Mission : Une mystérieuse cargaison [Azzura & Luca]

**Messages :** 216 **Tomates :** 399 **Date d'inscription :** 27/09/2012

Une marchandise bizarre est en train d’être délivrée dans le port de la Capitale. Les étrangers ne semblent vraiment pas du coin et surtout possède un fort côté louche. N’ayant pas envie de voir revenir une peste de sitôt, nous avons besoin de deux membres de l’Arcana Famiglia pour aller les espionner ainsi que les questionner et les arrêter en cas de besoin. L’avenir de l’île est peut-être entre vos mains.

Le port. Lieu d'agitation, de départ et d'arrivée, chargé d'iode et de multiples odeurs. Azzura avait rejoint son poste de bon matin, pour ne pas dire aux aurores. Vêtue de son uniforme, elle s'était mêlée aux hommes du port pour accomplir ses missions, nom qu’elle donnait aux différentes tâches qu’elle avait à accomplir.

Depuis le temps qu’elle était membre de l’Intelligence, les dockers de Regalo s’étaient habitués à sa présence, même si la jeune fille savait qu’ils riaient ou souriaient toujours quand elle avait le dos tourné, malgré leur respect pour la Famiglia. Dans un milieu d’homme comme celui-ci, elle était parvenue à montrer qu’elle était utile sans avoir la vanité de prétendre prendre leur travail. D’ailleurs, Azzura évitait tout travail vraiment physique, puisque ni sa constitution, ni son pouvoir, encore trop faible, ne lui permettaient de décharger les cargaisons. La Papessa se chargeait donc de l’aspect un peu plus administratif. Elle devait tout d'abord vérifié que tous les navires amarrés avaient payé leur taxe de séjour. Après cette validation, elle inspectait la marchandise, à bord, avec le capitaine ou le second du navire pour, enfin, récolter la taxe des douanes, et laisser les marchandises circuler dans l’île.

Trois navires attendaient son contrôle. Elle les visita dans leur ordre d’arrivée. Le premier tenta de négocier une réduction des coûts qui n’avait pas lieu d’être. Calmement, patiemment, sans à un seul moment élevé la voix, Azzura lui expliqua fermement les règles, les répétant jusqu’à ce que le capitaine comprenne qu’il n’obtiendrait rien. Il paya alors la totalité des taxes, et la jeune contrôleuse prit congé avec le sourire. Il était inutile de s’énerver ou de paraitre désagréable. Le navire suivant ne posa aucun problème, ce n’était pas la première fois qu’Azzura avait à faire avec ce capitaine, un charmant vieux loup de mer qui contrôla avec elle tout ce qu’il fallait et paya sans marchander quoi que ce soit. Ils essayaient tous de payer moins cher, mais au début. Dès qu’ils rencontraient la Papessa plusieurs fois, ils savaient qu’il n’y aurait aucun traitement de faveur.

La jeune fille était ravie que ce navire de marchandises soit arrivé aussi tôt. C’était celui qui transportait les nouveaux tissus pour Mademoiselle Frederica. Ce qui signifiait qu’Azzura allait pouvoir s’offrir une nouvelle robe. Elle fut ravie de cela et passa au dernier navire amarré l’esprit enjoué.

La Papessa perdit aussitôt sa bonne humeur pour reprendre un sérieux tout professionnel quand elle vit que les marins du dernier navire, des étrangers à bien y regarder, avaient commencé à décharger sans son accord. Elle passa à côté des marins pour s’approcher au plus près du navire sans y monter et s’écria après avoir noté le nom du bâtiment :

« - Capitaine de la Blackmarry ! Je suis la contrôleuse des douanes de Regalo, Madame Amaro. J’ai à vous parler ! »

Azzura avait pris l’habitude de se présenter comme une femme mariée afin d’obtenir plus de respect de la part de certains marins. Mais ce n’était pas gagné à tous les coups. Comme dans ce cas-là. Un homme se présenta. Il n’avait pas l’air avenant, loin de là, mais Azza n’était pas du genre à se focaliser sur l’apparence des gens. Elle allait reprendre la parole quand l’un des hommes qui déchargeait les sacs de marchandises bouscula la jeune fille en passant. Elle fit deux pas vers le bord du quai, déséquilibrée par le marin, puis le regarda et comprit qu’il l’avait fait exprès, parce qu’il avait eu largement la place de passer. Azzura ne se découragea pas, s’éloigna du bord et releva la tête vers l’homme qui s’était accoudé et la regardai avec un air railleur.

« Etes-vous le capitaine de la Blackmarry, monsieur ? Si oui, me permettez-vous de…
- Je ne veux pas de femme à bord ! déclara-t-il dans sa langue avant de tourner les talons.»

Allons bon ! Ce n’était pas comme cela qu’elle allait faire son travail. Azzura soupira et tourna le dos au navire pour revenir sur la terre ferme. Il allait lui falloir du renfort. Elle ferait l’interprète sans souci, mais il lui fallait un membre masculin de l’Intelligence si elle voulait mener cette mission à bien. Ce n’était pas la première fois, et ce ne serait certainement pas la dernière.

En passant devant les marins de la Blackmarry, certains se permirent de faire des commentaires désobligeant, blessant même, toujours dans leur langue. Croyaient-il qu’elle ne comprenait pas l’anglais ? Elle continua son chemin sans leur accorder aucun crédit, et aperçut un membre de la Famiglia un peu plus haut sur le débarcadère. Si ses yeux ne lui jouaient pas de tour, il s’agissait de Luca La Temperanza. Elle le salua par respect et avança dans sa direction. Peut-être pourrait-il l’aider ?

Il n’était pas particulièrement tôt ni tard en fait. De toute façon au vu de son grade on ne disait jamais rien à notre brun pour ses horaires. Bien qu’il n’y ait vraiment rien dire là-dessus pour lui en effet. Plutôt ponctuel et travailleur, il faisait toujours son travail sans rechigner. Le secrétariat était décidément entre de bonnes mains. Ce n’était pas pour rien qu’il avait été en charge de l’Arcana Famiglia alors qu’il avait tout juste dix ans pendant l’absence de Mondo. Bon d’accord, il n’avait pas eu à prendre trop de décision, cela s’apparentait d’avantage à maintenir tout ce petit monde comme il faut. Ainsi je vous laisse deviner que dix-neuf ans plus tard il était tout aussi débrouillard sérieux de ce côté-là. S’en était presque malheureux à dire qu’il n’avait jamais été le genre de personne à aimer vraiment s’amuser. Bien qu’il pense lui-même avoir ses propres passe-temps et divertissement qui pourrait paraitre bien ennuyeux aux yeux de tous. Enfin bref tout ceci juste pour dire que notre homme était comme souvent en plein travail et avait finalement vu un des employés du secrétariat arriver en courant tout essouffler pour lui dire qu’il y avait des dossiers à aller chercher au port, histoire de gérer la comptabilité des bénéfices de la Famiglia de ce côté-là. Les papiers n’étaient juste pas encore arriver comme cela peut arriver parfois, mais il était grand temps de se plonger là-dedans. Puisqu’il avait du temps libre et qu’au fond prendre un petit peu l’air ne lui ferait pas de mal, le brun s’était dévoué pour le faire bien que l’employé insista pour le faire lui-même. Et oui c’est le chef de sa session rappelons-le à la base. Le voilà ainsi partit pour Regalo, direction le port de la ville !

Avançant tranquillement, le brun pensait être rapidement rentré pour retourner à son travail, bien qu’il ne soit pas particulièrement en retard. Mais une jeune demoiselle de la session de Dante, c’est-à-dire de l’intelligence la salua en arrivant vers lui. Ah oui c’était son bras droit ! Une bien jeune demoiselle fort aimable ayant un contrat avec la carte de la Papessa. En même temps vu la carte cela ne pouvait qu’une personne bienveillante qui tombe dessus. Il n’y avait que peu de mauvaise carte de leur côté. Tout souriant, Luca daigna tout de même s’arrêter, pourquoi continuer alors que la jeune demoiselle semblait vouloir lui dire quelque chose. Elle n’était pas en train de faire les vérifications des bateaux à cette heure-ci d’ailleurs ? Oui, Luca pouvait connaitre plus ou moins le gros des emplois du temps de chacun, vu son travail hein… Tout lui revenait aux oreilles, c’est bien lui qui fait la gestion non ? Retirant très légèrement son chapeau pour la saluer comme il se doit, il le remit bien correctement sur sa tête avant de toute simplement dire sur son ton presque habituellement sympathique.

- Oh ! Bonjour Azzura ! Tout se passe bien ?

Question anodine dites comme ça. Même s’il ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi venait-elle le voir. Non pas qu’elle était méchante et deux cas sociaux bien au contraire, vu leur caractère ils ne pouvaient que s’entendre. Mais… Enfin. En plein travail techniquement… Surtout que d’après ce que pouvait voir notre homme plus loin derrière elle, un bateau était en train de décharger comme si de rien était sa cargaison, ne semblant pas trop prendre en compte les deux membres de la Famiglia pourtant facilement repérable à cause de leur uniforme. Même si le regard suspicieux de certain membre de l’équipage aurait presque fait perdre le sourire habituel sur le visage de Luca pour laisser place à une mine un peu plus sombre… Pourquoi les regardaient-ils comme cela eux ? Reportant son attention sur la jeune fille en face de lui, l’homme en vint presque à se dire que cela pouvait être dangereux vu son gabarit. On avait presque l’impression qu’elle se briserait au moindre coup de poing de la gente masculine. Dur le métier dans la petite mafia Italienne, en même temps c’est un monde d’homme.

- Tu as besoin de quelque chose ?

Le ton avait quelque peu très légèrement changé, comme s’il se disait qu’elle n’était vraiment pas venue le voir pour rien. Enfin il verrait bien. Luca avait après tout l’habitude d’être quelqu’un de très nerveux et de se faire des films rapidement pour rien. Mais parfois à juste cause. Ce qu’il venait chercher à la base ? Oh cela pouvait bien attendre ! Les papiers ne vont pas s’envoler non plus !

[N'hésite pas à me Mp si ça ne va pas !]

Azzura fut heureuse qu’il s’arrête. C’était inconvenant de courir après un membre de la Famiglia, pour le déranger de surcroit. Luca lui fit même l’honneur de se découvrir pour la saluer. Elle sourit et hocha la tête pour répondre à son salut et s’apprêtait à répondre à sa question quand certaines connexions se firent dans son esprit. Luca était le chef du département Secrétariat et elle s’occupait des papiers de la section Intelligence. Elle ferma les yeux, soupira et les rouvrit pour offrir à Luca ce qu’elle avait de plus approchant au niveau des excuses, avec un sourire contrit.

« - Tout d’abord, je suis navrée que vous ayez eu à faire le chemin jusqu’ici pour récupérer les cinq dossiers manquant. Je voulais m’occuper des navires entrant avant de vous les apporter en mains propres hier soir, mais j’ai eu un empêchement. »

La jeune fille avait oublié ces dossiers à cause d’une cargaison périmée arrivée au port la veille au soir. Elle avait passé une grande partie de sa nuit à la rédaction du dossier et en avait oublié de déposer les autres. C’était une faute professionnelle qu’il lui faudrait rattraper au plus vite. En attendant, elle se tourna pour jeter un coup d’œil au navire récalcitrant. Sa plus urgente mission à l’heure actuelle.

Les hommes de ce navire semblaient de plus en plus étranges à la Papessa. Leurs attitudes, leurs regards… Ils avaient beau être étrangers, il y avait des règles dans chaque port. Alors pourquoi se soustraire à celles de Regalo ? Si cela tenait simplement de son sexe, elle aurait peut-être plus de chance avec Luca. Azzura remarqua que la Temperanza avait également tourné son regard vers le navire. Azzura réfléchit un instant à la deuxième question de son supérieur, indirect certes, mais son supérieur tout de même.

« En effet, il y a peut-être quelque chose que vous pourriez faire pour moi, mais je ne voudrais pas que cela vous dérange. Je m’en voudrais de prendre de votre temps alors que vous avez aussi votre lot de travail. »

Azzura pensa à différente possibilités d’action. Luca pouvait se faire passer pour son supérieur, mais ce serait mentir, et Azza s’y refusa. De plus cette option pourrait porter ombrage au signor Dante. Il pouvait aussi juste l’accompagnée et elle referait une tentative pour entrer en contact avec le capitaine, sachant qu’elle n’avait pas encore prouver aux marins qu’elle connaissait leur langue. Et puis, à côté de cela, Azzura pensa qu’il serait plus sage de bloquer toutes les marchandises du port afin qu’il n’y ai aucun trafic dissimulé ou masqué par les autres transactions. Cette décision mettrait le port sans dessus-dessous le temps que tout soit passé au peigne fin, exaspèrerait les autres marins, et les marchands attendant leurs marchandises, mais cela était le plus sage, et le plus sûre pour la ville. Du peu qu’elle avait pu voir, les sacs semblaient contenir de la nourriture. Si cela s’averrait juste, il y aurait donc un danger sanitaire.

Les différents éléments tourbillonnaient dans sa tête, comme un immense puzzle dont elle cherchait la solution pour le reconstitué le plus rapidement et le plus sûrement possible. Malheureusement, elle en oublia un peu Luca.

[Idem mon bon monsieur.]

Pourquoi s’était-il arrêté sans même que la jeune fille devant lui ne lui demande ? Eh bien pour commencer pourquoi aurait-il continué comme si de rien était alors que visiblement la jeune contractante en face de lui voulait le voir. Et puis ce n’était pas vraiment galant de la part d’un homme d’ignorer une demoiselle qui a besoin de votre aide. Luca n’est certes pas un charmeur, mais disons qu’il reste quelqu’un d’extrêmement poli ! C’est ainsi qu’il demandé si tout allait bien pour aller. Ne voyant pas trop de raison de pourquoi elle l’aurait arrêté en pleine ville. A moins que cela ne soit une envie soudaine pour discuter ? Ah non ce n’était pas ça effectivement. Du moins elle commença par s’excuser sur le fait qu’il avait dût venir ici chercher les documents manquant. Oh, pourquoi le faire ? Ce n’était pas comme si elle ne faisait absolument rien pendant ce temps ! Quoi de mieux que le travail pour meilleur excuse de ne pas faire une partie de son travail justement ? En tout cas le brun haussa les épaules devant cette attitude avant de sourire et de lâcher.

- Pas besoin de s’excuser voyons ! C’est moi qui aie insisté pour venir ici après tout, ça me fait sortir un peu. Et puis tu étais occupée !

Luca et sa manie à toujours vouloir refuser des excuses. Du moins quand il estimait que ce n’était pas vraiment justifié, ce qui était le cas présent. Et puis, ce n’était pas comme si un employé de sa session ne s’était pas dévoué pour le faire et que lui, pauvre chef surchargé avait dû finalement y aller pour tout boucler dans la journée. Même pas ! On pouvait même dire que c’était une façon comme une autre de profiter un peur de l’air frais. De temps à autre il lui arrivait de regretter de faire un boulot d’intérieur, même s’il aimait ce qu’il faisait… Bref ! Revenons à Azzura qui effectivement avait quelques soucis et venait le solliciter pour une peu d’aide. Il ne savait pas trop si c’était fait exprès ou non, mais on pouvait dire qu’elle avait frappé à la bonne porte pour avoir de l’aide. C’était bien là la réputation du jeune alchimiste, il avait tendance à faire des choses hors de son cadre de travail. Comme aider Debito à attraper une voleuse par exemple… Ne lui expliquant pas vraiment quel était le souci, bien que les regards se tournent une fois de plus vers cet étrange bateau dont la marchandise était en train d’être descendue sur le quai. La Papessa affirma avoir besoin d’aide, bien que ne pas vouloir le déranger pendant son travail. Allons… Il pouvait très bien l’aider il n’y avait pas de soucis vraiment ! Il ne tarda d’ailleurs pas à le faire savoir.

- Aucun souci, vous pouvez tout me dire. J’ai largement le temps devant moi ! Regardant à nouveau le bateau plus loin. C’est lui votre souci non ? En tout cas le capitaine n’a pas vraiment l’air d’un citoyen qui n’a rien à se reprocher…

Méfier vous de ce petit employé de bureau il pourrait bien vous surprendre ! En espérant tout de même ne pas devoir en arriver à se battre ? Non tout de même. Et puis il devait avant tout comprendre quel était le problème. Après, il aviserait pour trouver un plan avec elle et l’appliquer. Rien ne sert de foncer dans le tas. Bien qu’il en connaisse plus d’un qui se serrait jeté sur le marin pour le fracasser et le faire parler. Rien de bien gratifiant pour la Famiglia en somme. Se tournant vers une pile de tonneaux, l’homme s’assura que ces derniers n’allaient pas partir durant la journée, ce serait idiot tout de même, avant de regrouper les feuilles dans un porte document et le caller bien à l’abri sous le bois massif. Voilà, comme ça il avait les mains libres et pouvait songer à se consacrer à son souci. Se tournant vers elle, il l’invita alors à lui expliquer brièvement la chose, s’assurant tout de même de ne pas être dans le champ de vision des marins plus loin, inutile de faire « coucou nous sommes de la Famiglia et on prépare quelque chose contre vous ! ». Il se sentirait bien bête en tout cas si ce navire n’était pas la cause du souci…

Azzura ne put pas s’empêcher de sourire, parce qu’il lui semblait bien qu’ils finiraient par tourner en rond s’ils s’excusaient chacun, à chaque fois que l’un d’eux disait quelque chose. Elle hocha délicatement de la tête en accord avec les paroles de Luca puis tourna son regard vers le navire récalcitrant. La Temperanza dut suivre son regard puisqu’il mit tout de suite le doigt sur son principal souci. Azzura hocha de nouveau la tête. La jeune fille ne voulait pas l’assommer avec ses observations mais elle se devait tout de même de lui résumer la situation s’il acceptait de l’aider.

- Le capitaine et l’équipage sont étrangers. Ils ont refusé de me laisser monter à bord pour contrôler la marchandise. Ils ont commencé à débarquer sans mon accord, ou celui d’un autre membre de l’Intelligence.

Azzura pensa à différente possibilités d’action. Luca pouvait se faire passer pour son supérieur, mais ce serait mentir, et La Papessa s’y refusa. De plus cette option pourrait porter ombrage au signor Dante. Elle s’y refusa donc plus fermement. Luca pouvait l’accompagnée et elle referait une tentative pour entrer en contact avec le capitaine, sachant qu’elle n’avait pas encore prouvé aux marins qu’elle connaissait leur langue. Et puis, à côté de cela, Azzura pensa qu’il serait plus sage de bloquer toutes les marchandises du port afin qu’il n’y est aucun trafic dissimulé ou masqué par les autres transactions. Cette décision mettrait le port sans dessus-dessous le temps que tout soit passé au peigne fin, exaspèrerait les autres marins, et les marchands attendant leurs marchandises, mais cela était le plus sage, et le plus sûre pour la ville. Du peu qu’elle avait pu voir, les sacs semblaient contenir de la nourriture. Si cela s’avérait juste, il pouvait y avoir un danger sanitaire. Et cela, elle ne pouvait le concevoir.

Rassemblant les différentes idées qu’elle avait potassé, elle les synthétisa et fit son choix avant de prendre une inspiration et de faire face à Luca avec le plus grand sérieux.

-Dans un premier temps, je souhaiterai que vous m’accompagniez, afin de refaire une tentative. S’ils refusent de nouveau, cela signifiera que ce n’était pas après mon sexe qu’ils en avaient mais bien envers l’autorité, et il faudra que je prenne des mesures de sécurité.

Azzura n’avait pas jugé utile d’informer Luca du mauvais comportement dont avaient fait preuve les membres de l’équipage envers elle. Cela n’aurait fait qu’attiser des sentiments négatifs, très mauvais pour la diplomatie ou la négociation pacifique. Comment pouvait-elle savoir comment réagirait Luca ? Elle ne le pouvait pas, mais elle savait qu’elle image le jeune homme véhiculait. On le disait courtois, gentil, serviable. En d’autres mots, c’était un parfait gentleman. Tout à fait le genre d’homme à prendre soin de la gente féminine, et à la protéger, comme il avait pris soin de la signorina Felicità. Azzura n’était pas du genre à geindre et se plaindre alors elle avait fait abstraction. Mais enfin, si les marins la traitaient de nouveau comme ils l’avaient fait, elle répliquerait certainement dans leur langue, avec force verve et éloquence, et sans attendre que Luca le fasse pour elle. En attendant, elle se tint droite face à lui, attendant patiemment qu’il lui fasse part de sa décision.

Spoiler:

Au final on pouvait dire qu’il avait vu juste notre homme. Le souci de la journée semblait bien être le bateau plus loin. De toute façon, on ne pouvait pas dire que les marins qui déchargeaient la cargaison aient l’air particulièrement aimable. Ils avaient dût se tromper de ville, c’est à Momento où il ne fait pas bon vivre. Ici, on se bat assez comme ça pour maintenir la paix. Ah, dire que le travail de base de notre homme est de s’occuper de régler le compte à des papiers divers en les remplissant ou encore en les classant. Pour être franc, Luca était au final multifonction avec sa fâcheuse tendance à s’occuper de tout et n’importe quoi lorsqu’il s’agissait de venir en aide à quelqu’un. A moins qu’il ait quelque chose contre la dite personne, il était du genre à aider tout le monde ! En fait, actuellement la seule personne qu’il laisserait se débrouiller en toute circonstance était Jolly… Pour des raisons qui ne regardaient que lui d’ailleurs. Mais ça c’est une autre histoire, pour le moment il devait venir en aide à la pauvre demoiselle. Vrai que certains métiers ne semblent pas appropriés aux femmes sans vouloir jouer le macho, mais leur frêle corpulence ne leur permet pas de s’imposer facilement, à moins d’avoir une certaine confiance en ses capacités physique. Remarque.. Luca n’était pas un modèle d’homme impressionnant par sa carrure, au vu de sa taille qui avoisine les un mètre soixante-six, taille pas très grande pour un homme si l’on regarde autour de lui ! Enfin.. pourquoi débattre sur sa taille d’abord ? Il était plus que temps de régler cette histoire vite fait et bien fait si possible ! Ah mais.. n’étant pas vraiment du métier, que comptait faire la demoiselle en cas de réel soucis.. ? Oui bien sûr, le jeune alchimiste comptait bien l’aider jusqu’au bout ! Mais pour commencer le mieux était de savoir si maintenant qu’elle était accompagné de la gente masculine, le marin serait un peu moins aggressif…

- Je te suis ! Que compte tu faires au fait si jamais il y a le moindre souci avec sa cargaison, j’avoue ne jamais être confronté à ce genre de situation… Après un instant d’hésitation il reprit bien vite. Au fait tu peux me tutoyer ! Je préfère !

Oui, on ne pouvait pas vraiment dire que Luca soit fan des trop grandes marques respect, plutôt simple, il n’aime pas trop avoir une distance entre les gens, sauf lorsqu’il le juge nécessaire. Mais il était connu pour se battre assez souvent avec ses employés pour se faire tutoyer… Attendant qu’elle lui répondre, le brun décida une fois ceci fait à engager leur petite mission. C’est-à-dire commencer par voir la réaction de l’homme. Inutile de rester une plombe plantée là à les regarder décharger tranquillement leur cargaison et les agresser une fois qu’ils ont terminé, c’est un peu idiot. L’air déterminé bien que pas très impressionnant en lui-même. Une fois devant le marin, Luca tenta de prendre plus ou moins les choses en main. En fait, cela revenait à presque tenter de faire l’homme de la situation qui gérait. Ce qui cassait légèrement sa détermination, c’est que le capitaine du bateau était plus grand que lui. Oui bon, on ne choisit pas sa taille hein ! Une fois planté devant lui, le regard planté dans le sien, il posa ses mains sur ses hanches. Ne sachant trop où placer ses dernières, surtout s’il voulait faire comprendre qu’il ne se démonterait pas devant lui.

- Bonjour Monsieur. Je suis un des chefs de l’Arcana, vous devez répondre devant les membres travaillant sur la sécurité du port. Si vous n’avez rien à vous reprocher cela sera vite fait.

Il lança un petit regard à Azzura, comme pour lui faire comprendre qu’elle devait faire son boulot en somme ? Lui était là surtout pour tenter de faire pressions. Bien que le regard du marin montrait clairement qu’il n’était pas ravi de le voir. Certes, notre cuisinier est du genre gentil voir un peu trop, mais il y a des moments où il faut comprendre qu’il ne faut pas se frotter à lui plus longtemps. En l’occurrence vu le regard qu’il lançait à notre homme, c’était un de ses moments. Il n’a peut-être pas d’arme, mais ne peux vous assurer que l’alchimie est très pratique. Croisant finalement les bras pour les regardait, il espérait au fond de lui que cette histoire se règlerait après quelques échanges enfin.. ? Hm, faut être un peu trop naïf pour penser ça, même un enfant n’y croirait pas.

[Ne t'en fait pas pour le temps ! Je ne suis pas pressée. xD Si jamais je ne vais pas assez loin ou autre tu peux me le dire !]

Ce qu'elle comptait faire en cas de problème ? Cela dépendait du problème mais il y avait tout un tas de protocoles à suivre. Elle sourit intérieurement, fière d'être à l'origine de la plupart d'entre eux. Azza avait considérablement aidé à améliorer l'administration de l'Intelligence. Dante s'en sortait très bien, mais les autres... C'était une autre histoire. La jeune fille exposa brièvement le système de protocoles à la Temperanza, sans manquer de le vouvoyer, pour lui expliquer suite à sa demande particulière, en hochant la tête :

- Je n'ai pas pour habitude de tutoyer mes supérieurs, Luca. Je vous apprécie grandement mais je continuerai ainsi, sans vouloir vous offenser. C'est ma façon de vous témoigner mon respect.

Après cela, Azzura marcha aux côtés de Luca jusqu'au bateau. Il n'attendit pas d'être inviter à monter à bord, comme la jeune fille précédemment. C'était une autre approche que la sienne, mais après un premier refus de la part de l'équipage, Azzura approuva cette initiative. Sans marquer de pause, déterminé, Luca monta sur le pont et fit face au capitaine qui avait été prévenu de un marin, qui se tenait à ses côtés. Azzura se tint un pas en arrière pour signifié au capitaine que Luca était son supérieur sans avoir à ouvrir la bouche. Une parole, un regard. La capitaine n'avait pas l'air content du tout. Le marin lui dit dans sa langue qu'un contrôle ne leur avait pas été signaler. Azzura acquiesça au regard de Luca, jeta un coup d'oeil au capitaine et à son second pour signaler qu'elle les avait entendu, puis elle s'avança vers un des marins qui transportaient les sacs de marchandises des cales au quai. Azza reconnut l'un des hommes qui l'avait insultée tout à l'heure. Il s'arrêta face à elle, l'air mécontent. Elle lui sortit un couteau de son sac et lui demanda dans sa langue, le visage extrêmement sérieux :

- Posez ses sacs à terre, s'il vous plait.

Le marin s'exécuta en grognant. Azzura n'y fit pas attention et fit ce qu'elle avait à faire. Avec son couteau elle ouvrit proprement le sac et jeta un coup d'oeil. Le contenu du sac lui sembla tout de suite étrange. Une odeur étrange s'en échappait. La Papessa plongea la main dans le sac, pris une poignet de...grains ? Elle retira sa main du sac pour l'observer à la lumière. Le grain était tacheté de noir. Un champignon ? Elle tourna la tête vers le capitaine et lui posa quelques questions, toujours dans sa langue à lui, pour qu'il n'y ait aucun malentendu :

- Qu'est-ce que vous transportez ? De quelle origine est-ce ?

Le capitaine jura et s'entretint en aparté avec son second. Azzura était trop loin pour les entendre. Est-ce que Luca comprenait l'anglais ? Elle aurait aimé savoir de quoi ils s'entretenaient. Mais elle devait continuer ses observations. Si les grains étaient contaminés, elle ne pouvait laisser la marchandise quitter le port. Il y avait là un risque sanitaire. Elle se releva et se dirigea vers les sac déjà déposer sur le quai. Elle allait en ouvrir un deuxième quand l'un des marins la saisit à bras le corps, sur un ordre vivement lancé par le capitaine. Elle était immobilisée. Qu'en était-il de Luca ?

Bon, Azzura ne semblait pas vraiment décidé à changer de registre de parole, préférant garder le vouvoiement pour des raisons de politesse. Ah, bien des personnes se refuse à changer de personne pour s’adresser à lui tout ça parce qu’il est chef du Secrétariat et faisait certainement partit des personnes ayant le plus de liens avec le chef de la Famiglia. Puisque notre homme s’occupait personnellement de sa fille et c’était occupé même de sa femme lorsque cette dernière était fraichement arrivée du Japon. Ne pouvant de toute façon la forcer, cela ne servirait de toute manière à rien, l’homme afficha un air gêné ainsi qu’un grattement de joue pour toute réaction. Cela l’importait peu, du moins ce n’était pas ça qui allait les empêcher de bien s’entendre pendant cette mission qui lui était visiblement proposé. Notre homme n’étant pas un homme à mission, avait l’art et la manière de s’en trouver tout seul comme un grand. Il était décidément un peu l’homme à tout faire de la Famiglia, à croire qu’il avait assez de temps pour se permettre de donner des coups de mains toujours à droite et à gauche, mais bon, vu qu’il est quelqu’un de gentil, mais en plus de travailleur, ce n’était pas ce genre d’activité non prévue qui allait lui pourrir sa journée ! Voilà pourquoi ils s’étaient tous les deux dirigés vers le navire en question, espérant qu’il n’y ait pas de soucis au final. Bien qu’on puisse clairement en douter, vu qu’une haut gradée de l’Intelligence avait dût trouver de l’aide ailleurs. Le sujet ne tarda pas vraiment à être mis sur le tapis, Luca ne désirant pas vraiment tourner autour du pot vu que la demoiselle avant lui c’était faite apparemment gentiment rembarrer quand elle l’avait fait. Même pas un respect pour les femmes je vous jure…

Non seulement ils étaient suspect, ni coopérant, mais en plus ils étaient étrangers. La total en somme. Fort heureusement à l’Arcana selon le domaine où l’on travaillait mais aussi selon l’éducation qu’on avait eu, beaucoup pouvait comprendre plus ou moins l’Anglais. Bien sûr notre homme comprenait cette langue internationale plutôt bien puisqu’il lui était arrivé mainte fois de lire des papiers écrit dans cette langue. Et puis, on pouvait dire que Mondo l’avait plutôt bien éduqué notre garçon, doublé par son intelligence, que demander de mieux ? En tout cas le Capitaine ne semblait pas vouloir faire l’effort de parler en Italien. Affirmant qu’il n’avait pas été prévenu d’un contrôle. Désolé monsieur, mais c’est la moindre des choses dans un port, ce n’est pas un centre de vacances ouvert à n’importe qui et surtout à des personnes mal intentionnées. Tous portait de toute façon à croire que ces hommes avaient quelque chose à se reprocher, auquel cas un contrôle ne leur poserait absolument pas problème. Regardant du coin de l’œil la demoiselle derrière lui qui avait arrêté un homme pour ouvrir le sac et inspecter son contenu, la contractante de la Papessa fit une drôle de tête. Trop loin pour voir ce qu’il y avait là-dedans, il se fiait de toute façon à sa réaction pour reporter son attention sur le capitaine qui était retourné marmonner dans son coin avec son second. C’était vraiment trop compliqué comme question de dire d’où venait sa marchandise et qu’est-ce que c’était ? Haussant les sourcils tout en croisant les bras, le brun tenta de comprendre ce qu’il se disait dans leur coin. Ces derniers parlaient de se débarrasser discrètement d’eux. ? Étaient-ils idiot au point de croire que Luca ne les comprendraient pas et que se débarrasser de deux membres de l’Arcana ne serait pas vraiment discret ? Haussant le ton, voulant paraitre plus méchant qu’il ne l’est en réalité, il s’avança vers le capitaine pour parler, maladroitement certes à cause de son manque d’expérience, mais tout de même avec un bon vocabulaire en Anglais.

- Monsieur, je crains que nous ne soyons obligé d’arrêter votre débarquement et de prendre en charger cette marchandise.

Il restait poli en plus dans l’histoire ! C’était presque naïf puisqu’à peine eut-il le temps de se tourner vers sa collègue pour savoir ce qu’elle en pensait. A sa grande surprise un marin l’avait déjà fermement agrippé. C’était une blague.. ? Eh bien non puisque c’était un ordre du Capitaine lui-même. Sentant qu’on tentait de l’immobiliser à son tour, Luca eut pour réflexe de se débattre comme il pouvait et de repousser la dite personne. Réaction bête à voir mais instinctive et qui marche en plus ! Sans attendre d’avantage il se précipita vers Azzura pour empoigner le gars qui le tenait et le repousser. Il n’était pas du genre à se battre et encore moins à tuer, mais il ne fallait certainement pas sous-estimer sa force physique. Donnant un violent coup de pied dans le sac déjà ouvert par les soins de sa collègue, son contenu se retrouva en partie éparpillé sur le pont. Du blé, un truc du genre quoi, tâché de façon suspecte de noir. Sans attendre d’avantage il créa une boule de feu bleu dans le creux de sa main grâce à l’alchimie pour brûler le sac et ce qu’il y avait avec. Sa maîtrise de l’alchimie lui permettant d’éviter d’enflammer le navire et tous les gens à son bord avec. Sa plaçant aux côtés de sa collègue d’un air protecteur, il lui adressa un regard pour savoir si elle allait bien, avant de se tourner vers les marins déjà tous sur le qui-vive et prêt à réagir suite à cette réaction.

- Alors Azzura, que faites-vous dans ce genre de situation.. ?

Maîtriser l’équipage et mettre la main sur la marchandise après ? Ce serait le plus simple, reste à savoir si deux membre de l’Arcana serait capable de juste les maîtriser… La marchandise n’était pas un problème, le feu de son alchimie pouvait largement s’avérer utile dans ce genre de situation…

Azzura était toute absorbée par sa tâche. L’examen de la marchandise, ou du moins ce lot précis avait viré. Il n’était pas rare que de la marchandise soit perdue ou abîmée lors d’un trajet. Et si elle prenait en compte l’origine étrangère de leurs visiteurs, les résultats, étaient encore moins étonnants. Toutefois, si elle en croyait son expérience en la matière, dans ce genre de cas, les capitaines avaient au moins l’air embêté, plus encore quand ils avaient des notions de commerce abouties. Une marchandise perdue, c’était des profits en moins. Mais quand Azzura se releva pour poser des questions au commandant du navire, il avait plutôt eu l’air coupable. Coupable de quoi ? Cela restait à déterminer.

Après un coup d’œil à Luca, ce dernier intervint dans la langue de nos étranges visiteurs. Azza eut un mauvais pressentiment. Tout bien penser, ce n’était peut-être pas la meilleure chose à faire.

- Monsieur, je crains que nous ne soyons obligés d’arrêter votre débarquement et de prendre en charge cette marchandise.

Prendre en charge la marchandise, dans les fait, et avec des marchandises destinées à la consommation, cela signifiait détruire les grains altérés par sac entier. Oui, c’était ce qui était commander par la raison, quand on leur laisser faire leur travail correctement et sans entraves. Le capitaine avait mal agi à s’en prenant à nous. L’Arcana Famiglia n’acceptait pas que l’on s’en prenne à ses membres. Lorsqu’Azzura fut immobilisée, elle tourna la tête pour voir Luca se débattre. Ce n’était pas la chose à faire. Il risquait plutôt de se faire blesser, et cela par sa faute à elle puisque c’était elle qui lui avait entrainé dans cette histoire. Un sac de grains de retrouva vidé sur le sol par les soins de la Temperanza, alors qu’il venait vers elle dans l’idée de la secourir probablement. Elle fut libérée par Luca qui se mit aussitôt en position de protecteur.

Azzura gardait son calme. Elle avait peur certes, mais céder à la panique n’était pas franchement une bonne idée puisque cela altérait la concentration et la réflexion. Elle fut témoin des talents du jeune homme qui incendia le sac de grains et son contenu comme ça d’une boule de feu sortie de nulle part. Impressionnée, Azza prit cette capacité en considération en réfléchissant à un plan d’action.

- Alors Azzura, que faites-vous dans ce genre de situation.. ?

La première chose qui lui vint à l’esprit après cette question, fut des excuses, pour l’avoir entraîné dans cette sale affaire alors qu’il ne semblait pas y être à sa place. En même temps cela n’avait rien d’étonnant puisqu’il était le chef du secrétariat. Elle, en revanche, avait un peu plus de ressources sur le terrain. La Papessa sortit un sifflet à ultrason de sa poche et souffla dedans. Cela pouvait passer pour un acte futile, mais les ultrasons seraient entendu par les chiens de l’Intelligence, couché d’ordinaire à la Capitainerie du port, et donneraient l’alerte, si personne encore n’avait remarqué son absence aux bureaux. Après cela, Azzura fit le vide en elle et à mi-voix, fermement, prononça sa phrase.

- «La volontà dello spirito»

La phrase déclencha son pouvoir. Télékinésiste, elle utilisa les grains projetés au sol par Luca, ceux qui n’avaient pas brûlés, ainsi que les restes de cendre, pour les jeter sur les marins qui leurs faisaient face. Il n’y avait pas de quoi les blesser, à peine de quoi détourner leur attention. Mais Azzura réagit promptement après cela. Elle attrapa le bras de Luca et le fit redescendre sur le quai en poussant mentalement à l’eau tous ceux qui lui barrait la route. A deux, ils n’étaient pas assez nombreux pour faire face à l’équipage, elle le savait. Elle savait aussi que les renforts n’allaient pas tarder, mais tout pourrait s’arranger une fois qu’ils seront là.

Moins de cinq minutes après leur retrait stratégique, les renforts arrivèrent. Azzura reconnut cinq membres de l’Intelligence et trois membres du Bâton. C’était rassurant.

La suite des évènements fût pour le moins surprenant pour notre homme. Soit à cause de son manque d’expérience sur le terrain, ou peut-être simplement sur le fait qu’il ne connaissait pas du tout sa compagne de mission dirons-nous, du moment ? La deuxième option semblait être la plus logique, puisqu’à peine l’équipage ayant réagi au quart de tour et ce pas de façon très sympathique à l’égard des membres d’Arcana. Notre homme c’était précipité au secours de la jeune fille empêchant que cette dernière ne soit blessé, même si elle était capable de se débrouiller seule ? Certainement, vu qu’elle était plus habituée que lui à ce genre de situation. Mais c’était instinctif chez lui que voulez-vous. La finalité fût qu’il demanda plus ou moins comment agissait la demoiselle dans ce genre de situation. A son grand étonnement, elle sortit un sifflet pour et bien, bêtement siffler dedans quoi… Sans que rien ne se produisit par la suite. Etrange. Il fallait avouer que Luca ne réfléchissait pas trop en ce moment même et l’idée qu’avait la contractante de la Papessa n’était visiblement pas parvenue dans sa tête à lui. En revanche la suite fût tout aussi étonnante mais plus logique de son point de vu ! Découvrant par la même occasion le pouvoir de la jeune fille, ce dernier s’avérant plutôt utile. La télékinésie. Les sacs du bateau se soulevaient du sol effectivement, permettant aux deux personnes de descendre du navire sans trop d’encombre. Cette fois-ci c’était notre homme qui se retrouvait entrainé par la fille. Arrivant sur la terre ferme non sans pousser toute seule comme une grande quelques matelots à la mer, l’alchimiste en était obligé de tenir bêtement son chapeau en suivant pour ne pas voir ce dernier tomber à l’eau. Rappelant étrangement la fois où il avait pris un bain improvisé dans la mer à cause de ce dernier.

Et là, le plan de la demoiselle semblait évident puisque peu de temps après, les deux furent rejoint par des membres du bâton. Eh bien, quelle efficacité, il n’y avait rien à redire là-dessus. Se grattant légèrement la tête en voyant les nouveaux arrivants, son regard améthyste se posa sur Azzura. Ne pouvant s’empêcher d’exprimer ce qu’il ressentait à cet instant.

- Eh bien quelle efficacité. Tu mérites ton grade.

Oui, même si c’était dit de façon un peu gauche, ceci était un compliment de sa part. Azzura faisait terriblement jeune et à moins de faire plus jeune qu’elle ne l’est réellement, cette dernière ne semblait pas bien âgée. Mais ce n’était pas pour autant qu’elle était inutile au contraire, le brun était même plutôt ravis de voir qu’il y avait des jeunes comme elle pour reprendre la suite. Sans tout ce monde l’Arcana serait rien au fond. Mais assez de faire du sentiment ! Il était temps d’en finir avec ce bateau et ses occupants qui narguaient la Famiglia. Tendant la main vers le navire, il se permit de prendre la parole pour les membres du bâton, conscient qu’il n’aimait pas faire preuve d’autorité mais… On ne lui en voudrait pas non.. ? N’allez pas lui dire le contraire il serait capable de réellement paniquer…

- Il faut empêcher ce navire de partir ! Ce qui a été mis à terre doit être détruit !

Les membres ne tardèrent pas à s’exécuter du coup. Le brun ne tarda pas à suivre, essentiellement pour bruler la cargaison déchargée. Comptant demandé si la demoiselle devait en garder un sac ou pas. Tandis que les membres du bâton tentaient de bloquer le navire et arrêter son équipage. Certainement qu’on leur poserait des questions sur l’origine de tout ceci. Regardant brièvement autours de lui, après avoir scruté le navire comme il faut, Luca s’arrangea pour trouver le bras droit de Dante pour lui annoncer l’air inquiet.

- Le capitaine du navire n’est plus là il me semble…

Ce dernier semblait avoir profité de la cohut qui régnait à son bord pour se cacher ou s’éclipser la bonne affaire. Il ne faudrait pas qu’il fasse des siennes celui-là, et encore moins qu’il transporte un échantillon de leur cargaison ! … C’est mieux finalement la paperasse non.. ?

Azzura s'en voulut un peu d'avoir entraîné Luca dans cette sale affaire. Non pas qu'elle est réellement l'habitude de se retrouver dans ce genre de situation, la plupart du temps tout se déroulait bien, quelques marchandises défectueuses par-ci, par-là, mais rien de bien méchant, quelques capitaine récalcitrants mais les honnêtes gens se laissaient convaincre par la douce Azza. Toutefois, ce n'était pas une raison pour perdre ses moyens dans les cas extrêmes.

La Papessa avait joué son rôle. Une fois les renforts arrivés, elle cessa d'utiliser son pouvoir et souffla. L'effort avait été important. Les yeux fermés, elle entendit La Temperanza la complimenter. Azza se contenta de rouvrir les yeux et de hocher la tête pour le remercier mais garda le silence. Il n'y avait aucune raison pour qu'elle parle. Recevoir des compliments n'était pas commun dans son travail, mais elle ne trouva aucune raison de s'en enorgueillir. Azza en était ravie mais la situation ne se prétait pas à une explosion de joie, pour la simple et bonne raison que le dossier n'était pas boucler. Et puis elle était plus ou moins fatiguée d'avoir utiliser sa télékinésie. Elle s'assit sur une caisse et se reposa en voyant que Luca et les renforts prenaient le relais.

Luca donna les ordres. Il n'avait pas vraiment la carrure d'un commandant mais en cet instant, il avait tout du meneur de troupe. Azzura ne ressentit qu'un peu plus de respect pour ce supérieur si sympathique. Elle garda toutefois un visage sérieux en pensant que la situation ne se prêtait pas à ce genre d'expression. Et tandis que les membres de l'Intelligence s'occupaient de la marchandise, la Papessa porta son regard dans une autre direction et vit que trois membres de la Coupe surveillaient les choses de loin. La Papessa leur fit un signe de la main auquel l'un d'entre eux répondit.

Puis Luca revint vers elle. Azzura se sentait mieux et se releva de la caisse où elle avait posé ses fesses. Lorsqu'il lui annonça que le capitaine avait pris la poudre d'escampette, le visage de La Papessa se durcit. Avait-elle fait une nouvelle erreur en pensant que les choses se régleraient aussi simplement ? Elle étouffa un grognement, passablement agacée par cette affaire, et se tourna vers les membre de la Coupe restés en retrait et articula deux mot : "Capitaine" et "Fuite". Ils se séparèrent pour partir à sa poursuite et prévenir les autres membres qu'il y avait un homme en fuite sur l'île et qu'il fallait qu'il soit interrogé par l'Arcana. Azzura se tourna ensuite vers Luca et inclina légèrement la tête.

- Je n'aurais pas dû vous entraîner la-dedans. Cela donne du travail supplémentaire à tout le monde.

Ceci était des excuses de la part d'Azzura. Elle aurait pu faire mieux, mais elle aurait pu se taire également. Surtout que La Papessa remarqua comme une lueur de regret dans les yeux de Luca. Regrettait-il d'avoir accepter de l'aider? Si c'était le cas, elle le comprendrait aisément. Ce fut une raison de plus pour elle pour se racheter envers la Temperanza. Elle ne savait pas encore comment, mais elle rembourserait la dette qu'elle venait de contracter avec lui à cause de cette mission. Elle se mit face à lui et déclara solennellement :

- Je vous dois un service, Luca La Temperanza.

Puis elle tourna les talons sans lui laisser le temps de répliquer et s'en alla rejoindre les membres de l'Intelligence postés plus loin. A présent que la marchandise avait été détruite, que les échantillons avaient été pris dans différents sacs -échantillons pris par les membres eux-mêmes selon le protocole- et qu'ils avaient été stockés pour être examinés de plus près, La Papessa leur ordonna, autoritaire malgré sa voix douce, qu'il leur fallait rechercher le capitaine en fuite. Ils connaissaient le port par cœur contrairement à l'étranger. Les membres la saluèrent et se dispersèrent.

En regardant dans différentes directions, Azza retomba sur Luca et revint vers lui lentement. Elle avait une dernière chose à lui demander, mais sur le chemin, un bruit suspect sous le quai attira son attention. Elle s'approcha et vit le capitaine en train de se cacher derrière un pilier. Aussitôt elle s'écria :

-Il est là !

Est-ce que notre homme regrettait d’être passé par ici et donc d’avoir été au final embarqué dans cette drôle d’histoire ? Non pas vraiment, disons qu’il n’avait juste pas l’habitude de ce genre de chose, il n’était pas un homme de terrain, même s’il semblait plutôt bien s’adapter à cette position. Il restait tout de même plus efficace derrière une pile de dossier. Vous y passerez toute la journée, pas lui en gros. Mais là il n’était pas question de dossier, mais plutôt de fugitif, notre homme ayant plus ou moins réussit à prendre en main les opérations comme il pouvait. Cela semblait même bien parti jusqu’à ce que qu’il se rende compte soudainement que le chef de tout ceci n’était même pas là. Lui qui était plutôt fier de lui d’avoir sût prendre les choses en main, permettant à la demoiselle qui avait usé de son pouvoir à l’instant de pouvoir se reposer, vu qu’elle semblait être un peu fatiguée à cause de cela. Assez peu fier de lui sur ce coup-là, espérer le trouver là dans les environs tout de suite serait manquer de réflexion, il devait très certainement se cacher quelque part. Il faut avouer, un peu désemparé par ce genre de situation, certainement à cause du manque de pratique, c’est là qu’on devait certainement se dire que Luca pouvait certes se débrouiller dans l’action, sans pour autant exceller à cause d’une chose. Ses nerfs qui sont tout sauf solide. Ces derniers le font en effet rapidement partir en cacahuète pour rien, certes parfois cela lui permet d’être réactif et il lui arrive de se contrôler pour mieux réagir, surtout lorsqu’un proche était en danger. Mais là, il ne savait vraiment pas quoi faire. Il était inquiet tout simplement. Tellement inquiet qu’Azzura avait très certainement dût voir son inquiétude rien qu’au son de sa voix si elle n’avait pas pris la peine de le regarder. La réponse de la jeune fille ou tout de même le don de surprendre notre homme qui était pour le coup un peu préoccupé par cette fuite il faut le dire.

Comment ça elle n’aurait pas dût l’embarquer dans cette histoire ? Mais non, l’Arcana est une grande famille et on doit se sentir concerné par le devenir de son ensemble non ? Ainsi aider un membre ou même un chef d’une autre session n’était pas quelque chose d’extraordinaire du point de vu de notre homme. Voulant répliquer, il fût coupé net dans sa lancée par la jeune fille qui se planta devant lui pour lui affirmer qu’elle lui revaudrait ça. Pardon ? Pas question c’est quoi ces histoires ! Mais non, une nouvelle fois, pas moyen de dire quelque chose, vu qu’elle était déjà partit avec des membres de la Coupe et de l’Intelligence pour chercher le fugitif. Mais non, il ne faut pas être redevable c’est normal… Et puis, le chef du Secretariat se trouvait cruellement inutile en cet instant même. Il doutait même que courir bêtement en suivant les troupes serait utile. De toute façon ce n’était pas lui qui connaissait l’endroit par cœur, donc avantagé pour le coincé. Tirant sur son chapeau l’air légèrement contrarié d’être laissé en plan, il fût content de la voir rapidement repasser par ici. Voulant alors dire ce qui l’ennuyait depuis tout à l’heure, une nouvelle fois, à croire que c’était une habitude, il fût coupé. Ici ? Faisant alors volte-face il pût effectivement apercevoir l’homme plus loin. Et il ne l’avait pas vu ? Bon sang qu’il se semblait inutile !

- Ah ! Il faut-

La phrase n’alla pas plus loin. Non pas qu’il était le plus rapide, ceux du terrain réagissaient et courraient certainement plus vite que lui. Mais il avait tout de même tenté de partir rapidement, pour commencer quelques foulé sur le bord du quai mais… Des glaçons fraichement tombé là, certainement utilisé pour conserver le poisson étaient par terre. Faisant alors glisser le pauvre homme qui ne tarda pas à filer droit vers la mer pour tomber presque bêtement dedans. C’est bizarre ça, il n’y a pas si longtemps il avait l’impression d’avoir gouté à l’eau du port de Regalo. Ah oui, c’était lors d’une sortie quand il avait croisé Libertà… Remontant rapidement à la surface, l’homme se sentit très bête ainsi à patauger dans l’eau. Il était bon pour se changer en rentrant s’il ne voulait pas attraper froid ou simplement rester dans des vêtements trempés… Levant la tête pour voir ses collègues il eut tout de même le réflexe de demander.

- Alors.. ? Vous l’avez eu ?!

Le poids de l’inutilité pesait sur ses épaules…

En regardant dans différentes directions, Azza retomba sur Luca et revint vers lui lentement. Elle avait une dernière chose à lui demander, mais sur le chemin, un bruit suspect sous le quai attira son attention. Elle s'approcha et vit le capitaine en train de se cacher derrière un pilier. Aussitôt elle s'écria :

-Il est là !

Aussitôt, les membres de la Famiglia venus en renfort se rassemblèrent. Le capitaine ne voulant pas admettre sa défaite tenta une fuite sous-marine. Deux membres de l'intelligence plongèrent. Azzura surveillait les opérations mais demeurait attentive à ce qu'il se passait sur le quai. Elle vit donc Lucas venir jusqu'au quai en courant. Remarquant la zone dans laquelle il évoluait, elle eut peur qu'il se fasse mal. Le jeune homme courait à l'emplacement du déchargement des caisses de poissons. Il ne fallait jamais courir à cet endroit. C'était dangereux. Elle tenta bien de le prévenir, mais trop tard. Elle ne put que le voir glisser et chuter. Elle se pencha alors au bord du quai et se tut en l'entandant parler.

-Alors.. ? Vous l’avez eu ?!

La Papessa détourna le regard de Luca et observa les opération en cours. Le capitaine n'avait pas pu aller bien loin et se trouvait à présent en train d'être sorti de force de l'eau. Il fut ensuite attaché et placé sous surveillance étroite.

- Oui. C'est presque terminé. Ils vont l'emmené au sec pour l'interroger. Ce n'est plus de notre ressort. Nous avons fait du bon boulot.

Azzura marqua une pose puis s'assit à genoux au bord du quai. Le visage sérieux, elle était en train de se concentrer.

- Laissez-moi vous aider à sortir de là, Luca.

La Papessa ne lui laissa pas le choix, activa son Arcane et tendit les mains vers Luca. Elle le sortit lentement de l'eau. L'effort était important mais elle ne comptait pas le laisser trempé. Une fois qu'il eut repris pied sur le quai, qu'Azzura ne sentit plus sa masse pesée sur son esprit, elle se concentra sur chaque goutte d'eau imprégnant les vêtements de son supérieur. Après un petit temps d'attente, elle étendit ses bras devant elle dans le même mouvement que celui de la brasse, avant de les écarter rapidement. L'eau se détacha des vêtements et retomba sur le quai. Azzura cessa d'utiliser son pouvoir puis se leva pour tâter des vêtements de Luca. Ils étaient presque secs. Presque. Mais au moins il ne tomberait pas malade.

- J'espère que vous ne m'en voudrez pas.

Décidément, Luca devrait apprendre qu’il devait arrêter de s’approcher du port et peut-être même de la mer en général pour le moment. Du moins, tant que personne ne lui aurait appris comment bien se comporter avec celle-ci tient. C’était peut-être étrange dit comme ça, mais Luca avait grandi et toujours vécut ici, Regalo, ville qui vivait pourtant exclusivement de ce que la mer peut lui apporter, tant en ressource que pour le commerce. Mais il n’y connaissait absolument rien. En même temps notre homme est un employé de bureau et pas un marin hors pair. Il n’avait que très peu quitté cet endroit, généralement c’est pour le travail en fait. Mais par exemple il n’était pas allé au Japon lui, il avait dût rester sur place pour s’occuper de l’Arcana en pleine expansion. Que de responsabilité pour un gamin qui n’avait au final pas forcément le temps de voir toutes les facettes de ce monde. Il faut dire que notre bourreau du travail préférait faire son devoir plutôt que de s’amuser à apprendre plus sur le port ou la mer. Chose qui ne lui servirait pas forcément pour son boulot pour ne pas dire pas du tout. En fait si, il ne connaissait que le côté administratif du port. Bref, tout ceci pour dire qu’une fois de plus il avait fini par tomber dans l’eau. Un jour il allait finir par tomber malade à force ! Heureusement qu’il faisait plutôt bon tient. Mais gardant la tête sur les épaules de la situation qui se présentait à lui, le brun avait directement songé si au moins la situation se réglait, qu’il n’avait pas attiré bêtement l’attention sur lui mettant en péril la course poursuite qui s’était engagée. Visiblement non vu la réponse de sa collègue qui l’avait rejoint, ou plutôt qui le regardait depuis le quai. Au moins, c’était une bonne chose. Alors qu’il s’apprêtait à nager pour rejoindre le bord et remonter, de toute façon à force il avait l’habitude hein, la demoiselle lui indiqua qu’elle allait l’aider à sortir de là. Hein ?

Haussant les sourcils devant cette phrase, l’alchimiste ne tarda pas à vouloir répliquer que ce n’était pas la peine, se disant qu’il allait de toute façon l’entrainer dans l’eau avec son poids si elle voulait le hisser. Mais visiblement elle avait une toute autre idée en tête. Puisqu’il sentit une force invisible le soulevé hors de l’eau. Il se sentait pitoyable et ridicule et en même temps il ne pouvait qu’être admiratif devant ce pouvoir. Elle était au final capable de bien des choses même si à la voir faire cela lui semblait couter de l’énergie. Il ne fallait pas se fatiguer pour ça… Fixant finalement l’eau qui était en dessous de lui, il se retrouva alors sur le bord au sec. Enfin presque vu que ses vêtements étaient mouillés. S’apprêtant à la remercier, une nouvelle fois il ne pût que se taire lorsqu’elle entreprit de faire sécher ses vêtements en utilisant sa télékinésie pour retirer les goutes imprégnés dans les vêtements. Sérieusement ? Affichant une mine ébahit. Il reporta son attention sur elle lorsqu’elle lui affirma espérer qu’il ne lui en voudrait pas. Mais pourquoi lui en vouloir ? Il n’y avait pas de raison et ce n’était pas dans le tempérament de notre homme… Il ne tarda pas à enfin parler, ne cachant pas sa surprise dans la voix.

- Pourquoi t’en vouloir ? Aucune raison ! C’est vraiment extraordinaire ton pouvoir, merci beaucoup. Il ne fallait pas te fatiguer juste pour ça j’aurais pût me débrouiller !

Comme pour lui montrer son affection et sa gentillesse, il lui adressa un sourire doux et apposa sa main sur son épaule. Quelle gentille demoiselle tient, il ne pouvait pas partir comme ça. C’est pourquoi il reprit la parole pour lui faire une proposition. De toute façon il devait rentrer au manoir quelques soit sa réponse.

- Je comptais cuisiner après avoir fini le travail, je pense prendre ma pause après cette petite sortie plus longue que prévu. Ça te tente une tarte ? C’est pour te remercier de m’avoir sorti de l’eau si tu préfères.

Étrangement il se disait qu’il lui fallait limite un bonne raison pour peut-être accepter. Mais il ne savait même pas si elle viendrait. Au pire il n’aura qu’à un jour débarquer avec un morceau de tarte au citron et le lui donner sur le fait. Tout le monde dans l’Arcana n’avait pas non plus ce privilège de les gouter, ce serait un peu le comble, même si c’est injuste.

Luca semblait surpris des actes d'Azzura. Elle ne pensait pourtant qu'avoir fait son devoir. Il serait inconvenant de laisser un supérieur dans une situation pareille, surtout si elle avait les moyens et les capacités d'agir dans son intérêt. Agir dans l'intérêt d'un des membres de la Famiglia, c'était agir pour l'intérêt de la Famiglia toute entière. Elle ne put s'empêcher de lui répondre, la voix posée, et sûre d'elle :

- C'est une juste fatigue que d'agir pour le bien être d'autrui, Luca. De plus, vous êtes mon supérieur. Vous appartenez certes à une autre section, mais mon engagement envers la Famiglia se fait dans le respect de l'ordre et de la hiérarchie. Il aurait été déshonorant pour ma section et moi-même de ne pas vous venir en aide.

Puis Luca posa sa main sur son épaule et lui sourit gentiment. Elle lui sourit en retour et hocha la tête pour appuyer ses dires. Bien qu'il ne sembla pas vouloir s'arrêter là.

- Je comptais cuisiner après avoir fini le travail, je pense prendre ma pause après cette petite sortie plus longue que prévu. Ça te tente une tarte ? C’est pour te remercier de m’avoir sorti de l’eau si tu préfères.

Une Tarte ? Une tarte de Monsieur Luca ? Sa fameuse tarte au citron ? Rien que d'y songer, Azza rosit. C'était un honneur et un privilège d'être invitée à déguster la cuisine de Luca. Elle porta une main à sa joue et haussant légèrement les épaules d'un air presque intimidée, comme une petite fille, et elle répondit :

- J'en serai ravie.

Ce qu'elle n'avouait pas c'était son amour pour les desserts en tout genre. Et rien qu'en pensant à la tarte dont tout le monde parlait, elle en avait l'eau à la bouche. Elle prit la main que Luca avait posée sur son épaule et la serra dans ses mains, souriante, aux anges.

- Me permettez vous de faire un détour par mon appartement pour prendre un thé, qui, je le pense, se mariera à merveille avec votre tarte ?

Quoi de plus normal que de remercier quelqu’un avec une tarte aux citrons ? Ceci est parfaitement normal je vous jure. Après tout, elle l’avait au final aidé aussi, en commençant par sécher ses vêtements avec son pouvoir plutôt pratique, bien que cela semble lui couter de l’énergie. Ainsi, utiliser de l’énergie parce qu’il n’avait rien trouvé de mieux que de tomber dans la mer, c’était un peu abusé, lui donnant alors l’impression d’être encore plus redevable envers elle. Non seulement il était inutile mais aussi un poids, elle avait réussi à régler cette affaire rapidement, pendant que notre homme faisait mumuse dans l’eau. Bon d’accord, la bonne volonté, on ne va pas dire que c’est ce qui manque à notre homme, du tout même, mais ce n’était pas pour autant qu’il arrivait à faire ce qu’il voulait. A commencer par donner un coup de main ? Certes ce n’est pas sa session ou autre, mais la Famiglia est toute de même fondée sur le principe d’entraide et de bonne entente. Car pour le coup, comme le nom l’indique ils sont une grande famille avec pour pilier central Mondo. D’ailleurs c’est un principe que la jeune Azzura semblait avoir plutôt bien assimilé pour ne pas dire que c’était presque un peu trop ancré en elle. Eh bien oui, certes il était chef du secrétariat et faisait partis des premiers membres de l’Arcana, mais il ne se voyait pas vraiment comme un supérieur. Il n’avait pas vraiment d’ordre à lui donner à cette demoiselle, ainsi on pouvait dire que c’était une collègue ? Quelque chose de ce style oui. Un peu surpris de la façon dont elle prenait la chose. A commencer la différence de grade, mais aussi sa proposition de lui faire une tarte pour lui faire un petit remerciement. Ce n’était qu’une tarte, pas une demande en mariage hein… Mais notre homme a peut-être tendance à oublier que la réputation de sa tarte ou même simplement de lui en tant que cuisinier pouvait filtrer et arriver aux oreilles d’autres membres de la Famiglia que ses amis hein. Un peu surpris, n’osant pas bouger, se retrouvant un peu bête lorsqu’elle lui prit la main, un peu comme une enfant gênée à qui on lui offrirait un cadeau.

- Ce-Ce n’est rien voyons ce n’est qu’une tarte !

Luca n’est décidément pas habitué à recevoir des compliments et surtout de tel réactions. Et pourtant il serait certainement le genre d’homme qui serait bien une fois marié. Enfin je veux dire, il est l’homme sachant entretenir une maison, gentil et qui sais parfaitement cuisiner, ça pourrait faire rêver bien des dames. A condition d’aimer quelqu’un qui ne cours pas après l’aventure, même si parfois cette dernière vient à elle. Mais là n’est pas la question, revenons à cette tarte. Il fût heureux de la voix accepté, d’ailleurs un sourire doux se dessina sur son visage tandis qu’il remettait correctement son chapeau de sa main libre. Du thé ? Si elle voulait. Ça lui permettrait de commencer la tarte de suite, le reste eh bien, il sera offert à ses amis, ils ne crachaient jamais dessus hein. Qui pourrait cracher là-dessus à moins de ne pas aimer les tartes en générales ? Personne ! Surtout les siennes ! Hochant la tête pour approuver il reprit alors.

- Si tu veux ! Je pourrais commencer à la préparer dans ce cas ! On se retrouve dans la grande cuisine ! Tu sais où ça se trouve au moins ?

Ben quoi ? Les Arcanes majeurs ne sont pas obligé de connaitre l’emplacement de la cuisine hein, on va dire qu’ils ne sont pas des membres du personnel, même une Arcane mineur n’a techniquement rien à y faire. Même s’il n’était pas bien sûr pas interdit d’y aller pour demander d’emprunter cette dernière pour faire un dessert ou autre entre amis hein. Mais vaut mieux demander que de la laisser se perdre ! Après, il n’aura plus qu’à s’y rendre lui pour commencer à préparer la tarte. Puis peut-être qu’il arrivera à la détendre un peu en discutant ? Il est vrai que quand on le voyait beaucoup comme un supérieur cela lui faisait bizarre.

Luca avait l'air surpris de ses paroles. Azzura n'avait pourtant rien dit à son sens qui puisse le mettre mal à l'aise. Tout était vrai et sincère. Azzura avait été élevée dans le respect des règles et des usages et depuis sa venue à Regalo, s'était battue pour gagner sa place. La hiérarchie et le règlement était pour elle ce qu'il y avait de plus important.

- Ce-Ce n’est rien voyons ce n’est qu’une tarte !

Azzura sourit et secoua la tête doucement. Elle n'était pas d'accord avec Luca et comptait bien le lui faire savoir.

-Non, ce n'est pas qu'une tarte. C'est votre tarte, Luca. Votre tarte au citron. Le meilleur dessert que l'île n'est jamais eu. Beaucoup ont essayé de la copier, personne ne l'a égalée.

La Papessa n'était pas avare de compliments. Luca eu l'air heureux. Cela suffisait. Voir un sourire s'épanouir sur un visage était merveilleux. Et la jeune fille fut ravie d'en voir un sur le visage de Luca tandis qu’il remettait correctement son chapeau de sa main libre.

- Si tu veux ! Je pourrais commencer à la préparer dans ce cas ! On se retrouve dans la grande cuisine ! Tu sais où ça se trouve au moins ?

La grande cuisne ? Mais bien sur. Azzura n'y passait pas ses journées mais elle connaissait les pièces principales du manoir de la Famiglia. Elle acquiesça et sourit un peu plus.

-Oui, je sais où cela se trouve. Je passe chez moi et je vous rejoins.

Elle lâcha sa main et fit une courte révérence. On ne lâche pas ses manières comme cela. Elle hocha une dernière fois la tête pour le saluer puis lui tourna le dos, fit un détour par le bureau pour récupérer les dossiers, puis se rendit dans sa chambre au manoir. En tant qu'Arcane Majeure, elle y avait sa chambre. Elle tâcherait de ne pas être trop longue pour ne pas faire trop attendre Luca.