il faut s'occuper soigneusement sachez-le ! Si cette dernière vous voit en balancer une par terre, vous pouvez comptez sur elle pour vous passer un savon, avec la possibilité derrière qu'elle vous embarque cette armes maltraitée ! Non. Elle n'est pas folle, ni même du genre maniaque ou autre. Mais on va dire que la Lune apprécie plus que grandement ses choses, au point de pouvoir s'émerveiller devant un modèle tout neuf plus performant et vouloir se l'acheter derrière. C'est cela, en fait, c'est comme une femme dans un magasin de vêtement en solde, sauf que elle, c'est les armes à feu. Ne lui demandez pas le pourquoi du comment, elle aime ça et puis c'est tout !

Hors, la dernière fois elles avaient prit plutôt cher les pauvres. Bon, sur le principe c'était pas dérangeant elle avait tendance à les nettoyer et tout derrière après utilisation et cela passait ni vu ni connu. Presque comme neuf ! Mais là, on va dire que son fusil n'avait pas vraiment apprécier de se retrouver dans son dos et traîné par terre et tout... Le pauvre. Même si la demoiselle l'astiquait avec attention pour s'occuper au final ses pauvres journées vides de ces derniers temps, il n'y avait rien à faire. Elle devra payer quelqu'un pour retrouver une belle arme comme neuf. Sur le principe c'est pas nécessaire, mais c'est son petit plaisir personnel on va dire. Le gars de Arte la connaissait un peu à force, ce n'était pas la première fois que ce petit bout de femme venait lui rendre visite pour remettre à neuf une arme, ou qu'elle lui en achetait une. Faut dire qu'elle doit être une cliente un peu inédite à la base. Remettant son bandage sur sa jambes, lui évitant de souffrir du frottement du tissus de sa chaussette sur la marque toujours visible, la demoiselle se prépara pour aller à Arte. Beaucoup moins chargée que la dernière fois. Juste son habituel pistolet caché sous sa jupe et son fusil qu'elle devait emmener faire réparer un coup. Ainsi que son argent bien sûr hein. Prenant le train pour se rendre à la capitale, une fois sur place, elle prit la direction de la boutique dont elle connaissait bien la route. Saluant le vendeur, elle lui montra son arme, ce dernier roula un peu des yeux en la trouvant certainement trop maniaque avec ça, mais lui prit le fusil, lui annonçant qu'il n'en aurait pas pour très longtemps si elle le voulait qu'en somme elle n'était pas obligé de faire des aller retours. Hochant la tête, ils estima qu'il pourrait en avoir pour deux ou trois heures, c'était plutôt calme comme journée, il y avait peu de client. Le saluant, elle sortit. Bon, plus qu'à s'occuper pendant ce temps ? Profiter de marcher... Pourquoi pas s'arrêter manger un truc ou même juste voir des nouvelles armes.... Moui.

Reprenant la route, la demoiselle semblait bien loin de l'image de tueuse qu'elle pouvait dégager habituellement. Mais la journée était agréable autant en profiter hein ! Les mains derrière le dos, elle avançait d'un pas tranquille jusqu'à ce qu'elle ait la désagréable sensation d'être suivie... Parano ? Peut-être... Mais... Cela lui fit au bout d'un moment accélérer le pas pour tourner rapidement dans une petite impasse, la foule l'aidant à paraître plus discrète. De là, elle regarda enfin ce qu'il y avait derrière elle, pour se rendre compte qu'un type, ou plutôt la silhouette qu'elle entrapercevait du coin de l’œil depuis tout à l'heure c'était arrêté, semblant chercher quelqu'un du regard. Non mais d'où on suit une femme comme ça dans la rue ! Ne cherchant pas à comprendre plus longtemps, la demoiselle resta planqué dans sa petite ruelle pour utiliser des caisses pour atteindre le toit d'une terrasse couvertes d'un café. Si on lève un peu les yeux... On ne voit que ça. De là, elle sauta pour atterrir en plein sur ce type qui la stalkait tel un pervers en manque !

- Toi ! D'où tu suis une femme comme ça dans la rue ! Je vais t'apprendre à-.... Elle s'arrêta net dans son élan. Reyn...?

Autours d'eux, un petit cercle de foule c'était fait avec les gens qui prenait soin de ne pas trop approcher ce drôle de duo, quelques curieux restaient là mais rien de plus. Une fille assise ou plutôt écrasant un homme comme si elle allait le frapper, c'est plutôt comique surtout vu la différence de gabarit. Mais oui. C'était bien le pyromane qui lui avait brûlé la jambe ! Un instant de bug profond, avant de se redresser rapidement et de baisser la tête. Une nouvelle fois, changement net d'attitude, de la demoiselle forte, elle passait de la fille honteuse de son attitude... Tripotant les doigts, elle était sur le fond contente de le revoir, on va dire que son attitude l'avait plus touchée qu'elle ne le pensait, mais ça, elle n'oserait pas lui dire. Pas comme ça. Sa fierté, sa méfiance, mais aussi la peur de se heurter à quelqu'un qui se moquerait d'elle l'empêchait de le faire. Bredouillant, son accent anglais rendait la phrase presque difficile à comprendre.

- T-toi ici... ? Qu'est-ce que tu fais là... Je m'attendais pas à te voir... Tu vas bien au moins... Ah... pardon...

Oulà. Quelle enchaînement d'idées ! La pauvre demoiselle tiens, pas vraiment habituée à se comporter de façon amicale comme ça. Mais faut l'avouer, Reyn avait fait très fort la dernière fois... au moins, on pouvait dire que cette journée commençait par une bonne surprise non.. ? En espérant qu'il puisse rester un peu avec elle tiens. Hein ? Depuis quand espère-t-elle ce genre de chose de la part d'un Momento ? Oh, s'il voulait l'embarquer il aurait pût le faire avant. Non.. ?

Vous est-il déjà arrivé d'avoir l'impression d'être un gros pervers ou un harceleur ? Eh bien à Reyn... Non. Même si franchement, il aurait dû en suivant Kyrielle comme il l'avait fait. Seulement, employer un terme comme ces deux-là avait une connotation trop péjorative à ses oreilles. Cela ne lui plaisait pas vraiment, il préférait encore dire qu'il l'avait espionné... Comment cela, ce n'était pas mieux ? Évidemment que si, puisqu'il n'y avait pas ce gros sous-entendu qui disait « je vais attendre qu'elle soit dans une ruelle sombre pour l'aborder ». Enfin, disons qu'il était moins présent. Très certainement. Bon, et « il la suivait », ça vous va comme formulation ? Qui vous dit que la coïncidence n'avait pas fait qu'ils allaient vers la même direction et qu'il ne l'avait pas remarquée ?... Oui ok j'avoue, c'était mal trouvé. Disons que ses yeux la fixaient un peu trop pour que ce soit crédible. Mais n'empêche que si vous partez tout de suite du principe que le rouquin lui voulait du mal, non seulement cela signifie que vous avez un esprit assez tordu et pervers pour vous imaginer directement ce genre de choses, mais en plus que vous n'avez absolument pas suivi leur première rencontre ! Sinon, vous ne douteriez pas du fait qu'ils s'entendaient bien et qu'il ne lui causerait pas de tort sans raison apparente ! S'il ne lui avait pas brûlé la jambe la dernière fois ?... Heuuu... Vous n'avez pas suivi jusqu'au bout, voilà.

Non parce que vers la fin, la demoiselle s'était montrée plutôt attachée à lui. À croire qu'elle avait un côté masochiste dans l'âme. Mais il ne s'amuserait pas à la blesser de nouveau (et encore moins volontairement) juste pour vérifier cette théorie parfaitement saugrenue. Elle était peut-être légèrement spéciale, oui, mais Reyn doutait fortement qu'elle ait ce genre de syndrome ou de penchant étrange.
De plus, elle s'était montrée mignonne avec sa petite bouille timide. On aurait dit une petite fille. Rien à voir avec la tueuse froide, donc. Mais c'était bien connu que certains contractants d'Arcanes majeures étaient facilement sujets à des dédoublements de personnalités, tout simplement parce qu'ils étaient spéciaux par nature. Il suffit de jeter un coup d’œil à ce que les livres de divination disent sur les cartes du tarot à l'envers : ce sont souvent des descriptions qui ne donnent pas envie de rencontrer la personne à laquelle elle correspond. Tiens, que donnait l'Arcane inversée de la Lune déjà ? Ah oui, ça avait un rapport avec le monde de l'imaginaire. Voilà qui lui collait plutôt bien, quand on savait que son pouvoir était celui des illusions. Oh tiens il y avait aussi une histoire d'enfance si sa mémoire était bonne. Cela aussi lui allait bien, mais seulement quand elle montrait un aspect particulier et plus fragile de sa personnalité.

Enfin bref, Reyn avait bien suivi Kyrielle pendant quelques minutes. Mais c'était tout à fait innocent, il voulait juste... La surprendre, sans doute. Ou simplement faire ce qu'un énième coup de tête lui dictait. En tout cas il ne s'en était pas trop mal tiré au début, assez pour se dire qu'il avait peut-être loupé sa vocation (même s'il n'aurait changé de métier pour rien au monde). Et si en fait, le bourreau était fait pour être agent secret malgré sa carrure et sa touffe rousse ?
Cependant, la suite des événements le fit bien vite ravaler ces films. D'ailleurs, honnêtement, pourquoi est-ce que les personnes âgées se sentaient toujours obligées de faire la morale aux plus jeunes et des les afficher en public ? Quelle mauvaise manie. Ce n'est pas parce qu'on est vieux qu'on doit se croire tout permis, ni que les jeunes sont forcément des petits dégénérés. Bon pour les gosses de moins de quinze ans il disait pas, mais lui avait quand même vingt-quatre ans. Donc il avait largement passé le stade du « je me fais engueuler par mamie ou une personne du même âge en pleine rue ». Cette vieille femme avait bien fait de ne pas trop insister. Le souci, c'est qu'aussi courte fut la leçon de morale qu'elle devait ressortir à toutes les personnes de moins de trente ans, ce fut suffisant pour que le pyromane perde la trace de Kyrielle. Maudite bonne femme.

Mais bon, il n'eut pas à chercher la brunette bien longtemps. À vrai dire elle vint à lui, se jeta dans ses bras avec tellement d'élan qu'on aurait cru qu'elle savait voler même... Ou pas. Disons plutôt qu'elle lui tomba dessus – littéralement, parce qu'elle n'avait pas peur de lui faire mal. Encore heureux qu'elle ne soit pas bien lourde, tiens !
N'empêche, Reyn fut très surpris de sentir soudain quelque chose lui atterrir dessus et de se retrouver à terre. Il ne comprit pas tout de suite ce qu'il se passait - est-ce qu'Arcana avait inventé des filets spéciaux pour les Momento ? – et tenta même de se débattre un peu, mais en entendant une voix familière lui crier un truc du genre je vais te faire la leçon (encore une ?! Mais c'était sa journée ou quoi ? ) il stoppa net tout mouvement pour regarder celle qui le chevauchait (dit comme ça.... -vlan-).
L'anglophone venait tout juste de remarquer qu'elle n'avait pas été suivi par n'importe qui, pas même par un pervers. Cela sembla la refroidir un peu, puisqu'elle baissa le ton d'un coup pour prononcer son prénom en le regardant comme s'il était un objet de collection. À cela, il répondit avec le sourire mais difficilement puisqu'elle lui coupait en partie le souffle.

-Bonjour, Kyrielle. Veux-tu arrêter de m'étouffer ?

Ce fut chose faite peu après. La tueuse d'Arcana sembla alors bien moins incisive, plus polie, plus réservée. Presque hésitante, un changement de comportement amusa le métis. Il se releva tout en époussetant ses vêtements puis porta une main à ses hanches en reprenant la parole.

-Je ne pensais pas non plus te revoir ici. Il leva alors le sac qu'il tenait en main pour le lui montrer. J'étais simplement venu faire quelques emplettes... Mais bon, puisque c'est ainsi, j'accepte de passer un peu de temps avec toi.

Dit-il, en lui adressant un regard taquin, alors que la foule comprenait qu'il n'y avait plus rien à voir et se dissipait pour les laisser tranquille (tant mieux, il ne rêvait pas d'être suivi par des groupies (?) ). Oui le Bateleur acceptait de passer un peu de temps en sa compagnie, tout à fait, elle le lui avait demandé ! Bon, peut-être pas de vive voix, certes, mais il n'avait pu ignorer son cri intérieur.... Oui non, en fait il voulait juste la taquiner un peu. Évidemment qu'il comptait rester un peu avec Kyrielle, pourquoi rater une occasion de passer le temps en compagnie d'une personne intéressante ? Oh, si cela se trouvait, elle allait encore réussir à le surprendre.
M'enfin, avant toute chose, il lui demanda à son tour :

-Et toi donc, que fais-tu ici ?

C'est toujours bien de retrouver quelqu'un qu'on apprécie hein ? Kyrielle n'avait pas forcément beaucoup d'amis, mais on va dire qu'elle préférait souvent bien s'entourer de quelques personnes sur qui elle pourrait compter plutôt que de prétendre avoir plein d'amis partout et ne pas avoir de réelle confiance ou partage avec eux. De toute façon, vu le tempérament de la jeune fille, on peut noter qu'elle n'a normalement pas un caractère bien difficile la mettant en conflit avec les gens, mais pas non plus assez confiant envers les autres pour prétendre s'ouvrir facilement. On va dire que Reyn avait eut la « chance » de voir une partie d'elle qu'elle ne montrait normalement pas à la légère. Si on peut parler de chance hein. A moins que le réel but de ce dernier était de la rendre fragile voir même les nerfs à fleur de peau, capable de fondre en larme pour pas grand chose parce que certains points avaient été touchés, c'était réussit. Sinon on est rarement ravit quand on a quelqu'un d'aussi mal sur les bras. Ou sur le dos. Vu qu'il l'avait plus sur le dos que dans les bras. Oui, bon je sais je peux sortir pour ce jeu de mots totalement nul. Ahem. Bref, la demoiselle avait donc montré la partie la plus fragile d'elle, ce qu'elle est certainement en vrai en fait. Loin d'être aussi forte qu'elle le prétend, bien que pas non plus une femme faible, Kyrielle possède un certain nombre de faiblesses morales, qui peuvent s'ajouter à son mal-être physique selon les situations. En l’occurrence elle était blessée et dans la total incapacité de fuir à cet instant là, pas de quoi l'aider à se sentir mieux. En y réfléchissant, la demoiselle se trouvait certainement ridicule de s'être montré ainsi à lui, elle ne le connaissait pas tant que ça, même si son attitude l'avait clairement mise en confiance. Sinon cela veut dire que cet homme est assez fourbe et méchant pour lui faire croire qu'elle peut avoir confiance en lui, au lieux de directement la ramener à son chef... Mais ne partons pas dans les plans tordus. Vaut mieux juste profiter de ces retrouvailles tellement surprise que la brune ne trouva rien de mieux que de lui sauter dessus pour l'attaquer. Heureusement qu'elle l'avait vite reconnu. Tant physiquement qu'au son de sa voix. Au moins il avait eut la gentillesse de n'avoir pour seul réflexe que de lui demander d'arrêter de l’étrangler et non de se défendre purement et simplement. Cela aurait pût faire un blessé inutile surtout.

Une fois relevée pour s'excuser la tête basse, honteuse. Donnant l'impression d'être une enfant qui à fait une connerie. La demoiselle dans ses questions avait plus ou moins démontré le plaisir de le revoir, voir même l'envie de rester avec lui... D'ailleurs alors qu'il lui montrait son sac pour expliquer sa présence à Arte, il lui souligna bien vouloir lui faire l'honneur de sa présence. Ce qui arracha une nouvelle fois, mais de façon bien plus distinctes des rougeurs de hontes à la jeune fille. Non mais oh ! On ne se moque pas de la Lune qui se sait pas bien exprimer son ressentit sans avoir l'impression d'être ridicule. D'ailleurs elle se crispa un instant en serrant les poings, avant de lui foutre un coup de poing sur le bras. Cela devait être l'équivalent d'une tape dessus pour ce dernier vu la force qu'elle mit dans son coup. C'était une réaction de fille boudeuse. Détournant la tête, elle se contenta de lâcher l'air vexée. Bien qu'au fond elle ne pouvait que se réjouir qu'il reste un peu avec elle...

- Crétin...

Oui. Ce fût la seule chose qu'elle fût capable de lâcher. Une insulte qui n'avait rien de bien méchant vu le temps. Et franchement, on ne dit pas crétin à quelqu'un que l'ont veut blesser avec des propos hein. Bref, finalement la conversation reprit son cours, bien que la jeune fille ne semblait pas décidé à le regarder correctement dans les yeux en fait. Toujours trop honteuse qu'il ait aussi rapidement et facilement compris qu'elle désirait de sa compagnie... Trop peur qu'on la prenne pour une pauvre débile sentimentale la pauvre, pourtant n'est-ce pas normal d'avoir des liens hm ? Préférant poser son regard sur le sac qu'il portait, on va dire qu'elle s'était lancé pour défis d'essayer de deviner ce qu'il contenait. Au bout de quelques secondes seulement elle lâcha prise, autant lui demander hein... Mais avant elle lui répondit tout simplement.

- Je suis venue voir un armurerie pour qu'il refasse une beauté à mes armes, certaines étaient un peu trop abîmées à mon goût lors de ma dernière mission... Donc je profite du fait que je peux sortir tranquillement maintenant.

Eh oui, cela ne se voyait probablement pas à cause de la chaussette haute, mais la demoiselle avait encore une marque sur sa jambe, certes devenue indolore, mais un bandage était mis par dessus pour éviter tout frottement désagréable sur cette dernière et risquer de la rendre encore plus longue à totalement disparaître. Remettant une mèche de ses cheveux derrières les oreilles elle releva la tête, l'air toujours aussi gênée. C'était totalement l'opposé de l'aura qu'elle pouvait dégager quand on ne la connaît pas ou peu. Elle semble pourtant du genre sûre d'elle... Pointant le sac du doigt elle demanda de façon un peu précipité.

- Y a quoi dedans ? Finalement, elle replia sa main contre elle pour faire légèrement jouer ses doigts ensemble. - Ah et, comme promis... Je ne t'ais mentionné nul part dans ma mission bien sûr... La brûlure était qu'un accident, un lance-flamme que possédait mon adversaire quelque chose de ce genre...

Pourquoi dire ça ? Eh bien. Je ne sais pas. Elle avait l'impression qu'elle devait vraiment affirmer qu'elle n'avait rien dit à son sujet, c'était un peu comme une façon de dire qu'elle lui faisait confiance ? Ou alors le vouloir fortement. Bien qu'il soit du clan opposé. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander si cela allait lui apporter des ennuies à lui, bien que ne rien dire à personne sur le fait qu'ils se voient était la meilleure solution. D'ailleurs, la demoiselle semblait tellement tête en l'air que lorsque quelqu'un passa un peu trop près d'elle la bousculant légèrement, Kyrielle fût alors obligée de se raccrocher à lui pour ne pas tomber plus bas. Génial. Il était temps qu'elle arrive à clairement dire ce qu'elle pensait des gens et vraiment le dire si elle les appréciait, cela lui éviterait de paraître aussi bête. Mais pas tout de suite. Avant ça, le mieux est de savoir si ce soutient qu'elle trouve en final en cet homme lui est réellement rendu.

Reyn n'était pas vraiment du genre amical. Enfin si, mais pas vraiment puisque c'était feint. Il pouvait paraître souriant et gentil, mais en général ce n'était qu'une façade destinée à mieux piéger les pigeons. Après tout, lorsque les parisiens voulaient que ces oiseaux se rapprochent, ils leur donnaient aimablement quelques miettes de pain non ? C'était une manière de les apprivoiser, les faisant au passage perdre toute notion de crainte envers eux. S'ils le voulaient, ils pourraient en profiter pour les capturer. C'était à peu près la même chose pour les humains : si on voulait manipuler qui que ce soit, le plus efficace était d'aller dans son sens. En commençant par lui donner de l'attention, en se plaçant comme un ami et allié fidèle, son conseiller, son protecteur. En lui apportant ce qu'il désire, en trouvant ses faiblesses pour les exploiter, en éloignant toute personne gênante. En s'arrangeant pour que, si le pantin réalise qu'on l'a attaché avec des fils et qu'on le manipule, ce soit déjà trop tard. Et quand sa cible était trop naïve (ou trop influençable, quoi que cela revenait au même selon lui), le rouquin s'amusait à rire d'elle lorsqu'il avait fini de s'en servir tout en lui montrant à quel point croire en lui avait été idiot. Certes, c'était une manière bien cruelle de leur faire comprendre leur erreur, de les mettre face à la supercherie, de leur montrer tout ce qu'ils avaient perdu pour son bénéfice. Mais voir ces imbéciles heureux redescendre sur Terre était souvent un moment de jubilation pour lui, alors pourquoi s'en priver ?

Et donc, le jour où notre pyromane deviendrait un honnête homme n'était pas encore venu, pas alors que se jouer des autres était devenu une seconde nature pour lui. Tout comme les torturer. Allez donc savoir comment un enfant turbulent mais gentil avait pu passer à un menteur manipulateur et légèrement sadique sur les bords. Sans doute que sa première mission dans la famille Momento ainsi que son pacte avec l'arcane numéro une l'avaient légèrement influencé.
Lorsqu'on le connaissait, on pouvait croire qu'il se montrait gentil avec Kyrielle seulement par intérêt. Peut-être voulait-il faire ami-ami avec elle pour mieux la trahir en la livrant à Elysion sur un plateau d'argent ? Si l'un de ses collègues bourreaux le voyait en ce moment, il rirait sous cape en se disant que le rouquin s'était trouvé un nouveau jouet à exploiter savamment pour mieux le briser ensuite et, surtout, s'amuser tout le long. Pourtant, ce n'était pas le cas (pour une fois). Il était vraiment en train de se prendre d'amitié pour la brunette. A vrai dire, lui-même se surprenait à être aussi franc envers elle. Surtout qu'en plus d'être un tisseur de mensonges, on pouvait dire qu'il n'était pas du genre à s'attacher rapidement aux gens. A leur trouver un quelconque intérêt comme par exemple en tant que source de distraction, oui, mais certainement pas à se lier à eux.

Kyrielle avait donc une privilégiée ? Mhh, sans doute un peu, oui. « Un peu » parce qu'ils avaient rapidement sympathisé et en savaient déjà pas mal l'un sur l'autre, mais qu'ils étaient loin d'être les meilleurs amis du monde quand même. M'enfin, Reyn étant du genre turbulent qui aimait casser les pieds de tout le monde, rien n'allait l'empêcher de la taquiner un peu. Plus gentiment que si elle avait été une sorte d'objet à ses yeux, bien sûr (un peu plus affectueusement aussi).
La voir passer aussi rapidement d'une expression à l'autre était tellement drôle, il sentait qu'il allait y prendre goût pour un bon moment. D'abord agressive, puis réservée et enfin boudeuse, le tout en moins de dix minutes s'il vous plaît ! Elle battait des records. Le métis riait bien au fond, mais à l'extérieur se contentait de sourire largement. L'embêter était facile en fait, il suffisait simplement de connaître le fond de sa pensée hein ? Bon, fallait dire que la Lune avait l'air plutôt réservée, donc ce n'était pas si étonnant que ça. D'ailleurs, si elle était une privilégiée pour les raisons citées plus haut, lui l'était aussi mais parce qu'il avait rapidement pu voir ce qu'elle devait rarement montrer aux autres.
Juste après s'être transformée en tomate elle lui donna un coup de poing en le traitant de crétin (ce qui était une grave offense, oui, tellement qu'il aurait pu lui attraper le nez entre l'index et le majeur pour pousser la taquinerie un peu plus loin) (mais soyons fiers de lui, il s'est retenu).

Puis Kyrielle se mit à bouder ouvertement, en étant bien décidée à ne pas le regarder. Là, Reyn eut vraiment du mal à contenir son rire, il fut obligé de placer une main devant sa bouche l'espace d'une seconde, le temps de reprendre un peu de sérieux.
Elle lui révéla alors être venue confier ses armes à un spécialiste, une réponse assez surprenante venant d'une demoiselle. Serait-elle maniaque ? Une bonne question, mais qui passa rapidement au second plan quand elle dit qu'elle profitait du fait qu'elle pouvait de nouveau sortir librement. Là, les yeux ambrés du jeune homme descendirent automatiquement vers la jambe de sa vis à vis, plus précisément vers la zone que ses flammes avaient brûlé la dernière fois.

-Ta brûlure guérit bien ?

Oh, vos tronches me disent que vous êtes surpris. Même lui était capable de s'enquérir de l'état des autres ! C'était presque de la compassion à ce stade, sans l'être vraiment puisque cela impliquerait un sentiment de pitié. On n'en était pas encore à ce stade, c'était déjà bien qu'il se soucie de sa blessure. Surtout que c'était lui qui l'avait causée, même s'il ne se sentait que vaguement coupable – ce qui était déjà un exploit en soi.
Bref, Kyrielle en vint à la question du contenu de son sac, avant de lui dire d'un air gêné qu'elle n'avait rien dit à son propos. Eh bien, le trublion devait lui faire plus confiance qu'il ne le pensait (ou bien avoir la tête un peu ailleurs) puisqu'il n'y avait même pas repensé, mais c'était bon à savoir. Son sourire s'agrandit légèrement, tandis qu'il répondait.

-Merci bien. Puis il tendit le sac vers elle. Si tu veux savoir ce qu'il y a dedans, regardes donc par toi-même.

Oui, le Bateleur s'était dit que ça pourrait être drôle d'observer sa réaction alors qu'elle voyait les artifices. Allait-elle être étonnée, curieuse, ou bien allait-elle lui redonner le sac précipitamment parce qu'elle avait vécu une expérience traumatisante avec des feux d'artifice ?
Cela dit, il réfléchit un peu à ce qu'ils pourraient faire pour s'occuper (parce qu'ils n'allaient quant même pas rester plantés en plein milieu de la rue, non seulement c'était ennuyeux mais en plus ils attireraient l'attention). Sur le coup aucune bonne idée ne lui vint, alors il se contenta de se mettre à marcher dans une direction choisie au hasard tout en invitant Kyrielle à le suivre.

-Au fait, ta langue maternelle est l'anglais, non ? Qu'est-ce que tu fais sur une petite île paumée d'Italie, avec une Arcane de surcroît ?

Déjà lors de leur dernière rencontre il s'était fait la réflexion intérieurement. Puisque le contexte était plus calme cette fois-ci, il jugeait que c'était une bonne occasion de lui demander. Si l'incendiaire n'avait pas peur d'évoquer le Tarot aussi ouvertement ? Bah ce n'était pas comme s'il avait hurlé non plus et puis, ils étaient entourés de passants qui avaient sans doute mieux à faire que s'intéresser aux conversations des autres - comme par exemple, écouter ce que leur interlocuteur avait à dire. En plus, il y avait assez de bouhaha pour qu'on ne les entende pas clairement.

Kyrielle n'était pas du genre à se faire beaucoup d'ami, pas du tout même en fait. Elle n'était pas asociale, disons qu'il lui fallait un certain temps souvent pour s'ouvrir un minimum. Ce n'était pas parce que vous vous entendez bien avec, qu'elle est gentil et tout que vous êtes son ami pour autant. Il y a une différence en bien s'entendre et nouer un vrai lien avec quelqu'un. Et disons qu'il était plus simple de bien s'entendre avec elle qu'autre chose. Du moment qu'on était pas une ordure de première avec elle, il est évident que ce n'est pas bien difficile. Pourquoi l'être ? S'enfermer dans son coin ne rime à rien du tout en fait... Selon elle il faut s'ouvrir un minimum mais pas trop, histoire que tout le monde ne connaissent vos moindres faiblesses au premier coup d’œil. Mais il faut avouer, que lors de ça dernier mission cela avait été un peu spécial. Pour son plus grand malheurs hein, même si finalement il semblerait qu'elle ne soit pas tomber sur le pire être qui se moque d'elle, si c'est réellement le cas, il s'y prend sacrément bien le fourbe et de la meilleur façon qui soit pour détruire quelqu'un. Le pire c'est certainement le fait que Kyrielle ait conscience des nombreux pièges que peut rapporter une relations proche avec quelqu'un, surtout si ce dernier est de la Famiglia ennemis. Encore un Arcana, disons que voir ses quelques faiblesses lui aurait surtout rapporter une honte certaine, mais c'est tout. Ce n'était pas carrément le risque de se voir détruire par l'ennemie et sombrer dans la dépression ou autre truc du genre avant de se faire apporter sur un plateau d'argent aux pires être vivants sur terre de son point de vue. De toute façon, si jamais Kyrielle se retrouvait face au chef Momento, ce serait certainement pour le dernier jour de sa vie... Quelle idée de le fuir. Ah mais, aussi, quelle idée de ne pas obéir à un fou ? D'être obstinée à vouloir rester maître d'elle-même, de ne pas rester dans une environnement beaucoup trop malsain à son goût pour finalement se tourner vers la lumière. S'était-elle regarder avant de penser être le genre de personne à bien agir ? N'était-elle la première à être du genre à fuir ou à agir pour sauver sa propre vie ? Disons qu'elle ne faisait pas partie des gens qui allaient se sacrifier pour une bonne causes aux yeux de tous, quelques rares proches pourraient mérités d'être protégé selon elle, mais il n'y a pas marqué bonne pomme. Et puis sa vocation pour les armes à feu, à tel point qu'on lui refile la sale besogne de la Famiglia. N'était-elle pas un point noir de la famille ? Moui. On pouvait rapidement tomber là dedans et se voir comme l'être malsain des gentils, mais c'était vrai d'un côté. Kyrielle n'est pas quelqu'un de méchante. Quelque peu froide parfois certainement, rien de plus...

Pour preuve. N'était-ce pas elle qui avait dévoilé une grosse faiblesse et un manque de confiance flagrant fasse à cet homme ? Se retrouvant comme une idiote à pleurer sur son dos. Comme une enfant perdue qu'il faut ramener à ses parents. Pitoyable, non ridicule même. Évitons de lui rappeler ça... Elle était déjà suffisamment mal à l'aise face à cet homme, non pas par peur cette fois. Mais déstabiliser de s'attacher à quelqu'un rapidement. Disons qu'elle avait le sentiment de pouvoir lui faire confiance, qu'il ne lui ferait pas de coup bas, pourtant Reyn ne c'était pas montré comme toujours particulièrement gentil. Était-ce une bonne idée ? Allez savoir... Quoi qu'il en soit, cela semblait être une bien drôle de retrouvailles entre deux personnes qui se connaissaient. Si on retire le fait qu'elle avait manqué de l'agresser violemment en lui sautant dessus et le traitant de pervers hein. Juste ça... Au moins elle s'était rapidement calmée, ou l'homme aurait pût s'en sortir avec un beau bleu sur le visage certainement. Abordant brièvement le sujet de sa sortie, qui n'était pas des plus intéressant. De même qu'elle n'avait rien dit au sujet de la véritable cause de sa blessure tout juste remise. Lorsqu'il lui demanda si sa blessure allait mieux, Kyrielle eut comme réflexe de baisser les yeux vers sa propre jambes. Comme si c'était cette dernière qui allait lui répondre si oui ou non elle allait mieux... Ahem. Elle hocha légèrement la tête en signe de réponse.

- Ça va mieux. Je n'ai plus mal en tout cas.

Je pense que c'est de toute façon le plus important à retenir dans tout ça hein ? Après qu'elle ait une marque ou non ne le regarde pas, d'ailleurs sur le principe cela ne regarde que elle, Kyrielle ne montre généralement pas assez ses jambes pour que cela se remarque d'un point de vue extérieur. Donc bon, si ça doit gâcher sa vue sur son corps, elle s'en fichait bien. Elle pouvait à nouveau bouger sans avoir mal, c'est tout ce qui compte. Finalement le sujet changea bien rapidement, puisqu'elle était curieuse de savoir ce qu'il y avait dans son sac. Eh bien quoi ? Elle n'avait pas le droit de se poser la question ? De toute façon ce n'était pas bien dérangeant visiblement puisqu'elle eut le droit de regarder dedans. S'emparant de ce dernier, la petite Lune haussa les sourcils en voyant le contenu de ce dernier. Ah oui ? Il faisait réellement des feu d’artifices ? Oui oui. Elle pensait que c'était des bêtises hein, après tout, ne pas se dévoiler totalement de suite n'est pas valable que pour elle souvent. Vu qu'il travaille pour les Momento, c'était évident qu'il n'allait pas le crier sur tous les toits et s'inventer donc un métier plus conventionnel. Elle ne se gêna pas pour faire part de sa surprise.

- Tu fais réellement des feu d'artifices ? Semblant hésiter un instant, son regard démontrait cependant une soudaine joie, dans des yeux noirs je vous jure que ça se remarque. - Tu pourras m'en faire voir un ? Steu plais Reyn !

Hm ? Eh bien quoi ? C'est pas parce qu'elle a la tête d'une fille dépressive tout le temps qu'elle l'est réellement hein ! On voit que vous ne la voyez pas souvent face aux choses qu'elle aime réellement. Elle n'est juste pas une personne qui sourira au quotidien juste parce que tout va bien, c'est moins fatiguant de faire la tronche on va dire. Mais oui, pendant un bref instant, la Kyrielle froide armée avait fait place à une Kyrielle bien plus enjouée qui réclamait un feu d'artifices... Presque comme une enfant, mais pas à ce point hein. Parfois, on pourrait se dire que l'Arcane de la Lune lui va bien hein... Et comme pour appuyer ma dernière phrase, son regard s'assombrit un bref instant lorsqu'elle reprit sa marche à ses côtés et qu'il lui demanda ce qu'elle faisait là, étant certainement native de l'Angleterre. Bonne déduction hein... Pas bien dure à trouver, mais il est vrai qu'on pourrait se demander ce que fout une Anglaise de pure souche ici. Sa tête se baissa vers les pavés, comme si elle songeait à quoi dire ou non. Ne pas trop parler. Jamais, c'est trop douloureux. Deux tabous dans sa vie, son Arcane avec sa peur pour Elysion. Et l'Orphelinat avec ce type. Le premier tabou s'était déjà effondrer avec lui, inutile que ça recommence. Cependant la voix souvent ne trompe pas...

- Je... Je n'ai que peu de souvenir de l'Angleterre. C'est des Italiens qui m'ont adoptés et je me suis retrouvé à Tradimento. La suite tu connais les grosses lignes... Reprenant rapidement. Trop rapidement. Et toi ? T'es pas Italien non ? Mais t'es quoi au juste ?

Hm ? Non Kyrielle n'avait pas du tout supprimé une bonne partie de sa vie hein. Elle se souvenait parfaitement de l'Angleterre puisqu'actuellement elle avait passé la moité de sa vie là bas hein. Mais je crois bien qu'il faudra la mettre en confiance pour lui tirer les vers du nez. De toute façon, une question simple pourrait la faire flancher, pourquoi a-t-elle si peur des contact avec les hommes. Du moins, si on regarde bien, c'est généralement des inconnus et quand ce n'est pas quelque chose qui vient d'elle... Tentant en tout cas de trop rapidement changer de sujet, elle préféra lui retourner la question, c'était la chose la plus naturelle à faire, même si elle n'était visiblement pas capable de déterminer de quelle origine il était. Eh non, Kyrielle n'a pas fait le tour du monde hein. D'ailleurs, elle lui rendit son sac et se rapprocha subitement de lui en faisant un pas sur le côté, voulant éviter de se rapprocher ou même toucher un attroupement de jeune qui marchait à contre sens par rapport à eux... Ah... Sacré Kyrielle.

Pourquoi ne se sentait-il jamais le moins du monde coupable ? Reyn avait beau mettre le feu à des rues marchandes, broyer des os, transpercer de la chair et des muscles, arracher des parties de corps, tout cela ne lui inspirait aucun mal-être, aucune compassion, au contraire. Certains disaient qu'on se blessait à chaque fois qu'on causait du tort aux autres, pourtant ce n'était pas son cas. À moins qu'il ne soit en fait masochiste dans le fond mais ne s'en rende pas compte. Parce qu'il ne lui semblait vraiment pas que la douleur des autres l’affligeait, mais en même temps si ce que je viens de dire valait aussi pour lui, cela voudrait dire que ce mal que le rouquin s'infligeait lui-même lui procurait du plaisir. Loin d'avoir la conscience torturée et que son cœur le lancine à chaque battement, d'avoir un sommeil hanté par d'affreux cauchemars ou de se demander si un jour il ne serait pas puni, ce n'était pas rare qu'il se sente plus léger et soit guilleret après avoir commis un méfait. Vous trouvez cela bizarre, horrible ? Oh, vous n'auriez pas tort. Après tout, notre bourreau riait bien de cet idéalisme selon lesquelles personne ne voulait blesser qui que ce soit, que tout un chacun ne rêvait que d'une vie paisible passée auprès de leurs proches. C'étaient des idées préconçues, lui était bien placé pour savoir que certains étaient fondamentalement et foncièrement mauvais, ils ne pouvaient vivre sans faire du mal, ne protégeaient et ne s'intéressaient qu'à leur propre personne. Ceux qui pensaient le contraire étaient des utopistes qui ne savaient rien de ce monde et de la nature humaine, ou alors qui se voilaient la face.

Alors non, Reyn ne se sentait pas particulièrement rongé ou mal à l'aise en pensant qu'il avait indirectement blessé Kyrielle. Beaucoup d'autres auraient bien pu se brosser pour qu'il s'intéresse à leur guérison – sauf s'il avait envie d'appuyer dessus pour réveiller leur douleur. Si le Bateleur avait demandé à Kyrielle comment elle s'en sortait avec sa brûlure, c'était bien parce qu'il l'appréciait tout de même un peu.
Apprendre qu'elle allait mieux lui tira un mince sourire. L'espace d'un instant il s'était demandé si elle avait bien suivi son conseil en s'en occupant diligemment, mais apparemment la brunette l'avait écouté. C'était tant mieux : même si on ne pouvait pas voir la partie de sa jambe que ses flammes avaient esquintée puisqu'elle portait des chaussettes hautes, il valait toujours mieux de ne pas garder de vilaine cicatrice. C'était disgracieux. M'enfin, si elle disait que ça se soignait bien, c'est que l'anglophone n'allait sans doute en garder aucune trace, alors le sujet était clos. Quoi que, notre pyromane ne put s'empêcher de lâcher sur un ton gentiment taquin :

-Dois-je en conclure que tu as sagement écouté mes conseils ?

Comme une gentille fille, en somme ? On pouvait effectivement capter ce sous-entendu. Mais en même temps, son but était de la charrier un peu, alors il n'allait pas s'en priver.
Mais si Kyrielle l'avait écouté, cela ne voulait pas dire qu'elle avait cru tout ce qu'il lui avait dit. Quand elle vit les fusées dans son sac, elle eut l'air si surprise que l'Arcane majeure se demanda s'il devait en être vexé. Eh oui, il était bel et bien un amateur de feux d'artifices ! Ce n'était pas parce que son comportement n'avait rien eu de celui d'un honnête homme qu'il fallait douter de ce qu'il avait dit ! Il s'était simplement contenté de ne pas raconter toute la vérité. Vraiment, on faisait mieux niveau confiance... Hahem, oui, j'arrête.
Quoi qu'il en soit il n'eut pas le temps de réagir que, déjà, la demoiselle changeait complètement d'attitude. Même en retournant une pièce subitement, on n'obtenait pas un revers pareil, c'était comme si la Kyrielle de la seconde d'avant avait été remplacée par sa copie conforme, plus joyeuse et enfantine. M'enfin, à ce stade-là, ces variations subites d'humeur ne choquaient presque plus notre trublion favori. Presque, il ne put pas s'empêcher de hausser un sourcil sous l'effet de la surprise.
Il rit un peu, avant de lui répondre.

-Pourquoi pas ? Si tu ne fais pas de bêtise~

Ouep, ce serait une récompense pour conduite exemplaire, comme avec les enfants. Elle le gâtait dites donc, niveau matière sur laquelle rebondir pour l'asticoter un peu. Mais bon, il trouvait ça mignon.
Il ne fit cependant pas que cela : peu après, Reyn lui demanda comment elle avait bien pu atterrir dans ce coin paumé de Méditerranée. Un sujet qu'il devina tabou, en voyant soudainement l'expression de Kyrielle s'assombrir et en l'écoutant passer rapidement le sujet. Trop rapidement pour que ce soit naturel, en fait, c'était évident qu'elle ne voulait pas en parler. Il se contenta de la regarder sans cacher le fait qu'il comprenait ses intentions, n'étirant à nouveau les lèvres que quand ce fut à son tour de répondre à des interrogations sur ses origines.

-En effet, je ne suis pas cent pour cent italien. Mon père était japonais.

Eh non, le contractant d'Il Bagatto ne comptait pas insister sur le sujet épineux pour Kyrielle. Après tout ce n'étaient pas ses affaires, en plus il n'avait pas spécialement envie de lui tirer les vers du nez alors qu'il savait que ça la blesserait (parce qu'il arracherait des poils au passage et que ça fait mal -vlan-). Si elle voulait que cela reste secret, il respecterait sa décision. Qu'elle s'en estime chanceuse, parce qu'en général Reyn n'en faisait qu'à sa tête sans se soucier de savoir si son comportement plaisait ou non. Décidément, il avait bu une potion de sympathie ou quoi ? On ne pouvait pas vraiment dire cela, puisque ce n'était pas comme s'il se sentait mal à l'aise à l'idée que son passé soit douloureux, qu'il s'en voulait d'avoir ne serai-ce que frôlé le sujet et qu'il avait envie de la consoler sans même savoir ce qu'elle avait vécu précisément.

Cela dit, il se rappela qu'un autre des traits de personnalité de la Lune l'intriguait, en la voyant se rapprocher de lui pour éviter tout contact avec de jeunes garçons qui marchaient dans le sens contraire au leur. Pourquoi tenait-elle tant les contacts physiques avec le sexe opposé en horreur ? Après tout, ils pouvaient être plaisants. L'espace d'un instant, alors que sa tête était baissée vers elle et qu'il se questionnait intérieurement, il envisagea la possibilité que cela ait un rapport avec ce passé secret. Mais cela ne l'empêcha en rien de lui demander, après avoir porté la main jusqu'à son nez pour le saisir entre son index et son majeur puis lui avoir fait un grand mais éphémère sourire de gamin.

-J'avais déjà cru remarquer que tu n'aimais pas les contacts avec les hommes, mais y a-t-il une raison particulière ?

Il était décidément bien curieux aujourd'hui, vous ne trouvez pas ?

Kyrielle quelqu'un de sage ? Moui. Enfin d'une certaine façon. Disons qu'elle n'était en général pas le genre de fille à chercher les ennuies pour un rien en fait. Elle ne s'amusera pas à vous contredire ou juste aller contre les règles pour faire sa rebelle. C'est une façon simple de penser dirons-nous. Et pourtant, elle ne pût s'empêcher de tiquer légèrement lorsque Reyn lui fit la remarque qu'elle avait sagement écouté ses conseils. C'est tout bête, mais pendant un bref instant, la jeune fille eut l'impression d'avoir affaire à quelqu'un de bien plus âgé qu'elle. Ou alors qu'elle avait rajeunit. Enfin l'un ou l'autre quoi, qu'il n'y avait pas quelques années seulement d'écart entre eux deux. Et pourtant... Oui non rien à faire. Hochant légèrement la tête pour toute réponse, elle avait l'impression d'être une petite fille qu'on voulait soigné et qu'on vérifiait qu'elle ne retire pas le pansement en douce. Oui bon, on parle tout de même d'une brûlure faite à cause du pouvoir d'une Arcane, mais le principe était un peu le même finalement... C'était juste dit de façon moins dramatique. Mais la total fût lorsque Kyrielle donna une image un peu toute autre d'elle. Lorsqu'elle s'était soudainement réjouit d'avoir en face d'elle quelqu'un sachant faire réellement des feux d'artifice, et donc capable de lui en montrer. Elle n'allait que rarement à ce genre d’événement, du moins c'était sans plus. Ne côtoyant pas toujours beaucoup de monde, c'est un peu idiot et déprimant de s'y rendre seul non ? Mais ce serait différent cette fois ! En partant du principe que le rouquin veuille bien lui en faire la démonstration... Ce à quoi il répondit positivement. Cool ! Mais... C'était quoi cette façon de lui parler ? Ne pas faire de bêtise ? Ce n'est pas son genre et... Et en quoi ça le regarde d’abord ? Hm ? Kyrielle est grande et indépendante depuis bien longtemps non mais oh. C'est pour cela qu'elle ne pût s'empêcher de répondre sur un ton très légèrement boudeur.

- J'fais ce que j'veux oh... Hm... Elle hésita presque un instant avant d'ajouter. Alors ce sera quand.. ?

Les mots y étaient et pourtant sa phrase manquait un peu d'entrain. Ce n'était pas un véritable reproche en fait. C'était un fait, la Lune appréciait la compagnie de cet homme. Même si leur première approche était un peu étrange, pour ne pas dire qu'elle avait carrément été tendue à un moment. Ça ne s'était pas si mal dégoupillé tout compte fait. Même si elle n'était pas prête à balancer sa vie privé et ses fantômes du passé à quelqu'un comme ça, même en songeant qu'elle l'apprécie. C'est pourquoi elle évita tant bien que mal le sujet. Ce n'était pas vraiment discret, elle aurait été bien tient s'il avait essayé d'insister parce qu'il voyait qu'il y avait bien quelque chose à tirer de cette histoire. Il fût bien gentil de ne pas insister et se contenter de répondre à sa question tient... Ce qui amena quelques interrogations à l'esprit de notre jeune fille. Ce n'est pas si mal au final, c'est toujours bien d'avoir de quoi parler et surtout de découvrir un peu plus les gens. Ce qui lui fit hausser les sourcils et rapidement réagir. Affichant un sourire simple, léger et surtout discret.

- Ah oui ? Tu as vécu au Japon alors ? C'est comment là-bas ? Comment ça-t-elle à demander, sans même vraiment savoir s'il y avait vécu ou non... Tu es en Italie depuis combien de temps ?

Eh bien ma petite Lune, tu es visiblement capable d'être plus bavarde et curieuse qu'on pourrait le croire derrière ton air détaché et impassible à tout... Mais ça Reyn l'avait certainement appris à ses dépends. Que la jeune fille se forme une espèce de carapace quand elle ne connaît pas la personne, mais que cette dernière se fissure bien vite lorsqu'on la côtoie un moment. Heureusement dans un sens, elle serait bien triste et craintive cette fille sinon... En parlant de crainte, une nouvelle fois, un sujet assez sensible fût mis sur le tapis. Après une moue digne de gamine au vu des gestes affectueux de Reyn vis à vis d'elle, elle changea totalement pour pâlir un peu plus qu'elle n'était déjà. C'est même l’événement le plus marquant de sa courte existence en fait... Le sujet tabou. Toute ses craintes réunit en ce dernier, et certainement le fait qui l'a marqué à un tel point que cela fait désormais partit de son caractère. Cela la fit même s'arrêter net. Mais comme pour être sûre qu'il ne parte pas loin devant ou... Ou même. Elle faisait ça par réflexe, Kyrielle lui attrapa légèrement la main pour l'inciter à ne pas bouger, sa poigne avait en revanche si peu de force... Pourtant elle n'était pas du genre faiblarde comme fille...

- Heu... Je... J'ai eut... Des ennuies. Quand j'étais petites. C'est tout...

Baissant la tête. Visiblement c'était un autre sujet à ne pas aborder. Ne précisant même pas si le fameux problème venait d'une violence physique, moral ou bien... Autre chose... Ni même ce que représentait le « quand j'étais petite. » Un peu dur d'imaginer tant de choses sur une enfant, quand on a cet âge là, on est pur et innocent et on mérite de le rester. Bien des enfoirés trouveront que c'est tout sauf admirable ou glorieux de s'en prendre à un enfant... Finalement, comme pour tenter de se reprendre, bien que son visage semblait toujours un peu palot, la brune le tira légèrement pour l'inciter à reprendre la marche. Comme une gamine tirant fièrement son père ou grand-frère, elle préféra songer son arme toute neuve qu'elle va récupérer chez l'armurier.

- Ça ne te dérange pas si on passe récupérer mon arme avant ? D'ailleurs aimes-tu les armes ?

Tentant de reprendre un peu d'enthousiasme dans sa voix, elle l’entraîna vivement dans les rues qu'elle connaissait. Si ça se trouve il n'aimait pas ça et préférait se contenter de son pouvoir... Oh et puis Zut. Reyn l'accompagne un point c'est tout ! Dans le pire des cas elle ne fera pas long. Mais il faut avouer qu'il pourrait rigoler une nouvelle fois de son changement de comportement radicale dans ce genre d'endroit... C'est presque une passion ces petits bijoux.~

Oooh, quelle mignonne petite tueuse !... Quoi, comment ça c'est pas compatible ? Mais si voyons, il fallait juste être un peu ouvert d'esprit. Travaillez donc vos chakras, bande de coincés trop conformistes !... Hahem, pardon. Je vais reprendre la narration tout de suite, pas taper.
Au fond, Reyn trouvait Kyrielle drôle et adorable. Il n'ignorait pourtant pas sa profession, mais d'une elle ne se comportait vraiment pas comme une tueuse et, de deux, même dans le cas contraire ce n'est pas lui qu'elle aurait impressionné. Une si frêle demoiselle ? Et puis quoi encore, ce n'est pas la petite bête qui va manger la grosse comme on dit. De plus lui-même n'était pas blanc, dans une certaine mesure on pouvait carrément dire qu'ils étaient faits pour s'entendre. Ça n'avait pourtant pas pris un bon départ, leur rencontre ayant été mouvementée. Tout d'abord le pyromane s'était incrusté dans sa mission, puis il lui avait flanqué ien frousse bleue en lui révélant être un Momento - elle semblait sacrément traumatisée par cette famille. Mais par la suite, il avait découvert les failles et les aspects moins froids de miss glaçon.
Bref, plus ça allait et plus il s'éloignait de l'image de l'insensible tueuse professionnelle pour ne voir en Kyrielle qu'une adulte enfant. Oui, ceci était parfaitement logique.

C'est justement parce que Reyn la voyait comme une enfant qu'il s'était amusé à lui parler comme tel . Et puis quelque part c'était drôle de jouer le papa, même si pour le coup sa "fille" était drôlement âgée (que voulez-vous, il a commencé tôt -tousse- #FertiReynou). Mais il faut dire qu'elle ne l'aidait pas à arrêter, ses réactions laisseraient presque croire qu'elle faisait exprès de rentrer dans le jeu. Sérieux, même quand la brunette cherchait à montrer qu'elle n'était pas une gamine dépendante, d'une son air boudeur n'était pas convainquant et de deux elle finissait par demander quand est-ce qu'il ferait les feux d'artifices ! Peut-être qu'il devrait songer à lui donner quelques cours sur l'art et la manière de mentir, tiens. C'est que ça peut s'avérer pratique – enfin surtout quand on est pas du genre très honnête, comme lui.
Son éternel sourire en coin accroché à son visage, le jeune homme lui adressa un regard qui demandait "ben alors, on ne boude pas finalement ?", prouvant au passage qu'il la prenait très au sérieux (ironie bonjour), avant de lui répondre.

« Pas tout de suite en tout cas, ce serait dommage de le faire en plein jour. Quitte à faire un feu d'artifice, autant pouvoir l'admirer ! »

Sans attendre de réponse – sa réplique n'en demandait pas de toute façon –, il s'était détourné pour se mettre en marche d'un pas guilleret. À se demander qui des deux se comportait réellement comme un gosse, n'est-ce pas ? La différence, c'est que chez elle c'était sans doute naturel, alors que lui le faisait en toute conscience. C'était la différence entre une personne honnête et un menteur.
Non pas qu'il passait son temps à mentir, hein ; par exemple, lorsqu'elle lui posa des questions sur ses origines, le métis lui avait répondu en toute honnêteté. S'en était suivi une série de questions qui lui fit se demander si Kyrielle se donnait à fond pour éviter de parler d'elle-même, ou si elle était réellement curieuse. Cependant, il ne la pensait pas du genre à se forcer autant pour ne pas aborder un sujet – surtout alors qu'il avait clairement montré ne pas vouloir insister –, donc supposait que la bonne réponse était la seconde.

« Du calme, tu vas te fatiguer à poser autant de questions ! » Dit-il avec amusement, avant de tourner la tête pour regarder ce qui se passait devant lui. « J'ai vécu au Japon pendant oui, pendant six ans. Je suis revenu en Italie il y a sept ans. La vie là-bas est bien plus paisible qu'ici, ce n'est pas du tout la même culture. Tu connais le bouddhisme ? »

Reyn parlait ouvertement, en apparence ; mais en vrai, il faisait en sorte de ne pas la laisser se demander pourquoi il avait fait un aller-retour à l'autre bout du monde. Chacun sa technique pour éviter certains sujets, la sienne était de faire comme si de rien était en menant la conversation. Et non il n'avait pas spécialement envie de parler de ses parents, qui sait si cela ne ruinerait pas la bonne ambiance.
Par la suite leurs situations s'inversèrent à nouveau, à cause d'une autre question moins anodine que prévu. Mais cette fois-ci notre Bateleur avait touché une corde encore plus sensible que la précédente, tellement que sa jeune amie s'était stoppée net en lui prenant la main. En sentant ce contact il s'était arrêté à son tour pour se retrourner vers elle, et avait haussé un sourcil en la voyant dire qu'elle avait juste eu quelques ennuis tout en tirant une tronche de grande traumatisée. Allons bon ; pour le coup son sourire avait disparu, pour laisser place à une expression plus sérieuse.

« C'est tout ? À t'entendre, on croirait qu'il s'agit de trois fois rien. Tu me feras pas gober ça, petite. » Cet homme était bien trop habile au jeu des devinettes pour se laisser avoir facilement. Cependant son but aujourd'hui n'était pas de la mettre dans l'embarras, ainsi se contenta-t-il de soupirer sans la laisser en placer une, avant de retrouver son petit sourire. Ensuite, il lui ébouriffa doucement les cheveux. « M'enfin, ce ne sont pas mes affaires ! » C'est vrai quoi, au fond, il ne se souciait pas vraiment des raisons de son traumatisme. Ce n'était qu'une légère curiosité.

Par chance, Kyrielle retrouva rapidement un peu d'ablomb. Reyn se contenta d'attendre qu'elle se sente mieux, puis quand ce fut le cas, de la suivre lorsqu'elle reprit la marche. Elle lui parla alors de récupérer son arme, et lui demanda s'il aimait ces dangereux gadgets. À cette question, ses lèvres s'étirèrent un peu plus.

« Oh oui, j'adore ça ! Elles peuvent être tellement pratique, surtout dans mon métier ! Si seulement tu pouvais... Quoi que, oublies en fait. Ah, mais j'ai une préférence pour les armes blanches cela dit. »

Bien rattrapé, Reyn ! Ah et si vous vous demandez ce qu'il allait dire, retenez juste qu'il s'était l'espace d'un instant laissé transporté par sa passion pour son métier.
Les deux contractants se dirigèrent donc vers l'armurerie ; la cloche suspendue à la porte émit un tintement aigü quand ils y rentrèrent, Kyrielle la première. Notre trublion favori, qui la suivait de près, adressa un « Bonjour ! » plein d'entrain au gérant de la boutique, avant d'entreprendre un petit tour des lieux tandis que sa camarade de promenade se dirigeait vers le comptoir. Pensant que les deux autres personnes seraient trop occupées à parler affaire pour lui prêter attention il poussa l'audace jusqu'à prendre une arme en main, mais la reposa bien vite avec un air boudeur quand l'armurier le rappela sèchement à l'ordre. C'est qu'il s'ennuyait, et en plus, la meilleure manière de juger une arme est encore de la tenir.

M'enfin, peu désieux de causer des ennuis – ou même de se faire crier dessus une nouvelle fois – le rouquin s'était contenté de toucher les objets exposés avec les yeux, en attendant presque patiemment. Puis quand l'anglophone se vit remettre son arme, il se dirigea promptement vers elle et se pencha par-dessus son épaule pour regarder.
« Oh, mais c'est le fusil de la dernière fois ! Qu'est-ce qu'il avait, pour que tu le fasses réparer ? » Il ne lui avait pas semblé que cette arme se soit pris un choc sévère.

Quelques minutes plus tard, désormais ressortis du magasin, nos protagonistes n'avaient plus de destination précise ; Reyn avança de quelques pas en avant de Kyrielle tout en levant les bras avec un 'mmmh !' caractérisitque d'un étirement, avant de se retourner vers elle et de poser ses mains sur ses hanches.
« Bon ! On a encore pas mal de temps devant nous. Tu veux faire quoi, manger une glace ? Te promener ? Ou encore, vérifier que ton arme fonctionne correctement ? » Well pour la dernière proposition, certes ils pourraient le faire en plein milieu de la rue, mais cela comporterait quelques risques pour les passants. Ils devraient donc s'isoler. Mais de toute façon, il ne l'avait faite que pour signaler que n'importe quoi ferait l'affaire – et aussi pour l'humour.